Dopage – Le MPCC enjoint l’AMA à sortir de son inertie sur les « zones grises »

Le MPCC se réjouit que l’Union Cycliste Internationale (UCI) ait réagi sur le sujet alarmant de l’usage par inhalation du monoxyde de carbone par certains coureurs, en accord avec leurs équipes respectives. Mais le mouvement déplore la lenteur des procédures de l’Agence Mondiale Antidopage, y compris lorsque la santé des athlètes est en jeu.

Source : CP

Dans un communiqué de presse, publié mardi, l’UCI « demande clairement aux équipes et aux coureurs de ne pas recourir à l’inhalation répétée de monoxyde de carbone », tout en faisant la demande officielle à l’Agence Mondiale Antidopage (AMA) « de prendre position sur l’utilisation de cette méthode par les athlètes ».

Il y a moins d’un mois, lors de son Assemblée générale, le MPCC a alerté le public et les instances de notre sport de sa préoccupation concernant cet usage récemment répandu d’un gaz potentiellement létal par inhalation. Le MPCC a d’ailleurs adressé à l’AMA un courrier daté du 18 novembre 2024, jusque-là sans réponse. Sans attendre, le MPCC déconseillé « fortement l’usage de cette technique, en attendant son interdiction ». S’agissant de l’Agence Mondiale Antidopage, le MPCC regrette également que son courrier du 12 juin 2024 alertant sur l’usage du Tapentadol (analgésique réputé plus puissant que le Tramadol), dont elle demande l’interdiction, n’ait pas suscité non plus une prise de position claire de la part de l’instance internationale, même si ce médicament a depuis été inscrit dans son « programme de surveillance ».

Le MPCC rappelle à toutes fins utiles deux précédents regrettables :

⁃ Il a fallu plus de 10 ans pour convaincre l’AMA d’inscrire le Tramadol sur la liste des produits interdits, alors que les médecins d’équipes membres du MPCC s’étaient engagés à ne plus le prescrire à leurs coureurs dès 2013.

⁃ Depuis 2019, le MPCC réclame une position claire de l’AMA sur les effets des cétones dans la pratique sportive. Cinq ans plus tard, nous en sommes toujours au même point, puisque l’AMA refuse de se prononcer tant qu’aucune étude scientifique ne sera rendue publique. Cette publication scientifique, requise également par l’UCI, ne devrait pas intervenir avant la fin de l’année prochaine, dans le meilleur des cas.

Le Conseil d’administration du MPCC estime que face à des comportements aussi imprudents tels que l’usage répété d’un gaz toxique ou d’un opioïde puissant, l’AMA devrait s’appuyer sur une procédure d’urgence afin de faire respecter le principe de précaution lorsqu’une pratique ou un médicament présentant un danger potentiel fait son apparition.

Le MPCC alerte également les pratiquants sur le fait qu’une substance ne figurant pas sur la liste des produits interdits ne constitue pas une raison suffisante pour que les coureurs et leurs équipes s’autorisent à l’utiliser.

D’une manière plus générale, le MPCC déplorant le développement de ces pratiques médicamenteuses en « zone grise » encourage toutes les instances dirigeantes à créer un cadre favorable pour limiter à son strict minimum la médicalisation de notre sport.

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Guillaume Judas

  - 53 ans - Journaliste professionnel depuis 1992 - Coach / Accompagnement de la performance - Ancien coureur Elite - Pratiques sportives actuelles : route & allroad (un peu). - Strava : Guillaume Judas

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