Test du pneu Goodyear VectorR Z30 NSW

La célèbre marque de roues Zipp s’associe au manufacturier Goodyear pour proposer un pneu tubeless très haut de gamme optimisé pour les roues 353 NSW, en carbone sans crochet. C’est à l’occasion du test longue durée du nouveau groupe Sram Red AXS que nous avons pu rouler avec ce nouveau pneu, au prix très élevé, mais qui heureusement ne limite pas ses qualités à une utilisation avec des roues Zipp. 

Par Guillaume Judas – Photos : ©3bikes.fr

Depuis quelques années, l’évolution des vélos et du matériel en général a permis d’augmenter les performances et les vitesses moyennes à tous les niveaux de pratique. Et tout se joue dans les détails, jusqu’aux pneumatiques, aussi bien pour ce qui concerne la résistance au roulement que pour l’aérodynamisme.

C’est pour cette raison que Zipp et Goodyear se sont associés pour développer le tout nouveau pneu Goodyear VectorR Z30 NSW, optimisé selon les deux marques pour être monté sur les roues Zipp 353 NSW. Pour rappel, les 353 NSW sont des roues très haut de gamme, légères, aérodynamiques mais contrôlables grâce à la forme ondulée de la jante, et surtout confortables avec leur conception sans crochet et leur largeur interne de 25 mm qui imposent une pression de gonflage maximum de 5 bar.

Les jantes Zipp 353 NSW ont une forme ondulée de manière à procurer plus de contrôle avec le vent de côté, et une surface alvéolée.

La section de 30 mm du pneu VectorR Z30 NSW et la forme donnée à ses flancs sont donc conçues pour se combiner idéalement à la forme de la jante des 353 NSW, tout comme à la conception sans crochet. Reste que le VectoR Z30 NSW dispose d’autres atouts qui pourraient le rendre séduisant pour les adeptes d’autres jantes larges du marché. Il bénéficie d’une carcasse souple avec plusieurs couches courtes de 150 TPI, d’un composé nommé Dynamic:UHP pour offrir une faible résistance au roulement et une adhérence élevée, et enfin d’une protection anticrevaison appelée R:Shield. Des spécifications techniques qui ne vous diront sans doute pas grand chose, mais ce qu’il faut retenir, c’est son poids léger de 280 g pour une section de 30 mm, auquel il faut bien sûr ajouter le poids du liquide préventif. Mais ça reste environ 50 g plus léger que la plupart des pneus de cette section sur le marché, pour chaque roue.

Le VectorR voit ses flancs suivre parfaitement ceux de la jante Zipp, ce qui évite les perturbations aérodynamiques.

Un test longue durée compromis

Je m’attendais à pouvoir réaliser un test longue durée de la paire de pneus Goodyear VectorR Z30 NSW en même temps que celui du groupe Sram Red AXS. J’ai roulé en effet pendant un peu plus de deux mois avec un Orbea Orca OMX équipé du nouveau groupe Sram, avec des roues Zipp 353 NSW, et donc au départ des pneus Vector. Les premières impressions sur les routes escarpées des collines du Prosecco et sous une météo fraîche et humides ont été très favorables. J’ai pu apprécier le rendement très élevé des pneus, ainsi qu’une tenue de route de très bon niveau, même sous des trombes d’eau. Le confort a semblé se montrer également à la hauteur des promesses de Zipp : associés aux roues de 25 mm de large et avec une pression de gonflage autour de 4,5 bar, le vélo ainsi équipé absorbe beaucoup de petites vibrations et laisse l’impression de rouler constamment sur un tapis feutré. Et malgré sa section importante et une pression moyenne, le pneu ne s’écrase par au niveau des flancs lorsqu’on roule en danseuse ou lorsqu’on se lance dans une franche accélération.

Le pneu VectorR bénéficie également de quelques alvéoles. Les épaulements du pneu légèrement striés apportent un bon niveau d’adhérence.

Malheureusement, j’ai crevé du pneu arrière au bout de 600 km, une fois rentré sur mes routes d’entrainement habituelles. Un beau trou en plein milieu de la bande de roulement qui a eu raison de la bande de protection anticrevaison, et trop gros pour permettre au liquide préventif de combler l’orifice. Après quelques secondes de perte de pression rapide, la fuite a cessé, et j’ai cru pouvoir repartir en regonflant à l’aide d’une bombe de CO2. Une réparation vraiment temporaire qui n’a fait que repousser l’échéance de quelques minutes. Seul en pleine campagne avec un pneu arrière crevé et plus de nécessaire de réparation, je n’avais plus que deux solutions : appeler un taxi ou rouler 20 km sur la jante pour rentrer. C’est cette dernière solution que j’ai choisie. Sans abimer la jante au passage, pour démontrer, si besoin était, que les roues Zipp sont plutôt solides ! En revanche, si le pneu crevé a bien continué de protéger le lit de la jante, il était évidemment complètement mort une fois arrivé à destination.

Le petit silex incrusté ici dans le pneu est sans conséquence.

Je ne pense pas que cette crevaison souligne une fragilité spécifique du pneu VectorR Z30 NSW. Tout simplement parce qu’après avoir remplacé le pneu arrière, par un autre modèle compatible sur la roue Zipp (je n’avais pas d’autre Goodyear sous la main), je n’ai connu aucun problème avec le pneu avant, en 4700 km. Et pourtant, je n’ai rien épargné à ce vélo au cours de ce test longue durée du groupe Sram, notamment en ce qui concerne les sorties sous la pluie. Cette mauvaise crevaison, c’est juste la faute à pas de chance. Mais se pose quand même le problème de la pertinence d’un pneu à 100 € (200 € la paire), certes très performant, mais qui peut rendre l’âme après quelques centaines de kilomètres seulement.

La bande de roulement (à l’avant) est peu usée pour un pneu qui a 4700 km.

Aucune autre crevaison n’a donc été à déplorer avec le pneu avant. Sur la bande de roulement, nous pouvons voir quelques mini coupures sans importance et un petit silex incrusté sans conséquence, preuve de la bonne tenue de la protection anticrevaison. La chape semble peu usée, et le pneu a conservé sa forme ronde. Même s’il est impossible de déterminer l’usure de la paire de pneus simplement en se fiant à celle du pneu avant, j’ai plutôt été étonné de la bonne tenue dans le temps de ce modèle très haut de gamme, malgré son rendement de très haut vol et son poids léger. Comme je l’avais déjà noté lors du test du pneu Specialized S-Works Turbo 2BR, rouler avec une pression de gonflage plus faible (limitée ici à 5 bar) réduit l’usure, malgré les idées reçues.

Au final, même si elles sont incomplètes, mes impressions sur ce pneu sont plutôt positives en termes de rendement, de confort, de nervosité et de confort, et même de résistance à l’abrasion de la bande de roulement. Cependant, c’est un pneu très haut de gamme, et donc très cher. Un prix qui ne vous protège pas d’une crevaison malheureuse et irréparable après peu de temps d’utilisation. À réserver donc pour les grandes occasions.

Le pneu GOODYEAR VECTOR Z30 NSW en bref…

Les + : poids léger, confort, rendement, adhérence sur le sec et le mouillé
Les – : protection anticrevaison non infaillible, prix très élevé

Carcasse souple à construction à couches courtes de 150 TPI – Protection anticrevaison R:Shield – Bande de roulement légèrement texturée – Composé Dynamic:UHP – Technologies Tubeless Complete et Dual Angle Bead – Conçu en vue de mesurer 30 mm sur une jante TSS de 25 mm – Poids : 280 g – Prix : 100 € – Contact : https://www.goodyearbike.com/ http://www.goodyearbike.com/

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Guillaume Judas

  - 53 ans - Journaliste professionnel depuis 1992 - Coach / Accompagnement de la performance - Ancien coureur Elite - Pratiques sportives actuelles : route & allroad (un peu). - Strava : Guillaume Judas

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