Partager la publication "Reconnaissance de l’Étape du Tour 2025 entre Albertville et La Plagne"
Albertville et La Plagne… Deux lieux emblématiques pour les passionnés de cyclisme, de montagne et d’exploits sportifs, là où l’esprit olympique d’Albertville rencontre la majesté des pistes enneigées de La Plagne. Entre ces deux points, une étape attendue de tous, un parcours taillé dans le roc des Alpes, qui mettra au défi même les plus aguerris des cyclistes le 20 juillet 2025. Je me suis lancé dans cette aventure pour vous, pour repérer chaque virage, chaque montée et chaque panorama qui transformeront cette étape en un souvenir inoubliable.
Par David Polveroni – Photos : ©julien Berard / ©David Polveroni / ©A.S.O.
Le départ sera donné à Albertville, rue du Commandant Dubois. Ici, l’excitation sera palpable, les vélos prêts à rugir, et ce seront des milliers de cyclistes qui attendront le coup de pistolet pour s’élancer. D’emblée, on traversera la cité en longeant l’Arly, une douce mise en jambes de 13 km jusqu’à Ugine, sans difficulté. Cette route privatisée, rien que pour les participants, vous donnera déjà une sensation d’évasion…
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Mais l’Étape du Tour commencera vraiment à la sortie d’Ugine, avec la première pente, la côte d’Héry. Elle est douce et régulière, autour des 5 %, mais déjà les jambes commenceront à travailler et l’esprit de compétition s’installera. Les premiers lacets de la montée révèlent la beauté sauvage des hauteurs des gorges de l’Arly. Pas de temps pour les photos en juillet ; la pente, en apparence modeste, incitera déjà à se dépasser, à garder un œil sur le cycliste devant soi, et voilà que l’égo poussera chacun à se donner, quitte à s’enflammer un peu tôt. Cette montée est un premier galop d’essai, 5 % sur 5 km, un court répit de 500 m en descente, puis une série de 5 km autour de 6 %, irréguliers et variés. On passe du 9 % aux replats à 3 %, obligeant chacun à jouer avec son dérailleur et à garder son rythme.
La descente qui suit se déroule au cœur des gorges de l’Arly, un enchaînement de larges courbes, où le défi consistera à dominer la vitesse, les risques et l’envie de se relâcher… Car après ces 3,5 km de descente, on reprend l’ascension sans transition pour attaquer la montée vers Crest-Voland et le col des Saisies.
Le col des Saisies, premier vrai test
La montée du col des Saisies est le premier vrai test. Avec ses 13,7 km, elle se divise en trois segments distincts. La première partie serpente dans les bois sur 6 km réguliers entre 7 et 8 %, offrant une pente constante qui aide à trouver son rythme. La traversée du village de Crest-Voland vient apporter un répit bienvenu, le temps de reprendre son souffle à mi-ascension, avec déjà 430 m de dénivelé avalés. Il en reste encore autant, mais cette fois sur 1,5 km de plus, avec des pourcentages oscillant entre 7 et 9 % et des replats qui brisent le rythme. Les virages découverts et les trois dernières épingles offrent un aperçu du sommet, ce premier tremplin à 1650 m est franchi !
La descente vers Beaufort est rapide. Ici, la route porte les marques de l’hiver, et par endroits, elle peut surprendre par son état. Sur 13,5 km de descente, la vigilance est de mise. Comparé au col de Braus, les Saisies offrent de l’espace et une fluidité pour se ravitailler, un luxe à ne pas manquer en 2025…
Les passages techniques sont rares, mais de belles courbes viennent ponctuer la descente, sous le regard des sommets alentours. Juste avant d’entrer dans Beaufort, le décor change, et l’on bascule dans le Beaufortain, une vallée authentique et riche d’histoires de cyclisme et de traditions alpines.
La traversée de Beaufort n’est pas de tout repos avec ses pavés ; elle rappelle l’importance d’un bon équipement, les bidons bien fixés pour éviter les surprises sur ce sol « mouvementé ». Ceux qui n’étaient pas encore pleinement réveillés le seront au pied du Col du Pré, une montée méconnue mais redoutable, qui marque le premier seuil vers le mythique Cormet de Roselend, le second géant de cette étape.
Le Col du Pré, un ascenseur vers le Cormet de Roselend
Le Col du Pré est la clé de cette étape. Peu connu mais ô combien redoutable, il est l’alternative pour atteindre le Cormet par le nord. Dès Beaufort, le ton est donné : une montée de 12,6 km avec près de 1000 m de dénivelé, pour un ratio d’inclinaison de 7,7 %, bien plus ardu qu’il n’y paraît. Dès les premiers coups de pédale, la pente s’installe entre 6,5 et 8 % jusqu’au hameau de la Praz. Ce n’est qu’en arrivant à Arêches que la montée s’adoucit un instant, avec 900 m à 4,5 % et une courte descente de 400 m. Mais cette pause est brève : la pente reprend de plus belle, atteignant parfois 9,5 % dans des virages étroits et nombreux, près de quinze au total. Le Tour y était passé en juillet 2018 sur une étape au profil similaire reliant Albertville à La Rosière.
Arrivés à 1 703 m d’altitude, au terme de 12,2 km d’effort, avec le panneau indiquant le col on croirait la montée terminée, mais un dernier sursaut reste à franchir : 270 m à 8 % puis un final de 465 m à 2 % pour rejoindre le parking du chrono officiel. La vue ici est sublime, le lac de Roselend en contrebas, ses eaux turquoises contrastant magnifiquement avec les sommets enneigés. Un paysage à couper le souffle, une récompense pour ceux qui viennent de dompter cette ascension.
Le Cormet de Roselend, une légende
Après ce sommet, une courte descente vous mène au barrage de Roselend, mais attention, elle ne permet guère de se détendre ; entre l’étroitesse de la route et les virages, mieux vaut rester concentré. Une pause s’impose pour ceux qui prennent le temps d’admirer, car le décor est splendide, digne d’une carte postale.
La montée reprend pour quelques centaines de mètres avec une pente de 8 %, puis encore 200 m à 12 % pour rejoindre le Col de Méraillet et son ravitaillement bien mérité. Une fontaine sur la gauche peut servir en cas de ravito surpeuplé. Avant d’attaquer les 6 derniers km du Cormet de Roselend, une accalmie s’installe, et le lac de Roselend se profile en toile de fond. C’est le moment de savourer la vue, de prendre un gel ou une barre pour recharger les batteries, et de relâcher les muscles déjà sollicités.
Le dernier tronçon du Cormet est plus doux, 6 km à 6 % de moyenne. Ici, l’altitude se fait sentir et les jambes, déjà fatiguées, ressentent chaque mètre de dénivelé. Le panorama est époustouflant ; au Rocher du Vent, on laisse derrière soi le lac de Roselend et ses eaux scintillantes. La vallée du Beaufortain s’éloigne, et le paysage se transforme peu à peu en haute montagne alors qu’on se rapproche de la Tarentaise.
Le passage du Cormet de Roselend marque le point culminant de ce début d’étape. On entame la descente vers Bourg-Saint-Maurice, longue de 19 km, alternant des sections rapides et des virages serrés. La première partie est très rapide, et souvent un vent favorable pousse les cyclistes à des vitesses impressionnantes. Les virages s’enchaînent, parfois piégeux, exigeant une vigilance constante. À mi-descente, il faut encore pédaler pour franchir une série d’épingles techniques. C’est ici qu’Alaphilippe, en 2019, a montré l’étendue de son talent. C’est également ici en 1996 que Johan Bruyneel, futur directeur sportif de Lance Armstrong, a fait une mémorable cabriole…
Enfin, après cette longue descente, on atteint Bourg-Saint-Maurice et on poursuit notre chemin dans la vallée au profil descendant sur 12 km jusqu’à Aime, pour ensuite atteindre le point le plus bas, à 675 m d’altitude.
Et puis, vient le dernier défi : la montée vers La Plagne
Depuis Aime, c’est une montée de 19,5 km qui s’impose devant vous, avec un dénivelé de 1 439 m et une pente moyenne de 7,5 %. Un col qui m’a fait penser à celui de la Madeleine versant Nord, qu’emprunteront les coureurs du Tour la veille avant de finir à Courchevel.
Dès la sortie d’Aime, la pente se fait sentir, et les jambes brûlent déjà avec les 114 km au compteur. La montée se poursuit avec ses lacets numérotés, une succession de virages sur une pente régulière mais exigeante qui pousse à trouver un rythme (soutenu si c’est encore possible !).
Les virages s’enchainent tout en offrant des panoramas spectaculaires sur le massif du Beaufortain. Après 14 km de montée le parcours passe devant le site olympique de la piste de bobsleigh de 1992, symbolisant l’héritage sportif des lieux et symbolisera surtout la fin toute proche de cette étape. Ici on sent vraiment la fin, on aperçoit la station, tout est derrière vous ou presque. Le fruit de votre préparation vous aura donné satisfaction, et ces derniers mètres ne seront que joie et bonheur, avec un brin de souffrance… pour tous !
Les derniers kilomètres offrent peu de répit, mais un replat bienvenu permet de souffler un instant. Puis, la dernière rampe se dresse : un petit kilomètre à 7 % pour franchir les 2100 m d’altitude et atteindre le sommet de La Plagne, le bout de ce parcours de l’étape du tour 2025.
Vous serez arrivé au sommet, épuisé mais fier. Un exploit, un paysage unique, et la sensation d’avoir touché le ciel, 2000 m en réalité – une étape digne de légende, inscrite à jamais dans la mémoire des Alpes, dans vos mémoires.
Il vous reste neuf mois de préparation pour atteindre la mythique station de La Plagne. À mon avis, cette Étape du Tour est l’une des plus belles de ces dernières années, rivalisant même avec l’inoubliable Briançon – L’Alpe d’Huez. Elle réunit toutes les grandes exigences de la haute montagne : d’abord, la difficulté des pentes, illustrée par le redoutable Col du Pré ; ensuite, l’altitude, avec un passage proche des 2 000 m au Cormet de Roselend, et au-delà à La Plagne ; et enfin, la longueur, car l’enchaînement Pré-Roselend totalise 25 km et 1 500 m de dénivelé. La montée finale vers La Plagne ajoute une épreuve de taille avec presque 20 km d’ascension et un autre 1 500 m de dénivelé à affronter.
Plus de détails sur le parcours : ICI
Ce parcours promet une ambiance grandiose, au cœur des Alpes, avec des vallées courtes et peu de transitions, parfois éprouvantes et difficiles à appréhender sur d’autres étapes. Si vous êtes bien préparé pour les défis de la montagne, cette étape pourrait même s’avérer plus facile à gérer que celle de l’année dernière entre Nice et le col de la Couillole.
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