Test des nouveaux pneus tubeless Michelin Pro 5

Michelin a dévoilé en janvier dernier sa dernière innovation avec les pneus Michelin Pro 5 TLR, conçus pour répondre aux attentes des cyclistes sur route qui recherchent un modèle polyvalent destiné à durer. Proposés en quatre largeurs – 28 mm, 30 mm, 32 mm et 35 mm – ils offrent un choix adapté à différents types de vélos et préférences de pratique. Cependant, nous n’avons pas été totalement convaincus, notamment au regard de la résistance à la crevaison.

Par Guillaume Judas – Photos : ©3bikes.fr

Pensé pour allier résistance et performance en course ou à l’entrainement, le Michelin Pro5 TLR s’adresse aux cyclistes recherchant un équilibre entre efficacité et fiabilité. Compatible avec les systèmes à crochets ou sans crochets, il s’adapte à une large gamme de jantes, renforçant son accessibilité. Avec cette nouvelle référence, Michelin continue d’innover dans le domaine des pneumatiques pour vélo de route, en s’appuyant sur des technologies avancées et une expertise reconnue.

Test des nouveaux pneus tubeless Michelin Pro 5
La bande de roulement présente très peu de marques d’abrasion.

Le Pro5 TLR ne vient pas remplacer le Power Cup, qui reste le modèle pour la pure compétition. Il complète plutôt la gamme route endurance de la marque clermontoise.

Il est important de préciser que le Michelin Pro5 TLR est l’un des pneus Tubeless les moins chers du marché, puisqu’on peut le trouver à partir de 45,99 €.

Une bande de roulement dédiée à l’endurance

Le Michelin Pro 5 se positionne comme une évolution significative par rapport à son prédécesseur, le Pro 4 Endurance, avec une réduction de 35 % de la résistance au roulement selon la marque, obtenue grâce à l’utilisation de la technologie Gum-X pour le mélange de gommes.

Cette conception vise à améliorer le confort, l’adhérence et la durabilité, que ce soit sur sol sec ou mouillé. La bande de roulement, associée à une structure interne permettant un gonflage à plus basse pression, offre un meilleur grip et une sécurité accrue, notamment lors des freinages sur route humide.

Test des nouveaux pneus tubeless Michelin Pro 5
Sur route humide, le Michelin Pro5 TLR offre un excellent niveau d’adhérence.

Testés sur plus de 100 000 km par des cyclistes amateurs et professionnels, ces pneus promettent une longévité remarquable et une étanchéité à l’air optimisée, garantissant une pression stable sur la durée.

En plus des quatre sections proposées (700×28, 30, 32, 35), deux options de coloris sont disponibles : flanc noir ou classique (marron), permettant une personnalisation esthétique en phase avec les tendances actuelles.

Section respectée

J’ai testé ces pneus Michelin Pro5 TLR en 700×30, montés sur des jantes avec une largeur interne de 25 mm et externe de 29 mm. Contrairement à de nombreux autres modèles du marché, la section réelle correspond bien à la section indiquée sur les flancs du pneu. Sur les roues Fulcrum utilisées pour l’occasion, les flancs du Pro5 sont exactement dans le prolongement de ceux de la jante, ce qui est théoriquement un avantage sur le plan aérodynamique.

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La section de 30 mm est parfaitement adaptée à une jante de 25 mm de largeur interne.

Vus du poste de pilotage, les Pro5 sont assez gros, et leur profil rond rassure. Avec une pression de gonflage plus basse permise par la section de 30 mm (max 4,5 bar selon les données constructeur), les prises d’angle sont franches et jamais piégeuses, que ce soit sur le sec ou sur le mouillé. J’imagine aussi que le composant de la bande de roulement y est aussi pour quelque chose. Bref, ce sont des pneus qui tiennent le pavé et qui ne sont jamais pointus à piloter.

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Le profil des pneus est assez rond.

Une bande de roulement qui fait un boulot correct lorsqu’on roule à vitesse régulière. La résistance ne semble pas excessive et les performances du pneu dans ces conditions approchent celles de nombreux modèles référents dans le domaine. Associés à de bonne roues, les Michelin Pro5 TLR permettent d’aligner les kilomètres à 40 km/h sans le moindre problème.

Poids élevé

Les choses se gâtent dans les relances et les ascensions, avec un manque de nervosité sensible par rapport à des pneus haut de gamme. En cause : le poids. Avec 325 g en 700×30, les Michelin Pro5 TLR ne sont pas des poids plume, surtout si on y ajoute le liquide préventif (environ 40 g). L’ensemble reste plus élevé qu’un bon pneu avec une chambre à air légère, et les réactions du vélo s’en ressentent.

J’ai trouvé mon vélo un peu plus pataud que d’habitude sur les fréquentes relances, en ville, et sur les successions de faux plats. Alors que sur le papier, les roues Fulcrum sont d’un poids équivalent aux Mavic Cosmic SLR utilisées auparavant. Même chose dans les bosses, où tout se passe à peu près correctement en grimpant au train, mais où il m’a paru plus difficile de changer de rythme, en suivant les roues d’un groupe de cyclistes énervés.

Test des nouveaux pneus tubeless Michelin Pro 5
Les petits dessins sur la bande de roulement sont destinés à améliorer la confiance du cycliste.

Mais il n’y a rien de très surprenant à cela non plus, si on considère que les Pro5 TLR ne sont pas des pneus de compétition purs et durs, mais plutôt des pneus dits « d’endurance ». Une longévité de la bande de roulement qui semble se confirmer après environ 1000 km de test. Si je n’ai pas reçu ces Michelin Pro5 TLR neufs (ils avaient un peu roulé avant), je n’ai pas constaté de signe d’usure particulière sur la bande de roulement, et quasiment pas de coupure.

Pas si résistants

Malgré cela, j’ai subi pas moins de trois crevaisons en dix jours, alors que je n’avais pas crevé de tout l’hiver, et notamment ces deux derniers mois en roulant exclusivement avec des pneus à chambre à air, plutôt performants. Et à chaque fois sur route sèche. Aucune de ces trois crevaisons ne m’a posé de réel problème pour finir ma sortie, puisqu’à chaque fois le liquide préventif a joué son rôle. Néanmoins, c’est au prix d’une baisse de pression importante, avec moins de 2 bar, occasionnant une diminution notable des performances et du contrôle du vélo.

Test des nouveaux pneus tubeless Michelin Pro 5
Malgré leur endurance revendiquée, les Pro5 sont sensibles aux crevaisons.

Et comme souvent avec ce type de crevaison, le liquide préventif qui s’échappe du pneu se répand sur le cadre et les vêtements. Un liquide pas toujours facile à nettoyer. Et encore, je n’ai pas eu à réparer sur le bord de la route, à essayer de déclipser le pneu de la jante et à mettre les mains dans le produit pour y glisser une chambre à air qu’il me fallait de toute façon emporter dans le cas où un trou trop gros n’aurait pas pu être rebouché par le liquide.

Le tubeless, oui, mais pour courir

Bref, cette sensibilité à la crevaison me semble incompatible avec un pneu destiné à l’endurance. Mais plus que le pneu Pro5 TLR en lui-même, c’est la technologie tubeless qui montre une fois de plus sa fragilité. Sur les 12 derniers mois, je n’ai crevé qu’avec des pneus tubeless, en roulant avec des vélos ou des roues de test. Pour mon usage personnel, je continue à rouler avec des pneus à chambre à air, et je ne crève que très rarement, même en utilisant des chambres en TPU.

Un hasard ? Je ne sais pas. Mais autour de moi, tous les cyclistes ou presque qui roulent beaucoup préfèrent les chambres à air. Tous ou presque ont été confrontés au moins une fois à un problème logistique lié au tubeless. Quand tout se passe bien, c’est super, mais il arrive toujours une fois où la réparation avec le liquide préventif est impossible, et où la galère commence.

Les tests de résistance au roulement le montrent : le tubeless a aujourd’hui détrôné le boyau et le pneu en termes de rendement. C’est indéniable. Les pros roulent aujourd’hui en tubeless, sauf en cyclo-cross, où le boyau tient la corde. Mais pour un usage quotidien, la chambre à air reste le système préféré de ceux qui roulent vraiment.

Un Pro5 en chambre à air bientôt ?

J’ai toujours apprécié les pneus Michelin. J’ai testé toutes les générations, depuis les premiers BIB à la fin des années 80 jusqu’aux Power Cup, en passant par les fameux Bi-Synergic du milieu des années 90 qui étaient les premiers selon moi à vraiment concurrencer les boyaux.

Le Pro5 TLR dispose de nombreux atouts, en termes de résistance au roulement, d’adhérence et de confort, et peut-être même de durabilité de la carcasse. Son prix est même très raisonnable par rapport à la concurrence. Mais s’il-vous-plait, Messieurs les ingénieurs de chez Michelin, sortez-le nous en Tube Type, qu’on puisse enfin vraiment apprécier l’endurance que vous revendiquez.

Les pneus MICHELIN PRO5 TLR en bref…

Les + : faible résistance au roulement, adhérence, confort
Les – : poids, faible résistance à la crevaison

Tringles souples
Tubeless Ready
Compatibilité : crochets et Hookless (sans crochet)
Protection : Bead to Bead Shield Technology
Mélange de gommes : Gum-X Technology
TPI : 120
Flancs : beige ou noir
Dimensions : 700×28, 700×30, 700×32, 700×35
Poids : 325 g en 700×30
Prix : 60 € environ

Contact : www.michelin.fr/bicycle

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Guillaume Judas

  - 54 ans - Journaliste professionnel depuis 1992 - Coach / Accompagnement de la performance - Ancien coureur Elite - Pratiques sportives actuelles : route & allroad (un peu). - Strava : Guillaume Judas

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