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Avec son modèle Caledonia 5, Cervélo entend investir un créneau quelque peu inoccupé par ses concurrents mais qui correspond pourtant à la plupart des vrais usages des cyclistes : du parcours tranquille sur les petites routes pas toujours bien revêtues jusqu’à la sortie prolongée jusqu’à plus soif parce qu’elle donne envie de ne jamais s’arrêter, sans pour autant négliger la performance en s’alignant au besoin sur une cyclosportive voire une course. Le vélo de route à tout faire en somme ? C’est à cette question que ce test étalé sur deux mois a permis de répondre.
Texte : Olivier Dulaurent – Photos : 3bikes.fr, Cervélo
Cervélo présente son Caledonia comme un vélo permettant de pousser ses utilisateurs dans leurs derniers retranchements, tant du point de vue physique que matériel, et ce quelle que soit la durée de la sortie et si possible en roulant le plus vite possible. Cervélo appelle cela les « Big Stupid Rides », que l’on pourrait traduire par « Longues Sorties Stupides ».
L’idée derrière ce défi est de partir pour une sortie à trois chiffres où l’on se dit qu’on a été stupide de s’y laisser embarquer sur le moment mais qui, une fois terminée, nous donnent l’envie de recommencer. Le Caledonia 5 a donc été conçu en ce sens ou pour les courses de longue distance, avec une géométrie tournée vers le confort tout en conservant les sensations et la recherche de performance qui ont fait la réputation de Cervélo.
Aérodynamisme
Tous les Cervélo sont des vélos aérodynamiques. Comme attendu, le passage des câbles se fait de manière entièrement interne et les formes aérodynamiques du cadre s’associent pour lutter contre le principal ennemi du cycliste : le vent !
Stockage interne
Nouveauté de la dernière version de ce modèle, le rangement dans le cadre est conçu pour y accueillir une chambre à air, un petit multi-outil et une « cartouche » de CO2. La trappe est facilement amovible, même avec des gants – il suffit de basculer le levier de blocage et de tirer.
Affiner et améliorer
Le Caledonia-5 a aussi été imaginé pour être performant sur des routes où le bitume n’est pas idéal, en quelque sorte le vélo de route pour les « petites mauvaises routes ». La marque a gardé les bases du précédent Caledonia 5 et amélioré les petits détails, à l’image de ce nouveau « cache » supérieur de jeu de direction, conçu pour permettre de modifier sa hauteur sans avoir à tout démonter.
Un autre aspect a aussi été revu, les haubans rabaissés et le cadre plus sloping, afin d’aller encore plus loin en termes de confort.
Reserve 42|49
Le vélo de test, le Caledonia 5 équipé en Shimano Ultegra Di2 est doté des roues Reserve 42|49. Développées à l’aide de la technologie Turbulent Aero, elles sont conçues pour tous les types de sorties, capables de s’adapter à tous les types de terrains tout en conservant des qualités aérodynamiques. C’est d’ailleurs exactement le programme du Caledonia 5… A noter que la marque offre la garantie à vie sur ce produit.
Sur la route
Etant donné la finalité du vélo et ses qualités attendues, la diversité des sorties a été de mise : certaines sections qui étaient devenues en trop mauvais état pour cause d’entretien absent ou de passage au statut de route forestière, ont à nouveau été empruntées. Dans ces conditions, le vélo a fait des merveilles.
Entre les pneus Vittoria Tubeless de 30 mm gonflés à 4 bars (à l’avant) et 4,5 bars (à l’arrière) et les qualités de flexibilité adéquate du cadre, c’était presque un plaisir de pouvoir à nouveau viser les trous de la chaussée plutôt que de les éviter.
En sortant de ces secteurs, le rendement a été à la hauteur : pas de flexion néfaste mais au contraire un compromis entre réactivité et rigidité, parfaitement dosé.
A tel point que le vélo m’a semblé parfaitement homogène, notamment dans son ensemble de rigidité entre l’avant, le milieu et l’arrière. Probablement mieux même que le Cervélo R5 testé il y a 18 mois, dont la rigidité avant semblait parfois presque trop importante par rapport à celle ressentie au niveau du boitier de pédalier.
Ainsi, alors que l’on aurait pu s’attendre à un vélo lourd et pataud, c’est tout le contraire qui se produit. Certes, le Caledonia n’est pas aussi vif et nerveux qu’un vélo purement orienté vers la performance.
Cependant il se défend parfaitement et surtout il n’est pas exigeant, laissant présager qu’il convient à un large panel de cyclistes, allant du pratiquant contemplatif le dimanche jusqu’au cyclosportif qui cherche aussi à renouveler ses parcours à l’entrainement à la recherche de petites routes très tranquilles allant même jusqu’au Gravel léger.
En montée, le vélo parait s’accommoder parfaitement d’une large fourchette de cadence, y compris en cherchant à pousser le vélo dans les extrêmes (en force ou en vélocité). Il n’y a guère que sur les changements brusques d’allure et/ou de pente que le vélo peut sembler marquer le pas par rapport à une machine purement dédiée à la compétition. Mais dans les faits, les cyclistes qui recherchent spécifiquement ces qualités, sont rares.
Au contraire, pour la plupart d’entre nous, les meilleurs résultats en montée sont obtenus quand l’effort est lissé au maximum, ce qui convient parfaitement au Caledonia 5.
Quand la pente s’inverse, la stabilité est excellente, aidée par les quasi 60 mm de chasse au sol et par la répartition des masses. Là encore, le vélo dans son ensemble est plus rassurant que le grand frère, à savoir le R5. Bien sûr les pneus y sont pour quelque chose, de même que la stabilité ressentie au niveau des roues, d’ailleurs peu sensibles au vent latéral, ce qui justifie les recherches poussées faites par la marque à ce sujet.
Même s’il s’agit d’un secteur difficile à appréhender en absence de chiffres, l’aérodynamique semble assez performante, pas l’impression de buter au seuil des 40 km/h comme avec un vélo à patins alternativement utilisé durant le test.
L’ensemble du groupe est bien connu avec le Shimano Ultegra qui remplit parfaitement son office entre freinage puissant et facile à doser, vitesses fluides et transmission silencieuse.
En conclusion
En introduction de cet article, la question était posée quant à savoir si le Cervélo Caledonia 5 était le vélo de route à tout faire. A l’issue des deux mois de test, la réponse est affirmative tant le vélo est la définition de la polyvalence. A l’aise quand il faut rouler vite face au vent, confortable sur les routes dégradées et sur les longues distances, il s’est avéré être un compagnon de sortie particulièrement agréable.
Certes, les cyclistes qui recherchent la dernière marche de performance, au watt près, se tourneront vers le R5 ou le S5 de la même marque mais pour une immense majorité de cyclistes, les vélos utilisé par Jonas Vingegaard ou Wout Van Aert sont probablement moins adaptés que ce Caledonia 5. Reste maintenant à le faire savoir et ce n’est pas le plus aisé pour la marque canadienne dont la vitrine performe sur les courses World Tour et qui est forcément un produit plus « valorisant » pour son acquéreur.
Le Cervélo California 5 en bref… Les + : polyvalence, confort, stabilité, adapté à de nombreux cyclistes et usages Cadre : Cervélo All-Carbon – Fourche : Cervélo All-Carbon, Tapered Caledonia-5 Fork – Poste de pilotage : Cervélo ST32 Alloy et Cervélo HB13 Carbon, 31.8mm clamp – Freins : Shimano Ultegra – Dér. Avant : Shimano Ultegra Di2 12 v. – Dér. Arrière : Shimano Ultegra Di2 12 v. – Leviers : Shimano Ultegra Di2 12 v. – Cassette : Shimano Ultegra 12 v. – Chaîne : Shimano Ultegra 12 v. – Pédalier : Shimano Ultegra 52/36, 4iiii Precision Pro, GEN3+ Dual Sided 12 v. – Roues : Reserve 42/49 (garanties à vie) – Pneus : Vittoria Tubeless Corsa N.EXT TLR G2.0 700×30 – Selle : Selle Italia NOVUS BOOST EVO SuperFlow Ti – Tige de selle : Cervélo SP24 Carbon – Nombre de tailles : 6 – Prix : 7999 € (kit cadre à 4799 €) Contact : www.cervelo.com/fr |
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