Partager la publication "Test des chambres à air en TPU Vittoria Ultra Light Speed"
Fabriquées en polyuréthane thermoplastique (TPU), les chambres à air Vittoria Ultra Light Speed sont parmi les plus légères du marché, avec un poids d’à peine 30 g l’unité. Annoncées également par la marque italienne comme plus rapides et plus résistantes que des chambres à air classiques en butyle, elles sont aussi assez faciles à monter. Au prix de 29,95 € l’unité, c’est un moyen relativement peu onéreux de gagner plus de 100 g sur une paire de roues. Voyons sur le terrain si les promesses de rendement et de résistance sont tenues.
Par Guillaume Judas – Photos : ©vittoria / ©3bikes.fr
Il existe plusieurs catégories de chambres à air pour un vélo de route, avec des pneus de 25 à 30 mm de section. Une chambre à air de premier prix en butyle (caoutchouc artificiel) pèse entre 100 et 110 g. Un modèle plus élaboré et nommé light chez de nombreuses marques, toujours en butyle, pèse généralement entre 70 et 80 g. Continental a même mis sur le marché depuis une quinzaine d’années une chambre ultra légère en butyle (la Supersonic), avec un poids de 50 à 55 g. Puis vient la chambre en latex, autour de 80 g, mais reconnue pour son confort et un excellent rendement. Enfin, quelques fabricants sortent depuis quelque temps des chambres à air en TPU (polyuréthane thermoplastique), très compactes et très légères. La Vittoria Ultra Light Speed est parmi les plus légères du marché, avec un poids vérifié de 29 g.
Alors bien sûr, certains rétorqueront qu’un prix de 29,90 € pour une chambre à air (à multiplier par deux pour les deux roues), c’est largement abusé. Pour 5 € environ, on peut trouver une chambre basique en butyle épais. Reste que le gain de poids n’est pas à négliger. Il est ici facilement vérifiable. Par rapport à des chambres basiques, le gain de poids sur le vélo avec deux chambres en TPU est de 160 g, pour un surcoût de 50 € environ (60 d’un côté, 10 de l’autre). Par rapport à deux chambres en butyle légères, le gain de poids est d’une petite centaine de grammes, pour une différence de prix de 40 € environ. Enfin, par rapport à deux chambres en latex, on arrive là aussi à une différence de 100 g environ, mais la différence de prix est réduite à moins de 30 €.
Il n’y a pas actuellement sur un vélo de poste où il est aussi rentable de gagner du poids et du rendement, avec finalement un investissement relativement raisonnable. Tout ceci bien sûr à la condition que ces chambres à air en TPU offrent les mêmes fonctions que des chambres classiques, et qu’elles soient résistantes. Ce n’était pas tout à fait le cas des premiers modèles lancés sur le marché il y a quelques saisons, avec notamment de fréquents problèmes de fuite au niveau de la valve. Mais avec ces Ultra Light Speed, Vittoria semble a priori bien maîtriser son sujet.
Une finesse extrême
La marque italienne affirme que l’objectif avec les Ultra Light Speed a été d’offrir la plus faible résistance au roulement possible. Elle annonce même un rendement supérieur de 14 % par rapport à des chambres en butyle, et au moins équivalent à celui des chambres en latex. Pour rappel, les chambres à air Vittoria en latex sont souvent utilisées comme référence pour leur excellent rendement, vérifié sur des bancs de mesure.
Comment expliquer que des chambres à air puissent influer sur le rendement d’un vélo ? En termes de résistance au roulement, cela peut aller jusqu’à 2 watts par roue à 30 km/h environ. Qui s’ajoutent à l’inertie supplémentaire ressentie avec des chambres à air plus lourdes sur les parties montantes ou lors des variations d’allure. C’est une question d’épaisseur, et de matériaux. Une chambre à air classique en butyle a généralement des parois d’une épaisseur de 1 mm. Même sous une forte pression de gonflage, il subsiste des frottements entre la chambre et le pneu, et un matériau plus épais est aussi moins élastique et moins réactif que du latex par exemple, reconnu pour sa souplesse et le fait qu’il épouse mieux les déformations du pneu. Du côté du TPU, l’Ultra Light Speed est fabriquée avec une technologie de co-extrusion multicouche et ne fait que 0,35 mm d’épaisseur. Le soudage est ensuite effectué avec une technologie à haute fréquence. Comparativement au latex, le TPU est complètement hermétique, ce qui permet de maintenir une pression d’air constante pendant plus longtemps. Cela permet de bénéficier pleinement des caractéristiques du TPU, qui se distingue donc par sa finesse, sa compacité, et sa résistance.
Car parmi les autres avantages des chambres à air en TPU, on note un format ultra compact qui permet de les ranger facilement en rechange dans une poche ou dans une sacoche, et une résistance à la crevaison en théorie supérieure au butyle. Fabriqué en Allemagne, le TPU des chambres à air Ultra Light Speed est également 100 % recyclable (il suffit juste de couper la valve avant de jeter la chambre).
Des facilités de montage
Bien sûr, avec un prix de près de 30 € l’unité, il faut prendre un minimum de soin au moment du montage, surtout avec certaines associations roue/pneu difficiles à marier sans un sérieux coup de main. Reste que sur des roues Roval Rapide, le montage avec des pneus Michelin Power Cup en 700×25, puis avec les nouveau Vittoria Corsa N.EXT en 700×28 n’a posé aucun problème. Un tout petit coup d’air dans la chambre à air lui permet de prendre sa forme, puis il suffit de diminuer légèrement la pression pour pouvoir la glisser entre les tringles du pneu. Si le TPU est très fin, il n’accroche pas, contrairement à du butyle ou à du latex, ces deux matériaux étant plus faciles à monter avec du talc pour les chambres les plus fines.
Les chambres Ultra Light Speed sont fournies seulement avec des valves de 60 mm de long, mais dont l’obus est démontable pour pouvoir y ajouter une extension dans le cas d’une jante plus haute que 50 mm. Dans le cas des Roval Rapide, la longueur d’origine est suffisante à l’avant (51 mm de haut), mais un obus est nécessaire pour la chambre à air à l’arrière (jante de 60 mm de haut).
Au moment du gonflage maximum (dans les limites des recommandations pour le pneu), aucun problème non plus. Le pneu claque un peu dans la jante pour prendre sa place, et on peut monter jusqu’à 8 bar si nécessaire. La chambre à air en TPU conserve sa pression plusieurs heures, et nous avons constaté seulement une perte de 1 bar ou 2 au bout de trois jours.
Attention toutefois au type de freinage du vélo : la matière plastique de la chambre à air en TPU est sujette aux chocs thermiques, donc elles ne sont théoriquement compatibles qu’avec les freins à disque. La chaleur dégagée par les patins de frein au niveau de la jante lors des freinages appuyés est susceptible de détériorer le TPU, voire de créer un éclatement.
Rendement et résistance des chambres à air Ultra Light Speed en TPU
Si Vittoria fournit des tableaux comparatifs de rendement et de résistance à la crevaison par rapport aux autres types de chambres à air, nous ne pouvons pour notre part que nous fier à la balance… et à nos sensations. En termes de poids, c’est pour nous un gain de 95 g exactement sur la paire de roues par rapport à des chambres à air Specialized Turbo. Un allègement qui peut encore être doublé pour ceux qui partent sur de longues sorties avec deux chambres à air de rechange dans la sacoche de selle.
Pour ce qui concerne les sensations pures, difficile de trouver un net regain de réactivité du vélo. S’il existe, il est difficilement perceptible. En revanche, sur un beau bitume, le roulement semble légèrement plus fluide et aérien, avec un sifflement caractéristique des enveloppes légères. Au niveau du confort, on est un cran en dessous des chambres latex, mais au dessus des chambres en butyle de premier prix. On se rapproche vraiment des chambres en butyle super légères de Continental, les Supersonic, mais avec un montage plus facile, le TPU ayant tendance à « pincer » moins facilement entre la tringle du pneu et le crochet de la jante.
La résistance à la crevaison dépend d’abord de la résistance du pneu, mais lors des 1500 premiers kilomètres effectués avec ces chambres à air (avec deux paires de pneus différents), nous n’avons pas subi de crevaison. Une méchante coupure sur le flanc à l’arrière a accéléré le changement de pneumatiques, mais la chambre n’a pas souffert. Et au moment de changer les pneus, les chambres se sont replacées sans problème. Nous n’avons pas constaté de déformation particulière.
La seule perte de pression constatée au cours de ce test est due à l’obus installé sur la chambre à air à l’arrière, mal vissé lors du montage. Notons également que la jonction entre la valve et la chambre est moins « rigide » qu’avec une chambre en butyle, et qu’au moment d’ajuster la pression avec une pompe, il faut éviter de la tirer vers soi.
Notre avis sur les chambres à air Vittoria Ultra Light Speed en TPU
S’il est difficile de faire des comparaisons chiffrées en termes de rendement avec des chambres à air en butyle, il reste l’impression d’un petit plus non négligeable une fois sur la route. Le gain de poids est de toute façon remarquable, pour un investissement somme toute réduit. Et ces chambres à air en TPU ne semblent a priori pas plus fragiles que des modèles classiques. Nous ne voyons pas de raisons de vous en priver.
Les VITTORIA ULTRA LIGHT SPEED en bref… Note : ***** Les + : poids léger, facilité de montage, résistance, reyclable Chambres à air en polyuréthane thermoplastique – Compatibilité : pour pneus de 700×25 à 700×30 – Valve : 60 mm – Vendues avec : kit de réparation spécifique – Poids : 29 g (vérifié) – Prix : 29,95 € Contact : vittoria.com |
=> VOIR AUSSI : Tous nos articles Matériel
Partager la publication "Test des chambres à air en TPU Vittoria Ultra Light Speed"
Les Chambre à air ultra-light, en TPU sont elles réparables , ou c’est direct pour la poubelle ?
Les Chambre à air ultra-light, en TPU sont elles réparables , ou c’est direct pour la poubelle ?