Retour sur la GF Alé La Merckx

La Granfondo Verona, comme son nom le laisse sous entendre, est une cyclosportive située au Nord de l’Italie, à l’Est du Lac de Garde, au pied des Alpes vicentines appartenant aux massif des Dolomites. Pas de haute montagne à prévoir, mais la ville et son organisation disposent de nombreuses ressources, alors le plaisir des yeux et le mal de jambes (bien sûr !) ainsi que l’art de la pizza ont su dicter notre périple italien !

Par David Polveroni – Photos : DR

Retour sur la GF Alé La Merckx
L’épreuve est intéressante pour son patrimoine.

Une 16eme édition voit son départ pour 2023 donné à proximité de la place Bra, à quelques encablures des arènes de Vérone. Avec 32 m de haut, celles-ci sont font partie de ces monuments les mieux conservés des amphithéâtres romains. Avec une capacité de 30 000 places, elles auraient pu accueillir près de 15 fois le peloton cycliste présent pour l’évènement !

Le maillot Alé compris dans le packaging fièrement porté par la majorité des cyclistes, aux couleurs mêlant le jaune et le noir, avec une coupe bien fit dans la tendance actuelle, fera l’objet d’un second article puisque nous avons pu pénétrer dans les locaux de l’entreprise vénitienne. Marque sponsor principal de l’évènement, qui à son image se voit doté d’un belle brochette de champions portants agréablement leur maillot d’équipe de la marque italienne, Alé :

-Sonny Colbrelli et Jonathan Milan de la Bahrain Victorious,
-Filippo Zanna de la Jayco Alula (Le champion d’Italie),
-Zoccatoro et Davide Gaburra de la Greenproject Bardiani CSF
-Lawrence Pithie de la Groupama FDJ

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Les participants portent le même maillot, compris dans l’inscription.

Ils nous accompagneront sans impacter sur la course et ne seront pas chronométrés… Mais le niveau de cette édition sera tout particulièrement relevé. Il faut savoir que cette année, la Alélamerckx Granfondo, était support des championnat d’Europe Granfondo. Au contraire des championnats du monde granfondo l’année dernière à Trento, ce détail aurait mérité peut-être plus de communication. Volonté ou non de la part de l’organisation ? Mais ceci est resté bien trop confidentiel de mon point de vue, et un plus grand nombre de cyclistes auraient pu venir se mesurer sur les pentes peu abruptes des collines du parc « della Lessinia »

Pas de la haute montagne ici, mais de la moyenne montagne pour terminer cette première partie de saison. 138 km pour 3000m de dénivelé : nous sommes déjà sur quelque chose de sérieux !

7h45, piazza Bra ce 11 juin 2023. Un peu plus de 1500 cyclistes s’élancent dans les faubourgs de Verone. Le départ officiel est alors lancé quelques kilomètres après avoir quitté l’arène et le rythme endiablé, habituel en Italie, peut alors commencer.

Plus de 50 km/h de moyenne pour les 5 premiers km sur le plat, et 44 jusqu’au pied de la première montée, après ces 13 km plutôt… stressants ! Au milieu des différents ronds points et dos d’âne, ce fut sport !  Virage à droite la route se rétrécit, il fait mettre le pied à terre. Il faut alors remonter sans paniquer progressivement sur le haut du peloton.

Devant, un groupe s’est échappé, avec le futur vainqueur de la GF Vérone accompagné par une petite dizaine de coureurs du mediofondo, à l’initiative du coureur de la FDJ.

Descente propre en compagnie du champion d’Italie (pro!) et du champion du monde Kirshmair (cyclo !) : toujours sympa ce genre de moments. On profite. Ça roule tempo sans trop en rajouter, les pentes sont plutôt aux alentours des 6% et les routes virevoltent dans les vignes. Le soleil domine, les tifosi sortent à leur balcon, y a pas à dire, on est plutôt pas mal ici. Quelques attaques pimentent le rythme, mais je me fie à mes jambes et suis le gros de la petite vingtaine de coureurs présents dans ce groupe.

Aucune distinction concernant le choix du kilométrage qu’ils adoptent, car oui, le mediofondo et le granfondo sont confondus. Peu importe, on roule pour soi et on s’accroche.

Le peloton se morcèle à la fin de la seconde bosse, avant de revenir à 5 sur le groupe (de contre) sur une portion plus facile. Sans trop réfléchir, je m’évade devant à ce moment-là où cela ne roule plus vraiment.
On me laisse filer et je prends du temps facilement. Cela me permet de descendre tranquillement jusqu’à la bifurcation entre le long et petit parcours après 25 km sur des routes mêlant les portions parfois humides de la nuit et des gorges sinueuses. Un peu plus de 60 km au compteur, et la bifurcation grand et petit parcours s’opère.

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Des pros ont participé à la Granfondo, mais sans être classés.

Chacun sait alors où il se situe puisqu’on fait tous la même course maintenant…

Le compteur affiche alors 30 km de montée, pour 1150 m. En deux parties bien distinctes.

D’abord une pente bien régulière sur 12 km entre 5 et 7% avant une petite descente de 3 km, puis alors s’en suit le final de ce Passo Del Branchetto : montée irrégulière sur 10 km où l’on prend seulement 250 m de dénivelé, puis on termine cette longue montée par le plus dur de ce championnat d’Europe : 4,3 km à 7% moyen où de courts passages frôlent les 10%.

« Seulement » 90 km au compteur, et l’on en a quasiment terminé du dénivelé pour aujourd’hui ou presque… Il faudra sur cette large « Strade Provinciale » remettre le petit plateau avec des petits coups de culs, notamment un long de presque 2 km à 9%… Route ouverte, ce qui est assez rare en Italie, mais c’était très bien prévenu et de toute façon il vaut mieux être vigilant. On pourra apprécier au sommet de ce col italien les pâturages qui s’étendent de part et d’autre de la route et où l’on peut deviner en contrebas la pleine du Pô. Les Vaches somnolent ou broutent tranquillement tandis que je suis tapissé de fumier sur ma jambe droite. Ici les bouses sont sur la route, pas de doute nous sommes bien en montagne… Le vent est nul ce jour, ici si Éole s’en mêle, la pente peut vite devenir plus pénible…

Le bas de la descente nous fait quitter la route principale pour tortiller dans les petits villages au nord de Vérone. Ça serpente, sur une route cette fois dans un état qui nécessite d’être bien concentré.

Après quasiment 35 km de descente, on arrive alors à Grezzana pour reprendre la nationale. Le traffic se densifie, mais les signaleurs impliqués et plus que présents à chaque carrefour font que l’ensemble est rondement mené au pied de la dernière petite montée.

Sur le haut de « Veronetta » cette montée punchie des « Torricelle » avec 1 km a 7% et les 500 m en amont et d’arrivée, très roulants, finiront de classer l’ensemble des coureurs.

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L’épreuve servait de support au championnat d’Europe granfondo.

Andréa Bais s’impose devant un petit peloton et devient donc champion d’Europe des 19-34 ans. L’ensemble des résultats est à retrouver ci dessous.

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L’épreuve mérite vraiment d’être courue.

Le cadre est ici idyllique ! J’ai participé à bon nombre de cyclosportives, certes ce n’est pas de la haute montagne, mais l’histoire du temps des romains rend l’épreuve plus qu’intéressante. On revient tranquillement en passant par le Ponte pietra et enjamber l’Adige, un pont romain aux couleurs rouge ocre, c’est magnifique ! On pénètre alors dans Vérone pour revenir sur la place du départ.

Une fois la cérémonie de remise des maillots réalisée, sur les bords de la Piazza Bra, après avoir dégusté le Risotto entre cyclistes, on se refait la course, ces moments agréables qu’on peaufine avec une petite marche dans les rues de la cité, glace à la main devant le balcon de chez Juliette, s’imaginant en Roméo lui faisant la court…

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La pizza en fin d’épreuve est incontournable.

Bref trêve de divagation, on termine la journée immanquablement par une Pizza avant d’aller visiter l’usine Alé, sponsor principal de l’évènement, mais ceci pour un article à venir !

https://www.strava.com/activities/9244008987/

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David POLVERONI

  - 35 ans - Entraineur - Ambassadeur Factor et Castelli - Arpenteur de cols - Passionné de cyclisme - Plus de 30 victoires en Cyclosportives - Pigiste depuis 2018 - Pratique sportives actuelles : pur routier, gravel et dans le futur du VTTAE Strava : David Polveroni

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