Partager la publication "Test de l’Orbea Orca OMR M25Team"
Un an après le lancement du nouvel Orca haut de gamme, Orbea a présenté une déclinaison un peu moins exclusive, mais qui reprend une conception presque identique et le même degré d’intégration. Nous avons testé ce nouvel Orca conçu avec des fibres de carbone de niveau OMR dans sa version M25Team – à moins de 4000 € – sur plus de 6000 km pour savoir ce que vaut sur le terrain et par tous les temps ce modèle « édulcoré » du best seller de la marque. Verdict.
Par Guillaume Judas – Photos : @3bikes.fr
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L’Orca a toujours été le modèle phare chez Orbea, et ce nouvel opus présenté en 2019 ne déroge pas à la règle. Rigide, maniable, vif, polyvalent et amélioré sur le plan aérodynamique grâce à une belle intégration des câbles et durites au niveau de la douille de la direction, l’Orca séduit, d’autant plus que le programme de personnalisation propre à Orbea et qui permet de choisir certains composants et de sélectionner les couleurs parmi des milliers de combinaisons connait un franc succès. Seule ombre au tableau : comme beaucoup de marques, Orbea souffre de problèmes d’approvisionnement liés à la crise sanitaire et à la forte demande dans le domaine du vélo. Il faut donc parfois être très patient au moment de la commande d’un Orca.
Très efficace, l’Orca n’était jusqu’à présent disponible qu’à partir des fibres de carbone OMX, le plus haut niveau de conception de la marque basque. Des fibres légères et rigides associées à un procédé de fabrication très pointu destiné à éliminer la moindre imperfection. L’Orca est depuis l’été dernier proposé dans une version plus soft et moins onéreuse, avec des fibres OMR, le deuxième niveau de carbone chez Orbea. La marque annonce donc un poids de 200 g supplémentaire pour le cadre, mais aussi un comportement un peu plus abordable. La géométrie est la même que pour l’OMX, et seul le tube de selle est modifié. En retrouvant une forme ronde et avec une tige de selle « classique » de 27,2 mm de diamètre, il promet aussi plus de confort.
Une gamme complète, dès 2099 €
L’Orca OMR est décliné en sept versions, à partir de 2099 €. Le modèle le plus cher M21eTeam est équipé en Sram Force eTap AXS avec des roues Fulcrum Racing 700 à 4799 €. Suit le M20iTeam avec les mêmes roues et un groupe Shimano Ultegra Di2 à 4599 €. Puis vient notre modèle de test M25Team, avec un groupe Ultegra mécanique, et des roues carbone Vision 40SC à 3999 €. Ce montage est aussi disponible avec des roues Fulcrum Racing 700 en alu à 3599 € pour le M20Team. En entrée de gamme enfin, on trouve le M20 en Ultegra/105 et roues Orbea à 2899 €, le M30 en Shimano 105 à 2299 € et enfin le M40 en Shimano Tiagra (10 vitesses) à 2099 €. Ces trois derniers modèles sont équipés avec une fourche dont le pivot reste en aluminium, tout en conservant la même ligne et le même niveau d’intégration que tous les autres Orca.
Entre les Orca OMX et OMR (12 modèles en tout), deux cadres légèrement différents, plusieurs niveaux d’équipement et les possibilités de personnalisation du programme MyO, il vous est possible de vous concocter un vélo idéal ou adapté à votre budget et à vos objectifs sportifs.
Esthétique réussie
La finition sur le M25Team de test est comme toujours chez Orbea notablement bien soignée avec une peinture « Carbone Raw » (carbone brut verni brillant) du plus bel effet avec les reflets du soleil. Trois coloris sont disponibles de série, mais vous pouvez personnaliser la peinture parmi des milliers de possibilités, et sans supplément, à partir du modèle M20Team à 3599 €. L’ajustement des pièces au montage ne souffre aucun reproche. L’intégration des câbles de dérailleurs et des durites de frein avec le système ICR ne procure aucune résistance, et la fluidité des commandes reste de mise même après plusieurs milliers de kilomètres. Le seul inconvénient du système apparait en cas de changement des roulements de direction, puisqu’il est alors nécessaire de tout démonter et de refaire une purge des freins. Pas simple, mais on sait que les freins à disque impliquent quoi qu’il arrive une maintenance plus compliquée que les freins à patins.
Le bon équilibre
En termes d’équipement, l’Orca M25Team est très bien équilibré, avec le groupe Ultegra à disque et ses dérailleurs à action mécanique, et surtout les très bonnes roues Vision 40SC en carbone que nous avions déjà longuement testées avec l’Orca OMX l’an dernier. L’ensemble constitue une excellente machine de milieu de gamme avec du matériel fiable, efficace et éprouvé comme le cintre Orbea OC1 Road (disponible en version surélevée de 15 mm, ou en version carbone en option), et la selle Prologo Scratch-M5 Pas T2.0 (on peut là aussi choisir parmi quatre autres modèles). Concernant les roues, il est possible de choisir des Vision SC avec des jantes de 55 mm de haut, ou encore les excellentes Fulcrum Racing Speed 40 qui musclent radicalement le jeu de l’Orca, mais en déboursant 1000 € supplémentaires.
Comme son grand frère OMX, l’Orca OMR est compatible avec des pneus de 32 mm de section, ce qui étend largement ses possibilités. Au lieu des Vittoria Rubino IV fournis initialement, nous avons choisi l’option des pneus Hutchinson Fusion 5 Performance TLR en 700×30 (+20 €) qui ajoute du confort et de l’adhérence tout en rendant possible les incursions sur des pistes cyclables mal carrossées ou encore des chemins de gravel bien tassés.
Mais c’est avec des pneus haut de gamme en 25 mm de section que nous avons le plus roulé avec ce vélo, d’abord des Pirelli PZero 4S, puis avec des Michelin Power Road, de manière à conserver un contact avec la route identique à nos habitudes, et pour y trouver un peu de dynamisme. Nous avons également testé ce vélo avec des roues RAR Magnum de 60 mm de haut, destinées aux parcours rapides et roulants.
Facile à vivre
Sur la balance, l’Orca M25Team affiche un poids de 8,150 kg sans pédales en taille 49, ce qui nous amène à près de 8,5 kg prêt à rouler et même à un bon 9 kg avec un bidon. C’est un peu lourd, mais cohérent avec le poids du groupe Shimano Ultegra Disc et avec le surpoids annoncé du cadre OMR par rapport à l’OMX.Heureusement, les roues Vision 40 SC limitent les dégâts en se montrant réactives, dynamiques et polyvalentes. Ce sont d’excellentes roues en carbone par rapport à leur prix public d’environ 1100 €. Dès les premiers hectomètres sur la route, l’Orca semble un peu plus léger qu’en réalité et se révèle même facile à emmener et à relancer. Les pneus de 30 mm pénalisent un peu les accélérations tranchantes et distillent des sensations assez floues en danseuse car leur section dépasse la largeur des jantes. Leur poids de près de 300 g ne favorise pas également un comportement ultra nerveux. Néanmoins, ils brillent par leur confort, et par la très bonne adhérence qu’ils procurent sur les routes humides et grasses de l’hiver. En adoptant une allure soutenue et régulière, ils ne pénalisent pas la moyenne, même si on les sent un peu « freiner » le vélo au-delà des 35-37 km/h. Notons également qu’avec ce montage, le freinage à disque avec les deux rotors de 160 mm est puissant et progressif, parfait pour garder le contrôle quelles que soient les circonstances.
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En remontant des pneus dont la section est plus adaptée à un usage agressif du vélo (25 mm), l’Orca M25Team gagne en vivacité ce qu’il perd un peu en confort. Le freinage – surtout à l’arrière – devient aussi un peu plus délicat à doser sur le mouillé. Reste que le vélo étend ses possibilités en matière de perfomances, que ce soit sur le plat à vive allure avec le vent favorable, ou sur des parcours plus vallonnés qui demandent des changements de rythme fréquents.
L’Orca M25Team entre dans la catégorie des vélos accessibles, que l’on prend plaisir à chevaucher même les jours où la forme et l’humeur ne sont pas au rendez-vous.
Le cadre fait montre d’un peu de souplesse latérale, mais sans être mou pour autant. Il entre plutôt dans la catégorie des vélos accessibles, que l’on prend plaisir à chevaucher même les jours où la forme et l’humeur ne sont pas au rendez-vous. Son comportement est équilibré et plaisant quels que soient le développement et l’allure choisis. Il filtre correctement les vibrations et permet d’accumuler les kilomètres sans qu’on ait à le subir. Le vélo se montre également stable et rassurant dans les descentes rapides ou lorsqu’il faut enchainer les virages techniques. Et s’il fait partie des rares vélos qui restent confortables malgré une géométrie sportive, il supporte également une utilisation plus musclée, qu’il s’agisse de longues séquences de relais appuyés sur le plat ou même de sprints aux pancartes face aux compagnons de route.
Avec des roues encore un peu plus haut de gamme comme les RAR Magnum 60, son comportement est un peu plus typé « rouleur », et il gagne des points sur le plat, même s’il devient très sensible au vent latéral. Ces roues hautes et rigides le rendent un peu plus exigeant, mais elles ne dénaturent pas le comportement du châssis, qui malgré l’impression soft qu’il laisse sous la pédale ne se désunit pas sous les fortes sollicitations. Le potentiel de l’Orca OMR est donc bien réel, et ce cadre constitue une base très intéressante lorsque votre budget n’est pas illimité.
L’impact des fibres
La question qui se pose maintenant concerne la différence réelle entre les deux cadres Orca, c’est-à-dire la version haut de gamme avec des fibres de carbone OMX, et la version OMR du M25Team. On note 900 € d’écart entre les deux kits cadre (3499 € pour l’OMX et 2599 € pour l’OMR), et une différence plus nette quand on regarde la gamme de vélos proposés.
Esthétiquement et en termes de géométrie et de finition, les deux modèles sont très difficiles à distinguer. Sur la route, l’OMR est un peu plus lourd, moins acéré et moins incisif sous de hautes sollicitations que l’OMX, mais aussi plus confortable, plus tolérant et plus agréable à faible allure. Il est clairement moins compétitif, tout en étant encore plus adapté à la très grande majorité des pratiquants et à leurs capacités physiques.
Avec l’équipement proposé, le M25Team est selon nous le modèle le plus équilibré de la gamme Orca OMR, car s’il fait l’économie d’un groupe à transmission électronique (Di2 ou eTap), il bénéficie de roues polyvalentes qui optimisent grandement son comportement. Il ne propose pas des prestations aussi pointues qu’un vélo très haut de gamme comme l’OMX dans sa version la plus chère mais il en donne déjà beaucoup pour le prix auquel il est proposé. Une belle affaire.
L’Orbea Orca M25TEAM en bref… Note : ***** Les + : esthétique/finition, équipement, confort, facilité d’accès Cadre : Orbea Carbon OMR Disc – Fourche : Orbea Orca ICR Disc – Cintre : OC1 Road – Potence : Orbea ICR 8° – Freins : Shimano Ultegra hydrauliques – Dér. Avant : Shimano Ultegra 11 v. – Dér. Arrière : Shimano Ultegra 11 v. – Leviers : Shimano Ultegra hydrauliques – Cassette : Shimano Ultegra 11-30 – Chaîne : Shimano Ultegra 11v. – Pédalier : Shimano Ultegra – Roues : Vision 40 SC Disc – Pneus : Hutchinson Fusion 5 Performance TLR 700×30 – Selle : Prologo Scratch-M5 Pas T2.0 140mm – Tige de selle : OC2 Carbon 27,2 – Poids : 8,150 kg en taille 49 sans pédales – Nombre de tailles : 7 – Prix : 3999 € (+20 € avec l’option pneus) Contact : www.orbea.com |
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