Partager la publication "Freinage à disque : devez-vous franchir le pas ?"
Bien qu’il soit encore au catalogue des équipementiers, le freinage à patins n’a plus vraiment la cote chez de nombreux fabricants de cadres. La plupart des nouveautés sont prévues pour le freinage à disque, et même l’offre des roues semble se tarir. Le passage d’un système à l’autre présente l’inconvénient de devoir modifier beaucoup d’accessoires et d’habitudes. Les choses ne risquent pas de s’inverser. Est-ce pour vous le bon moment de franchir le cap et de passer au freinage à disque ?
Par Guillaume Judas – Photos : ProCycleShot/Wouter Roosenboom
Certains des défauts rédhibitoires des premiers systèmes à disque ont été gommés ces dernières années par les trois grands acteurs du marché de l’équipement, Shimano, Sram et Campagnolo. Avec son système DB, Campagnolo installe un système magnétique derrière les plaquettes qui favorise le retour du frein et limite les bruits de frottement lors des relances ou après de gros freinages. Sram avec son système HRD a été la première marque à proposer un réglage du point de contact, pour limiter la course morte du levier avant d’actionner le freinage. Enfin, avec les tout derniers Dura-Ace et Ultegra 12 vitesses, Shimano offre un système avec un écartement accru entre les plaquettes et les disques. Des évolutions qui ne modifient pas toutes les spécificités du freinage à disque, avec un surpoids toujours présent, un réglage pointu, mais une efficacité qui est désormais incontestable.
Un changement qui revient cher
Cadre et fourche sont renforcés pour recevoir les étriers, situés près de l’axe des roues, et pour supporter les contraintes du freinage. Néanmoins, en haut de gamme, les fabricants réussissent à réduire la prise de poids. Mais les prix s’envolent. Les roues elles aussi sont spécifiques, car recevant les disques près des moyeux. Là encore, les contraintes exercées lors des freinages imposent un rayonnage plus solide, avec plus de rayons et/ou une disposition différente de ceux-ci au montage que pour les roues à patins. Les axes traversants remplacent les blocages rapides, pour plus de rigidité et limiter les flottements du disque au sein de l’espace très réduit entre les plaquettes de frein. Par ailleurs, les jantes s’élargissent, pour pouvoir recevoir de plus gros pneus, qui ont l’avantage d’être plus confortable, d’assurer un meilleur comportement au freinage, et d’apporter plus de confort.
Les groupes modernes sont également prévus pour le système à disque, avec une ligne de chaine modifiée du pédalier, afin de convenir au mieux à l’entraxe plus large de la roue arrière. En termes de poids, un groupe à disque pèse environ de 200 à 300 g de plus que son équivalent à patins. L’écart se réduit au fil des ans, et un vélo à disque ne pèse plus que 300 à 400 g de plus en haut de gamme que s’il était équipé de patins. Si vous choisissez de passer le cap, il vous faudra acheter non seulement un nouveau groupe, mais aussi un nouveau cadre, et penser à remplacer toutes vos roues, ce qui peut s’avérer très onéreux si vous en posséder plus paires pour différents usages.
Plus de sécurité en fonction des circonstances
Le freinage à disque est puissant, progressif et insensible à la boue ou à l’humidité. Ce qui diminue les distances de freinage, aussi bien sur le sec que sur le mouillé, tout en assurant une constance de ralentissement qui peut à l’inverse poser problème avec un système traditionnel, lorsque la jante monte en température, que les patins s’usent et que le câble se détend. Les plaquettes et les disques se changent plus rarement que des patins, et les jantes carbone ne sont pas exposées lors de chaque freinage.
Cependant, la puissance du freinage peut aussi dépasser les capacités d’adhérence des pneumatiques dans certaines conditions. Pour y remédier, les constructeurs peuvent proposer des vélos avec des pneus plus larges. La qualité du freinage peut être sérieusement altérée dans de longues descentes, en maintenant la pression sur les disques, ce qui a pour effet de les faire monter en température. Les disques ne règlent donc pas le problème de ceux qui ont peur de prendre de la vitesse dans les descentes de col, et mieux vaut adopter un freinage agressif, en ralentissant très fortement à l’entrée des courbes et en relâchant les freins dans les lignes droites.
Sur route, les vélos sont équipés de disques de 140 ou de 160 mm, qui diffèrent en termes de ressenti, de puissance et de résistance à la chaleur. Tous ces petits inconvénients sont progressivement réglés au fil des générations de groupes avec ce type de freinage, alors qu’en ce qui concerne le patin, le système n’évolue plus.
L’entretien du système hydraulique des freins à disque nécessite du temps et du savoir-faire. L’avantage de ce système réside dans le liquide installé dans les gaines, depuis la poignée jusqu’aux étriers, à la place d’un câble. Ce liquide, actionné par un maître-cylindre dans la poignée lors du freinage, décuple la force exercée par les doigts lors du freinage. D’où une impression de douceur et de constance dans le freinage. Ce système présente aussi l’avantage de favoriser l’intégration des gaines ou durites dans le poste de pilotage et dans le cadre, car il est plus flexible. Il demande toutefois quelques précautions lors des démontages de roues et des transports, car son réglage est plus fin.
Une solution d’avenir
Les avantages du freinage à disque sont nombreux, mais pas toujours justifiés sur un vélo destiné à la compétition et à la performance, et parce qu’il rend obsolète le parc de roues de rechange. Cependant, il semble difficile d’arrêter l’évolution, et les fabricants et équipementiers nous prouvent chaque année qu’ils sont capables de gommer progressivement l’écart de poids entre les deux systèmes. Contrairement aux prévisions les plus pessimistes, il est encore possible de s’équiper d’un vélo avec un freinage à patins, et même de trouver des pièces de rechange (hors pénurie actuelle à cause de la pandémie et de la forte demande mondiale de pièces de vélo). Mais il est certain que ce système n’évoluera plus. Donc, si vous devez changer de vélo, c’est sans doute le moment de franchir le pas, même si le premier investissement peut paraitre important. Si votre vélo à patins est encore bon, poussez-le au bout encore quelque temps. Ce n’est en revanche pas le moment de réinvestir dans du patin.
=> VOIR AUSSI : Tous nos articles Matos
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Choix des constructeurs ( peut etre pour imposer un renouvellement de matériels) ou pas certains arguments sont » trompeur quand au freinage à disques « . Les cyclistes pensent qu’ils seront plus en securité et » oublient » les limites à ne pas franchir . Idem pour les machines pharmaceutiques que je fabriquais les gens voulaient savoir pour la sécurité et chaque fois je leur expliquais que toute machin est dangereuse . On a vu sur le dernier TDF beaucoup de chutes sous la pluie dans le peloton et ce n’etait pas de la faute des freins mais juste de adhérence des pneus sous la pluie . C’est cet effet pervers qui est dangereux ..et pour les descentes les » fers à repasser » vont se prendre pour Moncassin ? Le risque est situé là. Avec le freinage a patin le cycliste connait plus facilement les limites et donc est un poil plus vigilant …En,fin c’est mon avis …et pour avoir connu la perte d’adhérence avec certains pneus c’est pas évident a récupèrer sur le sec alors sur le mouille c’est impossible .
Bonjour
Je me pose la question suivante : est-il possible de changer seulement le groupe, ex Di2 11v pour un Di2 12v et garder son cadre à patins ?
Merci pour les réponses
Sportivement
Bonjour,
Le groupe Di2 12v est proposé en deux versions : en freinage à disque ou en freinage à patins. C’est la même chose chez Sram et chez Campagnolo.
Bonjour,
Le groupe Di2 12v est proposé en deux versions : en freinage à disque ou en freinage à patins. C’est la même chose chez Sram et chez Campagnolo.
Bonjour
Je me pose la question suivante : est-il possible de changer seulement le groupe, ex Di2 11v pour un Di2 12v et garder son cadre à patins ?
Merci pour les réponses
Sportivement
Entièrement d’accord avec Aethos, je roule avec deux coureurs de DN1qui possèdent un vélo à disques et un autre à patins ne roulent pratiquement qu’avec les vélos à patins et réserve les vélos à disques sur les parcours plats ou dans les conditions pluvieuses.
Entièrement d’accord avec Aethos, je roule avec deux coureurs de DN1qui possèdent un vélo à disques et un autre à patins ne roulent pratiquement qu’avec les vélos à patins et réserve les vélos à disques sur les parcours plats ou dans les conditions pluvieuses.
Très bon article et bonne analyse du sujet même si, à mon sens, un élément important n’est pas développé, comme dans la plupart des articles traitants de ce sujet :
Pour un budget de 3.000 à 5.000€ (budget moyen de la majorité des cyclistes), le choix du disque est, à quelques exceptions près (poids du cycliste, utilisation en montagne), une erreur monumentale. Vous disposerez, avec les disques, d’une « enclume », équipé de roues très moyennes, au comportement général pataud. Dans cette tranche de prix, à patins, vous pourrez rouler sur un vélo de 7 kg au maximum (tout équipé), vous faire plaisir sur une belle paire de roues, et donc au global un vélo autrement plus agréable.
Il ne faut pas avoir peur de le dire, les vélos à disques ne peuvent rivaliser avec les vélos à patins que dans les gammes élitistes.
Je suis complètement d accord… Contrairement à ce que dit l article, on est loin des 400 gr supplémentaires, on dépasse carrément le kg… Complètement dingue…
Le freinage a disque un faux ami..pPh Gilber explique qu’on.peu freiner plus tard mais ils n’ont pas integre l’adherance des pneus et ils se vautrent en.virage …
Cela arrange les fabricants car cela impose de changer tout cadre et roues …du CA en perspective et un entretien beaucoup plus complique d’autant que tout est integre …Quand je fais u.e etude posturale et qu’il faut monter le cintre de 3 cm …j’envoie le cycliste chez son.veliciste.
Très bon article et bonne analyse du sujet même si, à mon sens, un élément important n’est pas développé, comme dans la plupart des articles traitants de ce sujet :
Pour un budget de 3.000 à 5.000€ (budget moyen de la majorité des cyclistes), le choix du disque est, à quelques exceptions près (poids du cycliste, utilisation en montagne), une erreur monumentale. Vous disposerez, avec les disques, d’une « enclume », équipé de roues très moyennes, au comportement général pataud. Dans cette tranche de prix, à patins, vous pourrez rouler sur un vélo de 7 kg au maximum (tout équipé), vous faire plaisir sur une belle paire de roues, et donc au global un vélo autrement plus agréable.
Il ne faut pas avoir peur de le dire, les vélos à disques ne peuvent rivaliser avec les vélos à patins que dans les gammes élitistes.
Je suis complètement d accord… Contrairement à ce que dit l article, on est loin des 400 gr supplémentaires, on dépasse carrément le kg… Complètement dingue…
Le freinage a disque un faux ami..pPh Gilber explique qu’on.peu freiner plus tard mais ils n’ont pas integre l’adherance des pneus et ils se vautrent en.virage …
Cela arrange les fabricants car cela impose de changer tout cadre et roues …du CA en perspective et un entretien beaucoup plus complique d’autant que tout est integre …Quand je fais u.e etude posturale et qu’il faut monter le cintre de 3 cm …j’envoie le cycliste chez son.veliciste.
Mouais. Donc, si j’ai bien compris, de toutes façons, comme il n’y aura plus de vélos à patins, il faut tout changer, mais un vélo à disques, c’est plus cher, plus lourd, et pas encore mieux… Ce que la presse spécialisée dit à peu près partout, parce que les constructeurs n’ont pas le choix non plus. Une innovation plutôt inutile, mais qui permet de renouveler le marché et de faire de sacrés profits, non ?
L’histoire des « sacrés profits » reste à démontrer, quand on sait la difficulté actuelle pour les fabricants à fournir le matériel commandé. Le vélo en général connait un boom historique, et quand c’est associé aux difficultés de production et d’approvisionnement liées à la pandémie, ils ne peuvent de toute façon pas répondre à la demande.
De plus, cela signifierait que cadres, groupes et roues viendraient tous du même fabricant ou propriétaire. Ce qui n’est pas le cas. Reste aussi à savoir si ce sont les fabricants de cadres ou de groupes qui sont à l’origine de cette tendance. Là encore, on ne parierait ni sur les uns ni sur les autres.
Cette course vers l’avant est plutôt consubstantielle à notre époque.
Lâche ton iphone et reviens au NOKIA 3210 !!
N’exagérons rien: un smartphone fait beaucoup plus qu’un vieux portable et ne demande pas plus de compétences. Les nouveaux vélos deviennent de plus en plus pointus ce qui finira par rendre le passage entre les mains d’un mécano expert obligatoire au moindre problème ou changement d’accessoire… Ce sont les fabricants et équipementiers qui imposent leurs visions du marché en abandonnant les versions à patins. On trouve encore de quoi faire rouler des vélos vieux de 20 ans et plus mais trouvera t’on encore de quoi faire rouler nos vélos à patins modernes dans seulement 5ans?
Mouais. Donc, si j’ai bien compris, de toutes façons, comme il n’y aura plus de vélos à patins, il faut tout changer, mais un vélo à disques, c’est plus cher, plus lourd, et pas encore mieux… Ce que la presse spécialisée dit à peu près partout, parce que les constructeurs n’ont pas le choix non plus. Une innovation plutôt inutile, mais qui permet de renouveler le marché et de faire de sacrés profits, non ?
L’histoire des « sacrés profits » reste à démontrer, quand on sait la difficulté actuelle pour les fabricants à fournir le matériel commandé. Le vélo en général connait un boom historique, et quand c’est associé aux difficultés de production et d’approvisionnement liées à la pandémie, ils ne peuvent de toute façon pas répondre à la demande.
De plus, cela signifierait que cadres, groupes et roues viendraient tous du même fabricant ou propriétaire. Ce qui n’est pas le cas. Reste aussi à savoir si ce sont les fabricants de cadres ou de groupes qui sont à l’origine de cette tendance. Là encore, on ne parierait ni sur les uns ni sur les autres.
Cette course vers l’avant est plutôt consubstantielle à notre époque.
Lâche ton iphone et reviens au NOKIA 3210 !!
N’exagérons rien: un smartphone fait beaucoup plus qu’un vieux portable et ne demande pas plus de compétences. Les nouveaux vélos deviennent de plus en plus pointus ce qui finira par rendre le passage entre les mains d’un mécano expert obligatoire au moindre problème ou changement d’accessoire… Ce sont les fabricants et équipementiers qui imposent leurs visions du marché en abandonnant les versions à patins. On trouve encore de quoi faire rouler des vélos vieux de 20 ans et plus mais trouvera t’on encore de quoi faire rouler nos vélos à patins modernes dans seulement 5ans?