Test du maillot Spatzwear Squadron

Le maillot Squadron de la marque Spatzwear est annoncé par la marque comme étant à la fois aéro (pour la route) et parfaitement adapté à une utilisation Gravel. Cette dualité a de quoi intriguer, tout comme le fait d’avoir placé des empiècements légèrement coupe vent sur le haut du vêtement. Toujours est-il que ce maillot, découvert par hasard en cours d’été, a pu être utilisé jusqu’au début du mois d’octobre, avec des performances particulièrement intéressantes sur un créneau que l’on sait particulièrement concurrentiel.

Texte : Olivier Dulaurent – photos : 3bikes.fr, www.spatzwear.com

L’été indien a joué les prolongations une nouvelle fois cette année. Avec des températures dépassant encore les 25°C dans le Nord de la France jusqu’au 10 octobre, la saison du maillot court tend aujourd’hui à s’étirer sur plus de six mois un peu partout dans l’Hexagone. De quoi profiter un peu plus du maillot Spatzwear Squadron, un maillot court que la marque destine à une utilisation qui va au-delà du plein été. 

Un peu d’histoire

L’idée derrière la marque Spatzwear est celle de Tom Barras, cycliste professionnel puis manager de l’équipe professionnelle. A l’époque où il était encore professionnel (en 2006), Tom avait précisément ressenti le besoin d’une solution pour ses pieds régulièrement froids et mouillés lorsqu’il s’entrainait autour de chez lui en Angleterre. Dans un premier temps il avait développé ses propres prototypes mais les matériaux adéquats (réellement imperméables) n’étaient pas encore suffisamment performants à son goût. Le projet a été abandonné jusqu’à ce que Tom Barras se retire du cyclisme pro. 10 ans plus tard, à l’occasion d’une sortie en compagnie d’un triathlète sous la pluie et alors que la 10ème version prototype couvrait les pieds de Tom, le collègue de route aux chaussures et pieds trempés se demandait comment une telle différence était possible. La marque était née. Tout naturellement, elle s’est d’abord forgée une excellente réputation concernant des sur-chaussures réellement étanches, avant d’étendre la gamme, pour la pluie et le froid puis pour l’été, ce qui nous préoccupe ici. Précisons que la marque équipe le Team Alpecin – Fenix et les plus attentifs auront remarqué que Mathieu Van der Poel et ses équipiers roulent sur les classiques flandriennes avec des produits Spatzwear.

Pour autant et comme évoqué en introduction, ces derniers mois n’ont pas vraiment réclamé l’emploi de produits pour le froid et la pluie. Ceux-ci feront l’objet de tests prochainement dans 3bikes.fr.

Un cahier des charges particulièrement large

Le maillot Squadron ici testé, est l’un des deux maillots courts de la gamme actuelle. La marque le présente comme un maillot bon à tout faire, depuis le Gravel en passant par les criteriums où ses propriétés aérodynamiques doivent permettre de fendre l’air sans montrer le moindre pli autour du torse du cycliste. Pour répondre aux besoins, l’accent a d’abord été mis sur une coupe ajustée mais sans excès. A ce propos, le guide des tailles sur la fiche produit est bien fait et correspond à la réalité, sachant que sur cette base, Spatwear conseille éventuellement de prendre la taille au-dessus dans une optique « confort » ou pour mieux coller à l’image Gravel que l’on se fait d’un maillot. Mais dans le cadre du test, c’est la route qui a été le terrain de jeu du maillot et pour 1m90/72 kg avec 95 cm de tour de poitrine c’est la taille S qui a permis d’accumuler les kilomètres. Ce tour de poitrine est pile entre deux tailles mais la taille supérieure (non testée) ne semble pas nécessaire. A l’inverse, des gabarits de poche pourraient même trouver qu’il manque une taille XS, tant en hauteur de buste qu’au niveau de la poitrine.

Un accent a nettement été placé sur les poches. Celles-ci sont au nombre peu usuel de huit : trois poches classiques, « prolongées » de trois autres sous forme de tissu mesh, une autre se trouve sur le biceps droit et enfin la devenue traditionnelle poche zippée imperméable.

Dans les faits, cela permet d’étendre la capacité du vêtement lui même. En effet, pour des sorties à la journée complète voire sur des épreuves de plusieurs jours nécessitant un chargement complet, le Squadron trouve tout son intérêt. Il peut être accompagné d’un cuissard court de la marque dans le même esprit, à savoir le modèle Convoy qui propose lui aussi des poches, au nombre de trois en l’occurrence.

En roulant, une efficacité réelle

En lisant les aspects marketing qui accompagnent tout produit sur le marché, je suis toujours méfiant et cela a été le cas une nouvelle fois pour le maillot Squadron qui devait être le maillot à tout faire : respirant mais efficace contre le vent, aéro mais pas trop compressif pour d’évidentes raisons liées au confort, utilisable d’une course de courte distance où l’efficacité est la priorité jusqu’au raid de plusieurs jours, Spatzwear semblait chercher la quadrature du cercle.

Mais à l’utilisation, il a fallu se rendre à l’évidence : il s’agit d’un produit réellement apte à performer partout. Le confort est excellent à tel point que le cycliste va oublier totalement qu’il porte un maillot plutôt ajusté car ne faisant pas de plis notamment sur le torse. Il est difficilement possible voire impossible dans le cadre du test de « comptabiliser » les watts gagnés grâce au maillot, toujours est-il qu’il ne flotte pas au vent. En pinaillant, il est possible de signaler quelques plis au niveau des biceps mais c’est probablement un manque de masse musculaire à ce niveau là… La longueur de la manche pourrait éventuellement gêner certains utilisateurs qui ne seraient pas habitués à cette « norme » mais par définition, les maillots mis sur le marché depuis quelques années sont plus longs sur cet aspect.

Le tissu employé sur la partie basse du torse et du dos fait son office en termes d’ajustement et de régulation de la transpiration, tandis que le haut du maillot (parties noires) offre un effet coupe vent indéniablement efficace. Cela ne va pas jusqu’à offrir une barrière totale contre le vent à la manière d’un gilet coupe-vent – dont la membrane implique par définition une moindre respirabilité – mais les journées plus fraiches autour de 13-18°C ne réclament pas forcément l’ajout d’un nouveau vêtement. Mais si le thermomètre descend encore et c’est ici que le gilet trouvera sa place, il est possible de garder le maillot associé à des manchettes pour des températures voisines de 10°C voire moins pour les non frileux. Dans ce cas, on apprécie les manches bien longues et toujours bénéficiant de ce léger effet coupe vent.

Toujours dans ce cadre et par exemple en montagne avec de grosses variations de températures nécessitant une gestion des couches de vêtements pour la montée et une autre, complètement différente pour la descente, le Squadron démontre toute sa pertinence. En effet, il offre la possibilité d’emporter un gilet, un imperméable manches longues, des gants longs ainsi qu’un bonnet ou une casquette, en plus du chargement habituel (téléphone, ravitaillement, chambre à air).

Un autre petit plus, rare sur les maillots mais plus souvent présent sur les gilets afin de permettre un bon accès aux poches arrière, est la présence d’un zip avec un double curseur. Ceci favorise une ventilation supérieure en ouvrant partiellement le maillot par en-dessous, sans que le chargement ne se promène de part et d’autre.

Pour résumer, le maillot Spatzwear possède toutes les caractéristiques du maillot idéal pour rouler de 13/15°C (sans gilet) jusqu’à 30°C environ. Au dessus de cette température, il existe des maillots plus pertinents car encore plus respirants.

Esthétiquement réussi, très bien coupé, doté de nombreuses poches et efficace pour un départ à la fraiche et un retour de sortie pour déjeuner sans forcément devoir emporter de gilet et/ou de manchettes, il sera aussi un excellent compagnon de route que ce soit pour une séance d’entrainement entre midi et deux sur son lieu de travail ou pour une longue randonnée à la journée en Gravel nécessitant du ravitaillement en conséquence. Le prix affiché de 149 € est très élevé pour un maillot mais les services rendus permettent d’étendre les capacités d’un maillot court plus traditionnel et les promotions sont régulières comme en cette fin de saison « estivale » avec du -60%. A ce sujet, il convient d’être attentif car les stocks ne sont pas systématiquement réapprovisionnés et certaines références ne sont pas toujours disponibles.

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