Test du système audio pour cyclistes Aleck Punks

Le système Aleck Punks se fixe aisément aux sangles du casque et agit comme des écouteurs, mais avec des oreilles qui restent à découvert pour conserver toute la vigilance nécessaire sur la route. Grâce à une application, les Punks peuvent aussi servir de système de communication entre cyclistes. Test d’un produit pas totalement convaincant.

Par Guillaume Judas – Photos : ©3Bikes.fr

La sortie audio près des oreilles offre un son de bonne qualité, sans couper des bruits extérieurs.

Depuis le 1er juillet 2015, il est interdit de circuler sur la voie publique avec des oreillettes, écouteurs et casques audio. Cette nouvelle loi vaut bien sûr aussi pour le vélo, même si de nombreux cyclistes choisissent de continuer à rouler avec des écouteurs insérés dans les oreilles. En cas de non-respect de cette règle, vous êtes passible d’une amende forfaitaire de 135 €.

Présentés au printemps dernier, les Punks sont censés contourner le problème pour ceux qui souhaitent continuer à rouler en musique. Malheureusement, ils restent également interdits en France pour faire du vélo. Tout comme les casques à conduction osseuse, ce type de dispositif a fait l’objet d’une mise à jour d’un décret du Conseil d’Etat.

Ils sont petits et légers (5,5 x 2,7 x 1,2 cm / 15 g chacun), et ils se fixent aisément sur la plupart des casques, au niveau de la sangle qui passe en avant de l’oreille. Les deux écouteurs sans fil communiquent en bluetooth avec le smartphone, pour écouter une playlist, la radio ou des podcasts. Ils offrent un son cristallin de bon niveau, indépendamment des conditions extérieures, même dans le vent. Avec un indice de protection IP65, ils sont étanches à la poussière et à la pluie. Ils se rechargent via un câble double USB-C en une heure. D’après le fabricant, 10 minutes de charge permet d’obtenir une heure d’autonomie supplémentaire. Je n’ai jamais été jusqu’au bout de l’autonomie, mais j’ai pu accumuler 8h d’entrainement en musique, sans avoir besoin de les recharger.

L’installation sur les sangles du casque est très facile.

Le système Aleck Punks est lié à une application smartphone, indispensable pour espérer obtenir un mode d’emploi (succinct), malgré un packaging de très belle facture. Tout est en Anglais, ce qui peut poser problème à certains utilisateurs, surtout ceux qui ne sont pas habitués à ce genre de produit connecté. Les instructions sont aussi concises que le nombre de boutons sur les écouteurs. Il n’y a en effet qu’un seul commutateur par oreillette, et c’est le temps d’appui ou le nombre de répétitions qui permet de régler les commandes, comme la mise en tension, le réglage du volume, le changement de titre sur la playlist ou le fait de prendre un appel ou non.

La taille des écouteurs est assez réduite.

Car le système Punks offre en plus de la musique plusieurs modes de communication. Il est ainsi possible de prendre un appel, et de répondre via un micro intégré dans les écouteurs. Mais il est aussi possible de communiquer via l’application avec des discussions de groupe avec une portée illimitée, c’est-à-dire que toute personne connectée au groupe via l’application peut participer aux conversations, où qu’elle se trouve. L’application offre également une localisation en temps réel des membres du groupe. Les Aleck Punks sont vendus au prix de 164,95 € pour une paire d’écouteurs, et à 307,95 € pour deux paires. L’application est bien sûr gratuite (pour iOs et Android) et ne nécessite aucun abonnement.

Un seul bouton par écouteur : le système se veut simple à utiliser, mais il manque de côté pratique.

Un avis mitigé

Sur la route, j’ai apprécié la bonne autonomie des Aleck Punks, qui permettent d’enchainer plusieurs sorties sans avoir à les recharger. J’ai également apprécié le fait de rouler en musique, pour passer le temps et ressentir moins durement les sorties longues en solitaire. Le système offre un son de bonne qualité en stéréo, sans toutefois couper des bruits extérieurs. On entend les voitures qui arrivent sur le côté ou par derrière, et on peut même sûr entendre une conversation. Évidemment, le fait de ne pas être coupé totalement de l’extérieur ne fait pas apprécier de la même manière les détails de la musique que l’on écoute. Et face à un vent fort, il n’est pas forcément évident de suivre avec précision un podcast. Un très bon point en revanche pour l’étanchéité des appareils : j’ai eu l’occasion de prendre une grosse averse de 30 minutes, sans que le fonctionnement des Punks soit altéré.

Les deux écouteurs gauche (L) et droite (R) disposent de boutons avec des fonctions différentes.

J’ai par contre rapidement renoncé à utilisé les boutons des écouteurs, sauf pour la mise en route. Ceux-ci sont facilement accessible et l’appareil se connecte rapidement au smartphone, mais il m’a été impossible d’intégrer les actions commandées par chacun des deux boutons. À vouloir faire un système trop épuré, Aleck a plutôt compliqué les choses. J’aurais préféré des commandes plus nettes, avec un bouton ON/OFF, et un autre pour monter/baisser le son ou décrocher un appel par exemple. Au téléphone, si le son de la réception ne pose pas de problème, il n’en est pas de même pour le micro, peu performant en roulant. Quant à l’utilisation de l’application, je ne l’ai pas trouvée pratique. En effet, pour que les membres d’un groupe soient localisés, il faut qu’ils soient connectés au même moment à l’application. De même, pour une communication tout en roulant, il faut que chacun des membres reste connecté durant toute la durée de la sortie, sans présager de l’autonomie des écouteurs, ou même du téléphone.

Avec des lunettes, le système s’accorde tout juste.

Bref, autant je trouve le système d’écouteurs pour rouler en musique fiable et intéressant pour rester malgré tout concentré sur la route, autant j’émets plus de doutes concernant l’intérêt d’une communication de groupe pas toujours performante et qui oblige à rester connecté en permanence. Parce que en cas de perte de connexion (selon le terrain), il faut obligatoirement s’arrêter et se reconnecter manuellement à l’application. Avec seulement deux boutons, un mode d’emploi simplifié à l’extrême et une application pas forcément très intuitive, je ne suis pas sûr que le système Punks séduise les pratiquants les moins connectés. Et ce d’autant plus que, rappelons-le, la règlementation est assez sévère en France avec ce type d’appareil.

Les écouteurs ALECK PUNKS en bref…

Les + : autonomie, recharge rapide, son performant sans couper du monde extérieur, étanchéité
Les – : seulement un bouton sur chaque écouteur pour piloter de nombreuses fonctions, micro de qualité moyenne en roulant, nécessite une connexion ininterrompue pour les discussions de groupe, application peu intuitive, prix élevé, pas autorisé en France pour écouter de la musique en roulant

Autonomie de la batterie : 12 heures de lecture/conversation – Résistant à la poussière et à l’eau : IP65 – Matériaux : ABS renforcé avec polycarbonate – Langue de l’application : anglais – Poids : 15 g l’unité – Taille : épaisseur 12 mm – Diamètre 32 mm – Garantie : 1 an – Prix : 164,95 € (une paire), 307,95 € (deux paires)

Contact : aleck.io

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Guillaume Judas

  - 53 ans - Journaliste professionnel depuis 1992 - Coach / Accompagnement de la performance - Ancien coureur Elite - Pratiques sportives actuelles : route & allroad (un peu). - Strava : Guillaume Judas

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2 commentaires sur “Test du système audio pour cyclistes Aleck Punks

    1. Merci de la précision concernant le décret spécifique pour ce type d’appareil. Paragraphe modifié.

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