Partager la publication "Pourquoi éviter les anti-inflammatoires en cas de fracture ?"
Se blesser fait partie du quotidien de tout sportif, et ces moments sont souvent l’occasion de repenser nos pratiques, de mieux comprendre notre corps et de progresser autrement. Plus que le résultat final ou la performance, c’est ce chemin, avec ses obstacles et ses apprentissages, qui façonne un athlète. Et c’est donc dans cet esprit que nous abordons le cas d’Anouar, un lecteur passionné de 3bikes.fr, et que nous partageons l’expertise précieuse du docteur Laurent Aumont sur son cas.
Par Jeff Tatard – Photos : DR
L’histoire d’Anouar et la clairvoyance de sa fille
Anouar, confronté à une fracture de fatigue, ne parvenait pas à guérir comme il l’espérait. Pensant bien faire, il avait pris l’habitude de consommer un cachet d’ibuprofène chaque jour pour atténuer l’inflammation et la douleur. Pourtant, les semaines passaient sans amélioration notable.
C’est là qu’intervient sa fille, étudiante en 3ᵉ année de kinésithérapie. Observant la situation, elle lui fait une remarque décisive : “Papa, tu fais une erreur. Les anti-inflammatoires peuvent ralentir la guérison osseuse.” Ce conseil, à la fois simple et éclairé, reflète un véritable talent d’observation et une belle compréhension des mécanismes de réparation du corps humain, même à ce stade de sa formation.
Intrigué, Anouar s’est tourné vers nous. Pour approfondir la question et fournir une réponse précise, nous avons sollicité l’avis du docteur Laurent Aumont, médecin du sport de renom.
L’expertise du docteur Laurent Aumont
Le docteur Laurent Aumont est une figure respectée dans le domaine médical. Avec une carrière dédiée aux athlètes de haut niveau, il a notamment accompagné les stars du PSG pendant 10 saisons, jusqu’à la finale de la Ligue des Champions en 2020 contre le Bayern. Son expérience dans le soin des blessures complexes et sa compréhension fine des besoins des sportifs font de lui une référence incontournable.
Lors de notre entretien, il a confirmé l’analyse de la fille d’Anouar : “Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS), comme l’ibuprofène, peuvent nuire à la réparation des fractures, notamment des fractures de fatigue.”
Il a ajouté : “Lorsqu’un os est endommagé, l’inflammation est une réponse naturelle et essentielle. Elle mobilise les cellules nécessaires à la réparation et déclenche la formation de nouvelles cellules osseuses. Bloquer cette inflammation avec des AINS ralentit ce processus et peut même compromettre la consolidation de l’os.”
Cette problématique, souligne-t-il, est courante chez les sportifs qui cherchent à masquer la douleur pour continuer à s’entraîner. Mais, selon lui, “aller trop vite peut avoir des conséquences à long terme : un os mal consolidé est plus fragile et exposé aux rechutes.”
Une opportunité pour apprendre et évoluer
Cette situation est plus qu’un simple rappel médical : c’est une leçon sur l’approche globale de la performance. La douleur, aussi inconfortable soit-elle, n’est pas toujours une ennemie. Elle est souvent une indication précieuse que le corps se répare ou qu’il a besoin de repos.
Plutôt que de chercher à éviter ces moments difficiles, il est important de les accepter comme une opportunité pour se réinventer et en apprendre davantage. Le chemin, avec ses défis et ses remises en question, est souvent plus enrichissant que le résultat lui-même. C’est aussi dans cet état d’esprit que nous travaillons chez 3bikes : accompagner les sportifs dans leur progression, avec patience et réflexion.
Les recommandations du docteur Aumont
Pour gérer une fracture de fatigue, le docteur Aumont conseille :
1. Un repos adapté : réduire les sollicitations sans immobilisation totale pour éviter la fonte musculaire.
2. Une alimentation équilibrée : riche en calcium, en vitamine D et en protéines pour soutenir la reconstruction osseuse.
3. Des analgésiques adaptés : comme le paracétamol, qui n’interfère pas avec l’inflammation naturelle.
4. De la kinésithérapie : des exercices doux pour maintenir la circulation sanguine et favoriser la guérison.
Une leçon pour tous les sportifs
L’histoire d’Anouar et l’analyse du docteur Aumont nous rappellent que le sport est autant un apprentissage de soi qu’une quête de performance. Parfois, ce qui semble être un raccourci, comme masquer la douleur avec des médicaments, peut s’avérer être un frein sur le long terme.
Alors, si vous faites face à une blessure, prenez le temps d’écouter votre corps, de consulter des experts compétents et de respecter le processus naturel de guérison. La clé, souvent, n’est pas d’accélérer le retour à l’effort, mais de construire une base solide pour revenir plus fort.
Chez 3bikes, nous croyons que chaque difficulté est une chance de progresser autrement. Et comme le montre cette histoire, parfois, un simple conseil bienveillant – qu’il vienne d’un proche ou d’un expert – peut faire toute la différence.
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