“Les légendes autour de la cheminée”

Et si les plus grands champions de l’histoire du cyclisme se retrouvaient autour d’un feu de cheminée, une bonne bouteille de vin à la main, pour parler du cyclisme moderne ? On a imaginé cette scène improbable où Eddy Merckx, Bernard Hinault, Jacques Anquetil, Miguel Indurain et Fausto Coppi discuteraient des performances des stars d’aujourd’hui : Remco Evenepoel, Tadej Pogacar, Wout van Aert, Mathieu van der Poel et consorts. Attention, ça décoiffe !

Par Jeff Tatard – Photos : X – Grok / istockphoto.com

Un chalet perdu dans les Alpes, la neige recouvre les sommets. À l’intérieur, l’atmosphère est chaleureuse. Le feu crépite dans l’âtre, éclairant les visages de cinq légendes du cyclisme attablées autour d’un verre de Barolo, ramené par Fausto Coppi. Les anecdotes fusent, les egos s’affrontent, mais ce soir, le cyclisme moderne est au cœur des débats.

“Les légendes autour de la cheminée”

Fausto Coppi (levant son verre avec élégance) :

« Messieurs, je dois dire que ce vin italien est aussi subtil et intense qu’un contre-la-montre dans les Dolomites. Mais parlons plutôt de ces jeunes champions. Ce Remco Evenepoel, il attaque comme un fou furieux ! Vous pensez qu’il pourrait s’imposer à notre époque ? »

Eddy Merckx (affichant un sourire satisfait) :

« Remco, oui… Il a du talent. Beaucoup de talent. Mais il me rappelle quelqu’un (il se désigne avec un clin d’œil). Moi. En moins complet, bien sûr. Et sans mon panache. »

Bernard Hinault (éclatant de rire) :

« Tu crois que tout le monde te ressemble, Eddy ! Mais Remco, il est bon, je te l’accorde. Pourtant, il manque un peu de… dureté. Une bonne chute ou deux, ça l’aiderait à comprendre ce que c’est qu’un vrai champion ! Moi, je me relevais avec un genou blessé pour finir le boulot. »

Jacques Anquetil (soupirant, le verre en main) :

« Toujours la même rengaine, Bernard. Parlons plutôt de Pogacar. Ce gamin, c’est un artiste. Il attaque en montagne, en descente, il sprinte… mais il court trop. À force, il finira par s’épuiser. Moi, je faisais le strict minimum. L’élégance, c’est de gagner avec le moins d’effort possible. »

Miguel Indurain (calme et posé) :

« Pogacar, il est incroyable. Mais vous avez vu comment il grimpe ? On dirait qu’il a un turbo dans les jambes. Moi, rien qu’à le regarder, j’ai envie de sortir le vélo… et puis, je me rappelle que j’aime trop le calme. »

Fausto Coppi (versant plus de vin) :

« Mais les vrais gladiateurs, ce sont Van Aert et Van der Poel. Ces deux-là, ils se battent comme s’ils jouaient leur vie à chaque course. Mais dites-moi, Jacques, ça ne vous fait pas drôle de voir le petit-fils de votre ennemi Poulidor gagner tout ce qu’il veut ? »

Jacques Anquetil (relevant la tête, piqué au vif) :

« Van der Poel, oui… un sacré coureur. Mais quand je vois son nom, je pense toujours à son grand-père, Poulidor. Lui, au moins, je savais qu’il ne finirait jamais devant moi. »

Eddy Merckx (taquin) :

« Tu es sûr qu’il ne te battait pas parfois, Jacques ? Ou bien c’était le cognac qui te jouait des tours ? »

Anquetil (feignant l’indifférence) :

« Je te laisse croire ce que tu veux, Eddy. Mais Van der Poel, lui, a quelque chose de plus. Quand il attaque, c’est comme une lame qui transperce la course. Son Milan-San Remo l’année dernière… magnifique. »

Hinault (avec un rictus) :

« Oui, mais Van Aert, c’est un vrai guerrier. Ce mec peut tout faire : pavés, sprints, contre-la-montre. Si j’avais couru contre lui, je l’aurais mis à l’épreuve dans une bonne bagarre à mains nues. »

Miguel Indurain (secouant la tête) :

« Toujours toi et tes bagarres, Bernard. Mais au final, on peut être d’accord sur une chose : ils ne manquent pas de faire le spectacle, ces jeunes. Même Alaphilippe, avec ses attaques kamikazes, il est là pour faire vibrer les foules. Et si finalement ces coureurs de cette génération étaient plus passionnant et plus spectaculaires que nous à notre époque ? »

Fausto Coppi (pensif) :

« Peut-être, mais ils courent tous avec leur tête plongée dans les chiffres. Les capteurs de puissance, les watts, les entraînements calibrés. Où est passée l’instinct ? Nous, on regardait la montagne, et on savait si on pouvait la dompter. »

Hinault (riant) :

« Toi, tu savais surtout si tu pouvais dompter la bouteille de vin avant d’attaquer. »

(Tout le monde éclate de rire, sauf Coppi, qui lève son verre avec un sourire malicieux.)

La morale de la soirée

Eddy Merckx (levant son verre pour un toast) :

« À ces jeunes, qui nous font rêver, même s’ils ne seront jamais à notre niveau. Et à nous, les géants. Parce qu’au fond, c’est bien simple : nous sommes les références. Ils courent pour un jour être comparés à nous. »

Anquetil (ajoutant avec malice) :

« Mais ça, ils ne l’admettront jamais. »

Tous ensemble :

« Aux légendes, et à ceux qui essaient de les rattraper ! »

Le feu continue de crépiter, la bouteille de Barolo se vide, et les rires des champions résonnent dans le chalet. Une soirée entre géants, où l’humilité n’a pas été conviée… mais la passion, elle, reste intacte.

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Jean-François Tatard

- 43 ans - Athlète multidisciplinaire, coach en vente et consultant sportif. Collaborateur à des sites spécialisés depuis 10 ans. Son histoire sportive commence quasiment aussi vite qu’il apprend à marcher. Le vélo et la course à pied sont vite devenus ses sujets de prédilection. Il y obtient des résultats de niveau national dans chacune de ces deux disciplines.

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