Test du Lapierre Xelius SL 7.0

La dernière génération du Lapierre Xelius évolue en douceur et se modernise pour confirmer son rôle de vélo polyvalent au sein de la gamme de la marque dijonnaise. Il progresse dans les domaines clés que sont le poids et l’intégration, avec un design contemporain et un équipement au top de la technologie, tout en étant apte à affronter tous les terrains. Le Xelius SL 7.0 proposé ici en test est vendu à un prix concurrentiel (4799 €), mais les roues ne sont pas tout à fait au niveau comme nous avons pu le constater sur la route.

Par Guillaume Judas – Photos : Vincent Lyky

Test du Lapierre Xelius SL 7.0
Lignes modernes et racées et groupe 12 vitesses Di2 : le Lapierre Xelius SL 7.0 est en plus proposé à un tarif concurrentiel.

Avec le nouveau Xelius, Lapierre a voulu moderniser un modèle déjà largement plébiscité pour sa polyvalence et son rapport qualité-prix. Cette troisième génération de Xelius est dans la lignée des versions précédentes, et elle bénéficie en plus d’une allure plus séduisante, avec des tubes plus aérodynamiques, une intégration des durites de frein (et éventuellement des câbles de dérailleur) dans la douille de direction, alors que le concept 3D Tubular au niveau de la jonction entre le tube supérieur, le tube de selle et les haubans a été conservé mais revu pour une allure plus racée.

Test du Lapierre Xelius SL 7.0
L’intégration des durites de frein dans le poste de pilotage et la douille de direction procure au Xelius une ligne épurée.

Destinée à diminuer les vibrations, cette séparation entre le tube de selle et les haubans voit l’adoption d’un tube supérieur plus droit pour un rendu esthétique plus harmonieux, quand la version précédente remontait avec une courbure à l’approche du tube de selle. Le nouveau Xelius est ainsi moins clivant sur le plan esthétique que son prédécesseur, tout en conservant un comportement qui lui permet de s’exprimer sur de nombreux parcours différents.

Test du Lapierre Xelius SL 7.0
Le concept 3D Tubular adopte une ligne moins clivante que sur le modèle précédent, avec un tube supérieur qui est droit.
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Le concept permet d’améliorer le confort de la partie arrière du vélo, et offre un large dégagement pour le pneu.

La gamme Lapierre Xelius SL

Le Xelius SL de troisième génération est décliné en six vélos de 2999 à 8999 €, auxquels s’ajoute un kit cadre à 3599 €.

  • Le Xelius SL 5.0 à 2999 € en Shimano 105 11v., roues Lapierre alu et poste de pilotage alu
  • Le Xelius SL 6.0 à 3599 € en Shimano Ultegra 11v., roues DT Swiss E1800 Spline et poste de pilotage alu/carbone
  • Le Xelius SL 7.0 à 4799 € (notre vélo de test) en Shimano Ultegra Di2 12 v., roues DT Swiss E1800 Spline et poste de pilotage alu/carbone
  • Le Xelius SL 8.0 à 5899 €, en Shimano Ultegra Di2 12 v., roues Lapierre carbone et poste de pilotage alu/carbone
  • Le Xelius SL 9.0 à 7799 €, en Shimano Dura-Ace Di2 12 v., roues Lapierre carbone et poste de pilotage alu/carbone
  • Le Xelius SL 75th à 8999 €, en Shimano Dura-Ace Di2 12 v., roues Shimano Dura-Ace C36 et poste de pilotage alu/carbone
  • Le kit cadre Xelius SL Superlight à 3599 € (avec poste de pilotage alu/carbone)

Un cadre avec un poids en baisse

Pour ce nouveau Xelius SL, Lapierre utilise de nouvelles fibres de carbone Torayca plus légères et plus résistantes (IM T800 /HM M40J, VHM YS60, T1000) ainsi qu’une nouvelle technologie carbone UD nommée SLI (Super Light Innovation). Selon la marque, un nouveau mode de fabrication offre également un gain de poids significatif, tout en permettant d’obtenir le même comportement, quelle que soit la taille du vélo. En modifiant le layup lors de la fabrication, Lapierre est également capable de proposer trois versions du kit cadre Xelius SL, avec un modèle « normal » que l’on trouve sur les vélos vendus complets, un modèle Superlight annoncé à 725 g en taille M – ce qui lui permettrait de gagner près de 230 g par rapport à l’ancienne version – et un modèle Stiff (plus rigide). Les versions Superlight et Stiff ne sont disponibles qu’en kit cadre et selon certaines tailles.

Test du Lapierre Xelius SL 7.0
Le Xelius SL bénéficie d’un gain de poids grâce à une nouvelle méthode construction, mais le cadre reste très rigide, notamment avec la boîte de pédalier et des bases particulièrement imposantes.

Le poids du cadre de notre vélo de test est annoncé à 845 g en taille M, avec une fourche à 390 g. C’est au même niveau que des modèles concurrents polyvalents comme le Canyon Ultimate, le Specialized Tarmac SL7 ou l’Orbea Orca. Équipé d’un groupe Shimano Ultegra Di2 12 vitesses, d’un poste de pilotage Lapierre en alu/carbone, de roues DT Swiss E1800 Spline et de pneumatiques Schwalbe One Racegard tubeless, le Xelius SL 7.0 s’affiche à 8,020 kg en taille S sans pédales, ce qui reste perfectible tout en démontrant le potentiel du vélo.

Test du Lapierre Xelius SL 7.0
La potence massive et le cintre en carbone Lapierre participent à la rigidité et à la stabilité du vélo.

Parce que le poids total ne fait pas tout, et qu’il faut aussi compter sur l’équilibre global du vélo, Lapierre place la batterie du Di2 en bas du tube diagonal, pour une meilleure répartition des masses. Le concept Powerbox pour assurer un bon transfert de puissance est reconduit, et toujours au cœur de la conception du vélo. Il se compose d’une boîte de pédalier plus massive, d’un tube diagonal plus gros, de bases plus larges que le Xelius précédent et d’une douille de direction avec des roulements de 1.5 », pour la rigidité latérale du vélo. Pour la polyvalence, le nouveau Xelius SL est compatible avec des pneumatiques jusqu’à 32 mm de section, ce qui est un avantage pour ceux qui recherchent le confort.

Un meilleur aérodynamisme

Même s’il est secondé dans la gamme Performance chez Lapierre par l’Aircode, le Xelius SL de troisième génération bénéficie aussi d’un travail spécifique sur son aérodynamisme, avec une optimisation des tubes Naca et Kammtail (tube diagonal, tube de selle, haubans), de la fourche et de la douille de direction, et grâce à l’intégration totale des gaines et durites de frein. Selon la marque, le nouveau Xelius permettrait d’économiser 7 Watts à 40 km/h, 12 Watts à 50 km/h et 22 Watts à 60 km/h. Des chiffres que nous ne pouvons pas vérifier pour notre part, et qui sembleront sûrement abstraits pour la plupart des utilisateurs. Reste qu’indéniablement, le Xelius SL de troisième génération est conçu pour rouler plus vite que son prédécesseur.

Test du Lapierre Xelius SL 7.0
La forme des tubes du Xelius SL le rapproche de l’Aircode en termes de performances aérodynamiques.

Une histoire de compromis

Concernant l’équipement, le Xelius SL 7.0 est monté avec le tout dernier groupe Shimano Ultegra Di2 12 vitesses, avec freins à disque. Un groupe ultra performant et qui n’a rien à envier en termes de fonctionnement à son grand frère Dura-Ace. Il bénéficie également d’un poste de pilotage signé Lapierre, avec une potence rigide en aluminium et un cintre en carbone, relativement classique et avec une prise en main ronde sur le haut, mais qui offre un cheminement intégral des durites de frein à l’intérieur, avant qu’elles ne pénètrent dans la potence et dans la douille de direction. La marque ne fait pas l’économie non plus d’un support compteur parfaitement intégré au capot de la potence. La selle Fizik Argo Vento R5 est plutôt de gamme moyenne, mais elle ne pose aucun problème de positionnement. Jusque là, l’équipement se montre très qualitatif, surtout au regard du prix du vélo, avec un groupe qui permet de bénéficier des dernières avancées technologiques.

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Les roues DT Swiss en alu sont un peu lourdes, et elles manquent de dynamisme. Les pneus tubeless Schwalbe n’offrent pas ici non plus le meilleur rendement.

En revanche, du côté des roues, Lapierre a fait le choix d’opter pour des DT Swiss E1800 Spline en alu, avec des jantes de 32 mm de haut, et des pneus tubeless Schwalbe One en 700×25 (mesurés à 29 mm en réalité). L’ensemble est lourd et manque de dynamisme, et ce choix a clairement été fait pour contenir le tarif, à 4799 €. Dommage, car si on s’en tient aux performances pures, un Xelius SL 6.0 amélioré avec des roues en carbone serait sûrement plus léger et plus efficace, pour un prix de vente équivalent. Un parti pris qui peut séduire néanmoins ceux qui disposent déjà d’une paire de roues performante, ou qui offre un potentiel d’évolution intéressant.

Test du Lapierre Xelius SL 7.0
La transmission Shimano Ultegra Di2 12 vitesses n’a rien à envier aux groupes les plus haut de gamme.

Sur la route avec le Lapierre Xelius SL 7.0

Le Xelius SL est conçu avec une géométrie consensuelle qui offre un bon équilibre entre stabilité et maniabilité. Les changements de direction sont francs et précis, et le vélo ne semble jamais se désunir lorsqu’on prend de la vitesse, même dans les descentes très rapides. Lorsqu’on relance nerveusement après un croisement ou un passage de rond point, le Xelius SL fait preuve d’une excellente rigidité, et surtout de beaucoup d’unité entre les parties avant et arrière. Les deux roues suivent parfaitement la même trace sans louvoyer, même si pour gagner rapidement de la vitesse on balance rageusement le vélo de gauche à droite en danseuse. Le cadre est ferme sous la pédale et retransmet bien toute la puissance fournie, sans se montrer cassant. Il peut aussi bien s’accommoder d’un pédalage en enroulant sur le couple que plus en souplesse.

Test du Lapierre Xelius SL 7.0
Le Lapierre Xelius SL 7.0 est un vélo qui dispose d’un fort potentiel.

Au niveau du poste de pilotage, que ce soit sur la potence, le cintre ou la douille de direction, on ne perçoit aucune faiblesse lorsqu’on se bat avec la machine en s’arrachant pour passer une difficulté. Mais cette fermeté du cadre ne se traduit pas pour autant par de l’inconfort. Le contact avec la route reste assez soft, et le bitume granuleux ne retransmet pas de vibrations désagréables.

Si on peut ressentir le potentiel de la machine sur de courtes distances ou sur des parcours avec peu de dénivelé, il n’en reste pas moins que le Xelius SL 7.0 est fortement pénalisé par un train roulant trop lourd. D’abord les pneus, qui sont ici des modèles de milieu de gamme dont le rendement n’est pas exceptionnel, et qui surtout forment un ballon sur les jantes, avec une dimension mesurée de 29 mm (au lieu de 25). Cela signifie que les pneus sont plus larges que les jantes. De ce fait, pour ne pas les sentir s’affaisser au niveau des flancs lors des changements d’appui, il faut les gonfler assez fort, et on perd ainsi l’avantage du tubeless en termes de confort et de grip.

Ensuite, les roues. Avec un poids d’environ 1800 g, elles manquent clairement de dynamisme, que ce soit dans les ascensions ou sur les nombreux changements d’allure réclamés par la traversée d’une banlieue de grande ville. Elles tournent bien grâce à leurs bons moyeux, et elles semblent fiables. Mais elles n’ont pas de jantes suffisamment hautes pour apporter l’inertie nécessaire au maintien d’une bonne vitesse de croisière sur le plat.

Test du Lapierre Xelius SL 7.0
Une paire de roues en carbone modifie grandement le caractère du Xelius SL 7.0.

Bref, il s’agit vraiment du point faible de ce vélo, qui sans surprise est transfiguré par le montage d’une paire de roues et de pneumatiques haut de gamme (pour ce qui nous concerne : des roues Dura-Ace C50 avec des pneus Michelin Power Cup). On entre alors dans une autre dimension. Celle des machines haut de gamme polyvalentes qui excellent aussi bien sur le terrain des courses en ligne que des critériums, en passant par de la montagne. Le Xelius SL ne sort pas du lot dans un domaine précis, mais il se montre parfaitement équilibré, sans qu’il soit nécessaire de se poser de questions. C’est finalement ce qui le rend si attachant.

Test du Lapierre Xelius SL 7.0
Le Lapierre Xelius SL 7.0 est une bonne base pour s’équiper convenablement, et se sentir prêt à affronter tous les types de terrain.

Notre avis sur le Lapierre Xelius SL 7.0

Avec ce Xelius renouvelé, Lapierre a visé juste en proposant un cadre hyper équilibré, bien fini et à l’aise sur tous les terrains. Le Xelius SL 7.0 équipé du groupe Ultegra Di2 12 vitesses à moins de 4800 € est une bonne affaire, si on ajoute au kit cadre les technologies ultra modernes apportées par les nouveaux groupes Shimano. Mais pour ce qui concerne les performances pures, les roues ne sont ici clairement pas au niveau du reste du vélo, et le pénalisent lorsqu’on veut en tirer tout le potentiel. Ce défaut n’est toutefois pas insurmontable si vous disposez d’une autre paire de roues, ou si vous comptez investir progressivement dans votre pratique sportive au fur et à mesure de vos progrès.

Le LAPIERRE XELIUS SL 7.0 en bref…

Note : *****

Les + : finition, intégration, polyvalence, rapport qualité-prix
Les – : roues trop lourdes, pneus pas performants

Cadre : New Xelius SL Disc UD Superlight carbon – Fourche : New Xelius SL Disc thru axle UD Superlight carbon – Cintre : Lapierre UD carbon – Potence : Lapierre  – Freins : Shimano Ultegra 160/140 mm – Dér. Avant : Shimano Ultegra Di2 12 v. – Dér. Arrière : Shimano Ultegra Di2 12 v. – Leviers : Shimano Ultegra Di2 hydrauliques – Cassette : Shimano Ultegra 11-30 – Chaîne : Shimano M7100 12 v. – Pédalier : Shimano Ultegra 52-36 – Roues : DT Swiss E1800 Spline 32 – Pneus : Schwalbe One Raceguard Tubeless Easy 700X25 – Selle : Fizik Argo Vento R5 – Tige de selle : Lapierre carbon light – Poids : 8,020 kg en taille S sans pédales – Nombre de tailles : – Prix : 4799 €

Test du Lapierre Xelius SL 7.0

Contact : www.lapierrebikes.com

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Guillaume Judas

  - 53 ans - Journaliste professionnel depuis 1992 - Coach / Accompagnement de la performance - Ancien coureur Elite - Pratiques sportives actuelles : route & allroad (un peu). - Strava : Guillaume Judas

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