Test du pneu Hutchinson Challenger Tubeless

Le pneu Hutchinson Challenger Tubeless est un modèle à classer dans la catégorie des pneus de route tubeless polyvalents, tant pour la mauvaise saison que pour aligner les kilomètres. Il vise aussi les cyclistes qui souhaitent être sereins face à leur utilisation en général, aux crevaisons en particulier et dont le but n’est pas d’aller chercher les derniers watts ou des ultimes degrés d’inclinaison en virages. En bref, il s’agit probablement d’un pneu à vous faire aimer le Tubeless.

Texte : Olivier Dulaurent – Photos : 3bikes.fr, Hutchinson

Hutchinson qualifie son modèle de « pneu de route toutes saisons parfait ». Contrairement à de nombreux pneus tubeless destinés aux compétiteurs, celui-ci s’adresse à ceux qui recherchent un modèle bon à tout faire et sans « prise de tête », en référence notamment au dernier article 3bikes.fr à lire ici, tant au niveau du montage que vis à vis des crevaisons en cours de sortie, deux points qui freinent les détracteurs de cette technologie de pneus.

Avec une durée de vie annoncée de 10000 km et, en tests internes à la marque indiquant une résistance élevée à la crevaison avec des forces allant jusqu’à 170 Newtons avant de connaitre cette avarie (contre 80 à 120 Newtons pour des pneus classiques), le Hutchinson Challenger Tubeless possède toutes les caractéristiques attendues pour ceux qui recherchent un pneu à laisser toute l’année sur le vélo.

Le pneu Hutchinson Challenger se présente comme le pneu à tout faire de la marque

Les pneus utilisent une carcasse 3 x 127 TPI, associée à un nouveau Endurance Bi-Compound, avec des épaulements plus souples (indice de dureté 53 ShA) et à l’inverse, une bande de roulement centrale plus dure (62 Sha). En pratique, cela signifie que le pneu est plus dur au milieu et plus souple sur les bords, une combinaison conçue pour réduire la résistance au roulement tout en conservant une bonne adhérence dans les virages.

Les routes mouillées, génératrices habituellement de crevaisons plus fréquentes, ne sont pas de nature à nuire aux Hutchinson Challenger

Montage
L’installation de ces pneus n’a pas posé de problèmes particuliers sur des jantes Black Inc Forty Five, mais il faut signaler que des connaissances ont vécu plus de difficulté, sur des jantes différentes. A signaler que Challenger Tubeless ne sont pas particulièrement larges par rapport à leur dimension théorique – sur les jantes Black Inc en tout cas, ce qui devrait limiter tout souci de dégagement au niveau du cadre.

Hutchinson affirme que ces pneus peuvent fonctionner « sans produit d’étanchéité », grâce à son Airshield étanche à l’air. Celui-ci utilise deux composés d’étanchéité haute performance à l’intérieur du pneu pour le garder hermétique. Ceci étant dit, j’ai préféré utiliser systématiquement un liquide type Latex à l’intérieur du pneu pour augmenter encore la protection de l’ensemble.

Les Challenger bénéficient de la technologie Airshield. A noter les différentes couches assurant toutes les fonctions demandées au pneu

Le pneu est disponible uniquement en flancs noirs et en trois dimensions (700 x 25, 700 x 28 et 700 x 32). Les 28 et 32 mm sont compatibles avec les jantes sans crochets, un détail qui peut s’avérer crucial pour les cyclistes équipés de ce type de jantes.
Sur la balance et en section de 28 mm (testée), cela donne 405 g vérifiés. Un poids élevé, à rapprocher des 270 g revendiqués (non vérifiés) pour le Fusion 5 Performance de la même marque, en 700 x 28 toujours.

Sur la balance, le Challenger ne se montre pas à son avantage, mais il s’agit là d’une conséquence de ses qualités de résistance à la crevaison et à l’usure

Sur la route
Le test des Hutchinson Challenger Tubeless s’est étalé sur plusieurs mois, en mixant tous types d’usages (hivernal et printanier, routes en mauvais état tout comme des revêtements parfaits, routes sèches et mouillées) et sur des distances très variables. A l’usage, la qualité de roulement est apparue plutôt bonne, surtout au regard de la longévité attendue. Elles s’est montrée supérieure au pneumatique de référence pour ce type d’usage : le Continental 4 Seasons (en Tubetype). Les Hutchinson ont aussi une meilleure adhérence dans toutes les conditions et toucher de route moins raide.

Ils ont cependant moins de rendement et se montrent moins confortables qu’un pneu orienté course ultra souple, mais pas de beaucoup, ce qui constitue une bonne surprise pour un pneu d’entraînement et d’endurance. Son poids élevé est aussi un bémol lorsque la performance absolue est recherchée.

Au total et à l’heure d’écrire ces lignes, j’ai parcouru près de 6000 km et sur ce kilométrage, je n’ai subi aucune crevaison ni perte d’air inattendue, même si à l’usage il s’est avéré nécessaire de refaire la pression tous les 15 jours environ. Au niveau de l’usure, après un tel kilométrage, le pneu avant est presque comme neuf et il devrait pouvoir faire le double, tandis que le pneu arrière montre des signes d’usure mais pourrait parvenir à boucler les 10000 km prévus par la marque.

Avec près de 6000 km le pneu arrière montre quelques signes d’usure mais il tient encore le coup
Le pneu arrière laisse apparaitre quelques coupures mais aucune crevaison n’a été à signaler

Et l’adhérence est très bonne, dans la mesure où en prenant un virage légèrement plus vite que prévu, cela aurait pu être problématique avec d’autres pneus hiver. Aucun problème avec les Challenger et au fil des sorties, ils donnent suffisamment de confiance pour aborder les descentes sans arrière pensée.

Différents essais de pression ont été menés et pour un poids de 72 kg, même si le flanc du pneu indique une pression recommandée à 6 bars, j’ai préféré la combinaison de 5 à 5,5 bars derrière et 4,5 à 5 bars devant, bien qu’en danseuse la fourchette de pression la plus basse donne un léger effet de « balourd ». A l’inverse, à cette pression et assis sur la selle, il n’y a pas de sensation de perte de rendement. Dans ces conditions, le confort ainsi que le grip en virages sont largement améliorés, ce qui permet de rouler efficacement en montagne, dès lors que l’on considère que le rendement global doit inclure aussi l’efficacité en descente et pas seulement la qualité de roulage en montée sur un billard (rarement le cas en montagne).

Avec son modèle Challenger Tubeless, Hutchinson vise donc l’ultra distance et l’entraînement par tous les temps, et même s’ils n’ont que dépassé la mi usure théorique, la façon dont ils ont résisté porte à croire qu’ils pourraient effectivement être les pneus à tout faire. Avec la carcasse résistant aux crevaisons et à l’usure sans compter un confort décent, il est même possible de les envisager pour des aventures en vélo en bike packing par exemple ou pendant un hiver d’entraînement difficile sur de mauvaises routes.

Conclusion
A 60 €, le pneu Hutchinson Challenger Tubeless est un modèle proposé à un prix très correct pour les standards actuels. Ce montant est à mettre en face de sa faible usure au fil des kilomètres, de sa résistance aux crevaisons, de ses performances qui le classent juste en dessous des pneus prévus pour la compétition, de sa bonne adhérence quelles que soient les conditions, et enfin vis à vis de sa facilité de montage. Ainsi, il s’agit d’un excellent bilan qui en fait certainement l’un des meilleurs pneus d’endurance qu’il est possible d’acheter.

Les pneus Hutchinson Challenger Tubeless 700 x 28 en bref…

Les + : faible usure, résistance à la crevaison, adhérence, polyvalence, rendement intéressant, confort honnête
Les – : poids élevé, rendement toutefois inférieur aux pneus de course

Carcasse : 3 x 127 TPI – Tringle : souple, 2Bliss Ready – Technologie AIRSHIELD pour un environnement 100% hermétique – Protection contre les crevaisons technologie HARDSHIELD – Compatibilité : jante pour pneu tubeless – Dimensions : 700 × 25 / 28 / 32 – Poids : 405 g vérifiés en 700 × 28 – Prix : 60 €Contact : Hutchinson

=> VOIR AUSSI : Tous nos articles Tests

Olivier Dulaurent

- 48 ans. – Pigiste presse écrite et Internet depuis 2004, auteur de Le Guide du Vélo Ecolo (Editions Leduc, novembre 2020), Moniteur Brevet d’Etat Cyclisme, encadrant de stages cyclistes depuis 2005 et coach cycliste - Pratiques sportives actuelles : cyclisme route et VTT (occasionnelle : course à pied) - Strava : Olivier Dulaurent

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