Partager la publication "Reconnaissance de l’Etape du Tour 2022"
Après deux années de disette en raison de la crise sanitaire, l’Étape du Tour cyclosportive revient en 2022 et se déroulera dans les Alpes le 10 juillet, entre Briançon et l’Alpe d’Huez. Le parcours s’annonce aussi magnifique qu’exigeant, avec au programme 170 km et 4700 m de dénivelé, avec les cols du Lautaret, du Galibier, de la Croix-de-Fer et la montée finale de l’Alpe d’Huez. Retrouvez la reconnaissance du parcours que nous avons pu effectuer avant que l’hiver s’installe dans les Alpes, et les détails de chaque difficulté.
Par David Polveroni – Photos : DR – captures d’écran Strava
=> VOIR AUSSI : lien vers la sortie Strava de la reconnaissance de l’Etape du Tour 2022
L’Étape du Tour 2022 s’annonce encore une fois comme une épreuve mythique, avec des prestations de haut standing, et des routes fermées. Vous serez dans les mêmes conditions que les professionnels, qui passeront sur le même parcours quelques jours plus tard. Le tracé au départ de Briançon empruntera les mythiques col du Lautaret, du Galibier, de la Croix-de-Fer et avec une arrivée à l’Alpe d’Huez. La dernière arrivée dans la station de l’Oisans date de 2011, avec l’Étape du Tour entre Modane et l’Alpe d’Huez.
Mais cette année le parcours est sur le papier l’un des plus durs proposés ces dernières années. Un tout autre registre par rapport à 2011, où la distance était relativement courte. Car selon moi, celle qui s’en approche le plus est celle reliant Grenoble aux Deux-Alpes en 1998, avec les cols de la Croix-de-Fer, du Galibier et l’arrivée aux Deux-Alpes. Une étape qui, par la suite, a été décisive sur le Tour de cette même année, avec la victoire de Marco Pantani dans des conditions dantesque.
Cette Étape du Tour 2022 reprend quant à elle le parcours exact de l’étape du Tour de France 1986 où Bernard Hinault et Greg LeMond était arrivés main dans la main à l’Alpe d’Huez. Une référence qui ne parlera pas aux plus jeunes de nos lecteurs, mais qui a marqué tous les passionnés de l’histoire du cyclisme. Espérons que pour l’ensemble des participants de cette Étape du Tour 2022, la météo soit de la partie. Car sinon, le parcours peut se transformer une véritable galère.
=> VOIR AUSSI : Le parcours du l’Etape du Tour 2022 en vidéo
Altitude, dénivelé, distance : ce sera à coup sûr une épreuve d’anthologie. J’ai effectué pour vous le parcours dans son intégralité, en ces derniers jours d’été indien.
Le col du Lautaret en mise en bouche
Le premier col, celui du Lautaret, se prolonge avec le suivant, le col du Galibier. Le Lautaret est un col qui possède des caractéristiques idéales pour s’échauffer, mais aussi il peut se révéler également assez traître.
Avec 26 km pour un peu plus de 3 % de pente moyenne, on peut avoir tendance à un peu trop s’emballer, surtout avec la fraîcheur physique. Mais il faudra vraiment prendre ce col avec prudence, essayer un maximum de profiter de l’abri en peloton. En effet de par sa pente et son exposition au vent, rester dans un groupe autant que possible sera important.
Après quelques rampes à la sortie de Briançon, le pied du col se situe réellement à la sortie du Monêtier-les-Bains après 13 km. Mais cela reste relativement roulant jusqu’au Lautaret, on tourne autour des 4/5%, sur une route assez large avec un bon rendement. Il faut vraiment penser à la suite à ce moment-là de la course. Le vent peut être très sensible, et ralentir votre progression, ou au contraire vous pousser un peu. On voit le sommet du Galibier de très très loin, il vous guette. Après le passage sous les paravalanches vous saurez alors qu’il ne vous reste plus qu’un kilomètre avant d’aborder les premières rampes du géant des Alpes. En attendant, le Lautaret se situe tout de même à 2058 m d’altitude, ce qui n’est pas rien en termes de gestion de l’effort.
Le col du Galibier en entrée
Quel que soit le sens du vent, le passage sur le petit plateau sera à ce moment-là obligatoire. Il n’y a pas de transition entre le col du Lautaret et les premières pentes du Galibier. Cette première rampe juste s’effectuera avec le vent de face, si le vent est de nord comme la plupart du temps. Petit à petit, l’altitude commencera à se faire sentir, bien que dans ce sens, et avec la fraîcheur, cela passera beaucoup mieux qu’à la Marmotte une semaine plus tôt, l’autre épreuve passant par ces mêmes cols, mais dans le sens inverse.
Il faudra donc toujours faire preuve de patience dans cette montée. Longue de 8,5 km, avec une pente autour des 6/7% jusqu’au tunnel, et de très légers replats. Mais attention au vent, là encore.
Ce n’est pas avant le tunnel qu’il faudra lâcher ses premières forces. La pente se dresse ensuite sous les roues de manière significative, et on atteint des pourcentages entre 9 et 12 % sur ce dernier kilomètre.
Je conseille un maximum d’économie sur cette toute première portion de course. Il faut bien se ravitailler au sommet, même si peu de kilomètres ont été réalisés. Il convient d’être humble avec la montagne.
C’est ici le toit de l’épreuve du haut de ses 2634 m. Certains pourront profiter de la vue, d’autres passeront à toute allure. La descente jusqu’à Valloire sera plutôt rapide avec de belles courbes : rien de particulier sur cette descente, si ce n’est qu’il faudra porter une attention particulière à l’humidité sur les premiers hectomètres, en raison de la neige encore présente sur les bas-côtés à cette époque de l’année. Il y a ensuite de quoi atteindre de belles pointes de vitesse entre le Plan Lachat et Valloire, avec de belles lignes droites, d’autant que la route sera entièrement pour vous. Attention à toujours rester maître de votre machine.
À Valloire, il faudra remonter le col du Télégraphe, pas très difficile de ce côté. Il y a 2 km à 5 % puis 1,5 km plus roulant, mais attention, il casse un peu le rythme. C’est sur ce genre de petite montée qu’on peut laisser des plumes, l’idéal étant toujours d’être dans un groupe.
C’est ensuite que débutera la réelle descente du col du Télégraphe, une descente avec quelques belles épingles, et une chaussée parfois dégradée, Elle est beaucoup empruntée par les camions. Arrivé à Saint-Michel-de-Maurienne, suit une vallée, dans un profil plutôt descendant de 12 km. Encore une fois, le vent peut avoir son importance, et il convient de ne pas être seul. Économie, alimentation, récupération, dans l’attente du second géant de la journée, le col de la Croix-de-Fer.
Le col de la Croix-de-Fer en plat principal
Après la traversée de Saint-Jean-de-Maurienne, le pays de l’Opinel, les premières pentes du col de la Croix-de-Fer sont très difficiles. On a l’impression de taper un peu dedans. C’est un col vraiment irrégulier, avec quasiment 30 km d’ascension, parsemé de petites descentes. On est quelque chose de vraiment différent de l’enchainement Lautaret/Galibier. C’est une route de montagne un peu moins « autoroute » que le Lautaret, et surtout avec des rampes flirtant avec les 10 % régulièrement.
Le col de la Croix-de-Fer se décompose ainsi :
C’est d’abord une première rampe d’un peu plus de 3 km avec une pente oscillant entre 8 et 10 %, sur une longue ligne droite, très souvent exposé au soleil. C’est l’impression de cuire qui se faire ressentir. D’autant que la majorité des participants y passeront en fin de matinée. Donc il faut veiller à bien s’hydrater.
Après une courte descente ( je conseille dans ce col de prendre un petit truc sucré lors de chaque petite descente) on attaque la seconde partie. La pente s’accentue parfois avec des passages à 12 %, relativement courts, où les petits braquets sont nécessaires toujours dans l’optique de s’économiser. Cette partie longue de 5,5 km à 8,5 % de pente moyenne nous mènera à une altitude de 1320 m. À la fin, vous trouverez un petit tunnel qui marquera la fin de cette deuxième partie.
Il y a ensuite une nouvelle courte descente. Attention, nous n’avons pas pu passer par là lors de notre reconnaissance, à cause des travaux, Nous avons dû passer par Saint-Jean-D’Arves. Mais vous retrouverez une portion avec des pourcentages plutôt roulants jusque Saint-Sorlin-d’Arves à 1550 m d’altitude.
La traversée du village marquera le début de la dernière partie, avec quelques portions raides dans le village, puis une montée de 6 km aux alentours de 7/8 %, avec de nombreuses épingles. Si la fatigue n’est pas présente, c’est que vous avez bien géré jusqu’alors. C’est sur cette portion que vous pourriez lâcher un peu les chevaux. À cet endroit, faites un premier point sur votre condition : avant, je conseille de ne pas se livrer jusqu’à Saint-Sorlin et de rester sur la réserve. À 2067 m le décor est aussi sublime. Profitez-en si vous le pouvez.
Dans la descente de la Croix-de-Fer, comme dans celle du Galibier, il faut veiller à bien s’alimenter et se couvrir si besoin selon les conditions météo. La descente est assez atypique avec des portions très rapides. Et de belles remontées. La première remontée se situe au niveau du lac de Grandmaison, pas très difficile, 1,5 km à 4 %. Puis, suit une descente rapide, parfois sinueuse, avec une longue ligne droite très raide avant la remontée sur le Rivier d’Allemont. Attention, après cette ligne droite, on prend vraiment beaucoup de vitesse et le virage en bas peut être traitre, surtout dans des conditions humides, avec la fatigue. Vigilance ! À cet endroit, une bonne remontée de 1,5 km entre 10 et 12 % fait vraiment mal aux jambes. Après le Rivier d’Allemont, c’est de nouveau une descente rapide jusqu’au barrage du Verney.
Après la traversée d’Allemont, puis l’arrivée à Rochetaillée, c’est alors une portion de vallée vous mènera à Bourg-d’Oisans au pied de l’Alpe d’Huez et ses un peu plus de 13 km pour 1150 m de dénivelé. C’est le moment de commencer mentalement à affronter cette dernière difficulté.
La mythique montée de l’Alpe d’Huez en dessert
C’est l’une des montées les plus mythique du tour de France, une montée que je n’apprécie guère, mais c’est personnel. Il faut vraiment gérer la première portion jusqu’à la Garde de 2 km, avec des pourcentages réguliers à 10 %, avec pour récupération seulement les replats dans les virages.
Ensuite vos ressources mentales seront sollicitées, quelle que soit votre position dans la course. Il vous restera un peu plus de 10 km, avec finalement un pourcentage assez régulier autour des 8 %. C’est ici que votre préparation, et votre première gestion de course sera importante.
C’est une épreuve d’endurance, où la gestion de ses forces est primordiale, Pour prendre du plaisir, un plaisir dans la souffrance que seul les sportifs peuvent connaître. C’est ce que je souhaite à tous ce 10 juillet 2022, et j’espère vous retrouver à l’Alpe d’Huez pour en discuter !
Pour résumer, ce parcours, qui peut s’apparenter à celui de la Marmotte dans le sens inverse, est en réalité dans sa difficulté un peu plus facile, si on peut s’exprimer ainsi. En effet, le Galibier abordé en début d’épreuve fera moins d’écart que celui-ci sur la Marmotte. Tout comme la Croix-de-Fer, avec quelques plages de récupération sur ce versant-là.
On abordera sûrement l’Alpe d’Huez avec un peu plus de fraîcheur que pour la même intensité donnée sur le parcours de la Marmotte. Car, attention cela reste un parcours très difficile, selon moi le plus difficile depuis celui de 1998. De quoi vous motiver pour un bel entraînement d’ici là.
Braquets conseillés : 34/34 à 39/32 suivant le niveau et votre style de pédalage.
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Bonjour, faut il changer le dérailleur pour m’ettreun 11×34 à la place d’un 11×32 ? Merci d’avance pour votre réponse
Bonjour,
Cela dépend de votre dérailleur actuel et de ses capacités maximales.
Bonjour, faut il changer le dérailleur pour m’ettreun 11×34 à la place d’un 11×32 ? Merci d’avance pour votre réponse
Bonjour,
Cela dépend de votre dérailleur actuel et de ses capacités maximales.
Article très intéressant. Ce sera pour moi ma première expérience en montagne. Ça valide le choix de ma cassette 11-34
Article très intéressant. Ce sera pour moi ma première expérience en montagne. Ça valide le choix de ma cassette 11-34