Test longue durée des lunettes Demetz SUIT

Choisir des lunettes de soleil pour sa pratique cycliste est plus compliqué qu’on ne l’imagine. Entre protection des yeux liée à une luminosité importante et écran plus clair pour mieux voir quand le soleil se fait rare, les écrans photochromiques semblent a priori réunir le meilleur des deux mondes avec une adaptabilité permanente et supposée rapide. Mais le test des lunettes Demetz SUIT a montré que les écrans « traditionnels » avaient toujours leur mot à dire, comme l’a montré ce test longue durée étendu sur près de 8000 km.

Texte : Olivier Dulaurent – Photos : 3bikes.fr, DEMETZ

Demetz est une marque déjà ancienne puisque fondée en 1950, par Roger Demetz, plongeur aguerri et inventeur du premier masque de plongée optique. Chez Demetz, l’idée de la performance sportive est qu’elle est étroitement liée à une acuité visuelle optimale.
Grâce à des teintes spécifiques et des traitements choisis, les verres Demetz veulent garantir une vision nette et un confort optimisé, permettant aux sportifs de se concentrer sur leur pratique.

Du design au laboratoire, les équipes Demetz ont pour mot d’ordre de concevoir des équipements qui allient légèreté, polyvalence et résistance.
Avec une sélection de plus de 170 modèles de masques et de lunettes, la gamme couvre toutes les disciplines sportives, de la natation au cyclisme, en passant par le running, la plongée, le ski, le golf, le basketball, et bien plus encore. La collection est conçue pour s’adapter aux sportifs, qu’ils soient novices ou experts, et comprend une ligne spécialement dédiée aux plus jeunes « Little Demetz », allant du bébé à l’adolescent.

La gamme Demetz adopte une approche éco-responsable en intégrant le G850, un matériau biosourcé composé à 45% d’huile de ricin, dans ses modèles Outdoor et enfants. Cette initiative souligne l’engagement de la marque à contribuer positivement à l’environnement, en proposant des alternatives durables et respectueuses de la planète.

Parmi tous les produits proposés, le modèle SUIT a été sélectionné. Il s’agit de lunettes équipés d’un écran de catégorie 3, indiqué par la marque comme filtrant de 83 à 92% de la luminosité solaire. Toujours selon Demetz, cette catégorie de protection est idéale pour la plupart des situations de fort ensoleillement en offrant une protection adéquate contre le rayonnement solaire et l’éblouissement dans la plupart des activités de plein air dont évidemment la pratique du cyclisme.

L’écran sélectionné est ainsi dénommé « Bora » et bénéficie de traitements anti buée et oléophobe, qui par définition repousse l’ensemble des graisses. Mais à l’usage et comme le démontrera le test, il fait merveille pour permettre aux gouttes d’eau de ne pas adhérer, à l’instar d’une feuille d’arbre. Ces verres sont ainsi développés de manière à laisser couler les liquides au lieu de les faire stagner. Les gouttes, plutôt que d’être séparées, vont se concentrer et glisser le long des verres de sorte que le liquide ne s’évapore pas sur la surface et n’y laisse donc aucune trace.

Sur la route

Ici l’écran n’est donc pas un photochromique et pourtant, en cas de luminosité faible comme nous pouvons les rencontrer lors des sorties hivernales sans soleil – un cas généralisé « au nord de la Loire » – les SUIT ne donnent jamais l’impression de cacher les détails de la route. Le contraste est bien géré et il n’y a aucune déformation notable liée à la cambrure de l’écran. De façon presque étonnante, ces qualités se retrouvent même quand la nuit tend à pointer le bout de son nez et/ou que nous évoluons en sous bois en plein janvier par un temps couvert. A tel point qu’après deux ou trois sorties effectuées dans ces conditions, j’ai regardé à nouveau la fiche technique du produit pour vérifier si l’écran n’était pas un photochromique.

A l’inverse et tout récemment avec l’arrivée des beaux jours, les lunettes ont été confrontées à un franc soleil et des températures dépassant les 25°C à l’ombre, le tout en conservant la possibilité des voir les détails que ce soit sur l’asphalte baignée de soleil ou en pleine forêt. Dans ces conditions et même en cas de descente rapide où le compteur a avoisiné les 80 km/h, aucun souci de protection par rapport à l’air, avec un écran qui encercle suffisamment les yeux pour éviter les larmes, comme cela arrive parfois à ces vitesses. Par ailleurs, le bas de l’écran n’est pas prolongé par du plastique, ce qui évite d’avoir cette partie visible dans son champ de vision.

A tous ces atouts, s’ajoute le plus remarquable : je n’avais jamais roulé avec des lunettes de soleil qui gèrent aussi bien les temps pluvieux : aucune buée constatée sur les verres même en cas de pluie prolongée (grâce aux traitements anti buée et oléophobe), une vision très précise et surtout, pas la moindre envie d’enlever des lunettes qui seraient devenues trop « encombrantes » car empêchant de bien cerner la route en raison de la pluie.

Je n’avais jamais roulé avec des lunettes de soleil qui gèrent aussi bien les temps pluvieux

Par ailleurs, le réglage du support nasal tant en largeur (nettement) qu’en profondeur (faiblement) a permis tout d’abord d’adapter la monture à la forme du nez pour un confort individualisé et de l’autre côté du « spectre météo », de pouvoir éloigner du visage la branche supérieure des lunettes. Ceci s’est avéré particulièrement intéressant lors des sorties effectuées sous des températures dépassant les 25°C, afin d’éviter que la transpiration ne coule sur les verres.

Un autre aspect très appréciable des Demetz SUIT, réside dans leur excellente longévité. En effet, les 8000 km parcourus n’ont absolument pas entamé les caractéristiques d’origine. La gestion de la buée est restée la même et il n’y a pas de rayures à signaler, malgré quelques légers frottements avec des éléments extérieurs.

Bilan

Au final, les Demetz SUIT constituent une excellente surprise. Non seulement les prestations sont à la hauteur mais comme évoqué au cours du test et malgré la présence d’un écran qui n’est pas photochromique, la capacité à gérer les temps sombres ou pluvieux, tout comme ensoleillés et chauds, ont été étonnantes. Par ailleurs, le prix de 114,90 € est plutôt dans la fourchette basse de ce qui est proposé sur le marché et d’autant plus en le mettant en face des prestations et la polyvalence. Bref, une vraie réussite à un prix placé.

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