Partager la publication "Test des pédales à capteur de puissance Garmin Rally"
Avec ses nouvelles pédales Rally, Garmin revient dans la course à la mesure de la puissance avec un produit pratique, fiable et très précis. Nous avons testé ces pédales Garmin Rally RK200 sur plusieurs semaines et avons pu les comparer avec d’autres capteurs de puissance reconnus.
Par Guillaume Judas – Photos : DR
En prenant la suite des pédales Garmin Vector, qui n’ont pas bénéficié de la réputation de certains produits concurrents malgré trois évolutions successives, les pédales Rally sont proposées en plusieurs versions de 649 à 1199 € (1099 € pour notre paire de pédales de test). Les Rally sont disponibles pour les habitués des pédales Shimano SPD-SL sous la dénomination RS, ou pour ceux qui roulent habituellement avec le système Look Keo, comme ici avec les RK. Elles existent également pour le système de cale SPD pour le tout-terrain, sous la dénomination XC. Les versions 100 ou 200 indiquent la différence entre la mesure de puissance d’un seul côté ou des deux côtés. Avec ce que Garmin appelle un kit de conversion, il est possible d’utiliser les mêmes axes et leurs parties électroniques sur différentes plateformes, et donc de passer d’une pédale route Rally RS ou RK à une pédale de VTT Rally XC. Ces kits de conversion sont vendus de 199 à 249 €. Notez enfin qu’il est toujours possible de passer ultérieurement d’une version 100 à une version 200, avec un kit à 549 €. Les pédales Garmin Rally sont très bien finies et donnent l’impression d’un produit très abouti.
Au niveau du poids, nous avons pesé notre paire de pédales Rally RK200 à 332 g la paire, soit 68 g de plus que des Keo 2 Max Carbon. C’est très performant. Pour un capteur de puissance dans le pédalier, il faut compter entre 40 et 150 g de plus que la version classique pour bénéficier d’un capteur de puissance. Les Garmin Rally sont donc non seulement légères, mais en plus elles sont très pratiques.
Le montage facile des Garmin Rally
Par rapport aux pédales Vector, les Rally n’ont plus de pod à placer perpendiculairement de la manivelle, tout le système de mesure de puissance est intégré dans l’axe. L’empreinte habituelle pour le serrage des pédales est ici remplacé par l’émetteur Bluetooth/ANT+, ce qui impose une clé plate de 15 mm pour le montage sur le vélo. L’opération est très rapide, et ne nécessite pas l’utilisation d’une clé dynamométrique. Vous pouvez donc très facilement passer les pédales d’un vélo à l’autre, en moins de cinq minutes.
Selon les manivelles utilisées, il est possible que l’émetteur puisse dépasser très légèrement à l’intérieur, ce qui pourrait venir toucher la chaîne du vélo en position grand plateau/petit pignon. Garmin fournit donc une rondelle supplémentaire à placer entre l’axe de pédale et la manivelle, ce qui a pour effet de passer le Q-Factor de 53 à 55 mm. Néanmoins, nous sommes ici exactement sur les mêmes valeurs que les pédales Look Keo 2 Max Carbon, avec également la même hauteur par rapport à l’axe et la même surface d’appui. Les Garmin Rally RK200 ne demanderont donc aucune adaptation de réglage à un habitué du système Look. Notons que le système de réglage de la dureté du ressort d’enclenchement ou de déclenchement de la cale est là aussi très performant. En termes d’utilisation simple, les Rally sont aussi efficaces que n’importe quelles pédales haut de gamme.
Sur la partie extérieure de l’axe des pédales, on trouve un capot qui s’ouvre avec une clé BTR de 4 mm, et qui cache l’emplacement réservée aux piles. Garmin annonce une autonomie de 120 heures environ, ce qui nous semble largement plausible compte tenu de la durée de notre test. Seul bémol : la référence des piles CR1/3N ne se trouve pas partout, notamment chez les buralistes ou dans les supermarchés. À prévoir donc. Le pas de vis des capots semble aussi un peu court, et pour éviter de les perdre sur la route, nous vous conseillons de vérifier régulièrement leur serrage.
La connectivité des Garmin Rally
Une fois sur le vélo, le capteur gyroscopique présent dans les axes des pédales les met en tension, et les rend disponibles pour être connectée en ANT+ à n’importe quel compteur compatible (Garmin de préférence) ou en Bluetooth pour être reliées à un ordinateur sur Zwift par exemple. En quelques secondes, elles sont détectées par le compteur Garmin, qui propose d’emblée un écran supplémentaire à afficher à votre menu habituel. L’idéal si vous débutez avec la notion de puissance en cyclisme, puisqu’il propose l’affichage de différentes données comme la puissance instantanée, la cadence, l’équilibre gauche/droite, ou le temps passé en danseuse ou assis. Les cyclistes plus expérimentés peuvent bien sûr paramétrer différemment leurs écrans, de manière à ne voir afficher que ce qui est essentiel pour leur entrainement. Ou à l’inverse aller fouiller dans les menus du compteur pour analyser des données concernant la dynamique de pédalage, et les voir ensuite affichées sur Garmin Connect.
Comme beaucoup de capteurs de puissance, les pédales Garmin Rally demandent un étalonnage avant chaque sortie, afin d’éviter les mesures farfelues, dus principalement aux variations de températures entre l’intérieur et l’extérieur de votre domicile. La procédure impose de mettre en tension les pédales en les faisant tourner, de mettre la pédale gauche en position basse (à 6h), et de lancer la procédure via l’écran de paramétrage du compteur. Une opération qui prend généralement entre 10 et 15 secondes.
Les Garmin Rally RK200 à l’épreuve du terrain
Sur la route, les pédales Garmin Rally affichent des données cohérentes, fiables, et qui ne semblent pas dériver dans le temps, sauf en cas d’oubli de l’étalonnage quotidien, comme vu plus haut. Les premières valeurs observées sont plausibles avec le niveau de forme du moment et nos capacités, que ce soit sur le plat ou en montagne, lors de plusieurs ascensions de col répétées.
Pour tous les efforts effectués à allure stabilisée, on ne constate pas de variations d’affichage différentes de celles que l’on voit avec d’autres capteurs de puissance. Cependant, on peut constater un léger décalage d’affichage de 2 secondes environ à chaque redémarrage, après un feu tricolore ou un stop par exemple. Cela ne change rien à la qualité de la sortie évidemment, mais en termes de statistiques, on peut ainsi noter une très légère différence de puissance moyenne par rapport à un autre capteur de puissance. C’est particulièrement sensible sur un parcours avec un départ et un retour en ville, au milieu de la circulation. La moyenne de puissance constatée avec les Garmin Rally est légèrement inférieure à celle enregistrée avec le SRM, sur la même sortie (de 2 ou 3 watts).
En comparant les Rally avec un Power2Max, la différence sur chaque effort se situe toujours autour de 3 watts, que ce soit en plus ou en moins. Rien d’anormal concernant une mesure instantanée, car chaque capteur de puissance est donné avec une précision de mesure relative (1% pour les Garmin, 2% pour le Power2Max). Sur des intensités élevées ou sur des sprints, la tendance est toujours la même, et c’est seulement sur des pics de puissance que les différence se font beaucoup plus sensibles. Mais dans ce cas précis, il est difficile de savoir lequel des deux systèmes est le plus fiable.
En comparant ensuite les Rally avec un pédalier SRM tout juste revenu de révision à l’usine – et considéré comme une référence – la précision des pédales semble encore plus impressionnante. Sur des séries d’efforts de 3 à 10 minutes, à des puissances stabilisées de 250 à 400 watts, nous n’avons jamais vu plus d’un watt d’écart entre les deux systèmes ! Jusqu’à 800 watts environ, les deux capteurs semblent très proches. Mais ensuite, sur un sprint à puissance maximale, on peut constater une différence jusqu’à 200 watts de plus avec les Garmin. Cela reste anecdotique de notre point de vue, surtout si l’on recherche ce type d’appareil pour un suivi d’entrainement sérieux.
Là où les Garmin Rally se distinguent nettement en revanche par rapport au SRM, c’est sur la possibilité d’indiquer la différence de puissance entre les deux jambes. Et il ne s’agit pas d’un simple calcul par demi-tour de pédalier comme sur la plupart des pédaliers qui proposent cette option, mais bien d’une véritable mesure de la déformation de chaque axe de pédale. C’est très intéressant pour déceler d’éventuels problèmes de position, et pour tenter d’y remédier. Reste que par rapport à notre expérience, les valeurs indiquées sont les mêmes que celles déjà notées avec d’autres systèmes.
Fiables et efficaces
Avouons-le : nous conservions une mauvaise image des capteurs de puissance Garmin, après une première mauvaise expérience avec les pédales Vector il y a quelques années, et avec la mauvaise réputation qui a poursuivi le produit. Mais les pédales Rally nous démontrent que le système est vraiment au point aujourd’hui, et qu’en termes de précision elles sont à la hauteur des produits les plus réputés dans le domaine.
Ces pédales se distinguent également par leur côté très pratique, à l’image des pédales Assioma, ce qui est un véritable avantage par rapport à un capteur de puissance installé dans le pédalier. Reste que le prix doit être mis en balance avec le fait que les pédales sont particulièrement exposées en cas de chute. Un prix qui est d’ailleurs assez nettement supérieur à celui des pédales Assioma, même si de nombreuses pièces sont aussi interchangeables (et notamment les corps de pédale) et qu’avec les Rally, il n’y a aucune différence de hauteur ou d’écartement avec des pédales classiques.
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Les pédales GARMIN RALLY RK 200 en bref… NOTE : ***** LES + : Précision, transfert d’un vélo à l’autre, poids supplémentaire de seulement 68 g par rapport à des pédales Look, possibilité de changer de corps LES – : Prix Type de batterie : LR44/SR44 (x4) ou CR1/3N (x2) – Autonomie de la batterie : jusqu’à 120 heures – Poids maximum du cycliste : 105 kg – Précision : +/- 1 % – Étalonnage du capteur – Tension réglable – Mesure : sur l’axe – Connectivité : ANT+ et Bluetooth – Poids : 332 g – Étanchéité : IXP7 – Type de cale : KEO – Q Factor : 53 mm (55 mm avec la rondelle de 2 mm fournie) – Distance entre le centre de l’axe de la pédale et la surface inférieure de la chaussure : 12,2 mm – Prix : 1099,99 € CONTACT : garmin.com |
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