Partager la publication "Les couvre-chaussures d’Astana sur le CLM de Paris-Nice"
Lors du dernier contre-la-montre par équipe de Paris-Nice, un détail a intrigué les observateurs : chaque coureur de l’équipe XDS Astana portait des couvre-chaussures de couleur différente. Une coquetterie ? Un coup marketing ? Pas du tout. Derrière cette idée originale se cache une logique purement stratégique, expliquée par Alex Dowsett, ancien recordman de l’heure et expert du contre-la-montre.
Par Jeff Tatard – Images : DR
L’importance d’une gestion optimale des relais
Le contre-la-montre par équipe est une épreuve d’une intensité extrême. À des vitesses avoisinant les 60 km/h, chaque coureur doit fournir un effort maximal tout en maintenant une parfaite cohésion avec ses coéquipiers. L’objectif est simple : minimiser la résistance aérodynamique et optimiser la répartition des relais pour maintenir un rythme constant et efficace.
Cependant, dans cette discipline où chaque fraction de seconde compte, la lucidité s’amenuise rapidement sous l’effet de la fatigue et du manque d’oxygène. Il devient alors difficile pour un coureur de garder un œil sur l’ensemble de l’équipe, notamment pour identifier clairement qui il suit et anticiper son propre relais.

Une astuce simple mais diablement efficace
C’est là qu’intervient cette idée ingénieuse des couvre-chaussures colorés. Chaque membre de l’équipe Astana portait une couleur différente, permettant ainsi à ses coéquipiers de repérer instantanément qui précède qui, sans avoir à lever la tête.
Pourquoi est-ce crucial ? Parce qu’en contre-la-montre, la position aérodynamique est primordiale. Lever les yeux ne serait-ce qu’une fraction de seconde peut :
• Créer une rupture dans l’aérodynamisme, entraînant une perte de vitesse.
• Perturber la concentration et la gestion de l’effort.
• Retarder l’anticipation du retour en queue de file après un relais.
Grâce aux couvre-chaussures colorés, chaque coureur sait exactement qui il suit en un simple coup d’œil périphérique. Résultat : moins de stress, une anticipation plus fluide des relais et une meilleure efficacité globale.
Une idée à généraliser ?
Si cette approche a pu surprendre, elle pourrait bien inspirer d’autres équipes à l’avenir. Après tout, en contre-la-montre, chaque détail compte, et toute amélioration, même infime, peut faire la différence entre la victoire et une place d’honneur.
Astana a donc apporté une démonstration simple mais brillante : l’innovation ne passe pas toujours par la technologie de pointe. Parfois, une solution visuelle aussi basique que des couvre-chaussures colorés peut avoir un impact considérable sur la performance.
Une belle leçon de pragmatisme et d’intelligence tactique, qui pourrait bientôt devenir une norme dans les contre-la-montre par équipes.
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