Test du garde-boue Ass Savers Win Wing

Avec un deuxième modèle ici appelé Win Wing, faisant suite à un premier ayant créé un nouveau marché, Ass Savers promet d’augmenter la protection du cycliste en cas de mauvaises conditions météorologiques tout en conservant les qualités de dessin minimaliste et de rapidité de montage/démontage. Le pari est-il tenu ? C’est une question à laquelle un essai au cours d’un automne bien arrosé a tenté de répondre.

Texte : Olivier Dulaurent – Photos : 3bikes.fr, Decathlon, Ass Savers

Le nouveau modèle Win Wing se distingue par ses deux éléments permettant d’être reliés au cadre

Un peu d’histoire
Ass Savers est né en 2011 d’une idée d’un cycliste passionné Staffan Widell, qui au retour d’une sortie pluvieuse en Suède, déchire un morceau de carton et le colle sous sa selle dans le but de rentrer le moins trempé possible.
Surpris par le résultat, il décide alors de développer un concept de garde-boue en collaboration deux autres passionnés. Fidèles à la tradition humoristique de Göteborg, ils appellent le projet Ass Savers (littéralement « sauveurs de cul » en anglais). Assez satisfaits du produit fini, les amis mettent en ligne une courte vidéo du produit.
Le reste appartient à l’histoire des garde-boues. La vidéo devient virale et en 24 heures, ils créent une simple boutique en ligne et six mois plus tard, Staffan quitte son travail de jour pour se concentrer pleinement à sa nouvelle entreprise.
Aujourd’hui, Ass Savers propose d’autres produits tels que le Fendor Bendor et le Mudder. L’entreprise est dirigée depuis son siège social de Göteborg, en Suède. Plus d’un million d’Ass Savers ont été vendus et la marque qui a commencé comme une blague est désormais connue un peu partout et a été largement copiée. Il faut aussi noter que la marque suédoise a fourni le premier garde-boue utilisé par les cyclistes pros en compétition World Tour, parce qu’inévitablement, le concept de rentrer plus sec d’une sortie ou d’une course pluvieuse, sans rajouter de poids ou de trainée aérodynamique, allait intéresser le monde professionnel.

Le modèle « historique » de la marque offrait une protection intéressante mais partielle seulement face aux éléments

Le « débat » du garde-boue
Parmi les cyclistes qui roulent régulièrement l’hiver dans des conditions difficiles, deux camps s’affrontent : celui qui tend à se protéger des projections d’eau venant de l’asphalte avec un garde-boue et celui qui roule sans rien, comme en été.

Les garde-boues traditionnels et très protecteurs alourdissent la ligne générale du vélo et leur montage est plus fastidieux

En général, les deux camps s’accordent à dire que le garde-boue protège mieux mais aux yeux de certains et malgré une efficacité toujours prouvée, il fait parfois trop « cyclo » voire « pimpin ».

Pour tenter de concilier ces deux positions opposées, Ass Savers avait donc proposé son best seller (aujourd’hui appelé Regular) dont la superficie est plutôt minimaliste et à placer au niveau des rails de la selle. Ses concepteurs l’avaient véritablement voulu très léger, très facile à monter tout en gardant un look sportif, ce qui convenait donc à tous les « coursiers ». Cependant, l’efficacité n’était que partielle : en effet, l’eau et les saletés en provenance de la route passaient autour de ce petit garde-boue et seule une petite partie du bas du dos était réellement protégée.

Cette fois, la marque Ass Savers arrive avec un modèle (le Win Wing) à la conception différente : son placement ne se situe pas au même endroit (ici, il se trouve très proche du pneu arrière) et son concept est ainsi de bloquer les projections au plus tôt dès la sortie de la roue. A ce sujet, de nombreux utilisateurs font le montage de cet accessoire en le plaçant parallèle au sol, voire légèrement montant sur la partie arrière. J’ai préféré faire suivre le garde-boue au plus près de la roue (voir photo ci-dessous) pour « bloquer » les projections au plus tôt et éviter de les envoyer dans la roue et les roulements du moyeux. Ce procédé permet aussi de limiter d’arroser les compagnons de sortie placés dans le sillage de la roue arrière.

Le modèle Win Wing est nettement plus discret une fois monté sur le vélo

Au montage, le procédé est toujours aussi enfantin : une minute voire deux minutes la toute première fois le temps d’ajuster l’angle et la hauteur du garde boue, et le tour est joué.

Le montage est extrêmement facile

Des autocollants sont fournis pour protéger le cadre et l’utilisateur se rend à l’évidence : bien que cet article ne fasse pas intervenir beaucoup de technicité, il a été judicieusement pensé.

Des autocollants sont fournis pour protéger le cadre
Quatre positions d’ajustement pour s’adapter à la taille des haubans

Le placement indiqué du garde boue entre 5 mm et 1 cm du pneu laisse pourtant penser – avant de rouler – qu’il y aura quelques brèves rencontres entre le Win Wing et le pneu sur des ralentisseurs prononcés ou des nids de poule.

Une fois sur la route
Pourtant, en roulant, le contrat est parfaitement rempli et le niveau de protection très supérieur à l’ancien modèle – qui figure toujours au catalogue.
Si le cycliste n’est pas autant protégé (seulement en cas de conditions météorologiques épouvantables) qu’avec des modèles très enveloppants, l’essentiel (et même au-delà) est assuré : les fesses et le dos sont épargnés de la pluie et reviendront secs, avec le bon imperméable évidemment.

Les projections issues de la route sont parfaitement bloquées par le Win Wing

La rapidité du montage/démontage n’est pas un frein pour rouler avec cet accessoire ou l’enlever selon les jours.

La crainte de toucher le pneu sur les grosses aspérités de la route n’était pas fondée : aucun contact n’a été enregistré, indiquant un montage très rigide et durable.

Les cyclistes qui tiennent à ce que leur vélo garde un côté racé seront comblés et les rouleurs au long cours qui ne souhaitent pas s’encombrer d’un modèle plus massif, verront également d’un bon œil la mise sur le marché de cet accessoire.

Il n’y a guère que sous des trombes d’eau que le Win Wing avoue une petite faiblesse en face de garde-boues spécifiquement dédiés. Dans ces conditions extrêmes, l’eau finit par « inonder », non pas le dos et les fesses mais les cuisses.
Lemodèle paye ici sa forme et surtout sa taille qui n’englobe pas pas le pourtour supérieur de la roue. Cependant, pour un usage épisodique sous la pluie, le niveau de protection sera globalement très suffisant… surtout pour ceux qui n’utilisent généralement pas ce genre d’accessoire !

En conditions véritablement extrêmes, l’eau finit par passer (à gauche sur la photo)

Pour conclure
Avec le Win Wing, Ass Savers montre un véritable apport en cas de sortie par mauvais temps là où la première itération avait partiellement réussi : concevoir un garde-boue à la fois très léger, très rapide à monter ou démonter, suffisamment protecteur pour la grande majorité des sorties sous la pluie ou pour des routes tout simplement mouillées et surtout qui permette de garder une allure très sportive. Et si cette dernière caractéristique peut sembler futile à certains pour qui hiver rime avec entrainement dans le meilleur confort possible, certains ne veulent pas voir la ligne de leur vélo être dénaturée par cet accessoire. Dans le cas présent, ils seront servis ! Surtout que le prix de 26 € qui peut sembler élevé pour un peu de plastique et de caoutchouc, est finalement parfaitement justifié pour le côté ingénieux du produit et son ajustement parfait.

Le garde-boue Ass Savers Win Wing en bref…

Note : *****

Les + : poids, facilité de montage, esthétique du vélo « conservée », ajustement et solidité, pas d’interférences avec la roue arrière
Les – : protection moindre en cas de conditions extrêmes par rapport à un garde-boue très enveloppant

Protection du cycliste du dos et l’arrière de la jambe – Technologie de triangle renforcée en instance de brevet – Se fixe en quelques secondes sur chaque vélo sans aucun outil – Autocollants de protection du cadreConvient aux largeurs de pneus jusqu’à 60 mmAbsence de vibration ou de blocage de la roue arrière – Poids : 72 g Prix : 26 €.

Contact : Ass Savers

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Olivier Dulaurent

- 48 ans. – Pigiste presse écrite et Internet depuis 2004, auteur de Le Guide du Vélo Ecolo (Editions Leduc, novembre 2020), Moniteur Brevet d’Etat Cyclisme, encadrant de stages cyclistes depuis 2005 et coach cycliste - Pratiques sportives actuelles : cyclisme route et VTT (occasionnelle : course à pied) - Strava : Olivier Dulaurent

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2 commentaires sur “Test du garde-boue Ass Savers Win Wing

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