Test des roues Mavic Cosmic S 42 Disc

Avec les Cosmic S 42 Disc, Mavic démontre qu’une grande marque peut proposer une paire de roues polyvalente et efficace en carbone à moins de 1000 €. Une bonne manière d’optimiser le comportement d’un vélo de milieu de gamme, d’autant plus que les Cosmic S se montrent particulièrement fiables et maniables. Une belle surprise sur la route.

Par Guillaume Judas – Photos : ©3bikes.fr

Dans la gamme de roues Mavic, la dénomination des produits peut parfois dérouter les novices. Le nom Cosmic représente depuis une trentaine d’années la famille de roues aérodynamiques, avec un profil moyen ou haut. Le S signifie le premier niveau de gamme (il existe des Cosmic SL et SLR à un niveau de gamme plus élevé), le 42 indique la hauteur de jante, et le Disc le type de freinage.

Les Cosmic S 42 Disc sont des roues avec des jantes en carbone modernes compatibles tubeless et pneus avec chambre à air, dont le profil en forme de U a été étudié en soufflerie avec une largeur interne de 21 mm (30 mm de largeur externe) pour un montage optimisé des pneus de 25 à 32 mm de section. Contrairement aux modèles SLR haut de gamme qui bénéficient d’écrous directement vissés dans le carbone, le perçage dans la jante est ici traditionnel avec des têtes de rayons classiques, ce qui nécessite l’emploi d’un fond de jante. Les jantes sont montées autour de 24 rayons profilés en acier à l’avant et à l’arrière, et de moyeux Mavic MR801 avec le système de roue-libre ID360. Des moyeux fiables et fluides avec des roulements à cartouche doublement scellés qui s’ajustent automatiquement au serrage, mais qui ne sont pas les modèles les plus légers de la marque.

Résultat : la paire de roues s’affiche à 1660 g sur la balance (897 g pour la roue arrière et 763 g pour la roue avant), avec les fonds de jante et les valves tubeless. C’est 200 à 250 g de plus (voire 300 g) que des roues haut de gamme en carbone avec une hauteur de jante similaire, mais c’est peu sensible sur le terrain comme nous le verrons plus loin car le poids supplémentaire est principalement concentré sur les moyeux.

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Une technologie éprouvée

Les rayons croisés disposent d’une longueur identique à l’avant et à l’arrière, ce qui facilite l’entretien et un remplacement éventuel. Au niveau des moyeux, on trouve le même système de corps de cassette que sur les modèles montés sur les roues des gammes supérieures. Un avantage pour la compatibilité et, là encore, pour la maintenance. Le bruit de cliquetis de la roue libre est très atténué, ce qui renforce cette impression de qualité et de fiabilité de mon point de vue. Il est cependant toujours possible de retirer une rondelle en caoutchouc prévue pour atténuer ce bruit dans le corps de roue libre, si vous souhaitez vous faire remarquer dans les descentes ou en traversant une zone urbaine. Notons enfin que les roues sont fabriquées à la main en Europe, et garanties 3 ans. Cela s’ajoute à un programme de Crash Replacement, pour bénéficier d’une remise en cas d’accident (- 50 % les 2 premières années et – 40 % entre 3 et 5 ans). Des arguments supplémentaires à opposer à ceux qui seraient tentés de s’équiper auprès de marques asiatiques peu connues, avec un service après vente souvent absent ou défaillant.

Le montage des pneus, de la cassette (ici avec un corps de type Shimano HG, mais des corps de type Campagnolo ED11, N3W et XD-R sont disponibles en option) et des disques Center Lock ne pose aucun problème, même si je précise que pour des raisons pratiques et de préférence personnelle j’ai opté pour des pneus à chambre à air classiques.

La tension des rayons est assez élevée et bien équilibrée des deux côtés, aussi bien à l’avant qu’à l’arrière. Ce qui participe bien évidemment à la rigidité d’ensemble des Cosmic S, plutôt réactives sur le terrain. Tout au long de ce test, je n’ai connu aucun problème de voile, de bruits de craquement ou de défaillance du corps de roue libre. Les roues supportent les relances énergiques et répétées avec un comportement cohérent avec celui d’un Tarmac SL8. Je n’ai jamais senti de décalage de rigidité entre le châssis et les roues, et donc de perte de rendement lors des franches accélérations avec un gros développement.

En termes de confort, j’ai d’abord apprécié le silence de fonctionnement des roues, quel que soit le type de revêtement. Et avec des pneumatiques de 28 mm de section (mesurés presque à 30 mm de largeur réelle une fois montés sur les jantes) gonflés à 5 bar, l’absorption des petites vibrations et une haute adhérence dans les virages sont au rendez-vous.

Rigidité et prise au vent mesurée

Les Cosmic S 42 font donc preuve d’une excellente rigidité, sans pour autant se montrer trop raides dès que la route s’élève. Lorsque le besoin de se dresser sur les pédales se fait sentir pour effacer une difficulté, elles restent maniables et dociles, sans alourdir le comportement du vélo. Leur surpoids par rapport à mes roues habituelles est surtout apparent en soulevant le vélo, mais je n’ai pas grimpé de côtes suffisamment longues et pentues pour le ressentir en termes de performance. Les quelques murs que j’ai dû franchir se montent plutôt en force, et dans ce domaine les Cosmic S sont largement à la hauteur. Les jantes se sont pas trop lourdes et ne pénalisent pas le rendement général d’une machine haut de gamme.

Mais leur point fort se situe surtout au niveau de leur stabilité, que ce soit sur le plat à haute vitesse et sous les rafales de vent, ou dans les descentes où elles inspirent vraiment confiance. Le profil de 42 mm est un parfait compromis pour un gabarit léger, avec un aérodynamisme de bon niveau tout en offrant une prise au vent latérale limitée. Sur le plat et avec un vent favorable, je n’ai noté aucune différence notable de performance par rapport à des roues de 50 et 60 mm de hauteur, du moins à une vitesse entre 40 et 45 km/h. Les jantes présentent une inertie supérieure à celles d’un profil bas, ce qui favorise le maintien d’une bonne vitesse de croisière. Avec le vent de face ou trois-quart face, je me suis en revanche souvent senti beaucoup moins en prise qu’avec des roues plus hautes. Les fréquentes petites corrections de trajectoire nécessaires pour lutter contre le vent quand celui-ci vient en appui sur des roues à jantes hautes peut s’avérer usant à la longue, ce qui est beaucoup moins le cas avec les Cosmic S 42.

Dans les descentes, je n’ai jamais ressenti ni turbulence ni louvoiement, même au-delà de 60 km/h en sortant d’une zone protégée du vent par la végétation. Les roues restent parfaitement stables, que ce soit en prenant de la vitesse ou en appliquant de gros freinages. La forme de la jante, la largeur du pneu et la pression de gonflage apportent ici beaucoup de sécurité.

Un modèle de référence

Esthétiquement réussies et profitant de la fiabilité et du service après vente reconnus d’une marque comme Mavic, les Cosmic S 42 Disc sont d’excellentes roues pour ceux qui souhaitent améliorer un vélo de milieu de gamme équipé de roues basiques en alu, ou qui recherchent un modèle destiné à passer partout et sous toutes les conditions.

Ce ne sont pas des roues très légères, et sans doute marquent-elles un peu le pas en montagne ou dans des compétitions de haut niveau par rapport à des modèles plus légers, mais aussi beaucoup plus chers.

Avec les Cosmic S 42 Disc, Mavic propose néanmoins un produit fiable, rassurant et suffisant pour la plupart des pratiquants. Et que ce soit en termes de plaisir ou de pilotage, elles ne dénotent absolument pas non plus sur un vélo à plus de 10 000 €.

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