Partager la publication "Adrian Bran : de la révolution à la résilience, la métamorphose d’un cycliste hors du commun"
Nous sommes partis à la rencontre de Adrian Bran, un homme d’origine roumaine et au parcours réellement incroyable, comme vous allez le voir. Un homme qui a aussi trouvé sa passion pour le vélo tardivement, à l’âge de 48 ans. Un tournant décisif dans une vie marquée par des défis encore plus exceptionnels que vous ne pouvez l’imaginer. Adrian nous partage son voyage extraordinaire, qui a débuté avec la découverte du cyclisme à travers le Tour de France à la télévision. Un changement radical s’opère alors dans sa vie : il vend sa voiture de grosse cylindrée pour s’offrir trois vélos de haut de gamme, en amorçant une véritable transformation physique et mentale.
Par Jean-François Tatard – Photos : DR
La première fois où Adrian Bran est tombé par hasard sur le Tour de France à la télévision a été pour lui une révélation, même s’il n’y comprenait rien au début. Fasciné par les commentaires de Jean-Paul Olivier, il a été attiré par l’esthétique du sport, bien qu’il ne comprenne pas encore les nuances du maillot jaune ou du classement général. C’est cet engouement qui l’a incité à acheter son premier vélo en 2015. « Je me suis offert un Giant, sans même connaître ma taille » avoue-t-il.
Le début de sa carrière cycliste est marqué par des défis techniques, tombant fréquemment avec les pédales automatiques. Pas évident à 48 ans, surtout quand on n’a jamais fait de sport. Son apprentissage du cyclisme prend ensuite racine au sein du club d’Orsay dans le 91. « J’y ai rencontré Hervé Signour, le coach, qui a rapidement discerné mon potentiel » précise-t-il. Malgré les premières difficultés liées à cet apprentissage, Adrian persévère, perdant 20 kilos en un an grâce à un entraînement intensif et une discipline alimentaire stricte.
Son passé tumultueux en tant que réfugié roumain qui a vécu sans papiers pendant 12 ans et enduré la prison sous Ceaușescu se mêle à son parcours cycliste. De la décision de quitter illégalement son pays à l’âge de 18 ans, en passant par de difficiles et tragiques échecs jusqu’à la fuite réussie vers la France en 1995, et enfin, jusqu’à la conquête des papiers comme un précieux sésame grâce à l’aide d’un avocat déterminé, tous ces éléments forgent la toile de fond d’une vie exceptionnelle et émouvante au moment de la découvrir.
Sa rencontre avec Daniela, une infirmière roumaine également arrivée en France, marque le début d’une nouvelle ère. « Ensemble, nous avons construit une vie solide malgré les défis« , rappelle-t-il au moment d’évoquer son mariage en 1999 et l’arrivée de leur fille en 2000. Adrian, devenu chef d’entreprise dans la rénovation d’intérieur en 2002, connaît un succès professionnel rapide grâce à son talent et au réseau fourni par Gaël, son ami avocat.
Sur le vélo, la passion d’Adrian pour le contre-la-montre se révèle être un choix délibéré. Il préfère la singularité de cet effort intense : « Mes compétences stratégiques sont mauvaises, je ne suis pas bon pour gagner avec un peloton. Je cours avec des gars qui ont toujours fait du vélo. C’est pour cette raison que je préfère le chrono« . Sa découverte du cyclisme est peut-être tardive, mais en tous les cas, son engagement solitaire avec sa machine représente une métaphore puissante de sa vie.
La transformation physique d’Adrian, qui est passé de 100 kg à 74 kg, découle naturellement de son engagement dans le cyclisme. Ce processus l’a amené à reconsidérer son alimentation, abandonnant progressivement les habitudes alimentaires malsaines pour adopter un mode de vie plus sain. Il nous partage d’ailleurs ses conseils simples mais efficaces pour quiconque souhaite entreprendre une transformation similaire : « Il n’y a pas de miracle. Beaucoup de sport et le moins de sucre possible« . Et une règle simple : « Pas de sport : pas de sucre et beaucoup de légumes« .
Au cours de cet entretien on découvre aussi son amour pour le beau matériel, qui a d’ailleurs évolué au fil des ans, en passant des vélos simples à transmission mécanique et sans frein à disque à des machines de pointe comme les Specialized S-Works. SL6, puis 7 et 8 et ce bolide qui est le S-Works Shiv. « Mon nouveau coach a joué un rôle déterminant dans mes choix de matériel« , précise-t-il en soulignant l’importance de l’équipement de qualité dans la performance cycliste.
En tant que chef d’entreprise qui jongle entre ses responsabilités et un impressionnant kilométrage annuel de 20 000 km, Adrian révèle les secrets de son organisation. Chaque plan d’entraînement de l’entraineur est une obligation sacrée, qui nécessite anticipation, discipline et dévouement.
En regardant vers l’avenir, Adrian rêve désormais de monter sur le podium du contre-la-montre des championnats de France Masters. Car oui, Adrian possède désormais la double nationalité, et il clame sa fierté d’être français, malgré un accent qui trahit toujours un peu ses origines. Il évoque les leçons apprises des années précédentes, il explique l’importance de la surcompensation avant les compétitions. Son avenir en tant que cycliste continue d’évoluer avec la précision d’un capteur de puissance notamment, se rapprochant toujours plus de son rêve ultime. Chaque kilomètre devient une étape vers un avenir où le vélo demeure le symbole vivant de résilience et de liberté retrouvée pour Adrian.
Alors, restons connectés, non seulement à ses futurs exploits athlétiques, mais aussi à la poésie intemporelle que chaque coup de pédale d’Adrian inscrira dans cette existence avec des moments très durs – mais qui a rendu cette histoire aussi émouvante et merveilleuse à retranscrire.
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