Test des chaussures fi’zi:k Vento Powerstrap Aeroweave Movistar Team

Lorsqu’on s’intéresse à la technologie qui munit les chaussures des cyclistes en termes de serrage sur les modèles les plus haut de gamme, on est aujourd’hui beaucoup plus habitué à l’incontournable boucle micrométrique, ou plus exceptionnellement aux lacets, plutôt qu’à des bandes velcro. Alors nouveau phénomène de mode ? Originalité du design ? Quelque chose de nouveau dans l’air du temps ? La solution la plus nouvellement appropriée ? Ou alors une chaussure de plus dans l’armoire, qui complète la collection, mais qui ne servira pas ? J’ai vite arrêté de me torturer l’esprit pour trouver la réponse, et dans le doute j’ai saisi l’opportunité offerte par fi’zi:k pour chausser un modèle porté par des coureurs de la Movistar et vérifier ce qu’il en était. Voici le test des fi’zi:k Vento Powerstrap Aeroweave.

Par Jean-François Tatard – Photos : DR

Test des chaussures fi’zi:k Vento Powerstrap Aeroweave Movistar Team
Les bandes velcro : le retour d’une technologie largement éprouvée, sur des chaussures modernes et légères.

Et oui, la célèbre firme italienne propose bien une option uniquement avec des scratchs sur son nouveau modèle. Et après tout, on a bien eu le droit au retour des lacets pour les chaussures de vélo, il y a quelque temps… et finalement, nous avions suffisamment investigué sur 3bikes.fr pour démontrer des bénéfices concrets. Alors pourquoi en serait-il autrement pour le modèle, désormais fétiche des coureurs de la Movistar proposé par fi’zi:k, avec des scratchs ?

Le moins que l’on puisse dire c’est que la Vento Powerstrap Aeroweave de la Movistar est une chaussure purement de compétition. Elle est légère, et dès le premier usage on sent bien qu’elle est très respirante. Celle que nous avons testée est d’ailleurs exactement la même et dans les moindres détails que celle qui est utilisée par les coureurs de la fameuse équipe espagnole et on comprend vite pourquoi. Avec une tige en maille de très haute résistance, elle nous confère également une structure réticulée extrêmement respirante au niveau de l’empeigne. Quant à la semelle extérieure R2-Carbon, elle assure une grande rigidité et une grande légèreté, parfaitement adaptée à la transmission de la puissance sur les pédales. Et donc pour finir, les fameuses bandes velcro enveloppant le pied : elles permettent un ajustement agréablement serré que j’avais incontestablement sous-estimé avant de les essayer. 

Test des chaussures fi’zi:k Vento Powerstrap Aeroweave Movistar Team
Le serrage est très efficace, pour faire corps avec la chaussure.

L’Aeroweave

Grâce aux matériaux utilisés, fi’zi:k a réussi à réduire considérablement le poids et à augmenter la ventilation. Et l’exploit c’est peut-être d’avoir réussi malgré ça à maintenir le soutien et la protection qui font partie de nos principales exigences lorsqu’on chausse un soulier aussi haut de gamme. Et ce, grâce à cette technologie appelé Aeroweave. Il s’agit en réalité d’un tissu tissé avancé composé de fibres de nylon légères et de filaments de polymère thermoplastique. L’Aeroweave possède une structure ouverte et réticulée qui est à la fois extrêmement aérée, très résistante et très solide. Même les chaussettes peuvent être visibles au travers. Mais au-delà de ce détail esthétique, le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle maintient efficacement le pied en place et offre le soutien et l’appui nécessaires à une chaussure de vélo de course comme nous le pratiquons.

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La tige est exceptionnellement aérée.

Coup d’œil sur le scratch

La fermeture velcro, ingénieusement composée de deux bandes, enveloppe le pied et offre un maintien très sûr. Le cou-de-pied et le métatarse sont réglables séparément pour un ajustement et une compression personnalisés. Les sangles ont été optimisées pour les rendre particulièrement légères et particulièrement résistantes.

Les scratchs assurent un maintien très efficace, c’est le moins que l’on puisse dire. Nous nous y attendions, mais pas à ce point pour être très honnête. Et le second point positif par rapport aux lacets, c’est qu’on peut rajuster le scratch si besoin en roulant. Rien à dire, l’ajustement est facile et le maintien est excellent.

La semelle R2

La semelle R2 est légère et affiche un indice de rigidité de 10/10 selon la norme de la marque italienne. Une large fente d’aération et des canaux internes profonds assurent la circulation de l’air, ce qui doit être appréciable lorsque les grandes chaleurs seront de retour.

C’est valable sur presque toutes les semelles fi’zi:k. Une graduation est présente pour le positionnement de la cale, mais les trous de fixation sont également oblongs. Ce qui permet d’obtenir un éventail plus large au niveau des réglages. Un bon point pour ceux qui comme moi n’ont encore jamais réussi à se satisfaire d’un réglage unique et qui régulièrement repositionnent leurs cales.

Test des chaussures fi’zi:k Vento Powerstrap Aeroweave Movistar Team
La semelle extérieure en carbone est rigide, et la plage de réglage des cales est très étendue.

Le chaussant

Les chaussures fi’zi:k taillent généralement un peu plus grand et plus large que certaines de leurs concurrentes comme chez Shimano, Sidi, Specialized, ou Bont par exemple. Pas de quoi prendre une pointure en dessous, mais c’est ici l’assurance d’avoir la « vraie » pointure, celle qui correspond à vos chaussures de ville habituelles.

Notre avis

Les ingénieurs de fi’zi:k ont réussi à nous offrir avec ce modèle une chaussure ultra-légère qui ne sacrifie rien du soutien du pied et qui nous confère des performances de pédalage exceptionnelles. Elle est également incroyablement respirante avec un tissu innovant, entrelaçant des fibres de nylon légères qui donnent l’impression d’une structure en forme de filet. La Vento Powerstrap Aeroweave sécurise également bien notre pied avec une configuration simple mais ingénieuse du système de sangle auto-agrippant léger et fiable qui rapproche les deux côtés de la tige. Un autre avantage est une finition beaucoup plus aérodynamique qu’un système de sangle traditionnel. La semelle offre une réactivité incroyable, avec une puissance transférée à nos pédales avec une efficacité exceptionnelle.

Test des chaussures fi’zi:k Vento Powerstrap Aeroweave Movistar Team
L’efficacité est au rendez-vous.

En privilégiant le scratch dans la conception du modèle, on a aussi forcément pensé à son probable intérêt d’usage pour le triathlon. Mais après réflexion et quelques kilomètres, on s’est ravisé. En effet, il manque peut-être dans ce cas la languette de chaussage à l’arrière qui assure la rapidité d’enfilage lors des transitions. Ça reste donc, une chaussure de cycliste. Et plus précisément de compétiteur.

En bref, le concept Powerstrap, combiné aux autres matériaux utilisés dans la conception de la fi’zi:k Vento Powerstrap Aeroweave, que ce soit au niveau de la semelle et du mesh ou encore de l’empeigne ou de la tige, nous a séduit en termes d’efficacité. Ça en fait une chaussure suprême pour la compétition. En effet, grâce au triptyque rigidité-maintien-légèreté, lorsqu’on s’expose à la nécessité d’une brutale accélération, on est vite récompensé par un renvoi d’énergie immédiat. De même, son ultra respirabilité, nous éloigne des risques de surchauffe. Et donc désormais, pour finir, seules nos limites physiques réelles nous retiennent encore… Mais autrement, on ne pourra pas dire que c’est de la faute de la chaussure si la performance n’est pas au rendez-vous.

Les fi’zi:k Vento Powerstrap Aerowave en bref…

Note : *****

Les + : légèreté, rigidité de la semelle, maintien, réajustable en roulant (sauf l’hiver avec couvre-chaussure)
Les – : pour les plus enclins à l’esthétique : on voit les chaussettes à travers, livrées sans sacoche, salissantes

Pointures : du 36 au 48 (demi-pointures du 37 au 47) – Poids : 410 g la paire en 43 – Prix : 360 €

Contact : fizik.com

Jean-François Tatard

- 43 ans - Athlète multidisciplinaire, coach en vente et consultant sportif. Collaborateur à des sites spécialisés depuis 10 ans. Son histoire sportive commence quasiment aussi vite qu’il apprend à marcher. Le vélo et la course à pied sont vite devenus ses sujets de prédilection. Il y obtient des résultats de niveau national dans chacune de ces deux disciplines.

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