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Un an après le Solo, Girs lance le Kom, un vélo aux formes athlétiques conçu pour conquérir les sommets et qui se distingue par sa rigidité et sa stabilité, mais surtout par un tarif relativement accessible. Un vélo de compétiteur assez léger, aussi à l’aise pour affronter les dénivelés que le vent en plaine, mais qui sera réservé aux cyclistes en bonne condition physique pour être pleinement apprécié.
Par Guillaume Judas – Photos : ©Vincent Lyky
Créée à la fin des années 90, Girs est une marque française qui a toujours proposé des vélos performants et accessibles, sans délaisser une pointe d’originalité. On se souvient des fameux G-Star et G-Max au milieu des années 2000 et au début des années 2010, qui avaient démontré les capacités d’innovation des frères Girout, les créateurs de la marque, pour favoriser le confort et la posture ergonomique du cycliste. Plus récemment, Girs s’est rapproché de Factor, puisque les deux marques sont distribuées par la société Dagg, qui appartient aussi à la famille Girout. Sur certains modèles de vélos, la filiation entre Factor et Girs est évidente, au moins en termes de fabrication, comme nous avons pu le voir avec le Solo. Un vélo aérodynamique mais conçu en évitant les solutions trop compliquées au niveau de la maintenance, et placé en milieu de gamme avec un cadre en fibres de carbone T700/T800.
Avec le Kom, Girs a choisi de proposer un vélo au comportement différent du Solo. Ce dernier est plutôt destiné à cruiser à bonne allure sur de longues distances grâce à son aérodynamisme et à son confort. Avec des formes de tubes plus musclées et l’emploi de fibres de carbone T1000, le Kom privilégie au contraire le gain de poids et la rigidité, pour ceux qui aiment rouler tout en relances. Avec un poste de pilotage monocoque et une intégration parfaite des durites de frein, le cadre aux lignes sculptées et modernes affiche 900 g, pour un prix de 2190 € avec sa fourche et le jeu de direction. Disponible en cinq tailles et deux coloris (blanc ou bleu nuit), il est vendu à partir de 4550 € en Shimano 105 Di2, roues Fulcrum Racing 900 et cintre et potence Ritchey. Notre modèle de test, avec un groupe Shimano Ultegra Di2, un guidon monocoque Sonic et des roues Sonic Ultra 35/40 se vend à 7515 €, pour un poids tout équipé de 7,5 kg en taille 49.
Il existe une autre déclinaison du cadre au catalogue : le Kom R, avec des fibres de carbone M40X chargées de nanoparticules de carbone et de graphène, pour un poids de 790 g et un prix de 2990 €. De quoi monter un vélo haut de gamme en Shimano Dura-Ace avec un poids autour de 7,1 kg, pour un prix de 9775 €.
Dans les deux cas, les tarifs sont raisonnables par rapport à la concurrence, et devraient assurer au Girs Kom un franc succès auprès des compétiteurs et de ceux qui recherchent la performance en général. Car le Kom est un vélo rigide, plutôt bien maintenu sur toute la longueur de son empattement, et qui n’a pas forcément le côté élastique de certains vélos spécifiquement destinés à la haute montagne ou qui permettent d’absorber un coup de pédale imparfait. Mais il fait preuve d’une excellente stabilité à haute vitesse et il se place précisément au moment d’adopter une trajectoire tendue dans les courbes rapides. Enfin, les roues très légères Sonic Ultra 35/40 viennent ici tempérer un peu le caractère exigeant du châssis.
Silhouette bodybuildée
Par rapport à de nombreux vélos actuels qui misent tout sur le profil des tubes, le Kom adopte une ligne presque plus classique. Mais en y regardant de plus près, la forme des tubes semble particulièrement travaillée pour favoriser un maximum de rigidité. La douille de direction massive est prolongée par un tube diagonal imposant en forme de D, jusqu’à une boîte de pédalier elle aussi très large et asymétrique, avec un format de boîtier T47. Le tube supérieur aplati s’affine légèrement en se rapprochant de la jonction avec le tube de selle, rond mais creusé au niveau du passage de la roue arrière. Les bases sont larges et anguleuses, et s’évasent pour suivre le parapluie du rayonnage de la roue. De forme triangulaire, les haubans sont assez fins, pour procurer à la fois rigidité latérale et confort longitudinal. À l’avant, les fourreaux de fourche sont épais mais effilés, pour favoriser l’écoulement de l’air autour du cadre.
Du côté des aspects pratiques, on note la présence d’une tige de selle ronde d’un diamètre de 27,2 mm, maintenue par un serrage avec deux petites vis placées à l’arrière du tube de selle. Un standard qui permet d’envisager le montage d’une tige de selle très légère comme on peut en trouver sur le marché, pour ceux qui voudraient encore alléger la machine. Notons que la tige de selle en aluminium fournie sur le vélo est très pratique à régler.
Concernant le réglage de la hauteur du poste de pilotage, Girs a opté pour des bagues en deux parties, de manière à pouvoir effectuer des réglages sans réinstaller tout le système de freinage, qui passe à l’intérieur de la douille de direction.
Le poste de pilotage Sonic Hyper à l’ergonomie soignée se distingue par une partie supérieure aérodynamique et une rigidité élevée, parfaitement cohérente avec celle du cadre. Son poids est de 390 g.
Un groupe sans souci
Avec un groupe Shimano Ultegra Di2, Girs a fait ici le choix pour notre vélo de test d’un équipement reconnu pour sa précision et sa fiabilité. Les performances de la transmission et du freinage sont équivalentes à celles du groupe haut de gamme Dura-Ace, avec environ 300 g de plus. Les changements de vitesse sont ultra précis et silencieux, avec les possibilités de personnalisation via l’application Shimano E-Tube Project, telles que le réglage de la rapidité des changements de vitesse, le choix des modes synchronisés et semi-synchronisés, et même le choix de modification des actions de chaque bouton. Il s’agit d’un choix idéal pour les compétiteurs et ceux qui roulent beaucoup, avec des pièces de rechange en cas d’usure ou de chute moins onéreuses que sur le Dura-Ace.
Les roues Sonic Ultra 35/40 viennent compléter le montage judicieux de ce vélo de test, puisqu’elles se révèlent très légères, dynamiques et fluides à l’utilisation. La hauteur de jante, qui oscille entre 35 et 40 mm offre peu de prise au vent latéral, pour conserver un bon contrôle du vélo, quelles que soient les conditions. Mais surtout, ces roues ne sont pas exceptionnellement raides latéralement, ce qui leur permet ici de tempérer un peu la rigidité du vélo et de le rendre un peu plus accessible qu’avec des jantes plus hautes, de 50 mm par exemple.
Une valeur sûre
Le Girs Kom montre d’emblée une rigidité rassurante dans bien des situations. Le vélo ne fait preuve d’aucune incohérence de comportement entre ses parties avant et arrière. Lorsqu’on le malmène en pédalant de façon énergique en danseuse, il réagit promptement, sans temps de latence, mais sans effet élastique non plus. Il ne faut pas trop compter sur une quelconque déformation de la boîte de pédalier ou de la douille de direction pour effacer une difficulté sans jouer du dérailleur. Le Kom s’apprécie avec un pédalage dynamique, en adoptant une cadence relativement élevée.
Cette rigidité s’accompagne d’une stabilité bienvenue à haute vitesse, que ce soit dans les descentes rapides, où jamais le vélo ne louvoie même sous l’effet du vent, ou dans les successions de virages où il se montre très plaisant à piloter en apportant précision et rigueur dans le maintien des trajectoires. Avec ses roues tubeless et ses pneus de 28 mm de section, il ne malmène pas excessivement le cycliste sur de mauvais revêtements, et conserve une tenue de route et une motricité qui ont toujours été emblématiques sur les vélos Girs.
Les roues Sonic montées ici optimisent le dynamisme du vélo, tout en adoucissant un peu son caractère exclusif. Leur poids léger, leur importante fluidité et leur hauteur de jante moyenne facilitent les relances et les changements d’allure, sans offrir trop de prise au vent. Elles se montrent certes un peu moins entrainantes que des roues à jantes hautes de 50 mm, comme j’ai pu le remarquer en comparant les deux montages sur de longues portions de plat avec le vent favorable, mais elles sont également plus maniables et plus confortables, ce qui n’est pas négligeable au fil des longues sorties.
Quant au poste de pilotage Sonic, que j’avais déjà eu l’occasion de tester sur le Solo, outre son ergonomie confortable, il brille par sa rigidité d’ensemble, parfaitement en harmonie avec le comportement du cadre. Car un guidon trop souple monté avec un cadre rigide (ou l’inverse) procure des sensations curieuses avec la mise en avant des faiblesses de l’un des éléments, et un manque de précision de la direction dans certaines situations. Ce n’est pas le cas ici, même si j’ai été un peu gêné lors des toutes premières sorties avec le vélo par la largeur de 38 cm du guidon : une étroitesse justifiée pour optimiser une position aérodynamique, mais qui offre de ce fait moins de bras de levier lorsqu’on se met en danseuse. Il m’a donc fallu quelque temps pour m’adapter à cette dimension et fluidifier mon geste de balancement en danseuse.
En plus du sérieux de la proposition globale du vélo monté tel quel, il faut souligner enfin le côté pratique des solutions techniques choisies pour faciliter la vie des potentiels acquéreurs. Bien que stable et rigide comme on peut l’attendre d’un vélo destiné à la compétition, le Girs Kom est conçu sans complications, avec une intégration fluide des durites qui ne nécessite pas de maintenance trop compliquée lors des ajustements de position, une tige de selle ronde facile à régler, une patte de dérailleur rigide qui offre des changements de vitesse extrêmement précis, et des standards de boîtier de pédalier et d’axes traversant désormais communs.
Bref, le Girs Kom s’affirme ici comme une valeur sûre, d’autant plus intéressante que son prix de vente est raisonnable. Il est destiné aux coursiers ou aux cyclosportifs bien entrainés, ceux qui sauront s’adapter à son caractère musclé tout en appréciant sa polyvalence sur différents terrains. Une belle réussite.
Le GIRS KOM en bref… Les + : rigidité, stabilité, rapport qualité/prix, roues CADRE : Carbone T1000 – FOURCHE : Carbone – ROUES : Sonic Ultra 35/40 – PNEUMATIQUES : Michelin Power Cup tubeless 700×28 mm – PÉDALIER : Shimano Ultegra 52-36 – CASSETTE : Shimano Ultegra 12v 11-30 – DÉRALLEURS : Shimano Ultegra Di2 – FREINS : Shimano Ultegra, disques 160/140 mm – LEVIERS : Shimano Ultegra Di2 – CINTRE : Combo Hyper Sonic – TIGE DE SELLE : Super Sonic alu – SELLE : Selle Italia ModelX – NOMBRE DE TAILLES : 5 – POIDS : 7,540 kg en taille 49 (sans pédales) – PRIX : 7515 € (kit cadre à 2190 €) – Contact : www.girs.bike |
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bonjour Guillaume
Un petit essai du grand frere le kom R pour comparer et ca sera parfait!!!
merci
christophe