Test des surchaussures Spatzwear Legalz

Au milieu d’une gamme plutôt orientée vers la protection contre les météos défavorables (froid et pluie), le modèle Legalz de la marque britannique Spatzwear a enduré quelques sorties sous des conditions difficiles avec des résultats extrêmement satisfaisants dans un secteur où l’immense majorité des produits disponibles sur le marché ne fait que retarder l’effet « pieds mouillés ».

Texte : Olivier Dulaurent – Photos : 3bikes.fr, Spatzwear

La coupe des Spatzwear surprend à première vue, par sa hauteur

S’il est un domaine de la bonneterie cycliste qui apporte rarement satisfaction, c’est bien au niveau des surchaussures censées protéger de la pluie que nous allons le trouver. En effet, comme beaucoup de cyclistes, j’ai usé quelques paires de ces protections qui devaient me garantir un retour de sortie avec les pieds au sec. Mais dans les faits, après 20 minutes de grosse pluie mais parfois bien moins longtemps, tous les modèles que j’ai pu avoir aux pieds ont rendu les armes.

C’est ici que Spatzwear intervient, cette marque dont le cheval de bataille est de confronter les cyclistes à des conditions typiquement… anglaises. Il faut dire que la naissance de la marque tient véritablement dans cette quête de l’entrainement avec le meilleur confort possible dans les pires conditions météorologiques. A sujet, une présentation de la génèse de Spatzwear avait été faite dans un précédent article, à retrouver ici.

Les différents panneaux de tissus sont issus de nombreux essais et parfaitement positionnés pour une coupe au plus près du pied

Une gamme complète pour couvrir tous les besoins mais pas facile à « lire »

Face à la gamme disponible sur spatzwear.com, le cycliste a de quoi hésiter, d’autant que le nom donné à certains modèles n’est pas des plus intuitifs. Si le consommateur va aisément associer les GravelR à une pratique de Gravel (ou de VTT), ou les Legalz qui nous intéressent ici à une idée de légalité, il lui sera difficile de s’y retrouver en ajoutant à l’hésitation à la lecture des fiches des modèles Roadman 3, Fasta, Pro 2 ou Legalz Glo (surtout une question esthétique et de visibilité en l’occurrence).

Ce qui a guidé le choix de tester en particulier les Legalz est le fait d’avoir un modèle polyvalent et bon à tout faire, pour un prix fixé à 84,90 € mais la marque se montre généreuse en promotion, régulièrement. A noter que dans la gamme Spatzwear il existe donc encore plus protecteur (Roadman 3) ou plus « rapide » (Fasta).

Les professionnels qui roulent par tous les temps, ont souvent adopté les Legalz… quand le sponsoring le permet

En conditions réelles, une véritable efficacité

Alors que la plupart des surchaussures arrivent au mieux légèrement au-dessus de la cheville, les Spatzwear Legalz s’étendent jusqu’à mi mollet voire un peu plus haut. L’idée derrière cette coupe particulière est évidemment de retarder ou mieux, d’éviter que l’eau ne coule sur l’avant du collant (dans des conditions où le thermomètre indique moins de 15°C environ) puis dans la surchaussure elle-même. La hauteur du modèle Legalz peut être conservée pour l’entrainement ou réduite afin qu’elle ne soit ajustée pour faire des courses labellisée UCI (d’où le nom « Legalz »). Cette hauteur est matérialisée sur la surchaussure.

Les Legalz peuvent être recoupées pour satisfaire aux normes UCI concernant la hauteur

Des panneaux soigneusement placés suite à des essais en internes, avec des coutures thermosoudées et scellées, permettent également d’éviter de recourir aux ouvertures zippées. Cela supprime certaines des faiblesses potentielles d’une sur-chaussure typique, que ce soit en termes d’entrée d’eau ou de durabilité. Dans le cas présent donc, la marque a seulement opté pour une sangle velcro sous la chaussure.

Une bande velcro permet de refermer les surchaussures

Pour les enfiler, le procédé est légèrement plus long que pour un modèle plus classique : il convient de les mettre avant de glisser son pied dans les chaussures. Mais étant donné le caractère collant du matériau (néoprène), il faudra légèrement forcer pour mettre en place la surchaussure au niveau de la cheville. A noter que l’ensemble parait très résistant et aucun signe d’usure ou de matériau détendu n’est à signaler.

Pour mettre les surchaussures, il est nécessaire de procéder avant les chaussures elles-mêmes

L’ajustement autour du pied se fait avec une autre matière, ce qui évite au talon de frotter sur la manivelle. Ainsi, alors qu’on pouvait craindre que l’ensemble donne un aspect grossier, de type « sabot », dans les faits les Legalz sont proches du pied et devraient pas alourdir le coup de pédale.

Sur les sorties effectuées avec les Legalz, j’ai utilisé de préférence avec un collant (long). En effet, en portant un cuissard (court), le contact de la matière avec la peau est moins agréable, surtout si la pluie vient à s’arrêter, ce qui donne un effet « cocotte minute » plutôt gênant.

Prêt pour partir rouler dans des conditions difficiles – ici du froid sec

A l’usage les Spatzwear Legalz établissent clairement une nouvelle référence. En effet, ce modèle surpasse tout ce que j’avais pu tester : la hauteur supplémentaire associée à la coupe globale, et au néoprène parfaitement ajusté sur le sommet, résiste si bien aux projections de la route que le garde-boue à l’avant n’est plus nécessaire en cas de route détrempée. Mais surtout, le défaut courant de la plupart des surchaussures est éliminé : alors que l’eau finit habituellement par rentrer par effet de capillarité le long du collant, ici le procédé existe mais s’arrête avant de rentrer dans les chaussures. L’eau est tout simplement stoppée. Même en roulant sous des pluies torrentielles, la conception globale et unique sur le marché des Spatzwaer fonctionne parfaitement. La seule entrée possible de l’eau, se trouve être par la semelle externe de la chaussure. En effet, certains modèles de chaussures particulièrement bien aérés, possèdent des aérations qui ne sont pas forcément recouvertes par le néoprène.

Les Legalz sont conçues pour résister aux pires conditions

Par ailleurs, dans le froid l’isolation thermique est très bonne et probablement renforcée par le fait que la surchaussure remonte haut sur la jambe, permettant ainsi de continuer à garantir une bonne circulation du sang et donc une bonne protection, bien qu’il faille noter que la transpiration est plutôt élevée en cas de temps sec et dès que le thermomètre tend vers les 5°C et au delà. En cas de temps sec (même froid), il existe probablement de meilleures alternatives que ce modèle. Globalement, cela reste un modèle pour la pluie ou au moins des routes réellement mouillées et des températures compatibles avec le fait de rouler en collant donc probablement moins de 15°C.

Doté des Spatzwear Legalz, le ressenti sur les sorties difficiles devient tout à fait différent

Au final, l’impression laissée par les Spatzwear Legalz est que ce modèle (et même cette famille de modèles puisqu’il en existe d’autres au sein de la gamme) change la donne dans la façon de gérer ses sorties sous la pluie et le froid.

L‘efficacité est bluffante et le ressenti d’une sortie sous la pluie, est une toute autre expérience. Non pas que ce soit un vrai plaisir mais s’il est bien une sensation désagréable, celle des pieds mouillés figure en bonne place parmi les effets « secondaires et désagréables » d’un entrainement suivi strictement ou d’une mauvaise surprise en cours de route. Cette sensation là est finalement absente avec les Legalz et les longues sorties hivernales dans des conditions compliquées peuvent maintenant s’envisager avec plus d’optimisme qu’à l’accoutumée.

Les Spatzwear Legalz Pro en bref…

Note : *****

Les + : efficacité contre la pluie, efficacité contre le froid, coupe, aérodynamisme, solidité
Les – : prix assez élevé, plutôt difficiles à enfiler

Conçues en partenariat avec l’équipe cycliste professionnelle Alpecin-FenixMatériau principal : néoprène – Epaisseur ciblée de panneaux pour la chaleur, l’aérodynamisme, l’ajustement et le confort – Doublure intelligente dispersant l’eau – Couche extérieure hydrophobe – Coutures thermosoudées et étanchées – Tissu à l’intérieur du pied résistant à l’abrasion contre le frottement du talon – Fermeture de la cale avec velcro – Coupe « pro » sans plis – Zone des orteils renforcée en Kevlar pour une protection contre les entailles et les déchirures – Visibilité sous le faisceau des phares – Fabrication à la longueur réglementaire maximale UCI et possibilité de les couper si besoin – Prix : 84,90 €.

Contact : spatzwear.com

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Olivier Dulaurent

- 48 ans. – Pigiste presse écrite et Internet depuis 2004, auteur de Le Guide du Vélo Ecolo (Editions Leduc, novembre 2020), Moniteur Brevet d’Etat Cyclisme, encadrant de stages cyclistes depuis 2005 et coach cycliste - Pratiques sportives actuelles : cyclisme route et VTT (occasionnelle : course à pied) - Strava : Olivier Dulaurent

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