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Chez les féminines, Justine Dupenloup a remporté en 4h12 la cyclosportive la Galibier Challenge le 13 juin. Nous lui avons posé quelques questions.
Propos recueillis par David Polveroni – Photos : DR
Justine, tu t’imposes aujourd’hui au Galibier Challenge, raconte-nous comment s’est passée ta course, où es-tu partie ? As-tu souffert ? Chaleur… altitude …
Ce serait mentir que de dire que je n’avais d’objectif en tête en m’inscrivant à la cyclosportive du Galibier Challenge. Cette épreuve était particulière pour moi puisque c’est lorsque j’ai découvert le Géant de Maurienne, il y a quelques années, que ma passion pour le cyclisme a pris racine. C’est ici que j’ai réalisé à quel point le vélo pouvait être une machine à rêves.
Au départ, je me suis installée dans la première moitié du sas tout en laissant les maillots de club se placer en tête de ligne. J’accompagnais Fabrice, un ami triathlète, qui participait à sa première cyclosportive. Il n’était pas habitué aux départs en peloton, me placer à côté de lui m’a permis de lui donner quelques derniers conseils (faire attention à la roue de devant, signaliser les obstacles, ne pas rouler près des pieds des barrières…) avant de le lâcher pour me concentrer sur ma course.
Je savais que ça allait partir fort mais contrairement à l’édition de la cyclosportive de la Madeleine il n’y avait qu’une courte distance qui nous séparait de la première ascension. À cause du manque d’échauffement, les cuisses ont commencé à piquer rapidement, comme si elles avaient croqué dans un citron, mais la tête savait que dès la première montée la cadence allait ralentir. Quelques minutes après le départ j’ai aperçu Aline, la troisième féminine du podium. Elle portait un maillot de club et j’ai vu qu’elle pouvait être une adversaire intéressante. Nous Nous sommes suivies de très près dans la côte d’Orelle, à la montée comme à la descente, mais j’ai creusé l’écart dès le col de Beau Plan. Même si j’ai donné du rythme pour prendre de l’avance, je suis restée prudente. Je ne connaissais pas du tout la côte d’Orelle ni le col de Beau Plan. Une dizaine de jours avant la course, je suis montée au Galibier par le Télégraphe, j’avais donc bien en mémoire les passages difficiles et particulièrement les derniers kilomètres après Plan Lachat. Je savais pertinemment qu’il fallait que j’en garde sous la pédale pour ne pas trop souffrir à ce moment-là et dans le cas où les autres féminines rattrapent mon avance.
De manière générale, je n’ai pas vu passer Beau Plan, je l’ai trouvé très agréable et je m’attendais à ce qu’il soit plus usant. J’ai trouvé que la Galibier Challenge était moins exigeante que la cyclosportive de la Madeleine (et c’est tant mieux puisqu’elle se présente plus tôt dans la saison). En effet, ce dimanche il n’y avait pas de segments dont le pourcentage s’élevait à deux chiffres contrairement au col de la Croix de Fer ou celui de la Madeleine.
Sinon, quelques douleurs aux lombaires (je suis dans l’attente de pièces pour ajuster mon vélo) et des crampes sont apparues dans le Télégraphe malgré les cinq litres bus durant la course (éléctrolytes et carbohydrates). Mais c’est le jeu et on a tous nos petits bobos sur ce genre de format. J’ai très mal géré ma nutrition et pour le coup je ne peux m’en prendre qu’à moi-même. J’ai oublié d’ouvrir mes barres avant de les mettre dans mes poches et la seule chose que j’ai réussi à ouvrir et à attraper rapidement sur les deux ravitaillements ont été les pâtes de fruits que je réservais pour les dernière quarante minutes de course. J’étais imbibée de sucre au point de ne plus savoir quoi en faire. Rejoindre le sommet du Galibier est devenu compliqué à partir de Plan Lachat mais mentalement j’y étais préparée. J’étais carrément tout à gauche (je roule en 52/36, 11/32) et je dois avouer que j’ai passé un moment en tête à tête avec le cadre de mon vélo.
As tu préparé spécialement cette épreuve ou tu es une habituée ? Tu envisages peut être de l’être ? Ton programme à venir ?
J’ai commencé le cyclisme il y a trois ans, en parallèle de la course à pied. L’année de mes vingt ans j’ai notamment obtenu les minimas pour les championnats de France de 10 km (41 min 47 sec) sur route ainsi qu’une troisième place dans ma catégorie au marathon de Florence (3h23 min 18sec).
Depuis mon marathon j’enchaîne les blessures aux entraînements de course à pied, j’ai donc décidé de consacrer l’année 2021 à la pratique du cyclisme et de laisser à mon corps le temps de se remettre. J’avais déjà participé à des cyclosportives comme l’Etape du Tour Albertville-Val Thorens, La Scott Cimes 2019, une troisième place au scratch au moyen parcours de la cyclosportive de la Madeleine 2020, une 8e place scratch à l’Alpin Bike grand parcours 2020.
Aussi, avant de prendre le départ de la Galibier Challenge, j’avais quasiment 6 000 kilomètres au compteur avec un peu plus de 90 000 mètres de dénivelé positif. J’ai repris le vélo début février après une coupure hivernale de deux mois où j’ai commencé le ski de rando (à défaut de pouvoir courir sérieusement et pour profiter de nos beaux paysages hivernaux). Je m’entraîne très souvent seule (80 % du temps) ou avec des amis. Après avoir débuté mes études en STAPS je me suis dirigée en Master Recherche en sociologie. J’axe mes travaux en sociologie du sport et je suis en train de réaliser un mémoire sur la symbolique et les pratiques de gestion des menstruations dans le sport de haut niveau. En plus de mes études et des entraînements je travaille à temps partiel chez Decathlon, ça me permet de financer mon sport. De manière générale j’ai la chance de pouvoir m’organiser pour rouler le matin et étudier l’après-midi ou vice versa.
Je voudrai remercier les bénévoles et l’organisation sans qui nous n’aurions pas pu accrocher un dossard si tôt dans la saison. Je crois que pour grand nombre d’entre nous c’était le premier depuis un petit bout de temps.
Je regrette juste qu’il n’y ait pas plus de féminines inscrites, cela montre qu’elles n’osent pas encore se lancer dans des défis de cette envergure alors qu’elles en sont tout à fait capables.
Le prochain objectif est de découvrir le Gravel sur les terres toscanes lors de la course Nova Eroica le 17 juillet prochain avec la team Wish One dont les vélos en acier léger sont made in France, pour varier les plaisirs. Ensuite il y aura la cyclosportive de la Madeleine, j’hésite encore entre le moyen et le grand parcours, je me laisse encore un peu de temps pour évaluer ma forme. Certainement l’Alpin Bike en aout aussi. Sinon, j’envisage une grande traversée des alpes en bikepacking pour septembre si mon emploi du temps le permet.
Vous pouvez suivre mes entraînements strava sur mon profil @justinedupenloup et mon compte instagram @justine_dupenwolf.
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