Partager la publication "Test des chaussures d’hiver tout-terrain Shimano MW5"
Rouler par temps froid et humide peut être un vrai défi, et notamment pour les extrémités (mains et pieds) que ce soit sur la route ou en tout-terrain. Avec les MW5, Shimano propose une paire de chaussures montantes dédiées au départ à la pratique du VTT, mais qui convient aussi au Gravel en plein hiver. Nous avons testé ce modèle de milieu de gamme dans des conditions (presque) extrêmes. Notre verdict.
Par Guillaume Judas – Photos : ©3bikes.fr
Sur la route par temps humide, la difficulté principale pour lutter contre le froid aux pieds concerne la gestion des remontées des éclaboussures provoquées par les roues sur le bitume. Non seulement ces aspersions atteignent le dessus des chaussures, mais aussi la semelle et le bas de jambe, provoquant ainsi un ruissellement de l’eau à l’intérieur des couvre-chaussures. En tout-terrain, il peut y avoir moins d’aspersions le long des jambes, mais l’empeigne et la semelle des chaussures sont vite maculées de boue, de sable, ou de neige dans des conditions vraiment hivernales. De plus, il peut parfois être nécessaire de poser le pied à terre, dans une flaque d’eau ou de boue glacée. De quoi pourrir le reste de la sortie !
La pratique du Gravel en plein hiver cumule les difficultés rencontrées sur la route et en tout-terrain. Certains passages en sous-bois sont semblables à ce qu’on trouve en VTT, alors que les liaisons sur le bitume sous la pluie ne font qu’ajouter des jets d’eau froide aux souillures déjà accumulées sur les pieds. Dans ces conditions, des couvre-chaussures ne sont pas toujours efficaces, ni pratiques, quand il faut fréquemment descendre et remonter du vélo. Il existe cependant quelques modèles de chaussures dédiés à ces conditions particulières, comme les Shimano MW5, des bottines pour le vélo tout-terrain depuis déjà six and au catalogue du fabricant japonais.
Ces chaussures de milieu de gamme sont conçues à partir d’un chaussant et d’une semelle doublés de laine polaire, puis d’une empeigne en cuir synthétique aux coutures scellées avec une doublure en Dryshield, un matériau léger, respirant et surtout imperméable. Une encolure de cheville montante en néoprène protège de la pénétration de l’humidité ou des saletés. Le serrage s’effectue par un système de laçage rapide facile et rapide à ajuster, protégé par un rabat étanche supplémentaire qui vient complété la fermeture de la chaussure.
Enfin, les semelles en nylon renforcé de fibres composites accueillent des cales au standard SPD, tout en disposant de crampons assez marqués pour faciliter la marche dans des conditions difficiles, ou même la traction dans les sections de portage sur des rochers humides. Les MW5 sont pesées à 780 g la paire en pointure 39, ce qui est loin d’être léger mais ce n’est pas le premier objectif quand on part rouler dans des conditions extrêmes.
Entre flaques, gadoue et rochers
J’ai pu tester les MW5 sur quelques sorties sèches par temps froid (mais sur des chemins boueux néanmoins) et surtout lors d’une sortie épique en Gravel de trois heures sous une pluie continue par 3°C, composée de deux tiers de terre et un tiers de bitume.
Avec leur large ouverture et le système de laçage, les MW5 se chaussent aisément, avant d’ajuster le serrage. La semelle intérieure est un peu plus plate que les semelles que j’utilise habituellement (avec un soutien prononcé de la voûte plantaire), mais il n’est pas question ici de se passer de la douceur et de la chaleur de la partie intérieure en laine polaire. Le chaussant est assez large sur l’avant, en laissant pas mal de liberté aux orteils. La semelle extérieure est peu cambrée et significativement moins rigide que mes S-Phyre XC9 de tout-terrain. Mais c’est plutôt un avantage lorsqu’il faut descendre de vélo, puisque les chaussures épousent plus facilement le terrain, tout en apportant un grip bienvenu lorsqu’il faut porter la machine sur un single très raide, avec des cailloux glissants cachées par des feuilles mortes détrempées.
Avec les encolures de cheville, le mouvement de pédalage est un peu moins fluide qu’habituellement, mais c’est peu gênant finalement sauf lors des passages en danseuse, où les chaussures paraissent peser lourd et modifient les sensations. Le talon est correctement maintenu, la partie avant un peu plus lâche, mais avec une semelle moins rigide que si elle était en carbone, on ressent une très légère pression au niveau du dessous du pied à chaque coup de pédale qui favorise le maintien d’une bonne circulation sanguine. Finalement, le plus déstabilisant concerne le volume extérieur de la chaussure, qui déborde d’ailleurs largement sur l’espace habituellement dévolu au passage de la manivelle. Au terme de cette sortie extrême, je constate que mes manivelles toutes neuves ou presque sont très marquées, avec une anodisation noire très abimée.
Pendant près de deux heures, les MW5 résistent aux intempéries. L’eau ne pénètre pas au niveau de l’empeigne (qui confirme ici sa parfaite étanchéité) ni au niveau des semelles, que ce soit à cause des flaques ou des pas dans la boue liquide. Je ne ressens pas le froid, comme j’avais déjà pu le constater lors d’une sortie sèche avec un thermomètre proche de 0°C. Malheureusement, l’eau finit par pénétrer dans les chaussures, en passant par l’encolure de la cheville. Le collant est tellement détrempé qu’il ne peut plus absorber l’excès d’humidité, qui rentre dans la chaussure par simple contact. Les pieds finissent par être mouillés, beaucoup d’ailleurs, car l’eau ne s’évacue pas une fois prisonnière dans la chaussure. Au bout de deux heures sous ces conditions déplorables, mes mains protégées par des gants en Gore-Tex résistent encore, mais la veste épaisse Shimano Elemento commence elle aussi à ne plus repousser l’eau, et je frissonne. Le parcours du retour, heureusement avec le vent favorable, s’effectue en poussant le braquet pour rester chaud le plus possible. Mes pieds sont mouillés, et les sensations sur les pédales ne sont pas optimales. Néanmoins, je n’ai pas froid, car la membrane Dryshield qui compose l’empeigne est aussi coupe-vent. Et la laine polaire à l’intérieur des chaussures me préserve d’un refroidissement précoce, même si elle est gorgée d’eau et que les chaussures semblent peser très lourd une fois la sortie bouclée.
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Bref, les chaussures Shimano MW5 ne sont pas parfaites pour lutter contre l’humidité, car dans les conditions extrêmes l’eau finit par pénétrer par le haut des chevilles. Cependant, elles maintiennent au chaud malgré tout, et c’est bien ce qu’on leur demande en priorité. Sur des sorties plus froides et sèches, ou même sous la neige, elles sont de toute façon bien plus pratiques que des chaussures de tout-terrain associées à des couvre-chaussures. Leur rigidité modeste et leur chaussant large sur l’avant ne favorisent pas les performances, mais ce n’est pas ce qu’on attend d’elles. C’est la première fois que le teste des chaussures spécifiques pour les conditions difficiles, et j’en reviens finalement totalement convaincu.
Les SHIMANO MW5 en bref… Les + : confort, chaleur, protection, adhérence de la semelle extérieure Semelles : nylon renforcé (indice de rigidité 5/12) – Empeigne : cuir synthétique et membrane imperméable Dryshield – – Serrage : laçage rapide + rabat de protection + encolure en néoprène sur la cheville – Semelles intérieures : doublée en laine polaire – Poids : 390 g (pointure 39) – Coloris : noir – Tailles : du 38 au 48 – Prix : 159,99 € Contact : bike.shimano.com |
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