Partager la publication "Test du nouveau Cannondale Synapse Carbon 2 RL"
Avec le nouveau Synapse, Cannondale revient aux fondamentaux avec un vélo aux lignes simples et épurées, une architecture consensuelle et un comportement accessible. C’est en intégrant les éléments de sécurité en association avec Garmin et Lezyne (feux et radar arrière) que la marque crée l’événement, et lance la voie d’une nouvelle génération de vélos.
Par Guillaume Judas – Photos : Vincent Lyky / DR
Retour dans la vraie vie. Celle des cyclistes qui considèrent leur machine plus comme un outil qu’un objet de passion ou de paraître. Celle des cyclistes peu sensibles aux arguments de performance, surtout quand ceux-ci vantent un gain de quelques watts à 50 km/h, ou de quelques secondes dans une montée de col de 10 km. Celle des cyclistes qui roulent par tous les temps, sur toutes les distances, et qui débordent parfois sur la nuit, que ce soit tôt le matin ou tard le soir, ou qui utilisent leur vélo pour se rendre à leur travail en semaine. Celle des cyclistes enfin qui se mettent au vélo et qui ont pris conscience des dangers de la route, et de la nécessité de s’équiper d’éléments de sécurité qu’il faut rajouter à la note finale la plupart du temps. Avec le nouveau Synapse, Cannondale entend répondre à tous ces besoins, en proposant un vélo simple, efficace et accessible pour une pratique au long cours, et surtout déjà équipé de feux avant et arrière, d’un radar arrière pour signaler l’approche des véhicules, et d’un capteur de maintenance, le tout intégré dans le vélo et qui se recharge avec une seule batterie.
C’est en 2002 que Cannondale lançait son premier Synapse (appelé Road Warrior à l’époque), un modèle dédié à une pratique cyclosport/cyclotourisme, avec une géométrie et des tubes qui mettaient l’accent sur le confort et la stabilité de la tenue de route. Si la génération précédente (lancée en 2017) montrait des velléités un peu plus sportives (surtout dans la version haut de gamme HiMod, utilisée par les pros sur certaines classiques pavées) avec une rigidité importante, un tube supérieur raccourci et une douille de direction moins haute que les premiers Synapse, cette sixième évolution présentée en ce début d’année 2022 revient aux caractéristiques originales du modèle, portées sur le confort et la facilité d’utilisation. Proposé en cinq versions, de 3499 à 8999 €, le nouveau Synapse n’est désormais conçu qu’à partir d’un seul et unique cadre. C’est le Synapse Carbon 2RL que nous avons pu tester pendant plus d’un mois, monté avec un groupe Shimano Ultegra Disc 11 vitesses, et des roues Fulcrum Rapid Red 900, à 4499 €.
Le reste de la gamme est composé du Synapse Carbon 3L en Shimano 105 Disc et roues Formula (avec le capteur Cannondale et les lumières, mais sans le Radar arrière) à 3499 €, du Synapse Carbon 2 RLE en Shimano Ultegra 12 vitesses Di2 et roues Fulcrum Rapid Red 500 à 5399 €, du Synapse Carbon LTD RLE en Shimano GRX Di2 et roues HollowGram 45 KNØT carbon à 6999 €, et enfin du Synapse Carbon 1 RLE en Shimano Dura-Ace 12 vitesses Di2, roues HollowGram 45 SL KNØT carbon et poste de pilotage HollowGram SAVE SystemBar à 8999 €.
Retour à la simplicité
Ce nouveau Synapse se voit équipé de tubes relativement fins et aux formes relativement classiques. Le sloping (plus marqué dans cette petite taille 48 pour le vélo de test) est dans l’air du temps, de même que l’implantation des haubans à l’arrière, quelques centimètres sous le serrage de selle. Des haubans qui bénéficient d’une peinture réfléchissante, dans le même esprit que l’éclairage monté sur le vélo. Les dimensions des tubes sont différentes d’une taille de cadre à l’autre, afin d’assurer un comportement identique du vélo pour tous les utilisateurs, mais aussi une absorption équivalente des vibrations au niveau de la fourche ou du triangle arrière.
Cannondale abandonne les roulement intégrés dans le boîtier de pédalier, et revient à des roulements extérieurs (plus simples pour l’entretien et pour éviter les craquements). Le serrage de selle avec un collier est lui aussi simplifié. Pas d’intégration excessive ici, puisque les câbles de dérailleur et durites de frein pénètrent dans le tube diagonal, sans passer par la douille ou le poste de pilotage. Plusieurs ergots sont placés sur la fourche et le triangle arrière pour pouvoir monter le cas échéant des garde-boues. Sous le tube diagonal, on trouve un emplacement supplémentaire pour un porte-bidon, de même qu’un emplacement pour pouvoir fixer une sacoche sur le tube supérieur. Si les tubes ont des formes subtiles censées améliorer l’aérodynamisme, on remarque surtout la possibilité de monter des pneus jusqu’à 35 mm de section, ce qui augmente encore la polyvalence de ce nouveau Synapse, sur des terrains variés. Au niveau de la géométrie, les valeurs de reach sont quasiment identiques à celles de la précédente génération sur les six tailles. Notons que la marque abandonne ses modèles prévus spécifiquement pour les femmes, ainsi que la plus petite taille (44).
Apporter de la confiance sur la route avec le système SmartSense
Le système complet SmartSense est composé de deux éclairages avant et arrière intelligents et d’un radar arrière, alimentés par une seule batterie. L’ensemble peut être relié à l’application Cannondale, afin de personnaliser certains paramètres, pour que le cycliste puisse voir et être vu sur la route de manière plus efficace. Lancer la roue avant équipée du capteur de roue Cannondale suffit pour mettre en route tous les éléments du système SmartSense.
Ce même capteur communique avec l’application et permet de suivre les intervalles de maintenance du vélo. L’ensemble du système est composé du Radar Garmin Varia, qui recherche en permanence les véhicules qui suivent le cycliste et qui les signale à partir d’alertes sonores et visuelles sur l’unité d’affichage du vélo, un compteur GPS ou l’application, de feux de jour Lezyne avant et arrière (avec une fonction d’alerte de freinage en option) qui s’adaptent à la luminosité ambiante, et d’une seule et unique batterie pour tout le système, et qui peut être également utilisée comme source de charge USB-C lorsqu’elle est démontée du support sur le vélo.
Le surpoids de l’ensemble est de 462 g (feux, radar, batterie, câbles) pour un poids total du vélo de 9,450 kg en taille 48 (sans pédales), ce qui est relativement élevé. Le groupe Shimano Ultegra Disc, par ailleurs au fonctionnement irréprochable mais avec un poids proche de 2800 g, et surtout les roues Fulcrum à plus 1900 g la paire avec des pneus Vittoria de 30 mm de section ne facilitent pas les choses dans le domaine. Il faut noter que l’intégration du système SmartSense est meilleure sur les modèles de gamme supérieure, qui bénéficient d’une transmission Di2, et même d’un poste de pilotage intégré pour le Synapse Carbon 1 RLE.
Un vélo à la fois rigide et confortable
Testé à la fois sur des parcours de vélotaf (20 km aller et retour) et sur les sorties du dimanche, le Synapse Carbon 2 RL offre un bon rendement grâce à une rigidité bien équilibrée et à de très bonne qualités de roulement. Le vélo manque certes un peu de nervosité à la relance, en raison d’un poids élevé et de pneus de milieu de gamme, mais une fois lancé on le sent filer droit, en profitant d’une bonne inertie, un peu à la manière des vélos acier des années 80. Cette sensation de roulement permet de tenir une bonne allure de croisière, et s’avère même très rassurante dans les descentes rapides, où le vélo fait preuve d’une excellente stabilité. Le nouveau Synapse efface les difficultés sans problème, grâce à sa large gamme de développements et à la condition de ne pas rechercher la performance à tout prix.
En termes de confort, le Cannondale Synapse limite les secousses et prend soin de son utilisateur (ou utilisatrice), en évitant les vibrations désagréables et les rebonds sur une chaussée dégradée. Reste qu’il le doit beaucoup à la section des pneumatiques, et à la pression de gonflage recommandée. Mieux vaut donc choisir avec soin cet élément, en fonction de l’objectif visé.
Une fois lancé on sent le vélo filer droit, en profitant d’une bonne inertie, un peu à la manière des vélos acier des années 80.
Sur le plan pratique, le placement des câbles au niveau du poste de pilotage peut s’avérer parfois un peu gênant en danseuse, surtout dans cette petite taille, avec une potence très courte. On note également une limitation du réglage du recul de la tige de selle, en raison de la fixation de la lumière arrière sur le chariot de selle. En fonction des paramètres choisis pour l’éclairage (une utilisation en partie de nuit pour le vélotaf en ce qui nous concerne), la batterie nécessite une recharge assez fréquente, après 2h30 d’utilisation environ. Cependant, il est intéressant de préciser que le phare avant se révèle assez puissant pour assurer une bonne sécurité au milieu de la circulation, et une très bonne vision dans les parties très sombres. Le radar apporte également beaucoup en termes de sécurité, et il permet de rester concentré(e) sur l’environnement. Il est difficile de s’en passer une fois qu’on y a goûté. Pour une utilisation quotidienne, le fait de n’avoir à recharger qu’une seule batterie pour tous les éléments est vraiment très pratique.
L’intérêt de l’utilisation de l’application Cannondale ne s’applique qu’à ceux qui ne disposent pas déjà d’un compteur ou d’une montre GPS, avec les données du parcours en temps réel. Pour notre cas, ça fait plutôt double enregistrement, de la même façon que l’indicateur du radar sur le poste de pilotage fait double usage avec le GPS Garmin, qui fonctionne lui aussi avec le Varia. Enfin, il faut préciser qu’en cas de crevaison, mieux vaut avoir sur soi la bonne clé pour le démontage de la roue, car Cannondale a choisi un axe traversant qui se démonte avec une clé Allen de 5, alors que la plupart des vélos se démontent avec une clé de 6.
Avec le nouveau Synapse, Cannondale propose une philosophie intéressante qui sera sans doute suivie par d’autres marques dans un proche avenir, avec une intégration d’éléments de sécurité de plus en plus recherchés par les pratiquants, qu’ils soient cyclistes du dimanche, vélotafeurs, adeptes de longues distances et de bikepacking, ou même plus sportifs. L’alimentation de tout le système par une seule batterie est un vrai plus pour les cyclistes pressés, qui n’ont plus ainsi qu’à se soucier que d’une routine limitée avant que le vélo soit prêt pour la sortie suivante. Dans cette version Carbon 2 RL, le Synapse est un peu lourd, surtout si l’on tient compte de son tarif. Même s’il est loin d’être dénué de qualités de rendement et de confort, il est surtout destiné au cyclotourisme et à la longue distance, voire à une utilisation quotidienne, mais sans objectif de performances. Pour cela, il faudra investir dans les deux modèles les plus huppés de la gamme, avec des roues carbone, une transmission électronique, et des périphériques plus légers.
Le CANNONDALE SYNAPSE 2 RL en bref… Note : ***** Les + : feux et radar intégrés, une seule batterie, confort, qualités de roulement, peinture CADRE : Cannondale Synapse Carbon – FOURCHE : Cannondale Synapse Carbon – ROUES : Fulcrum Rapid Red 900 – PNEUMATIQUES : Vittoria Rubino Pro Bright Black, 700 x 30c – PÉDALIER : Shimano Ultegra, BSA, 50-34 – CASSETTE : Shimano Ultegra HG800, 11-34 11 vitesses – DÉRAILLEURS : Shimano Ultegra GS – FREINS : Shimano Ultegra hydraulic disc – LEVIERS : Shimano Ultegra hydraulic – POTENCE : Cannondale 2 – CINTRE : Cannondale 2 – TIGE DE SELLE : Cannondale 3 SmartSense – ÉCLAIRAGE : Lezyne avec SmartSense – RADAR : Garmin Varia avec SmartSense – SELLE : Fizik Aliante Delta – NOMBRE DE TAILLES : 6 – POIDS : 9,450 kg (en taille 48 sans pédales) – PRIX : 4499 € Contact : www.cannondale.com |
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