Partager la publication "Test des roues Sonic Ultra 35/40"
Née en 2007 en Belgique, la marque de roues Sonic est aujourd’hui dans le giron du groupe Dagg, créateur de la marque Girs notamment. Les toutes dernières Ultra 35/40 sont des roues très haut de gamme modernes et polyvalentes, qui regroupent l’ensemble des dernières technologies en la matière avec jantes et rayons carbone, roulements céramiques et profil en forme de vague de 35 à 40 mm, pour un prix et un poids très compétitifs. Des roues dynamiques que nous avons pu tester sur près de 1400 km.
Par Guillaume Judas – Photos : ©3bikes.fr
Sonic propose deux gammes de roues en carbone, aussi bien montées sur les vélos Girs que disponibles séparément : les Hyper en 35, 45 et 55 (de 1480 à 1600 g la paire, pour un prix de 1350 €) et les Ultra avec des jantes en forme de vagues en 35/40 et 50/58 (de 1260 à 1380 g la paire, pour un prix de 2200 €). Ces dernières sont résolument plus modernes avec une hauteur de profil qui varie et destinée à assurer plus de stabilité avec les vents latéraux, une largeur de jante interne de 21 mm idéale pour les pneus de 28 mm de section, des rayons fins profilés en carbone regroupés par trois pour le poids et la rigidité, et des roulements céramiques pour la fluidité et la durabilité.
Sur le papier, les Sonic Ultra 35/40 offrent donc des prestations très élevées, comparables aux modèles très haut de gamme déjà reconnus sur le marché. À commencer par un faible poids qui peut transfigurer le comportement d’un vélo de moyenne gamme, souvent fourni avec des roues autour de 1600 g. Concrètement, il s’agit d’un gain de 340 g sur les roues complètes (avec les mêmes disques et la même cassette) sur le vélo que j’utilise en ce moment avec des roues Shimano Ultegra C50, qui apporte dynamisme et vivacité lors de chaque relance ou dans les pentes à fort pourcentage. Mais ce serait un avantage sans intérêt avec des roues trop souples latéralement. Ce n’est pas le cas avec les Sonic Ultra, qui conservent un comportement bien tendu sans toutefois se montrer trop raides, voire trop cassantes. Bref, des roues très agréables à utiliser quelles que soient les conditions, même sur des routes peu vallonnées.
La question de l’aérodynamisme
Nous savons à quel point les caractéristiques d’une paire de roues peuvent susciter l’intérêt chez la plupart des cyclistes en recherche de performances. Les différents modèles sont souvent comparés selon leurs performances aérodynamiques, avec des écarts parfois notables en soufflerie, à des vitesses élevées. Mais ces différences sont à relativiser par rapport aux gains plus importants que l’on peut obtenir sur la position du cycliste, sur ses vêtements et sur le cadre lui-même. De ce fait, les roues à jantes hautes sont loin d’être l’investissement le plus intéressant, en dehors de ce qu’elles apportent à l’esthétisme du vélo, bien entendu. Sur des parcours variés exposés au vent, avec de fréquents changements de direction et des variations de terrain, elles peuvent même se révéler handicapantes en termes de pilotage, et donc de confort.
Nous n’avons pas de données concernant les performances aérodynamiques des Sonic Ultra par rapport à la concurrence, et donc des 35/40, une hauteur moyenne normalement peu recherchée par ceux qui aiment rouler à vitesse élevée sur le plat. Cependant, je n’ai pas remarqué de différence significative de rendement sur mes parcours habituel sur des routes dégagées avec le vent favorable par rapport à des roues désormais presque classiques de 50 mm de haut. Grâce à leur largeur interne de 21 mm (et une largeur externe de 28 mm), elles se montrent idéales montées avec les pneus tubeless Michelin Power Cup en 700×28 du vélo de test, avec des flancs qui prolongent parfaitement ceux des pneus, ce qui limite au maximum les perturbations aérodynamiques. Les Sonic Ultra 35/40 offrent bien sûr un peu moins d’inertie et se révèlent légèrement moins entrainantes une fois la vitesse de croisière stabilisée que des roues plus hautes, mais nous sommes cependant très loin du comportement des roues à jantes plates, qui semblent souvent s’écraser au-delà de 40 km/h.
Et comme le vent souffle rarement toujours dans la même direction que la route, les Ultra 35/40 reprennent l’avantage en termes de stabilité lorsque les rafales vous prennent de côté. Le vélo est plus facile à contrôler, ce qui apporte au final plus de sérénité et moins de fatigue en fin de sortie.
Une finition exemplaire
Le vernis brillant appliqué sur les jantes rehausse le look de n’importe quel vélo. Il est ici exempt du moindre reproche. Sous le vernis, le logo de la marque est discret, mais suffisant pour se distinguer selon l’angle sous lequel on se trouve. Esthétiquement plus classiques, les moyeux montrent des flasques à tirage direct des rayons, qui reprennent la technologie 3G des roues Campagnolo, reconnues pour leur solidité et leur équilibre général. Regroupés par trois au niveau des jantes et de leur hauteur la plus basse (21 rayons à l’avant et à l’arrière), ils sont en fait reliés aux moyeux avec deux rayons côté transmission et un rayon côté disque pour la roue arrière, et deux rayons côté disque et un rayon côté opposé pour la roue avant.
Les rayons fins et profilés en carbone sont tendus de manière uniforme des deux côtés de chaque roue, ce qui apporte rigidité et réactivité, tout en supprimant la sensation de raideur longitudinale que l’on peut retrouver avec certaines roues avec des rayons en acier.
Les roulements céramiques d’origine taïwanaise sont doux et fluides, que ce soit en les manipulant à la main ou lorsque les roue tournent une fois montées sur le vélo. Après 1400 km, ils n’ont montré aucun signe de faiblesse, que ce soit au niveau de la fluidité ou de la prise de jeu. Difficile d’estimer leur durabilité à ce stade, mais ils dépassent déjà largement le niveau des roulements céramiques basiques que l’on peut trouver sur des sites chinois pour une bouchée de pain.
Accélérations tranchantes
Sur la route, les Sonic Ultra 35/40 sont vives et réactives au moindre changement de rythme. Contrairement à certains modèles très (trop ?) légers que l’ont trouve sur le marché, la rigidité latérale ne fait pas défaut, et les jantes ne semblent pas louvoyer entre la fourche ou les bases arrière lors des relances nerveuses, que ce soit avec un développement souple ou en pédalant plus en force.
En roulant fort sur le plat, en sprintant sèchement à partir d’une vitesse relativement basse, ou en reprenant de la vitesse après un virage serré, le vélo équipé de ces roues ne semble jamais se désunir. Il en est de même dans les ascensions, où leur poids léger fait merveille dès qu’on se dresse sur les pédales.
Mais jamais les Sonic Ultra ne se montrent pour autant trop raides, que ce soit latéralement ou longitudinalement. Le montage en pneus tubeless avec une pression de gonflage moyenne (ici un tout petit peu moins de 5 bar pour des pneus de 28 avec un poids total du cycliste + vélo de 67 kg, afin de conserver un bon compromis entre rendement, confort et adhérence) n’y est sans doute pas étranger.
Le graal du cycliste ?
Au final, j’ai pris beaucoup de plaisir à rouler avec ces roues légères et dynamiques, qui sont toutefois un peu plus musclées que des pures roues de grimpeur. Leur profil de 35/40 mm présente un excellent compromis au niveau de la stabilité et de la maniabilité, tout en restant assez performant à vitesse élevé. Dans la gamme Sonic, les Ultra 50/58 avec des jantes plus hautes séduiront sûrement plus facilement les purs rouleurs ou les triathlètes, voire les compétiteurs qui évoluent désormais la plupart du temps en course autour de 45 km/h de moyenne. Mais ce n’est plus mon cas.
Et même si la marque Sonic n’est pas la première à laquelle on pense quand on envisage d’investir dans une belle paire de roues polyvalente, les prestations proposées ici devraient nous pousser à revoir sérieusement la question.
Les SONIC ULTRA 35/45 en bref… Les + : poids, dynamisme, stabilité, finition, qualité des roulements Jantes : 100 % carbone à pneu/tubeless – Dimension de la jante : 35/40 mm de haut, 21 mm largeur interne, 28 mm extérieur – Rayons : 21 à l’avant et à l’arrière, regroupés par 3 – Moyeux : alu usinés CNC – Roulements : céramique – Compatibilité cassette : HG, XDR – Fixation des disques : Center Lock – Poids : 1260 g la paire – Prix : 2200 € Contact : girs.bike |
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