Test longue durée des pneus Hutchinson Blackbird Racing Lab

Le Lockheed SR-71 Blackbird était une version de l’avion-espion Lockheed A-12 Oxcart construite en au moins 32 exemplaires pour l’armée de l’air américaine, qui l’utilisa principalement de 1968 à 1990. Voilà la définition telle qu’on peut la trouver du Blackbird. Mais Hutchinson s’en est simplement inspiré pour nommer son nouveau produit phare dans la gamme route. Après presque 4500 km, nous pouvons confirmer que ces pneus ne sont pas loin de voler sur la route !

Par David Polveroni – Photos : DR

Pour plus d’information sur ce nouveau pneu haut de gamme, nous vous invitons à relire la présentation du produit et nos premières impressions. Mais pour résumer, il s’agit d’un pneu qui s’annonce comme le plus rapide jamais développé par Hutchinson, avec de nouvelles technologies révolutionnaires comme la gomme Mach Tread 3.0 et la construction SwiftEasy Casing. Selon la marque, il offrirait un gain de performance de 10 % par rapport à la génération précédente, ainsi qu’une bande de roulement 15 % plus large qui permettrait une adhérence améliorée et une meilleure prise d’angle dans les virages.

Le montage

Pour ce test, j’ai opté pour une version noire tubeless en 26 mm pour s’accorder avec des jantes d’une largeur interne de 21 mm. Le pneu vient alors en parfait alignement avec la jante. C’est un atout aérodynamique. Ces pneus, montés sur des jantes RAR Even, se claquent à la pompe et sans démonte-pneus. Cela est assez rare pour le souligner. Sur d’autres jantes, j’ai dû utiliser un tank à air, mais ici le claquage se fait très bien, sans difficulté, ainsi que l’étanchéité. 20 ml de latex suffisent. J’ai utilisé le produit Hutchinson Protect’Air.

Rappelons que sur la route, les préventifs les plus populaires sont le Stan’s NoTubes, le Hutchinson, l’Orange Seal, le Silca, ou encore le Pirelli qui (d’après ce que j’ai cru comprendre, mais je ne l’ai pas encore essayé) serait le meilleur avec une vitesse de colmatage la plus rapide. Chez Hutchinson, je suppose qu’ils travaillent déjà pour égaler voire surpasser cette caractéristique.

Le poids du pneu est un peu supérieur à un Continental avec 267 g sur la balance en 26 mm (280 g en 28 mm), 20 g supplémentaires qui, comme on le verra par la suite, ne le désavantagent pas du tout.

Sur la route avec les Hutchinson Blackbird 

Pour mes 56 kg, j’ai opté pour 4,5 bar à l’avant et 4,8 à l’arrière pour des routes que je qualifierai de variables, c’est-à-dire une pression qui me permet d’avoir un certain rendement et confort sur les portions dégradées tout en n’ayant pas l’impression d’avoir du chewing-gum sur les belles portions avec un revêtement tout propre. Dans ce dernier cas, je monterai de presque 1 bar. Pour la pluie, j’abaisse de 0,3 par rapport à la pression initiale.

Les premiers tours de roues me font penser à un boyau. On retrouve ici un toucher de route très confortable. Un pneu se rapprochant plus du Vittoria que du Continental. D’ailleurs, revenir sur ce dernier me fait sentir quelque chose de plus dur ; on n’est clairement pas sur le même type de toucher de route. Sur un GP 5000 STR, on a la sensation de quelque chose qui glisse sur la route, mais dans le sens d’une faible résistance au roulement. J’y reviendrai plus tard.

Le second gros changement, c’est le grip. Vous l’aurez compris je les compare beaucoup au GP5000, version tubeless STR qui reste la référence. Ici, c’est clair, la prise d’angle est beaucoup plus rassurante. On sent que le pneu donne plus confiance. Flagrant. Un atout en termes de sécurité tant sur le sec que sur le mouillé, où Continental doit encore évoluer. Hutchinson a parfaitement trouvé le bon mélange de gomme pour offrir ce grip optimal. Le grip est assuré par la nature de la gomme sur les côtés, tandis que la bande centrale offre une résistance au roulement annoncée comme parmi les meilleures. Pour m’en assurer, nous avons envoyé le pneu à Alban Lorenzini, spécialisé dans ce genre de recherche de la performance.

Pour résumer, nous sommes très proches du Continental, avec seulement 3 W de plus sur la paire à 30 km/h.

Mais là où la marque française se distingue, c’est sur la longévité. Au fil des années, le géant allemand a diminué la résistance au roulement au détriment de la longévité. Il ne faut guère compter plus de 3500 km pour un GP 5000, et encore, de manière optimiste. Avec le Blackbird, je n’ai jamais crevé. Des petites coupures sont présentes à l’arrière après 2500 km, et j’approche bientôt des 4200 km avec encore de la marge… Donc pour moi, il n’y a pas match, même si la crevaison reste aléatoire. On peut crever sur des pneus neufs et ne jamais crever pendant 30 000 km…

Un point important qui a été modifié par rapport au Fusion 5 : le pneu ne gonfle pas. Sa taille initiale ne bouge pas dans le temps. C’est important car se retrouver avec un gros ballon après quelques sorties n’est pas souhaitable…

Le bilan du test des Hutchinson Blackbird 

Le bilan est donc plutôt excellent. Hutchinson a su développer un pneu très polyvalent, avec du confort et du grip, rivalisant avec les meilleurs en termes de résistance au roulement. Ce léger manque est lié à un petit compromis avec un peu plus de gomme pour beaucoup plus de kilomètres. Bref, c’est du tout bon. Nous attendons déjà avec impatience l’élargissement de la gamme avec un pneu se rapprochant plus d’un GP5000TT, à réserver pour les objectifs, ainsi qu’un pneu endurant pour les gros rouleurs qui se moquent d’une faible résistance au roulement et souhaitent avant tout éviter les réparations au bord de la route. Pour ma part, je n’ai encore jamais eu ce souci… Le prix public est annoncé à 69,99 € en version tubeless, et à 49,99 € en version à chambre à air.

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