Test des nouvelles roues de Gravel Shimano GRX (RX880)

En même temps que le nouveau groupe GRX 12 vitesses pour le Gravel, Shimano en a profité pour lancer une nouvelle paire de roues dédiée à la discipline : les RX880. Jantes larges en carbone, moyeux résistants et poids léger sont au programme. Test d’une paire de roues polyvalente idéale pour les parcours accidentés.

Par Guillaume Judas – Photos : ©3bikes.fr

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Avec un poids de 1437 g avec les rubans de jante et les valves tubeless, la paire de Shimano RX880 est particulièrement légère pour des roues de Gravel, au même niveau que de nombreux modèles haut de gamme pour la route. Les jantes en carbone ont un profil de 32 mm, pour une largeur interne de 25 mm. Mes tubeless de 38 mm de section mesurent en réalité 41 mm de large une fois montés sur ces roues. Elles sont compatibles avec les pneus jusqu’à 50 mm de section avec ou sans chambre, et c’est bien sûr ce montage tubeless qui s’avère le plus intéressant pour une pratique tout-terrain. Avec une pression de gonflage de 2 à 2,2 bar pour ce qui me concerne, l’ensemble assure confort, motricité et adhérence dans de nombreuses situations.

Les RX880 sont conçues autour de moyeux avec des roulements classiques et un corps de roue libre avec un système d’engagement rapide déjà vu sur les roues Dura-Ace, afin de favoriser les relances et la reprise de motricité quelle que soit la surface. Le système permet un passage facile d’un corps de cassette Micro Spline (pour les cassettes à départ 10 dents) à un corps HG L2 pour les cassettes 12 vitesses avec un départ 11 dents, comme celui que j’ai utilisé pour le test. Notons que ces roues ne sont pas compatibles avec des cassettes 8,9,10 ou 11 vitesses.

24 rayons en acier à l’avant et à l’arrière croisés par deux et avec des têtes de rayons en alu permettent de relier ces moyeux et ces jantes haut de gamme, qui inspirent réellement performance et fiabilité. J’ai souvent entendu de nombreuses critiques à propos des roulements de roues Shimano, mais personnellement, je n’ai jamais eu de problèmes particuliers. Sur les roues Dura-Ace C50, les moyeux tournent comme au premier jour. Les roulements ne sont pas hyper fluides à la main, mais ils restent soft et n’accrochent pas. Sur les roues Ultegra que j’ai énormément utilisées dans des conditions très difficiles (gravel, entrainement hivernal par tous les temps), j’ai dû revoir deux fois le jeu dans les roulements, et il faudrait peut-être que je pense à les changer car ils semblent un peu fatigués. Mais franchement, après plus de deux ans d’usage vraiment intensif, je n’y trouve rien d’anormal. Bref, il n’y a aucune raison qu’il en soit autrement avec les RX880, situées au même niveau de gamme.

Réactivité et maniabilité

Sur mon vélo de Gravel, je suis donc passé de roues Ultegra en 50 mm de hauteur de jante (pas spécialement prévues pour ce type de pratique, surtout pour parcourir des sentiers étroits) à ces GRX de 32 mm, en gagnant au passage 173 g sur la paire de roues, toutes choses étant égales par ailleurs. Mes pneus ont également pris un peu de volume en raison de la différence de largeur de jante (25 contre 21 mm), ce qui est palpable dès les premiers tours de roues. Le ballon formé par le pneu sur la jante est moins imposant, la bande de roulement parait plus étalée, et j’ai l’impression de pouvoir baisser plus nettement la pression si nécessaire sans que les flancs du pneu ne s’affaissent trop.

Cependant, il est nécessaire de préciser que le gain de poids d’une paire de roues de Gravel n’est pas aussi sensible qu’avec des roues de route, tout simplement parce que si l’on tient compte des mêmes pneus (environ 500 g l’unité, auxquels il faut rajouter 60 g de liquide préventif pour ce qui me concerne) et de la même cassette (de 11 à 34 dents en 12 vitesses à 345 g), l’avantage est ici noyé dans la masse globale des roues montées. Dans les pentes raides sur une surface fuyante, le comportement du pneu relève d’une importance prépondérante par rapport au dynamisme des roues.

Reste que dès la première sortie sur chemins et sentiers, j’ai ressenti plus de réactivité de la part des roues GRX que des Ultegra au moment des changements de trajectoire. Elles se montrent légèrement moins rigides, et de ce fait semblent mieux épouser le terrain. En termes de pilotage dans les parties techniques, lorsqu’il faut doser la pression exercée sur les pédales, le corps de roue libre et son système d’engagement plus rapide apporte un bénéfice non négligeable.

Dans les parties descendantes, les roues donnent confiance en pardonnant un peu plus facilement les erreurs de placement. Et si dans les montées il faut avant tout composer avec la motricité du pneu, le fait qu’elles soient plus larges et permettent à la bande de roulement de mieux s’étaler sur le revêtement est un réel avantage. Sur les parties plus roulantes, les roues GRX font preuve de fluidité et offrent une belle reprise de vitesse après les inévitables relances que l’on doit s’imposer régulièrement sur les chemins. Sur la route, enfin, je n’ai pas ressenti de différence de rendement avec des roues de 50 mm de haut, compte tenu de la vitesse à laquelle évolue un vélo de Gravel. Certes, les jantes font 18 mm de moins en hauteur, mais ceci est à considérer avec la hauteur totale de la jante et du pneu. En revanche, les GRX sont évidemment moins sensibles au vent latéral.

Valeur sûre

Au final, les nouvelles roues Shimano GRX RX880 se présentent comme une véritable valeur sûre pour ceux qui pratiquent le Gravel de façon dynamique et engagée. Leur poids de 1437 g est impressionnant pour ce type de produit destiné à résister à de nombreuses contraintes, mais j’ai surtout apprécié leur équilibre général, ainsi que la parfaite combinaison entre la maniabilité procurée par des jantes légères et la stabilité offerte par des jantes larges.

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