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Quand on est athlète de haut niveau, l’objectif se résume la plupart du temps à gagner ! Et pour atteindre cet objectif, toutes les actions sont dirigées pour la réalisation de celui-ci. Ce qui va nous intéresser dans cet article, c’est la psychologie de ces grands champions. En particulier, ces rituels parfois irrationnels qu’exécutent certains sportifs. Alors, simples manies, superstitions, tocs ou réflexes ? Est-ce que vous aussi vous suivez un cérémonial qui vous aide à vous sentir plus confiant avant une épreuve ?
Par Jeff Tatard – Photos : DR
Avant d’essayer de répondre à la problématique, connaissez-vous la différence entre les tics et les tocs ? Les tics se sont des mouvements involontaires. Ces mouvements sont rapides, répétitifs et non rythmiques. Certains d’entre nous peuvent avoir plusieurs tics à la fois et d’autres n’en ont qu’un seul. Il s’agit d’un contraction brusque et rapide de certains muscles, surtout de ceux du visage, involontaire et stéréotypée comme le clignement d’œil qui dure plusieurs secondes sans discontinuer.
Le toc lui, est un acronyme qui signifie trouble obsessionnel compulsif. Ce sont des comportements répétitifs et irraisonnés mais irrépressibles qui touchent le plus souvent les enfants. En général, le toc est lié à la peur d’un possible « malheur ». Qui n’a pas éteint 10 fois la lumière de sa chambre avant d’aller à l’école ou vérifier 10 fois que la porte était bien fermée lorsqu’il était ado ? En se disant que si il ou elle ne réalise pas l’action, il ou elle rencontrera forcément, un problème…
Eh bien les sportifs n’échappent pas non plus à ces petits gestes, si ce n’est qu’ils sont directement liés à leur objectifs. Ce n’est pas du vélo mais Rafael Nadal est le premier sportif auquel je pense quand je parle de tics et de tocs. Mais dans le cyclisme, ces mêmes habitudes sont également très marquées. On le sait, les cyclistes sont souvent obsédés par leur sport, avec des petites habitudes et surtout, une foule de règles non écrites qui viennent d’on ne sait où. Certaines de ces règles (non écrites) prennent une importance exagérée. Et si elles ne sont pas respectées, vous prenez le risque de manquer votre objectif. Vous vous sentez vous aussi concernés ? Félicitations vous êtes un vrai cycliste !
Il y a celui qui ne peut plus mettre un autre maillot que celui avec lequel il a gagné. Je connaissais par exemple un ancien élite – dont je terrais le nom puisqu’il est dans l’équipe 3bikes.fr (rire…) – qui avait parmi ses 10 maillots qui constituaient son package de début d’année, celui qu’il appelait le maillot de la victoire. Il avait mis une croix sur celui-ci pour réussir à l’identifier et lorsqu’il savait qu’il voulait obtenir un résultat, c’était systématiquement celui qu’il enfilait. De la même façon, lequel d’entre vous n’a-t-il pas accroché sur son sac ses épingles à nourrice fétiches ?
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C’est comme les jambes lisses et soigneusement rasées. Tous les cyclistes sérieux se rasant méticuleusement les jambes ont connu au minimum cent fois dans leur vie cette question : pourquoi se raser les jambes ? Vrai ou faux ? Et les réponses sont toujours amusantes : « c’est pour le massage« , « c’est en cas de chute« , « c’est pour l’aérodynamisme« , « c’est pour la transpiration« , etc. Mais la vraie réponse, vous la connaissez ? C’est juste la meilleure indication du niveau d’implication dans la démarche de performance. Si vous avez un poil sur les jambes, vous risquez de vous faire sortir dès que vous arrivez aux dossards. C’est vrai ou pas ?
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Et la chaussette idéale ? Sans parler de la couleur. La chaussette idéale des années 2020 doit se situer à mi-distance entre le mollet et la cheville. Et si elle est plus basse ou qu’elle tombe, vous risquez d’abandonner ? C’est vrai ou pas ? Vous vous reconnaissez là aussi ? Les branches des Oakley : en dessous ou au-dessus des sangles du casque ? Dans tous les cas, mettez-les en dessous si vous voulez avoir l’air d’un vrai… et encore plus si vous êtes toqués parce que là aussi vous risquez de perdre les roues de la bonne échappée.
Et je ne vous parle pas du bouchon de valve, de l’huile Weleda, des pâtes de veille de course ou des sprints à la pancarte un jour avant, de la hauteur du cuissard, de l’inscription du pneu aligné avec la valve, du dossard plié, des 8h de sommeil obligatoires la veille de course, du bisou avant de partir, etc, etc…
Les grands champions n’y échappent pas. Mais vous savez quoi, maintenant qu’on a bien rigolé et qu’on s’est bien moqués ? Chez ces gars-là, ces tocs, discrets ou alors très visibles selon chacun, font d’eux des individus encore plus à part. Des anecdotes il y en a plein… Et pourtant ces rituels leur permettent parfois d’inscrire davantage leur légende dans la mythologie du sport. La légende parle même d’un ancien champion des années 50 qui avait pour habitude, tous les jours, de se lever avant l’aube pour déplacer une énorme pierre au fond de son jardin, avant de se recoucher, quand d’autres plus modernes se contentent de séances d’abdos, de gainage et d’étirements même les jours de repos.
Mais la vérité c’est que cette routine est un moyen de se mettre dans les meilleures dispositions. Le fait de se fixer des routines de performances qui sont quand même très marquées, ça permet de se mettre dans une sorte de bulle et de s’installer psychologiquement dans un état optimal de performance et de concentration.
Dans une routine, on peut mettre un petit peu ce qu’on veut, ce qui permet à l’athlète d’être sûr de ne rien oublier. Des propos confirmés par plusieurs grands champions que j’ai eu la chance de côtoyer, pour qui le fait d’avoir une routine est propre à l’espèce humaine. Les êtres humains ont besoin de routine et d’une certaine stabilité pour assurer un bon résultat.
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Les grands champions mettent toujours en ordre les choses qui sont vraiment importantes pour eux. Bien sûr qu’il s’entraînent parfaitement tous les jours pour que cela leur donne de la confiance et leur garantissent un peu de tranquillité d’esprit, pour savoir que les choses vont bien se passer.
Pour beaucoup de vrais grands champions, ces rituels n’ont rien de superstitieux. Certains appellent cela de la superstition, mais visiblement ce n’est pas aussi souvent que ça le cas. Et ce qui me fait écrire ça, c’est que si c’était de la superstition, pourquoi continueraient-ils à faire la même chose encore et encore, qu’ils gagnent ou qu’ils ne gagnent pas ? En vrai, c’est une façon de se placer dans un schéma de réussite. Le sportif met en ordre son environnement de façon à ce qu’il suive l’ordre qu’il cherche dans sa tête. Et à force de répéter instinctivement cette routine, la question de la dépendance peut se poser. Lequel d’entre vous ne s’est-il pas retrouvé prisonnier de cette habitude ?
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Ce que je crois de plus en plus en vieillissant, c’est que le fait de se reposer sur une routine de performance, ce n’est en aucun cas un signe de faiblesse. Au contraire, selon moi, c’est l’une des clés de la réussite. Et ce que j’ai observé avec le temps c’est que ce sont souvent ces gens qui ritualisent ce que beaucoup appelleront des tocs, qui vont aller plus loin que les autres. Et la plupart du temps ce sont eux aussi qui ont les meilleurs résultats.
Alors simple routine ou alors véritable superstition indispensable à la réussite ? Et vous, avez-vous vous aussi vos petites manies et des preuves concrètes qu’elles vous mettent le plus souvent dans de bonnes dispositions ? Ou alors connaissez-vous d’autres champions toqués ?
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