Test des roues Roval Alpinist SLX

Avec ses roues Alpinist SLX, Specialized permet d’accéder à des roues à un tarif bien placé dans un marché nettement orienté vers le carbone. Avec ses jantes en aluminium et des moyeux haut de gamme, l’ensemble se destine notamment à la montagne, ce qui a été le terrain d’expression pour ce test mené sur 1500 km, entre cols alpins et pyrénéens.

Texte : Olivier Dulaurent – Photos : 3bikes, Specialized, lesrouleursdemecaniques.fr

Avec l’hégémonie actuelle des vélos avec un freinage à disque, les roues en carbone sont aujourd’hui utilisées sur la plupart des vélos haut de gamme. En effet, alors que leur surface de freinage souvent moins abrasive avec le freinage à patins, était potentiellement un handicap notoire, cette caractéristique n’a plus lieu d’être avec les disques. A cet état des lieux, il fallait ajouter un pression de gonflage souvent limitée, afin d’éviter une surpression au niveau des tringles, notamment lors de freinages en montagne, qui était pourtant le terrain attendu du carbone avec son gain de poids. N’ayant plus cette contrainte de freinage, ceci a naturellement poussé les fabricants à travailler sur les jantes carbone, devenues plus légères tout en étant plus larges et aérodynamiques.

Les Roval Alpinist SLX adoptent un profil bas de 24 mm

Mais cela a eu pour conséquence une augmentation substantielle du prix des « belles roues » et même du prix global des roues de moyenne gamme, fabriquées à partir de jantes en carbone. Ceci a donc laissé une place vacante pour des budgets moins confortables. Et c’est ici que l’aluminium conserve une place de choix. Pour les Specialized Alpinist SLX qui nous intéressent ici, il faut ainsi compter 850 € pour un poids de 1485 g sur la balance. Pour situer le niveau de rapport qualité/prix, nous pouvons nous référer à d’autres références de roues de la même marque : pour le modèle Alpinist CL en carbone il faut débourser 1700 € alors que le poids se situe à 1375 g soit 110 g de moins (mais pour le double du prix). Et pour le modèle le plus haut de gamme (Alpinist CLX II), après s’être délesté de 2600 € le poids se limite à 1265 g. Mais une partie du gain se retrouve dans les moyeux, à un endroit moins intéressant que la jante elle-même pour des raisons de distance par rapport à l’axe de rotation : chaque gramme gagné sur la jante est plus intéressant dynamiquement parlant que sur le moyeu. Certes, le rendement ne se juge pas uniquement au poids et les Alpinist CLX II ont d’autres atouts que celui-ci, mais encore une fois les sommes mises en jeu ne sont pas les mêmes.

Les roues ressemblent de loin en tous points aux roues aluminium haut de gamme d’il y a quelques années

Des caractéristiques peaufinées

Dans l’histoire des roues Roval, ce modèle SLX est le premier modèle en aluminium à porter le nom d’Alpinist. Bien qu’il s’agisse de la même jante en aluminium 6069 (24 mm) que la jante SLX précédente, son nouveau traitement par grenaillage est censé augmenter la durée de vie de l’ensemble. De plus, avec les moyeux DT Swiss 350 qu’on ne présente plus pour son rapport qualité/prix et les rayons Sapim, la marque américaine annonce que le poids total a été réduit de 30 grammes.

Esthétiquement parlant et une fois installées sur le vélo, les Alpinist SLX semblent avoir aujourd’hui un côté old school à l’heure où les hauteurs de jantes sont souvent autour d’une moyenne de 40 à 50 mm (mais en carbone). Cet aspect visuel tranche d’autant plus sur un cadre plutôt orienté aéro comme ce Factor Ostro VAM auquel l’essai a été associé.

Les moyeux proviennent du fabricant DT Swiss avec l’excellent modèle 350

En montagne, un comportement facile

Dès les premiers mètres, les sensations liées à la hauteur réduite de la jante et à poids contenu rendent les coups de pédale plus « aériens » par rapport à une paire de roues à jantes hautes. Cela semble même réduire l’effet légèrement « pataud » lié à un vélo à disque aéro. Il est notamment moins nécessaire de balancer le vélo de part et d’autre pour obtenir le bon geste en danseuse. L’inertie plus faible du fait d’un poids contenu – et loin de l’axe de rotation – accentue ce phénomène. En roulant au train, par définition la plus manière la plus efficace de rouler en montagne, les Roval Alpinist SLX continuent sur le registre de la fluidité et de la facilité. Elles accompagnent le coup de pédale et ne se montrent pas exigeantes à emmener. Elles compensent même les caractéristiques de rigidité élevée d’un cadre tel que le Factor Ostro.

En roulant au train, par définition la plus manière la plus efficace de rouler en montagne, les Roval Alpinist SLX continuent sur le registre de la fluidité et de la facilité.

Les relances ne posent pas le moindre souci, tant qu’elles sont effectuées à un niveau d’intensité compatible avec le fait de rouler en montagne. C’est à dire, loin du maximum. Ce n’est vraiment qu’en les sollicitant au maximum que la différence se fait sentir par rapport à des roues carbone en 45/50 mm.

La montagne a été le terrain d’expression des Roval Alpinist SLX comme ici dans le col d’Aubisque

Un peu plus tard, au moment de descendre et d’aborder les premiers virages, il ne devient plus nécessaire de « brusquer » légèrement la roue avant pour la faire entrer dans le virage. Là encore, tout est plus fluide, plus facile et finalement les sensations « d’avant » reviennent, celles qui se conjuguaient avec des jantes basses le plus souvent.

Le profil et le poids des jantes les rendent faciles à vivre

Un autre atout des Roval Alpinist SLX se situe au niveau de l’absence de sensibilité au vent latéral, qui là encore tempère les velléités d’un cadre aérodynamique. La sensation globale de conduite, tant en descente qu’une fois revenu en plaine, est que le vélo devient nettement plus reposant au niveau de sa conduite, grâce à une direction moins chatouilleuse.

La construction globale des roues permet une conduite fluide sur tous les terrains

Toutefois et c’est sans surprise que les longues portions de plat où il faut rouler vite et seul ne seront pas à l’avantage des Alpinist SLX. En effet, alors que des roues à jantes hautes donnent l’impression de pousser littéralement le cycliste dès qu’il atteint une vitesse de croisière élevée, ici il va buter davantage avec un sentiment de devoir se battre pour maintenir une vitesse de croisière élevée, même sur des faux plats descendants.

Esthétiquement parlant, l’association avec un cadre aéro semble légèrement surannée

Au final, un excellent rapport prix/prestations

En retrouvant le principe des roues à jantes basses en aluminium, Roval rend la performance plus accessible que ses modèles en carbone. Mais surtout, au delà du positionnement du prix, l’utilisateur n’aura jamais l’impression d’avoir des roues au rabais. Avec ses qualités de rendement général en montée, de fluidité tant en montée qu’en descente, les Alpinist SLX sont d’excellentes roues sans histoires et passe-partout. Elles peuvent aussi constituer une paire de roues d’entrainement, afin de préserver ses belles roues en carbone.

Les roues Roval Alpinist SLX en bref…

Note : *****

Les + : nervosité, poids contenu, maniabilité, fluidité générale, prix
Les – : aérodynamisme, rigidité face aux jantes hautes

Jante : Alpinist Alu, Aluminium 6061 avec traitement de surface par grenaillage – Frein à disque, compatible TubelessDétails de la jante : profondeur 24 mm, largeur externe 23,5 mm, largeur interne 20 mm – Moyeux : DT Swiss 350 Straighpull Center Lock – Roulements : DT Swiss – Rayons : Sapim D-Light Straightpull – Têtes de rayons : Sapim Secure Lock Double Square Alloy Blk, 2.0 x 18 mm, 16cNm – Pression Max : 130 psi (9 bars) – Poids : Paire 1 485 g, Avant 694 g, Arrière 791 g (ne comprend pas fond de jante et Valve Tubeless, approx. 15 g) – Assemblage à la mainExtras : Fonds de jante et valves Tubeless Roval, kit de rayons et écrou de remplacement, Garantie à vie, limite de poids structurelle : 125 kg – Prix : Paire 850 € (350 € pour la roue avant, 500 € pour la roue arrière) – Contact : specialized.com

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Olivier Dulaurent

- 48 ans. – Pigiste presse écrite et Internet depuis 2004, auteur de Le Guide du Vélo Ecolo (Editions Leduc, novembre 2020), Moniteur Brevet d’Etat Cyclisme, encadrant de stages cyclistes depuis 2005 et coach cycliste - Pratiques sportives actuelles : cyclisme route et VTT (occasionnelle : course à pied) - Strava : Olivier Dulaurent

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