La neurostimulation mieux que la muscu ou les bornes pour gagner de la force ?

Quand on est cycliste, quelle est la première chose à laquelle on pense quand on parle de baisse de niveau en vieillissant ? On perd de la force, n’est-ce pas ? On parle beaucoup d’entretenir la puissance musculaire pour ralentir le processus de vieillissement. Et si finalement un cerveau plus performant nous rendait plus efficace ? Est-ce que la stimulation neurologique n’aurait pas un impact plus important encore ?

Par Jean-François Tatard – Photos : depositphotos.com/DR

L’objectif de cet article est d’essayer de démontrer que la stimulation neurologique aurait pour effet de développer la force de transmission du cortex en direction des muscles. Et donc qu’elle serait encore plus favorable que la musculation elle-même dans le processus anti vieillissement. Même si on pense que ce ne sont pas des effets qui s’installent indéfiniment, on peut quand même penser qu’en multipliant le nombre de sessions et qu’en jouant sur la répétition de petits exercices simples et faciles à mettre en place dans le quotidien du cycliste, on puisse stabiliser un effet plus ou moins durable et propice au ralentissement de la baisse du niveau physique. 

La taille des muscles n’est pas nécessairement significative de la force développée par l’athlète.

Forcément, dans un monde à la recherche sans cesse du moindre détail qui peut nous empêcher de vieillir, le remède miracle fait saliver. Mais qu’est-ce que la neurostimulation peut apporter, concrètement ? Je me souviens avoir discuté il y a quelques années avec Baptiste Lacourt, un entraîneur national en athlétisme, qui disait déjà qu’elle permettait à ses athlètes d’améliorer leur concentration lors de l’exécution de leurs mouvements. Et pour lui qui a commencé à s’intéresser à la neurostimulation il y a déjà plusieurs années, le cerveau, c’est la clé. En effet, la neurostimulation permet de raccourcir le temps pour développer la force musculaire. Voilà pourquoi cela devrait être le premier axe sur lequel nous devrions investir pour empêcher de baisser de niveau trop prématurément.

Une étude scientifique serait nécessaire pour justifier mes écrits, avec un groupe qui s’entraînerait par exemple avec la neurostimulation, un groupe avec un placebo de neurostimulation et un autre sans rien. En clair, si l’on observe des améliorations significatives dans le premier groupe, on pourrait dire que c’est bien dû à ça et pas à un croisement d’autres facteurs. Je reste personnellement persuadé que l’entraînement sportif cognitif est une des méthodes d’entraînement du futur. On le voit se développer aux USA. Et en NBA c’est même devenu une formalité et d’autres exemples comme dans le tennis ou la F1 nous montrent qu’il est possible d’entraîner le cerveau pour améliorer des performances sportives sur le terrain.

L’entraînement cognitif pour un cycliste  

Cette méthode est assez méconnue et donc encore peu utilisée dans notre sport, mais pour faire simple cela consisterait à entraîner et à stimuler les capacités cognitives du sportif, telles que l’attention, la perception, le raisonnement, la prise de décision, la coordination et la réactivité. D’ailleurs dans certaines professions comme pour les militaires ou les commandos d’élite, les compétences telles que la conscience situationnelle et la prise de décision rapide et précise relève de la plus haute importance. Ces compétences essentielles peuvent d’ailleurs être significativement améliorées par un entraînement cognitif spécifique comme me le l’avait expliqué Laurent Combalbert, ancien négociateur du RAID et qui était venu nous former à la négociation sous haute tension lors d’un séminaire dans mon entreprise.

Des démarrages courts et répétés permettent de travailler la simulation neuromusculaire.

Pourquoi développer les capacités cognitives en cyclisme ?

Ce que j’essaie de démontrer ici, c’est que les capacités cognitives sont impliquées dans un éventail d’activités physiques et sportives et influencent directement les performances. Elles permettraient ainsi d’optimiser l’analyse de la situation et de garder le contrôle tactique lors d’une compétition par exemple. Ou encore une meilleure adaptation à une situation d’urgence comme un meilleur pilotage en pleine descente ou sous la pluie ou de s’adapter plus rapidement à l’attaque de l’adversaire. La poursuite visuelle d’éléments en mouvement autour de nous et l’anticipation des trajectoires sont d’autres exemples que je peux vous donner. Mais je pense aussi au contrôle des émotions et au fait de rester calme en situation de stress ou sous pression. Et enfin une vision périphérique pour ainsi d’éviter des chutes.

Il s’agit après ça de déterminer les besoins de chacun en particulier et aussi en rapport avec le niveau pratiqué : améliorer l’attention, la vision périphérique, les capacités de raisonnement… L’idée après ça est de planifier des petites séances courtes mais régulières dans le plan d’entraînement, sans que ce soit une contrainte. Et peut-être parfois en dehors des sorties habituelles. Le but serait ici de développer les capacités cognitives du cycliste en situation, malgré la fatigue ou sous la pression. Il s’agirait par exemple pendant ce temps dédié de stimuler l’explosivité ou de réaliser un exercice qui stimule la prise de décision rapide. Ça peut être des sprints de 7 secondes départ arrêté que nous répéterions 10 fois par exemple. Entrecoupés à chaque fois de 53 secondes de récupération active.

Quel que soit le niveau de la compétition, la simulation neurologique est essentielle.

Pour conclure

Qu’il s’agisse de compétitions locales ou de compétitions à plus haut niveau, où tout simplement dans le processus de ralentissement du vieillissement, l’anticipation et la prise de décision sont des qualités déterminantes. Et cela passe par une stimulation neurologique qui peut se faire sur le vélo mais aussi en salle ou à la maison. Quant à la transférabilité sur le terrain si cela se fait en dehors du vélo, tous les kinésithérapeutes et les médecins experts en neuro sciences que nous connaissons nous ont tous dit que cela est possible.

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Jean-François Tatard

- 43 ans - Athlète multidisciplinaire, coach en vente et consultant sportif. Collaborateur à des sites spécialisés depuis 10 ans. Son histoire sportive commence quasiment aussi vite qu’il apprend à marcher. Le vélo et la course à pied sont vite devenus ses sujets de prédilection. Il y obtient des résultats de niveau national dans chacune de ces deux disciplines.

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Un commentaire sur “La neurostimulation mieux que la muscu ou les bornes pour gagner de la force ?

  1. je veus reussir le 300KM duRAF en juin 2024 BESOIN D’un coatch sportif POUR MES ENTRAINEMENTS ET CONSSEILS

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