Test du compteur/GPS Wahoo Elemnt Roam V2

L’Elemnt Roam est le compteur/GPS le plus haut de gamme chez Wahoo, présent au catalogue depuis plusieurs années maintenant avec son interface hyper facile à utiliser et des boutons très simples à manipuler. Cette dernière version lancée fin 2022 et mise à jour ces dernières semaines bénéficie de quelques améliorations comme un écran avec plus de couleurs, une puce GPS bi-bande plus performante, une prise de recharge USB-C et quelques nouvelles fonctions intéressante. Il s’agit d’une alternative très crédible aux compteurs Garmin.

Par Guillaume Judas – Photos : ©3bikes.fr / ©Wahoo

Le Wahoo Elemnt Roam V2 offre un écran très lisible, quelle que soient les conditions extérieures.

La philosophie derrière les compteurs/GPS Wahoo repose sur une certaine forme de simplicité d’utilisation, et on peut dire que l’Elemnt Roam réussit plutôt bien sa mission malgré ses nombreuses fonctionnalités. Contrairement à son concurrent Garmin, Wahoo n’a pas cédé aux sirènes de l’écran tactile et conserve des boutons (six au total) sur les côtés gauche et droite et sur la face avant. Force est de reconnaître qu’à l’utilisation sous des conditions difficiles (pluie, froid, projections, boue…), c’est bien plus simple que de devoir tapoter sur un écran, d’autant plus que sur cette dernière version les touches sur la face avant sont désormais convexes et non concaves comme auparavant. L’accès aux différentes fonctions est également très facile à intégrer.

Les boutons convexes facilitent la navigation.

Enfin, le compteur est relié à une application smartphone elle aussi très intuitive et performante. C’est par l’intermédiaire de cette application qu’on peut personnaliser les différentes pages du compteur pour y choisir les éléments que l’on souhaite voir afficher. C’est aussi via cette application que l’on télécharge les résumés des sorties, qui se retrouvent instantanément sur Strava ou sur toute autre plateforme préalablement choisie. La communication entre le compteur et l’application est très rapide et n’a jamais failli pour ce qui me concerne, ce qui n’est pas toujours le cas avec Garmin Connect.

L’application smartphone enregistre automatiquement les sorties réalisées, puis les synchronise sur Strava.

Conséquence directe de cet écran non tactile : la taille de l’Elemnt Roam, légèrement supérieure au Garmin Edge 840, pour un écran de taille à peu près équivalente (2,7 » contre 2,6 »). Le poids du Wahoo est également supérieur, vérifié à 99 g contre 81 pour le Garmin. En revanche, Wahoo affirme que l’Elemnt Roam dispose d’un design aérodynamique, et que sa forme permet d’économiser quelques pouillèmes de watts par rapport à d’autres compteurs. Compte tenu de son profil avant et de son intégration parfaite avec son support, on veut bien les croire sur parole. À noter que le support sur potence se fixe pour sa part avec des colliers Rilsan, ce qui n’est pas pratique si l’on utilise plusieurs vélos.

La forme du compteur et de son support sont supposées favoriser l’aérodynamisme.

=> VOIR AUSSI : Acheter le Wahoo Elemnt Roam V2 en promo à 349,99 €

Les principales nouveautés de cette deuxième génération de l’Elemnt Roam

Dans la gamme Wahoo, on ne trouve que deux compteurs/GPS. L’Elemnt Bolt, vendu à 279 €, et donc l’Elemnt Roam, vendu à 399 €. La différence entre les deux modèles se joue principalement sur la taille (le Bolt est plus petit) et sur les capacités de stockage pour la cartographie embarquée. Et tout comme la deuxième génération de l’Elemnt Bolt que nous avions déjà testée, le nouvel Elemnt Roam bénéficie de plusieurs mises à jour intéressantes :

  • un GPS bi-bande pour de meilleures performances dans les environnements difficiles
  • un écran 64 couleurs (contre 16 auparavant), avec un fort contraste pour une visibilité toujours de très bon niveau
  • un port de charge de type USB-C (pour une recharge très rapide)
  • des boutons convexes
  • les fonctions Summit Freeride et Summit Segments semblables à ClimbPro de Garmin, qui indiquent au pied d’une ascension sa durée, le pourcentage et les variations de pente, ainsi qu’un temps prévisible, que ce soit pour un segment Strava, sur un parcours programmé, ou même en parcours libre lorsque le compteur reconnait la proximité d’une côte
  • une capacité de stockage de 32 Go, pour utiliser les cartes du monde entier
  • la synchronisation d’entraînement structurée de Wahoo SYSTM
  • la prise en charge de la technologie Supersapiens pour ceux qui surveillent leur glycémie
La taille du Wahoo est ici un peu plus importante que le Garmin Edge 830 (à droite).

L’essentiel de l’Elemnt Roam V2

L’Elemnt Roam V2 conserve les caractéristiques principales de la première version, à savoir une connectivité ANT+ et Bluetooth Smart pour de nombreux types de capteurs, même ceux de marques concurrentes, comme par exemple des pédales à capteur de puissance Garmin Rally, un radar Garmin Varia et un capteur de fréquence cardiaque Polar H10 pour ce qui me concerne. Le compteur peut également se connecter avec les transmissions électroniques Sram, Campagnolo et Shimano, avec la possibilité de changer les pages du compteur en appuyant sur les boutons cachés des poignées de la marque japonaise.

Là encore, j’ai apprécié la facilité avec laquelle le compteur reconnait les différents capteurs à connecter. C’est simple et rapide, et cela peut être facilement vérifié grâce à la nouvelle fonction Ready to Ride lancée dans une des dernières mises à jour du système. Il s’agit d’un nouveau menu au démarrage du compteur qui offre un accès rapide et intuitif à toutes les fonctions fréquemment nécessaires avant une sortie, comme l’état de connexion des capteurs, le chargement de l’itinéraire et l’état de la batterie.

L’interface d’utilisation reste la même que la première version, avec toujours autant de simplicité. En passant par l’application, Il est possible de paramétrer le nombre d’écrans souhaités, avec jusqu’à onze données sur chacun d’entre eux. Ce paramétrage est instantanément envoyé au compteur par Bluetooth. Chaque écran sur le compteur dispose d’une fonction zoom en appuyant sur un des boutons du côté droit, ce qui permet d’afficher progressivement les données les plus importantes, par ordre de préférence lorsqu’elles ont été classées préalablement. Je me suis surtout servi de cette fonction avec la cartographie, car elle permet de grossir ou d’élargir la carte facilement et rapidement, ce qui n’est pas aussi simple en roulant avec l’écran tactile d’un Garmin 830 ou 840.

Sur chaque page du compteur, il est très facile de choisir les éléments que l’on souhaite voir afficher, par ordre de préférence. Et tout ceci via l’application.

L’Elemnt Roam dispose aussi de deux rangées de Led clignotants, sur la partie gauche et la partie haute. Elles servent d’indications accompagnées d’un signal sonore en mode guidage en suivant une trace GPS, ou pour relayer les informations du radar arrière. Mais elles peuvent aussi être personnalisées par l’intermédiaire de l’application pour indiquer un niveau d’intensité en puissance ou en fréquence cardiaque par exemple. Pratique pour ceux qui suivent une trace GPS mais veulent continuer à situer leur niveau d’effort ! Notons également que sur n’importe quelle page du compteur, il est possible d’attribuer un fond de couleur à la fréquence cardiaque ou à la puissance, en fonction de vos zones d’intensité. J’aime beaucoup cette fonction, qui me permet de visualiser rapidement dans quelle zone cardiaque je me trouve (bleue, verte, jaune, orange ou rouge) d’un seul coup d’œil.

Les leds à gauche et au-dessus de l’écran peuvent avoir plusieurs fonctions, comme ici pour indiquer que le changement de direction approche.

Pour revenir aux boutons, celui du côté gauche permet d’allumer et d’éteindre le compteur avec une pression longue, ou de revenir en arrière dans un menu avec une pression courte. Les trois boutons de la face avant permettent de démarrer une activité, de la mettre en pause ou de la terminer, de lancer un temps intermédiaire ou de changer de page. C’est toujours très clair et il est quasiment impossible de se tromper. Contrairement à Garmin en revanche, on ne peut faire défiler les pages que dans un sens. Je roule habituellement avec six pages différentes (général, dénivelé, carte, puissance, segments, tour intermédiaire). Il me faut donc appuyer six fois de suite sur le bouton pour revenir à la page principale.

Du côté des entrainements structurés proposés par l’Elemnt Roam, TrainderRoad, TrainingPeaks et Today’s Plan sont entièrement intégrés au compteur. Il est possible de consulter un plan d’entraînement, le suivre et renvoyer automatiquement les données vers les différentes applications. Sur un home-trainer Wahoo Kickr, la résistance est automatiquement modifiée pour correspondre à la puissance cible de chaque intervalle. Ce sont des fonctions que je n’ai pas testées et que je n’utilise pas habituellement.

Il est possible d’activer ou de désactiver certaines pages ou fonctions, instantanément sur l’application.

L’autonomie annoncée reste de 17 h, comme sur la précédente version. Ce qui me semble tout à fait réaliste compte tenu de mon utilisation. La nouvelle prise USB-C présente plusieurs avantages : une recharge très rapide (possible même en cours de parcours pour les adeptes de longues distances par exemple, sans perdre trop de temps) et l’universalité de ce type de prise, que l’on retrouve sur de plus en plus d’appareils. Ce qui permet de n’emporter qu’un seul câble de recharge.

Parmi les autres caractéristiques importantes, notons la présence d’un écran recouvert de gorilla glass pour la solidité et limiter les rayures. Je peux confirmer la très bonne tenue esthétique du compteur après six semaines d’utilisation souvent sous des conditions très difficiles.

L’écran ne se raye pas, même après avoir subi de nombreuses souillures, et notamment après des sorties en Gravel.

Moins fourni que Garmin ?

Le Wahoo Elemnt Roam est moins cher que le Garmin Edge 840 de taille à peu près équivalente. Mais outre l’écran tactile et la recharge solaire (en partie) de la version la plus haut de gamme du Garmin, ce dernier propose également un peu plus de fonctions, dont certaines peuvent être considérées comme plus ou moins indispensables par les geeks du vélo. Le Garmin propose par exemple une estimation de la Vo2 max après chaque sortie (à la condition de rouler avec un capteur de puissance), une estimation du temps de récupération, du niveau d’énergie et même des besoins hydriques. Autant de fonctions qui ne sont pas proposées par le Wahoo. Pour ce qui concerne la cartographie, j’ai noté une petite différence de précision sur des sorties en Gravel, avec plus de chemins indiqués sur la carte du Garmin que sur le Wahoo. Par contre, je n’ai pas vu de différence significative pour une utilisation sur la route.

Suivre un itinéraire avec l’Elemnt Roam

Cette dernière version de l’Elemnt Roam bénéficie d’une mise à niveau matérielle avec l’apparition d’un GPS bi-bande, pour plus de performance. J’ai néanmoins remarqué que le compteur pouvait être très long pour acquérir un signal GPS au début d’une sortie. J’habite en ville, et il me faut parfois attendre pas loin de trois minutes pour que ma trace soit prise en compte. Dans une autre région, au bord de la mer et avec un horizon dégagé, l’acquisition ne prend qu’une trentaine de secondes, mais ça reste plus long qu’avec un Garmin 840. Reste qu’une fois le signal acquis, ça ne bouge plus. Et en zoomant sur les cartes d’activité, la trace est plutôt propre. Enfin, en six semaines je n’ai pas eu à subir le moindre bug, que ce soit en cours d’activité ou au retour, ni même lors de la connexion avec l’application Wahoo. Je trouve le système finalement plus fiable que celui qui est proposé par Garmin.

L’acquisition du signal GPS est parfois un peu longue.

Pour suivre un itinéraire, il est très facile d’intégrer un parcours depuis une plateforme comme Strava. Il suffit de créer un parcours, de l’enregistrer, et celui-ci est automatiquement synchronisé avec l’application Wahoo et envoyé au compteur dans les secondes suivantes. Il est aussi bien sûr possible de créer un itinéraire depuis un fichier, d’un parcours précédent, de revenir au point de départ ou de placer un emplacement sur la carte. Mais dans ce dernier cas, il faut passer par le smartphone, car il n’est pas possible de rentrer une adresse directement sur le compteur par exemple. 

J’ai tracé des itinéraires sur Strava, ils se sont immédiatement synchronisés avec l’application, avant d’être envoyés sur le compteur. Facile et très rapide !

Le mode guidage est clair et plutôt performant sur la route. Les couleurs de l’écran facilitent la visibilité en roulant, quelle que soit la météo. Et si on se trompe de route ou que l’on choisit un détour, le compteur recalcule un nouvel itinéraire pour nous remettre sur le bon chemin. Les changements de direction sont indiqués sur la carte avec une succession de petits chevrons, et la distance jusqu’à l’intersection suivante est constamment affichée. Bref, sur la route, je ne vois pas de différence de performances dans le mode guidage avec le Garmin 840. Les choses se corsent un peu en s’aventurant hors route, avec une cartographie moins précise que le Garmin. Il me semble aussi que dans certaines conditions très boisées, l’Elemnt est un tout petit peu plus lent. Et comme il y a moins de chemins qui sont affichés, la navigation n’est pas aussi efficace qu’elle devrait. Dans ces conditions, l’Element Roam me parait plus proche d’un Garmin 830, avec lequel j’ai déjà connu ce genre d’hésitation sur certains parcours de Gravel.

Là où le Wahoo est bien au-dessus du Garmin en revanche, c’est sur le calcul du dénivelé. Aujourd’hui encore, aucun des compteurs Garmin ne sait gérer des sorties pluvieuses. À un moment donné, le compteur cesse de calculer le dénivelé positif, et en téléchargeant la sortie sur Garmin Connect, Strava ou toute autre plateforme, les variations de terrain disparaissent du profil. Rien de tout cela avec le Wahoo, qui peut se révéler très légèrement optimiste sous des mauvaises conditions, mais de quelques pourcents seulement.

La fonction Summit permet de gérer les montées, avec une indication de la difficulté à venir.

Enfin, la fonction Summit Freeride est du même niveau que la concurrence. Elle apporte un vrai plus à l’utilisation du compteur, surtout en terrain inconnu. Et il n’est pas nécessaire d’avoir téléchargé une trace GPS pour en bénéficier, puisque l’appareil indique la proximité d’une côte quel que soit l’endroit où on se trouve. Comme avec Hammerhead ou Garmin, on peut toujours discuter du côté judicieux du choix de certaines montées ou de leur point de départ et de leur sommet, mais globalement la fonction marche bien en délivrant des indications intéressantes pour savoir où l’on met les roues.

Convivialité et simplicité au programme

Au final, j’ai beaucoup apprécié ce compteur/GPS Wahoo Elemnt Roam de dernière génération, même s’il n’est pas parfait. La marque a gommé certains des défauts de la première version et ajouté de nouvelles fonctions. J’aime la simplicité de l’interface et la commodité des boutons en plein hiver par rapport à un écran tactile. J’aime la beauté de son écran, les nuances de couleurs et sa lisibilité. Et j’adore sa connectivité hyper performante, que ce soit avec les appareils tiers ou l’application Wahoo, elle aussi simple, pratique et efficace.

Bien sûr, il manque quelques fonctions qui sembleront pourtant essentielles à certains utilisateurs. Mais Wahoo a volontairement fait le choix d’aller à l’essentiel. Pourtant, je n’ai même pas eu envie de tout tester, et notamment les programmations d’entrainement, ce qui démontre qu’il est inutile d’être trop gourmand. Le seul domaine où Wahoo devra progresser encore, c’est sur la réactivité du GPS, au moment de l’acquisition du signal, et dans certains environnements difficiles, là où l’Elemnt Roam me parait un peu trop lent. On peut toutefois espérer quelques améliorations avec de futures mises à jour du système.

=> VOIR AUSSI : Acheter le Wahoo Elemnt Roam V2 en promo à 349,99 €

Le WAHOO ELEMNT ROAM V2 en bref…

Les + : interface, simplicité d’utilisation, convivialité, boutons, écran couleur, précision du calcul du dénivelé
Les – : acquisition du GPS au départ parfois un peu longue

Principales caractéristiques : Dimensions : 58,4x89x17,8 mm – Écran de 6,9 cm (2,7 ») – Écran 64 couleurs avec verre Gorilla – Capteur luminosité ambiante – GPS bi-bande avec fonctions de navigation étendues – Cartes Amérique du Nord, Europe, Asie, Océanie et Amérique du Sud préchargées – Satellites : GPS, Glonass, BeiDou, Galileo et QZSS – Connectivités : Bluetooth, ANT+, Wi-Fi et ANTI+ FE-C Control – LEDs Quicklook (2 rangées) – Autonomie : 17 heures – Montages inclus : avant déporté et potence – Compatibilité iOS et Android – Application Elemnt Companion – Segments Strava Live – Fonctions Summit Freeride et Summit Segments – Intégration de logiciels (Strava, Best Bike, Split, Komoot, Ride With GPS…) – Notifications, appels et SMS – Suivi en direct – Contrôle du home-trainer Kickr – Poids : 99 g – Prix : 399,99 €

Contact : wahoofitness.com

=> VOIR AUSSI : Tous nos articles Tests

Guillaume Judas

  - 53 ans - Journaliste professionnel depuis 1992 - Coach / Accompagnement de la performance - Ancien coureur Elite - Pratiques sportives actuelles : route & allroad (un peu). - Strava : Guillaume Judas

Vous aimerez peut-être aussi

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.