Partager la publication "Compte rendu des 24h Vélo au Mans"
L’épreuve des 24h Vélo Shimano au Mans s’est déroulée ce week-end du 28 et 29 août 2021, après un an d’absence à cause de la crise sanitaire. Pierre Brillouet nous raconte sa première expérience, au coeur du peloton.
Par Pierre Brillouet – Photos : DR
Petit retour pour moi sur un super week-end avec une super équipe ! C’était ma première expérience sur l’épreuve, et je suis super heureux d’avoir pu participer à cette énorme aventure.
Tout commence début juillet, avec l’appel d’Arthur De Faria, le Président du club, qui me propose de participer à cette fameuse course des 24h du Mans vélo ! Eh oui, pour ceux qui ne le savent pas, les cyclistes ont aussi le droit à leur épreuve de 24h, et c’est aussi fou que pour les voitures ! Le principe reste le même : faire le plus de tour de piste en 24h en solo, duo, à quatre, six ou huit ! Petite différence : nous roulons sur le circuit Bugatti (moto) de 4,185 km avec la fameuse passerelle Dunlop, signifiant la fin d’une petite mais usante côte de 600 m !
Me voilà ainsi embarqué dans l’équipe de 6 du Vélo Club de Villejust (91) avec Romain Goguelat, Quentin Letestu, Sacha Demaria, Jean Baptiste Desbois et Loïc Sarret. Cette équipe formée sur le tas n’est certainement pas arrivée dans les meilleures conditions mais avec de grandes envies.
Nuit du vendredi à samedi : les choses se gâtent puisque je n’ai réussi à dormir que 2h, pas forcément de bon augure, vu les efforts qui allaient m’être demandés. Samedi matin, toute l’équipe se retrouve au camping du Houx, aux abords du circuit à 9h30, pour poser les affaires et se changer. Heureusement, Romain et Nathalie étaient arrivés le vendredi pour monter le campement. On part ainsi à 10h pour la reconnaissance du circuit à 5, car Sacha arrivera plus tard (il travaillait le matin). Après une petite séance photo obligatoire en haut de la difficulté du circuit, petit regroupement pour partager son ressenti. Le vent est de face dans la monté et de dos dans la descente. Il nous faudra surtout bien nous abriter dans de bons pelotons pour s’économiser au mieux. Retour au camping pour se changer et assister au briefing à 11h30, et discuter des règles de course et de sécurité…
Ensuite il est l’heure pour moi d’aller manger et de partager le contenu du briefing avec mes équipiers. On revoit une dernière fois la stratégie : trois relais par coureur de deux fois 1h30 et un dernier d’une heure. Place ensuite à la cérémonie de départ. Rendez-vous à 14h15 pour la parade et les hymnes. Tout cela est spectaculaire, avec toutes les équipes réunies sur la piste et le paddock, et dans les gradins.
Plus qu’une minute avant le départ, la pression monte. L’hymne des 24h du Mans donne la chair de poule. Je n’imagine même pas ce que doit ressentir Loïc, notre premier coureur qui, dans ce départ type Le Mans doit courir de l’autre côté de la piste chercher son vélo dans les mains de Jean Baptiste.
C’est le moment du Pan fracassant ! C’est le départ. Loïc qui s’attendait à un décompte, est surpris, et perd quelques secondes, mais il aura à cœur de remonter, en passant au deuxième tour de la 160 eme place à la 100 eme place à la fin de son relai !
La course continue, et nous remontons petit à petit au classement. Arrive enfin mon premier relai de 1h30 à 22h20 ! Je pars tête baissée (je voulais avoir l’air d’un coureur) en appuyant fort sur les pédales ! Lors de la première heure, je ne trouve pas de peloton, mais que des petits groupes très forts avec qui j’en ferai un peu trop au lieu de bien m’économiser dans les roues. Fatigué, lors de la deuxième partie de mon effort, je passe ainsi d’une moyenne de 40,8 km/h à 39,7 km/h à la fin de mes 1h40 et 66 km de relai, pour finir à minuit et remettre ainsi en phase l’équipe avec la stratégie de course.
Il faut maintenant vite se remettre, car je dois être présent dans les stands à 6h le matin pour mon second relai. Quentin m’avait parlé d’un stand de massage tenu pour une association et m’a vivement conseillé d’y faire un tour, et il a bien fait car cette première expérience de massage après un effort m’a permis de m’endormir sans souci et ainsi de cumuler 3 heures de sommeil.
À 5h, le réveil sonne. Je vérifie le groupe WhatsApp créé pour l’occasion et on m’informe que je dois me présenter 40 minutes plus tôt au stand car Quentin, blessé au genou n’a pu assurer que 50 minutes de son relai. Je pars donc m’échauffer, et les jambes répondent plutôt bien. Je prends donc mon relai à 7h00 et je trouve assez rapidement le peloton des équipes du top 10 avec qui je fais une grande partie de mon relai avec 62 km au compteur en 1h30 et pour 41,2 km/h de moyenne. J’avais oublié de le dire mais à ce moment-là, nous sommes remontés à la 51 eme place au scratch. Il est l’heure pour moi d’aller me changer car il aura fait très froid cette nuit, et ensuite revenir au massage. Puis à 10h, c’est le moment de prendre le repas du cycliste, et vous l’avez certainement deviné, c’est des pâtes…
Le relai suivant est planifié à 14h normalement, mais avec les décalages de la nuit, je dois certainement faire plus, surtout que nous pouvons viser le top 50 au scratch, et le top 20 dans notre catégorie des équipes de 6. Je m’élance donc à 13h30 pour 1h30 de poursuite. Nous sommes à ce moment là 54 eme ! Il faut envoyer les watts. Sarah m’indique dans l’oreillette qu’il n’y a pas de bon groupe près de moi (devant ou derrière), je me fais donc un allié de circonstance, avec qui je fais le train pendant quinze minutes, avant qu’on se fasse rattraper par un peloton de favoris, que nous accrochons tous les deux.
La poursuite et la remontada commencent ! Au bout d’une heure au sein de ce groupe, je remonte à la 51 eme place et il ne me reste plus que 30 secondes de retard pour attendre le top 50 mais une chute à 3 tours de la fin dans mon peloton me fait perdre tout espoir, car je me retrouve à l’arrêt un moment et même sur la roue d’un des concurrents à terre. Cependant, après vérification, tout le monde va bien et se relève. Je tente l’impossible : rattraper le peloton ! Mais en vain, et je passe ainsi le drapeau à damiers sans pouvoir les rattraper, avec 62 km parcourus et une moyenne de 39,9 km/h sur ce relai !
Nous finissons ainsi à la 51 eme place sur 513 équipes au scratch et à la 21eme sur 170 dans notre catégorie. C’est ensuite l’heure de partager ce bon moment avec les copains et de plier bagages pour partir pour des vacances bien méritées ! Encore une fois merci à toute l’équipe ! Merci à Arthur et Stéphane pour nous avoir proposé cette aventure ! Enfin merci à ma chérie Sarah Balothe pour m’avoir supporté et aidé tout le week-end !
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