Test des pneus d’endurance Specialized S-Works Mondo 2Bliss Ready

Présentés au printemps dernier, les pneus Specialized S-Works Mondo 2Bliss Ready (tubeless) bénéficient du même composé de caoutchouc T2/T5 que les S-Works Turbo, mais ils sont dédiés à l’endurance avec une durabilité et une protection contre les crevaisons destinées à affronter toutes les conditions météo. Proposés en trois sections, ils supportent même quelques passages sur des chemins de Gravel, et pour tester le concept jusqu’au bout, c’est avec les 700×32 que nous avons passé une partie de l’hiver.

Par Guillaume Judas – Photos : ©3bikes.fr

Affiché à un prix de 70 € l’unité, le S-Works Mondo 2Bliss Ready T2/T5 est un pneu haut de gamme, uniquement proposé en version tubeless, contrairement au S-Works Turbo, disponible pour sa part aussi bien pour chambre à air qu’en tubeless. Les deux modèles bénéficient du même composé de caoutchouc Grifton T2/T5, du même type de carcasse en 120 TPI, et de la même bande anti-crevaison BlackBelt sous la bande de roulement. Mais le Mondo se distingue du Turbo par quelques détails qui favorisent son endurance et sa résistance, ainsi que par les sections proposées. Les deux pneus sont supplantés dans la gamme par les S-Works Turbo RapidAir 2BR pour la version tubeless, et par le Turbo Cotton pour la version pneu avec chambre, un peu plus fins et plus légers.

Le S-Works Mondo 2Bliss Ready T2/T5 est donc proposé en 700×28, 700×32 et 700×35. Sur des roues Shimano Ultegra d’une largeur interne de 21 mm, la version de test en 700×32 mesure en réalité 34,5 mm de largeur. Idéal pour combler l’espace important entre les roues et le cadre ou la tête de fourche du vélo de Gravel que j’utilise sur route pendant l’hiver. Mais un peu moins pour être efficace sur le plan aérodynamique, car le pneu forme une sorte de ballon sur la jante en dépassant largement sa largeur extérieure de 28 mm. 

Le poids du pneu peut également être un handicap pour une utilisation sur route, puisque le S-Works Mondo 2Bliss Ready T2/T5 s’affiche à 360 g sur la balance en 700×32, pour un poids annoncé à 330 g dans cette section. En ajoutant 30 ou 40 g de liquide préventif, nous sommes proches des 400 g par roue, soit environ 100 de plus qu’un ensemble pneu + chambre à air de haut gamme (mais avec une section inférieure bien entendu).

Plus de protection sur les flancs

Par rapport au S-Works Turbo, le S-Works Mondo bénéficie d’une couche de protection supplémentaire sur les flancs, ce qui explique en partie son poids supplémentaire. Le motif de la bande de roulement est légèrement différent et il s’étend également plus loin le long des flancs, de manière à offrir plus de protection sur les épaulements du pneu.

Même si les deux pneus sont difficiles à comparer dans ce domaine, le S-Works Mondo offre également une excellente adhérence sur sol mouillé et froid. Mais tout comme le S-Works Turbo, la bande de roulement au centre destinée à limiter la résistance au roulement est assez dure, et donc elle a tendance à offrir moins de grip sur certains freinage ou lorsqu’on se dresse sur les pédales sur un sol glissant. C’est peu rassurant au premier abord, avant que l’on comprenne qu’il ne faut pas hésiter à engager le pneu dans la courbe pour obtenir plus d’adhérence, de manière à solliciter ses épaulements, avec une gomme plus tendre.

Évidemment, la pression de gonflage a sa part de responsabilité dans ce domaine. La pression recommandée avec ces pneus de 32 est de 3,5 à 5,5 bar. J’avoue avoir le plus souvent roulé avec la pression maximum, puisque je n’arrive pas à me défaire de mes vielles habitudes de routier. Mais j’ai aussi remarqué qu’avec une pression autour de 4 bar, les pneus ont tendance à plus se déformer lors des changements d’appui et lors de tous les passages en force en danseuse. Bref, en diminuant la pression avec une telle section qui forme un ballon sur la jante, on gagne en confort ce qu’on perd en rendement, et vice-versa en augmentant la pression. Reste que pour ce qui concerne l’adhérence, j’ai rapidement pris la mesure de ces pneus même en multipliant les sorties sur un sol humide. Tous ceux qui vivent dans le nord de la France comprendront ce que je veux dire, avec cet hiver particulièrement arrosé !

Des pneus passe-partout

Après quelques sorties, j’ai également pris la mesure de la résistance de ces pneus, très peu marqués malgré une succession  de conditions difficiles. Je me suis donc aventuré progressivement sur les bas-côtés, je n’ai jamais hésité à prendre les pistes cyclables même les plus souillées, et j’ai même tenté quelques incursions sur des routes en terre battue. Les S-Works Mondo s’en sortant à chaque fois avec les honneurs, démontrant leur endurance et leur stabilité. J’avais déjà pu avoir un premier aperçu de leurs possibilités lors du test du Roubaix SL8 en septembre, où nous avions roulé sur quelques chemins très cassants. Mais je me demande si novembre et décembre n’ont finalement pas été pires en termes de conditions que ce que j’avais découvert au Portugal.

Avec ces pneus, je n’ai crevé que deux fois de la roue arrière en 2500 km, mais à chaque fois le liquide préventif du tubeless m’a permis de finir la sortie sans devoir m’arrêter. Reste qu’après la seconde crevaison, j’ai remarqué une fuite résiduelle, et j’ai fini par poser une mèche, ce qui a instantanément réparé le pneu.

De vrais pneus pour l’endurance

Les S-Works Mondo m’ont donc largement séduit pour leur résistance et pour le sentiment de sécurité qu’ils procurent, aussi bien au niveau du grip que de leur capacité à rouler sur des routes très souillées, sans risquer systématiquement la crevaison. Des pneus idéaux pour partir sur de longues distances sans trop de souci, ou pour rouler l’hiver sous des conditions difficiles. Par rapport au S-Works Turbo dans la même gamme de prix, le Mondo exige un peu plus de résistance au roulement et il est plus lourd. Mais il offre plus d’adhérence et plus de protection à la crevaison (notamment sur les bords). Évidemment, la section de 32 mm testée ici ajoute encore plus de polyvalence, même si la section de 28 me semble au final offrir le meilleur compromis pour un usage entrainement/compétitif en hiver.

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