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Il y a 20 ans déjà, Orbea lançait son premier Orca, un vélo de route léger et accessible dédié aux grimpeurs ou à ceux qui voulaient le devenir. Le fabricant espagnol fête aujourd’hui l’événement en présentant la septième génération de l’un de ses modèles les plus populaires. Un vélo fin et aérien fidèle à ses origines, que nous avons pu tester en avant-première dans sa version la plus haut de gamme et dans une version plus abordable.
Par Guillaume Judas – Photos : Orbea / NVCR
Le nom Orca est indissociable de celui d’Orbea, tant le modèle emblématique de l’entreprise basque marque les esprits depuis 20 ans, depuis l’ère de la fameuse équipe Euskaltel-Euskadi et de ses grimpeurs au maillot orange Iban Mayo, Samuel Sanchez, Roberto Laiseka, Haimar Zubeldia, ou Egoï Martinez, qui se sont tous distingués sur les Tours de France des années 2000. Le premier Orca était déjà un vélo léger et nerveux destiné à affronter les pentes les plus difficiles, ce qui le rendait également et paradoxalement accessible au plus grand nombre. Grâce à un prix de vente qui a toujours été compétitif par rapport à la concurrence pour le grand public, l’Orca est ainsi devenu l’un des vélos de route sportifs les plus plébiscités de ces deux dernières décennies, au fil des six premières générations.
Alors que de nombreuses marques font le choix de proposer des vélos haut de gamme polyvalents grâce aux progrès technologiques de ces dernières années, Orbea reste fidèle à ses convictions au moment de présenter la septième génération de l’Orca. Orbea préfère miser sur les qualités reconnues du modèle et les optimiser au maximum. On parle de gain de poids, d’agilité et de confort. Ce nouvel Orca est toujours complété dans la gamme de la marque basque par l’Orca Aero, un vélo déjà très efficace dans son domaine de prédilection, et qu’il n’était pas utile de remplacer selon Orbea.
Un pur grimpeur
Ce nouvel Orca est un vélo pour celles et ceux qui aiment grimper et qui recherchent le vélo idéal pour affronter les cols. Mais c’est également un vélo pour les cyclistes qui apprécient les relances facilitées, la nervosité et la réactivité que seul un vélo véritablement léger peut offrir. Et tout cela en intégrant sur tous les modèles proposés dans la gamme toutes les dernières technologies destinées à améliorer la confiance, le confort et la sécurité, à savoir les changements de vitesse électroniques, le freinage à disque et le dégagement nécessaire pour pouvoir accepter des pneus jusqu’à 32 mm de section.
Le nouvel Orca est proposé en plusieurs versions, à partir de deux types de cadres en fibres de carbone OMX (le plus haut de gamme) et OMR. Chez Orbea, OMX c’est plus qu’un simple matériau, c’est surtout un procédé de fabrication qui regroupe tout ce qui se fait de mieux aujourd’hui dans l’industrie du vélo pour offrir un châssis léger, résistant, mais aussi rigide là où c’est nécessaire et plus souple là où c’est le plus utile pour apporter les caractéristiques recherchées. Le cadre nu en carbone OMX pèse 750 g en taille 53 (360 g pour la fourche). En carbone OMR, on atteint des valeurs de 1030 g et 410 g. Les poids des vélos complets de la gamme s’étendent de 6,64 kg (sans pédales) pour le modèle OMX en Shimano Dura-Ace Di2 vendu 10999 € à un peu moins de 8 kg pour le modèle OMR en Shimano 105 Di2 avec des roues en aluminium, vendu 3399 €.
Selon Orbea, le nouvel Orca permettrait d’économiser 3 watts sur une pente à 5 % par rapport à un vélo aéro, et 6 watts sur une pente à 10 %, pour un cycliste moyen. De ce fait, la marque a jugé inutile de rajouter des éléments qui pourraient favoriser l’aérodynamisme au détriment du poids, ce qui aurait pu dénaturer l’esprit du vélo. Néanmoins, lors de la conception, la solution la plus aéro a été choisie lorsqu’elle ne compromettait pas le poids ou les sensations recherchées. On pense en tout premier lieu à l’intégration des durites de frein dans la douille de direction, reprise de la précédente version de l’Orca, mais aussi au nouveau système de serrage de la tige de selle, ou encore à la forme étudiée de la fourche pour l’écoulement de l’air.
L’Orca est aussi éligible au programme MyO qui permet de personnaliser à la commande de nombreuses configurations du vélo, comme les couleurs, le choix des roues (plus ou moins hautes), les pneus, la selle ou les développements. De quoi rendre le vélo unique, comme d’ailleurs l’Orca OMX dont nous avons pu profiter en test lors de la présentation du vélo. De base, deux coloris différents sont proposés pour l’OMX, et trois pour l’OMR.
Comment a été obtenu le gain de poids ?
Pour gagner du poids sur le cadre, Orbea a réuni tout son savoir-faire pour optimiser les moindres détails de la conception, en commençant par le nombre de pièces de carbone utilisées, ici 90 de moins que pour la précédente version avec le haut de gamme OMX. L’utilisation de plus grandes pièces de carbone découpées avec précision permet d’économiser des chevauchements entre les différentes pièces qui composent un cadre, et donc d’économiser du poids en réduisant les superpositions. La marque indique également avoir étudié parfaitement les formes du cadre afin de limiter l’accumulation d’époxy (nécessaire pour solidariser les pièces en carbone) au niveau des arêtes vives ou dans les angles.
La peinture et la visserie sont elles aussi importantes pour maîtriser le poids. Les cadres sont peints au siège de la marque, au Pays basque. Cela permet à Orbea de contrôler étroitement le processus et de réduire encore le poids, avec une quinzaine de grammes seulement pour la peinture, et une vingtaine pour la visserie sur le cadre.
Mais lors de la conception du nouvel Orca, Orbea n’a jamais été tenté d’aller trop loin au risque de ne pas respecter le bon rapport entre la rigidité et le poids. En concevant l’Orca, les ingénieurs sont partis d’un objectif de rigidité précis afin que même les meilleurs grimpeurs du monde puissent compter sur une transmission efficace de leur puissance. L’Orca a ensuite été développé pour être aussi léger que possible sans compromettre cet objectif. Le cadre s’appuie sur une structure inférieure avec des tubes massifs et rigides pour la douille de direction, le tube diagonal et les bases afin de résister à la torsion et transmettre la puissance à la roue arrière, alors que les autres parties du cadre supportent la majeure partie du gain de poids.
Enfin, pour gagner du poids sur les vélos complets de la gamme Orca, Orbea s’appuie désormais sur sa marque de roues Oquo, où l’on trouve trois niveaux de gamme (LTD, Team et Pro), et des profils de 35, 45 et 57 mm. Les roues RP35-LTD ne pèsent que 1380 g la paire. La potence OC RP10 de la marque est également l’une des plus légères du marché, et le nouveau cintre OC HP11 ne pèse que 190 g.
Nerveux et maniable
Sur la route, le nouvel Orca haut de gamme se distingue par sa nervosité et son côté facile à emmener, quelle que soit l’allure adoptée. Dès la mise en action, la maniabilité et la fluidité du vélo sont sensibles, et incitent à l’accélération. Par rapport à la précédente version de l’Orca, il semble plus vif, mais également moins raide à lancer. Avec presque un kilo de moins sur la balance (vélo complet), il n’est clairement pas dans la même catégorie. Plus aérien dans les montées, il fait preuve également de plus de souplesse sur le plat avec du braquet, et d’une direction moins ferme. Donc d’un peu moins de polyvalence de notre point de vue, mais c’est aussi le but recherché : le rendre avant tout excellent dans les ascensions. Et cette agilité globale le rend également très accessible à une allure plus tranquille, puisque grâce à son comportement reptilien, le vélo semble s’adapter parfaitement à l’humeur (ou à la forme) du moment
La géométrie est identique à celle des précédents Orca, et offre une position assez sportive. Ça reste la vocation du vélo. Néanmoins, avec des bases et un empattement un peu plus courts sur ce nouvel Orca, Orbea a voulu encore accroître le dynamisme du vélo lors des changements d’appui ou de trajectoire. Le vélo est facile à manoeuvrer et ne demande pas une coordination gestuelle parfaite pour être malmené pendant l’effort. C’est ce qui le rend également si accessible à presque tous les niveaux de pratique.
Le montage proposé sur cette version M10iLTD à 10999 € joue aussi un rôle dans les sensations apportées par le vélo. Les roues Oquo RP35 LTD sont très légères et répondent au quart de tour au moindre changement de rythme. Les pneus tubeless Vittoria Corsa Speed en 700×25 offrent la résistance au roulement la plus faible du marché, et le groupe Shimano Dura-Ace Di2 12 vitesses est au top de ce qui se fait actuellement.
Question confort, le vélo dans cette configuration parait assez tolérant et ne fait pas payer son faible poids par de multiples petits rebonds sur les irrégularités du bitume. Mais ceux qui cherchent à s’aventurer sur des routes plus cassantes que celles des contreforts des Pyrénées où nous avons testé le vélo peuvent toujours s’équiper de pneus de 28, 30 ou 32 mm de section comme le permet l’Orca. Ça reste finalement la solution la plus efficace pour absorber les vibrations, avec une pression de gonflage adaptée à la largeur des pneus.
Après une première sortie en montagne avec le modèle le plus huppé de la gamme, nous avons pu également rouler dans des conditions presque identiques avec l’un des modèles d’accès, avec un cadre OMR, un groupe Shimano 105 Di2 et des roues Oquo RP35 Team en carbone également : le M35i, vendu 4399 €.
Un vélo qui accuse un kilo de plus sur la balance que le M10iLTD, mais qui dispose de la plupart des fonctionnalités du modèle haut de gamme (forme et géométrie du cadre, Di2, freins à disque, roues carbone), simplement moins poussées à l’extrême. Résultat : une machine super cohérente dans son comportement, avec un fonctionnement fluide, silencieux, précis, rassurant, et à peine moins nerveuse que la version la plus haut de gamme. La différence de réactivité se ressent dans les relances dans les pourcentages, où le vélo paraît un peu moins vif, mais les caractéristiques principales du nouvel Orca sont conservées.
Le 105 Di2 fonctionne à merveille, mais son choix limite l’offre des développements proposés (50-34 ou 52-36 pour les plateaux et 11-34 ou 11-36 pour la cassette) ce qui le réserve de fait à ceux qui recherchent la polyvalence de terrain plutôt qu’à de véritables compétiteurs.
Notre avis sur le nouvel Orbea Orca
Avec ce nouvel Orca, Orbea fait le choix d’exacerber les qualités de grimpeur de son modèle phare en termes de conception et de comportement, au détriment peut-être de la polyvalence acquise par le modèle précédent. C’est un vélo léger, vif et nerveux qui rappelle le tout premier Orca, sorti il y a 20 ans, mais avec toutes les technologies d’aujourd’hui.
De ce fait, c’est un vélo très efficace dans les ascensions pour les athlètes de haut niveau, et surtout très facile sur tous les terrains pour l’ensemble des pratiquants. Les versions d’accès à la gamme sont réussies et permettent de profiter de ces caractéristiques sans forcément dépenser des sommes folles. Un futur best-seller.
Le nouvel ORBEA ORCA en bref… Les + : poids, maniabilité, finition, accessibilité, cohérence de la gamme Modèles et tarifs
NOMBRE DE TAILLES : 7 – POIDS : 6,64 kg pour le M10iLTD (en taille 53 sans pédales) Contact : www.orbea.com |
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Peinture trop fragile, peu résistante sur ce nouveau modèle Orca d’Orbea. Le mien acheté en avril 2024 a déjà la peinture écaillée à deux endroits alors que je suis soigneux et n’ai commis aucune négligence ! Au lieu de proposer de nombreuses teintes pour personnalise son vélo, Orbea devrait en proposer moins mais de qualité et résistante !
Peinture trop fragile, peu résistante sur ce nouveau modèle Orca d’Orbea. Le mien acheté en avril 2024 a déjà la peinture écaillée à deux endroits alors que je suis soigneux et n’ai commis aucune négligence ! Au lieu de proposer de nombreuses teintes pour personnalise son vélo, Orbea devrait en proposer moins mais de qualité et résistante !