Compte-rendu de la Valence-Vercors

Si bon nombre de cyclistes ont repris le chemin de la compétition avant cette cyclo, c’était encore le retour avec un dossard pour beaucoup sur cette cyclosportive Valence-Vercors. Une nouvelle épreuve qui a permis de s’étalonner sur quatre parcours de 80 à 190 km le 27 juin.

Par David Polveroni – Photos : @Team Vercors

Valence, capitale de la chaussure : il fallait avoir les pieds bien accrochés aux pédales sur cette première partie nous amenant dans la montée du Col de Jerome Cavalli, célèbre aviateur. En effet, avant de voltiger dans les cols, de nombreux ilots et rétrécissements rendent inévitable quelques chutes plus ou moins lourdes de conséquences … Un départ dangereux. Pour ma part, je reste bien placé, essaie quelques fois d’accompagner des attaques. Je retrouve mon collègue Pelizarri toujours aussi fougueux, qui ne se soucie pas de ce qui reste et qui ne se cache pas dans le peloton.

Un peloton qui ralentit dans la première montée, après un peu plus de 23 km, une ascension avec quelques épingles, et une pente régulière autour de 6 %. Rapidement Rodolphe Lourd du Team Vercors met un petit train, même si ce peloton est encore bien endormi. 

Au sommet, cela ne bascule pas, on est limite sur des routes blanches avec une épaisse couche de gravillons, des petits raidillons, plus ou moins raides. Je perds le contact en arrivant sur la route des Limouches. Depuis le début, je sens que le corps ne répond pas trop bien, le cardio bien haut pour pas grand chose. Bon, ce n’est pas grave, mon KOM de 2010 tient toujours et puis je vais revenir dans la descente… 

Car, arrivé à Léoncel, cela me surprend un peu même s’il fallait s’y attendre, pas mal de coureurs font le petit parcours et bifurquent au Tourniol. Nous y reviendrons dans un peu moins de 100 km, pas vraiment la même course. C’est un peu gênant car ce n’est plus la même gestion des efforts. Bien sûr que l’on retrouve les meilleurs devant du grand parcours avec ceux du petit, mais la course ne se gère pas de la même façon.


Pour de nombreux participants qui veulent se mesurer aux autres, cela pose problème. Pourquoi, par exemple, ne pas offrir à chaque participant un maillot (ou un dossard) avec une couleur distinctive suivant le parcours auquel il participe ? Cela permettrai peut être de mieux gérer pour certains ? Ou un  départ décalé par parcours ? Cela fluidifierait aussi ce début nerveux, on ne part dans le même état d’esprit sur 80 ou sur 180 km…

Revenons a la course : rapidement nous reprenons le contact, avec trois autres camarades, sur le groupe de tête composé de participants des parcours de 150 et de 180 km. À Oriol-en-Royans, même topo, pas mal de coureurs partent sur le 150 et on se retrouve une petite dizaine à aborder le col de la Machine : 7 km à 7,5 %. D’ailleurs la machine Rodolphe Lourd est en route et nous fait le petit train. 

Gaudissart : même aujourd’hui nous avons le temps d’apprécier les Combes Laval. Je suis sur un terrain plus que connu, ce sont des routes que j’emprunte régulièrement à l’entrainement. 

Le soleil est là, tout comme le vent, il fait lourd et la déshydratation se pointe petit à petit si on ne prend pas le soin de s’hydrater. Je fais un peu comme je peux aujourd’hui, je récupère un demi bidon laissé gentiment par un coureur à la machine, ce qui est bien peu pour 180 km. 

Col de Carri : toujours pas un tempo élevé mais je sens que les jambes ne sont pas top. Sans doute le manque de forme, accentué par cette chaleur que je n’ai jamais aimé. Ensuite, une descente que je connais bien… Et l’on attaque le col de Proncel, avec comme d’habitude Rodolphe Lourd qui fait tempo en tête de groupe. Dans sa roue, je veux faire le point un peu et rétrograder. Oui mais… Personne ne bouche le trou.

À ce petit jeu, le Team Vercors avec les deux Gaillard, Cyril et Julien, équipiers de Rodolphe font bien leur job. Il va rapidement creuser seul dans le vent de face puisque cela ne roule pas. Tant pis, il reste des bornes pour revenir.

Et c’est ce qui va se produire quelques kilomètres plus tard dans le col de Lachau. Dès le pied, Vincent Arnaud imprime un bon train, un train qui me convient, mais après 1 km, Julien Berard accélère, et comme à mon habitude en ce moment, il m’est impossible de hausser le rythme. Puis là, l’impression de descendre aux enfers, l’aspect mental est affecté, ça n’avance plus. Je me sens toujours aussi mal, comme si mon corps ne respirait pas. Je vois Julien Gaillard revenir, donc comme d’habitude sur ces trois dernières cyclos, on fait le chemin ensemble. Je pense à bien me ravitailler avec ce que j’ai de solide, mais par contre je suis à sec niveau boisson. Compliqué.

Dans le col de la Portette, nous reprenons le vent dans le dos, j’essaie de reprendre un rythme de croisière pour finir « bien ». Pas de capteur ou quoi, au feeling, de toute façon les chiffres sont trop mauvais, on ne va pas rajouter une couche au mental. Dès les premières rampes de la bataille, je me retrouve seul, Julien est en perdition. À ce moment là, je garde espoir de revenir sur d’éventuelles défaillances devant, car il reste des kilomètres de plaine dans le final. La Bataille par ce versant est somptueux, ce col surplombe le Royans et offre des paysages grandioses. C’est aussi très calme sur ce plateau d’Ambel. Pas mal de départs de randonnées pédestre se situent ici.

À pied : ce n’est pas mon état mais presque. Heureusement, le col est relativement roulant mais irrégulier. En gros, deux montées de 3/4 km a 5/7,5 %, entrecoupées d’une petite descente. Au passage au sommet je suis 8 ème, et l’on m’annonce le 9 ème qui revient. Je me dis que je vais pouvoir terminer en duo. En revanche, je saute le ravito de Léoncel, un peu dans l’euphorie et en étant pas trop raisonnable, je me dis que je finirai comme cela, tant pis. 

Le court (3 km à 6/7 %) col du Tourniol : je cherche toujours le rythme confort qui va me permettre de finir sans trop puiser. Et sur les derniers lacets, je vois Nicolas Reynaud revenir sur moi. J’arrive à attraper un bidon de 750 ml à une charmante demoiselle posée sur le bord de la route. À ce moment-là c’est une délivrance. J’apprécie comme jamais chaque gorgée. La descente du Tourniol est usante avec beaucoup de lacets serrés et peu de pente. Peu avant Barbières, idéalement, Nicolas revient sur moi. Le timing parfait. Le final est venté, souvent de face et sur un parcours très « mal plat », avec de fréquentes intersections. On ralliera l’arrivée en se relayant efficacement. On aura quelques hésitations sur le final sur les choix de directions sans encombre pour la suite. Je le laisse passer la ligne, pas de sprint, à la 9 ème place après 5h43min d’effort sur ces 180 km et 3500 m de dénivelé positif.

Suit un repas plus que correct, rien à dire. Globalement, j’ai trouvé l’organisation de très bonne qualité pour une première, même si tout n’est pas parfait. Une gestion du départ dangereux, et un retour hasardeux sont les deux points à améliorer pour en faire une épreuve phare du calendrier cyclosportif dans les années à venir. En attendant n’hésitez pas à me laisser un petit mot sur mon Strava si vous souhaitez faire un tour dans le Vercors, ou des renseignements.

Resultats : 

Hommes :

1. Arnaud Vincent (Chadam Cycling Team) en 5h36min34s
2. Bérard Julien en 5h36min34s
3. Gaillard Cyril (Team Vercors) en 5h36min34s

Femmes :

1. Udny Camille (Chadam Cycling Team) en 6h50min17s
2. Doublier Julie (Triathlo Club Val de Drôme) en 7h30min55s
3. Amblard Camille (CORBAS)en 7h51min41s

Lien vers mon parcours sur Stravahttps://www.strava.com/activities/5537438504/

Site de l’épreuvehttps://www.lavalencevercors.fr

Resultats : https://stsport.fr/LIVE/g-live.html?f=YOUREVENT/2021LaValenceVercors.clax

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David POLVERONI

  - 34 ans - Ambassadeur Factor et Castelli. Arpenteur de cols - Passionné de cyclisme - Plus de 30 victoires en Cyclosportives - Pigiste depuis 2018 - Pratique sportives actuelles : pur routier, gravel et dans le futur du VTTAE Strava : David Polveroni

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