Test des chaussures Mavic Cosmic SL Ultimate Tri Kona

Confortables à souhait, les Mavic Cosmic SL Ultimate Kona sont taillées pour accompagner les triathlètes sur longue distance. Avec une finition intérieure douce et de nombreuses aérations pour garder un pied au sec, ces chaussures de triathlon munies d’une large bande velcro de serrage sont l’assurance d’un parcours sans douleurs et efficace grâce à une semelle full carbon performante. Le tout dans un intense coloris volcanique inspiré de l’Ironman d’Hawaii.

Par Pierre-Maxime BRANCHE. Photos : 3bikes.fr

La Mavic Cosmic SL Ultimate Tri dans sa version intense « Kona ».

Il y a un peu moins d’un an, à quelques jours du championnat du monde Ironman 2019 à Kona, Mavic lançait sa chaussure haut de gamme triathlon, la Cosmic SL Ultimate Tri, dans un fascinant coloris LTD Kona, inspiré de la fournaise hawaiienne. Ce design éclatant représente le soleil changeant de l’île du Pacifique, du rouge de l’aurore sur la jetée de Kailua au jaune vif de l’après-midi et sa chaleur de plomb. On remarque aussi que Mavic a poussé les détails et le clin d’oeil jusqu’à intégrer le parcours de l’épreuve sous la malléole et au niveau du talon sur la semelle intérieure en inscrivant les lieux emblématiques de l’événement comme Ali’i drive ou Energy Lab.

Le parcours de l’Ironman d’Hawaii est inscrit sur la semelle de confort Ortholite !

Cette chaussure aurait dû enflammer la saison 2020 mais, Covid-19 oblige, elle n’a pu se montrer et s’illustrer sur les compétitions planétaires du triple effort. Elle s’est contentée d’une (modeste) présence sur les réseaux sociaux, comme par exemple en France sur les pages officielles de Charlotte Morel ou encore de Cassandre Beaugrand.

Un coloris intense qui rappelle l’ambiance volcanique d’Hawaii.

La vocation de la Cosmic SL Ultimate Tri ? Accompagner l’engagement total des triathlètes sur l’une des épreuves les plus exigeantes au monde, l’Ironman d’Hawaii en l’occurrence mais plus globalement sur le triathlon longue distance. Ce modèle a été conçu pour apporter de l’efficacité de pédalage, du soutien, du confort et de l’aérodynamisme pour fendre l’air, notamment par vent de face comme ce peut-être effectivement le cas sur la redoutable Queen K. Highway, cette fameuse « ligne droite » du parcours vélo hawaiien où seul un demi-tour après 90 km nécessite d’utiliser les freins. Des qualités que l’on peut évidemment transporter sur nombre de parcours divers et variés de l’Hexagone, parfois bien plus montagneux comme à l’Embrunman ou l’Ironman de Nice.

 

Une bande de serrage velcro

Aujourd’hui, de nombreux modèles dédiés au triathlon privilégient des serrages de type Boa, effectivement rapides, ajustables et performants, grâce à leur technologie qui utilise un câble et des molettes de réglage. Ici, Mavic revient aux bases, à l’origine du triathlon, avec une large bande velcro qui part de l’extérieur et vient s’accrocher vers l’intérieur du pied, évitant ainsi, aux abords des transitions, qu’elle ne vienne perturber le pédalage et s’accrocher dans le dérailleur avant, la chaîne ou le grand plateau lorsqu’elle est ouverte.

Autre proéminence appréciable, une languette de talon surdimensionnée pour faciliter T1. De même, un velcro est discrètement caché sous la semelle intérieure haute qualité Ortholite au niveau du talon pour assurer son parfait maintien en place. Il n’y en a pas sur l’avant de la semelle. Si l’on reste sur l’intérieur de la chaussure, on observe très peu de coutures, les seules présentes sont ultra plates, et un contour de talon largement molletonné

Une languette de talon surdimensionnée pour faciliter l’enfilage.

À l’extérieure, pour le transfert d’énergie, cette Cosmic Ultimate SL Triathlon dispose d’une semelle Full Carbon Energy SLR ultra rigide. Fabriquée à la main à partir de fibres de carbone unidirectionnelles renforcées et avec de la résine époxy thermodurcissable, elle est la plus légère des semelles Mavic. Quatre aérations, deux petites à l’avant et deux très longues sous la plante de pied, permettent de créer un flux d’air à l’intérieur de la chaussure pour baisser la température, sécher rapidement les pieds après la natation et les garder au sec, protégés de la transpiration qui pourrait créer des frottements et ainsi des blessures en l’absence de chaussettes.

La semelle extérieure full carbone Energy SLR est largement ajourée pour rafraîchir le pied.

La tige supérieure est très souple et munie de nombreuses aérations. Quinze au total plus une seizième positionnée sur le velcro de serrage. Leur forme se rapproche des motifs tribaux, mais font aussi penser à des flammes comme un rappel de ses origines volcaniques. Le cou de pied est divisé en deux parties et dispose d’une pièce en textile élastique en son centre pour s’adapter à votre morphologie de pied, notamment à sa largeur. La toe box ainsi que le talon sont renforcés.

L’ensemble est extrêmement léger avec seulement 210 grammes sur la balance en pointure 42, une volonté pour la marque haut-savoyarde d’offrir un produit hautement performant. Si vous n’aimez pas ce coloris, la Cosmic Ultimate SL Triathlon est également disponible dans le très classique jaune Mavic avec un gros logo sur la partie latérale. Elle est livrée avec une V-plate en titane pour tout type de pédales et un sac en mesh pour transporter vos chaussures. Prix : 330 € et pointures du 36 au 48 2/3.

Longue ou courte distance, sortie intense ou loisir, les Mavic Cosmic SL Ultimate apportent du grand confort en toute situation.

Sur la route

Après un hiver en dilettante puis un confinement surprise, nous avions hâte de chausser nus-pieds ces Mavic Cosmic SL Ultimate Triathlon LTD Kona. La promesse est-elle tenue quand on sait que l’on part pour une longue distance, possiblement 180 pitons, sur des parcours variés, notamment en altitude, et que l’on aura à la suite une course à pied à assurer ?

La bande velcro permet une très large ouverture pour passer le pied.

Est-elle facile à enfiler ?

Grâce à sa large et longue fermeture velcro, et aussi à l’évidemment central de la tige, il est très aisé de rentrer son pied. Une fois la pointe et le cou de pied positionnés, il suffit de choper avec l’index la languette arrière, elle-aussi surdimensionnée, pour passer le talon. Celle-ci bénéficie de deux grandes coutures qui se révèlent très solides et sa longueur permet d’accrocher facilement les élastiques de maintien dans le parc. Il faut vraiment tirer dessus comme une brute pour étirer les points. Sur le vélo, nul besoin d’aller jusque là. Une fois attrapée, elle permet de passer facilement le talon à l’intérieur du chausson, même avec les pieds mouillés. La languette scratch se ferme en un clin d’oeil et le tour est joué.

Les Mavic Cosmic SL Ultimate Tri sont faites pour rouler pieds nus.

Est-elle confortable, notamment pieds-nus ?

C’est à notre sens son énorme point fort. Quand on part pour un long parcours, accidenté, parfois sous la canicule, on doit se sentir très confortable dans ses chaussures. C’est encore plus vrai en triathlon après l’épreuve de natation où, par souci de gain de temps en transition, on peut partir pieds nus, même si aujourd’hui, hormis sur courte distance, cette règle tend à disparaître. Le pied trouve parfaitement sa position et on ne sent aucune couture gênante. La semelle Ortholite et l’intérieur de la tige sont très doux grâce à une excellente finition, notamment sur les orteils. On sent un léger soutien de la voûte plantaire au niveau de l’avant-pied qui se matérialise par une petite sur-épaisseur en relief qui favorise la circulation sanguine et optimise l’appui.

Des coussinets bien moelleux permettent de prendre soin du talon et du tendon d’Achille.

Le talon est également parfaitement pris grâce aux nombreux coussins molletonnés qui épousent son contour. Avec un serrage modéré, la tige vient déjà bien s’adapter à la morphologie du cou de pied grâce à son design. Avec un serrage plus fort, on sent une pression légèrement supérieure sous la languette, mais sa largeur permet de mieux répartir cette sensation sur l’avant du pied. Globalement, l’effet chausson est réussi.

L’intérieur de la tige est très doux. Une petite bosse située sur la semelle de confort à l’avant du pied apporte un soutien supplémentaire et facilite la circulation sanguine.

Quand on bouge le pied et les orteils, rien ne vient le gêner, l’accrocher ou l’irriter. Cet excellent confort s’est confirmé sur des parcours et distances très variés. Nous avons poussé le test sur une sortie estivale de 200 km avec plus de 2 000 m de dénivelé positif. Le confort n’a pas bougé, pas de sensation de feu au pied, nous n’avons presque pas eu besoin d’ajuster le serrage hormis sur certains segments où nous avons mis plus d’intensité. De ce côté-là, c’est une grande réussite.

Au total, 20 aérations sont positionnées sur une seule chaussure.

Est-elle aérée ?

Ne pas porter de chaussettes permet de mieux sentir tous les petits flux d’air imperceptibles mais si importants lors d’un effort prolongé. Ici, l’aération principale vient de cet évidement sur la partie frontale de la tige et procure une petite sensation de frais sur l’avant-pied, qui dispose en plus de huit autres zones aérées. On remarque aussi sept aérations sur l’arrière de la chaussure et une dernière sur la languette velcro elle-même. La semelle extérieure carbone est elle-aussi ajourée en quatre zones distinctes qui permettent d’apporter de la fraîcheur sous la semelle de confort Ortholite, ce qui nous fait un total de 20 aérations réparties sur l’ensemble du produit. À l’usage, notre pied n’a jamais chauffé, notamment lors de cette très longue sortie estivale de 200 km. Cette circulation de l’air a aussi l’avantage de rapidement sécher le pied à la sortie de la natation. Cette bonne aération participe évidemment au grand confort général du pied.

Semelle rigide, ultra aérée et grand confort.

Est-elle rigide ?

Aucune flexion au pédalage, un serrage efficace et un talon parfaitement maintenu, la semelle extérieure 100% Carbon Energy SLR fait parfaitement le job pour une utilisation triathlon longue distance. C’est-à-dire pour un effort lissé sans grosse débauche de puissance d’un seul coup, dans un raidard ou pour s’extraire d’un groupe d’échappés à quelques kilomètres de la ligne d’arrivée. Quand on augmente la puissance, la semelle carbone est efficace, sur le plat comme dans les pourcentages, notamment lors de plusieurs sprints en bosse avec départ arrêté. Le pied est bien maintenu, la transmission d’énergie est bonne mais elle peut connaître quelques pertes du fait du système de serrage choisi ici. Sur de très grosses accélérations, même en resserrant la bande velcro, on sent le pied bouger un peu, moins maintenu sur sa partie avant. Encore une fois, ce n’est pas là son utilisation première donc rien d’irréprochable, à moins que vous ne l’envisagiez sur courte distance avec ces courses en peloton qui se rapprochent des épreuves sur route.

 

Est-elle rapide en transition ?

Nous n’avons pu la tester en compétition et avons dû nous résoudre à effectuer des simulations à l’entraînement. À T1, comme évoqué plus haut, la hauteur (et la présence) de la languette arrière permet de maintenir vos chaussures à l’horizontal dans le parc à vélos grâce à l’utilisation d’élastiques. Une fois sur le vélo, l’avant-pied entre sans difficulté du fait de la maxi ouverture de la languette velcro, puis le talon suit sans difficulté en utilisant la languette arrière. À T2, la sortie du pied est encore plus rapide : d’une part, l’ouverture maximale du scratch est très pratique pour extraire le pied en une seule fois et sans accroc. Vers son extrémité, cette bande bénéficie d’une zone élargie pour empêcher qu’elle ne sorte complètement et ne viennent perturber le pédalage. D’autre part, la semelle Ortholite reste parfaitement en place grâce au mini velcro sous le talon qui la maintient en position. Si votre technique pour monter et descendre de votre monture aux transitions est sans faille, la Cosmic Ultimate SL Triathlon ne sera qu’une facilité supplémentaire ; si votre technique laisse à désirer, elle sera d’une grande aide.

=> Voir aussi : Triathlon, la bonne transition

L’empiècement en textile élastique au milieu de la tige autorise des morphologies de pied plus larges.

Est-elle ajustable ?

En terme d’ergonomie, ce modèle dispose de deux petites astuces bien pensées. La première, la zone textile qui fait le lien entre les deux parties avant de la tige est élastique. Celle-ci permet à la chaussure de s’adapter dans une certaine mesure aux pieds larges ou forts. Ce n’est pas extrême mais c’est suffisant pour offrir quelques millimètres d’accueil en plus donc du confort pour différentes morphologies. La seconde concerne la languette. Telle quelle d’origine, sa longueur fait qu’elle vient lécher voire buter contre la manivelle du pédalier. Ainsi, Mavic a fait en sorte qu’elle puisse être découpée selon la forme et la longueur de votre choix. En son extrémité, des repères permettent de choisir la longueur qui convient. Deux astuces utiles et pratiques pour un maintien réussi !

Il est possible de découper la languette velcro pour ajuster le serrage à son pied.

Est-elle chère ?

330 €, c’est une sacrée somme, mais c’est aussi le prix d’un produit fiable, performant et confortable. Un produit sur lequel on peut compter sans se poser de questions lorsque l’on est au départ d’une compétition. Car c’est bien là le but du jeu. Si l’on se contente d’une pratique loisir sans prendre l’occasion de pousser son effort sur des épreuves avec un dossard dans le dos, l’intérêt de se tourner vers ce genre de produit est presque nul, hormis le plaisir personnel à rouler bien équipé. Si l’on se projette en compétition, avec une performance ou un chrono espéré au bout de la dernière ligne droite, ce budget reste dans une fourchette haute mais encore raisonnable. Que ce soit pour des modèles route ou triathlon, le haut de gamme s’offre autour de 300 jusqu’à 400 €, parfois beaucoup plus.

 

Est-elle jolie ?

Question très personnelle, mais nous avons aimé cette version volcanique en référence au mythique Ironman d’Hawaii, avec cette teinte éclatante du jaune au rouge vif. On aime son intensité, son symbole, mais aussi les détails iconographiques intégrés sur la semelle intérieure ainsi que sur l’extérieur du talon, sous la malléole. Cette Cosmic Ultimate SL Triathlon Kona se démarque et ça, ce n’est pas pour nous déplaire.

C’est inscrit sur la chaussure : il n’y a plus qu’à nager, pédaler et courir. Go !

Pour qui ?

Les Mavic Cosmic Ultimate SL Tri sont des chaussures haut de gamme pour des pratiquants du longue distance avec un pied pas trop large et qui privilégient le confort. Sa finition intérieure est un grand avantage pour l’envisager sur les longs parcours de même que ses nombreuses aérations qui permettent de garder un pied parfaitement sec et sain. Leur légèreté et la rigidité de la semelle full carbon sont deux autres qualités qui font de cette paire un sérieux atout pour performer

MAVIC COSMIC SL ULTIMATE TRI
Note : *****

Les + : confort, aération, soutien et maintien du pied, poids, enfilage
Les – : prix

Semelle extérieure 100% Carbone Energy SLRIndice de transfert d’énergie 100Serrage bande velcro découpableBoucle de talon – Semelle intérieure Ortholite avec velcro de maintienTige thermocolléeV-Plate fournie – Sac de transport en mesh fourniPoids : 420 g (42)Tailles : 36 à 48 2/3 (pointures intermédiaires disponibles)Prix : 330 €

Contact : https://www.mavic.com

=> VOIR AUSSI : Tous nos articles Matos

Mavic Cosmic SL Ultimate Tri Kona.

Pierre-Maxime Branche

- 41 ans - Journaliste professionnel depuis 2004 en presse sport spécialisée et information générale. - Pratiques sportives actuelles : triathlon & fitness. - Instagram : pierre_maxime_branche

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