La baisse des licenciés cycliste en France : appel à la modernisation des fédérations

En France, le nombre de licenciés cyclistes est en déclin, un phénomène préoccupant pour les amateurs et les professionnels du cyclisme. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance, parmi lesquels la lenteur de la modernisation de la Fédération Française de Cyclisme (FFC) et un manque de communication persistant entre les différentes fédérations de vélo en France, notamment la FFC, l’UFOLEP, et la FSGT. Ce manque de coordination et de modernité freine non seulement le recrutement de nouveaux adhérents mais crée également des disparités dans les catégories de course, affectant la compétitivité et l’attrait du sport.

Par Jean-François Tatard – Photos : www.depositphotos.com

La FFC, malgré son rôle central, peine à suivre le rythme des évolutions observées dans d’autres sports. Alors que le cyclisme gagne en popularité dans d’autres pays grâce à des initiatives modernes et inclusives, la France semble stagner. Pour attirer de nouveaux licenciés, la FFC doit innover et adopter des pratiques plus modernes.

Sur 3bikes.fr nous avons réfléchi et voici quelques idées pour stimuler cette modernisation :

1. Digitalisation et accessibilité

La FFC pourrait investir dans des plateformes digitales ou des applications pour smartphone pour faciliter l’inscription, la gestion des licences et la communication avec les adhérents. Une application mobile dédiée pourrait offrir des fonctionnalités comme l’inscription aux courses, le suivi des performances et des actualités personnalisées avec des statistiques ou un suivi des points récompensants les résultats.

2. Promotion du cyclisme urbain et de loisir

En plus des compétitions, la FFC pourrait promouvoir le cyclisme urbain et de loisir. Des événements cyclistes accessibles à tous, comme des randonnées ou des balades familiales, pourraient attirer un public plus large et diversifié.

3. Programmes de développement pour les plus jeunes 

Des programmes dédiés aux jeunes cyclistes, avec des partenariats avec les écoles et les clubs locaux, pourraient également aider à développer une nouvelle génération de cyclistes passionnés. Pour gommer les inégalités liées à l’évolution rapide du matériel, réglementer le type de vélo utilisé par les plus jeunes, en instaurant par exemple un vélo « de base » jusqu’aux  catégories des Minimes ou des Cadets par exemple.

4. Événements inspirés des sports collectifs aux États-Unis

S’inspirer des événements sportifs américains, qui combinent sport et divertissement, pourrait être une voie intéressante. Organiser des compétitions cyclistes avec des animations, des spectacles musicaux et des stands interactifs rendrait les événements plus attrayants pour un large public.

5. Atmosphère conviviale et familiale

À l’inverse, on pourrait revenir à des kermesses traditionnelles, ou organiser les événements cyclistes avec des tireuses à bière et des grillades au barbecue ce qui pourrait créer une atmosphère conviviale et attirer plus de participants. Des zones de détente avec des stands de nourriture et de boissons, des jeux pour enfants et des animations pourraient transformer les courses en véritables fêtes familiales.

6. Stages et camps d’entraînement

Des stages et camps d’entraînement inspirés des méthodes américaines de préparation physique, avec des programmes intensifs de formation, des ateliers techniques et des sessions de motivation, pourraient aider les cyclistes à améliorer leurs performances tout en créant un sentiment d’appartenance à une communauté sportive dynamique.

7. Réinventer certaines épreuves

Redonner du dynamisme au cyclisme, en lançant par exemple de courts contre-la-montre en côte dans les centres ville ouverts à tous et plus facile à organiser que des courses en circuit, avec un système de tours éliminatoires.

Bref, en combinant ces différentes initiatives, la FFC pourrait non seulement moderniser son approche, mais aussi créer un environnement attractif et stimulant pour les cyclistes de tous âges et niveaux. La modernisation est une nécessité pour rester compétitif et pertinent dans le paysage sportif actuel.

Une coordination entre fédérations

Le manque de communication entre la FFC, l’UFOLEP et la FSGT est un autre obstacle majeur. Cette absence de coordination crée des incohérences dans les catégories de course, avec des coureurs inscrits dans des catégories différentes selon la fédération. Par exemple, un cycliste peut être en Access 2 en FFC et en première catégorie en UFOLEP, ce qui complique l’organisation des compétitions et fausse la compétitivité.

Pour remédier à cela, une règle pourrait être envisagée stipulant qu’un coureur ayant des licences dans deux fédérations différentes (FFC et UFOLEP) serait automatiquement inscrit dans sa catégorie la plus élevée, si celle-ci diffère entre les deux fédérations. Cela assurerait une meilleure harmonisation des compétitions et une évaluation plus juste des performances des cyclistes.

Des modèles inspirants à l’étranger

D’autres pays offrent des exemples de bonnes pratiques qui pourraient être adoptées en France. En Belgique, par exemple, les courses sont souvent organisées dans une catégorie unique, ce qui simplifie l’organisation et la participation. Une autre approche serait de classer les coureurs par tranche d’âge, comme cela se fait dans certaines disciplines sportives comme la course à pied par exemple, permettant une compétition plus équilibrée et plus inclusive.

Pour conclure

La baisse du nombre de licenciés cyclistes en France est un signal d’alarme pour les fédérations. Pour inverser cette tendance, une modernisation de la FFC, une meilleure communication et coordination entre les fédérations, et l’adoption de pratiques innovantes sont essentielles. En s’inspirant de modèles étrangers et en étant ouverts aux nouvelles idées, nous en sommes sûrs le cyclisme français peut retrouver son dynamisme et attirer de nouveaux passionnés, assurant ainsi un avenir radieux pour ce sport emblématique.

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