Christelle Ribault, l’icône du cyclisme handisport

Ce week-end, nous avons plongé au cœur de l’extraordinaire épopée de Christelle Ribault, née le 23 mars 1978, une véritable icône du cyclisme handisport. Son parcours résonne comme une symphonie audacieuse, entrelaçant une détermination inébranlable, une passion inextinguible, et une résilience à toute épreuve.

Par Jean-François Tatard – Photos : DR

Christelle découvre sa passion pour le cyclisme à l’âge de 7 ans, sous l’influence de son père. Ses premiers pas dans le monde du cyclisme s’effectuent au club du VSSFPB (actuellement le PAC) avec Pascal Noël. À seulement 12 ans, elle participe à deux championnats de France des écoles de cyclisme, amorçant ainsi une carrière prometteuse. Plus tard, en tant que minime, elle rejoint le club du CSM Villeneuve la Garenne dirigé par Gérard Van Den Abele, où elle excelle sur piste et sur route.

Des débuts précoces pour Christelle Ribault.

Les succès s’accumulent avec une victoire au championnat de France de vitesse en 1996 et l’établissement d’un record de France du 500 m. Ses performances la conduisent au Pôle France à Hyères, où elle rejoint l’équipe de France sprint, partageant le terrain avec des talents comme Félicia Balanger. Plus tard, elle prolonge son parcours en catégorie Master, remportant 14 titres de championne de France, 2 titres de championne d’Europe, et un titre de championne du monde en 2015.

Pendant plus de 20 ans, Christelle Ribault a été l’une des figures marquantes du cyclisme féminin sur piste.

Toutefois, l’année 2016 marque un virage déchirant dans la vie de Christelle avec la paralysie de sa jambe gauche. Face à cet obstacle monumental, Christelle refuse de plier. Elle souligne avec émotion : « J’ai bénéficié d’un soutien extraordinaire de la part de Gérard Van Den Abele ». Dans un élan de détermination, elle s’engage dans une rééducation intense et prend la décision audacieuse de renouer avec le cyclisme. Sa résolution est si inébranlable que, malgré les sombres prévisions de son chirurgien (NDLR : à ce stade, les larmes menacent lorsque Christelle évoque ce moment poignant de sa vie), elle enfourche à nouveau son vélo en février 2017, à peine un an après l’incident, optant pour des manivelles dissociées Powercranks.

Les débuts dans le paracyclisme ne sont pas sans défis. Elle s’informe auprès de la FFH sur les classifications et se lance dans sa première compétition handisport lors des championnats de France en octobre 2017. Ces débuts marquent le commencement d’une nouvelle phase dans sa carrière. La transition vers le paracyclisme nécessite des adaptations, notamment la conception professionnelle de son vélo avec l’aide de Kronos et l’ouverture d’une section paracyclisme dans son club. L’entraînement intensif reste la clé de sa réussite, et elle découvre la nécessité de s’adapter constamment. Christelle nous rappelle que « le soutien de ma famille dans cet imprévisible projet de vie est inestimable, mais aussi celui de mes amis et d’ailleurs de toute la communauté cycliste ». Son club a joué un rôle crucial en comblant les frais financiers pour l’adaptation de son vélo.

Après une période d’adaptation, Christelle Ribault a retrouvé le chemin du succès en handisport.

Ses victoires dans le paracyclisme sont nombreuses, mais l’apogée émotionnelle survient avec la médaille de bronze remportée aux championnats du monde sur piste à domicile, sur le vélodrome tout neuf de Saint-Quentin-en-Yvelines. Elle devient un symbole de réussite, prouvant que le passage du monde valide au handisport peut être couronné de succès.

Son handicap a nécessité quelques adaptations du matériel.

À l’aube de ses 44 ans, Christelle Ribault aborde l’avenir de sa carrière en paracyclisme avec sagesse. Bien qu’elle se qualifie elle-même de vieille dans le contexte compétitif, elle embrasse avec enthousiasme les défis à venir, particulièrement les championnats du monde sur piste en mars 2024. Elle maintient également une ouverture d’esprit quant à sa participation potentielle aux Jeux olympiques 2024 à Paris. En attendant, sa désignation comme l’une des relayeuses de la flamme olympique témoigne d’une reconnaissance pleinement méritée des comités sportifs et olympiques.

Son message à ceux qui affrontent des obstacles similaires résonne comme une leçon de vie : « Avec du travail, de la volonté, et un entourage solide, tout est possible ». Elle achève en partageant son mantra : « Ce qui ne tue pas, te rend plus fort », invitant chacun à embrasser les défis avec une résilience inébranlable.

Christelle Ribault, bien plus qu’une championne, devient une source d’inspiration qui transcende les limites, symbolisant la puissance infinie de la passion et de la persévérance.

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Guillaume Judas

  - 53 ans - Journaliste professionnel depuis 1992 - Coach / Accompagnement de la performance - Ancien coureur Elite - Pratiques sportives actuelles : route & allroad (un peu). - Strava : Guillaume Judas

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