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Cycliste du dimanche, ou athlète de haut niveau, les blessures n’épargnent aucun sportif. Elles nous rendent tristes et ronchons et méritent bien une fiche explicative en QQOQCP pour chacune. L’idée à travers cette succession de petits dossiers est de mieux les comprendre, d’adopter les bons comportements pour les éviter et la conduite à tenir pour mieux se rétablir.
Je vous propose ainsi de balayer à chaque fois, sous la forme du “QQOQCP” (Quoi, Qui, Où, Quand, Comment, Combien, Pourquoi) et en autant de dossiers que de blessures les plus récurrentes en cyclisme et en triathlon, toutes les possibilités de frustration liée à une mise au repos forcé.
Après le genou, les douleurs de selle, les douleurs de rachis, la clavicule et l’artère iliaque, je vous propose aujourd’hui une fiche explicative – toujours avec la démarche du QQOQCP – cette fois pour les tendinites du tendon d’Achille.
Par Jean-François Tatard – Photos : Pxabay.com, Pxhere.com, Wikimedia.commons, Jean-François Tatard
QUOI ?
La tendinite d’Achille est une souffrance au tendon d’Achille liée à une modification structurelle du tendon ainsi qu’une perte de capacité à encaisser une contrainte donnée. Et le tendon est quant à lui par définition un tissu conjonctif composé d’une multitude de fibres tendineuses, qui relient le muscle à l’os, et qui va permettre le mouvement de l’articulation. Ce tendon a des capacités à absorber puis retransmettre l’énergie. Si vous lui donnez une charge suffisante, il va pouvoir l’encaisser et la restituer. En revanche, si vous lui en donnez trop, il va subir des lésions, plus ou moins importantes. C’est ça l’inflammation ! Dans le détail, elle est essentiellement présente au début puis elle disparaît souvent après quelques jours. Néanmoins les lésions vous empêchent d’avoir une activité normale encore plus longtemps.
Le tendon d’Achille est le tendon le plus long et le plus épais du corps humain, avec une longueur d’une quinzaine de centimètres et une épaisseur de 5 centimètres. Il peut normalement supporter une charge de 400 kg.
La tendinite du tendon d’Achille touche principalement les coureurs à pied, et donc les triathlètes, mais peut aussi, plus rarement, toucher d’autres sportifs comme les cyclistes. Laurent Fignon a par exemple été touché par une tendinite du tendon d’Achille en 1985, pathologie dont il a été opéré.
Vous avez choisi de pratiquer la course à pied et vous avez bien fait. Néanmoins, ce n’est pas sans risque. Les blessures sont quasi incontournables et la tendinite d’Achille la plus fréquente de toutes les lésions possibles. Apprendre à la gérer est donc crucial. Et même si cette fiche en QQOQCP, va vous éclairer sur les causes, les conséquences et les solutions, rien ne vaut le travail et l’accompagnement d’un kinésithérapeute du sport. Il est le seul à pouvoir réellement vous guider et vous corriger sur ce genre de problème. De plus, certains de ses équipements (Compex, ondes de choc, laser, cryothérapie, ventouses, Tecar, etc) vous permettront très certainement d’accélérer le processus de guérison.
QUI ?
La tendinite d’Achille frappe surtout les coureurs à pied et donc les triathlètes. Et elle n’est pas l’apanage du sportif professionnel de haut niveau. Tout le monde peut être concerné.
OÙ ?
Le très sérieux British Journal of Sports Medecine a publié le résultat d’une étude de 2007 dont on imagine que les chiffres n’ont pas évolué dans le bon sens depuis. Ainsi, un pratiquant de la course à pied sur deux ne pas court pas de façon forcée et non voulue par cause de blessure. Autrement dit, 50 % des pratiquants vont se blesser cette année. C’est statistiquement avéré. Dans cette même étude, sur les 1 000 coureurs sollicités, la fréquence est de une blessure par individu toutes les 82 heures. Et dans 86 % des cas, ces blessures se manifestent au niveau des membres inférieurs. Enfin, cette blessure va vous contraindre à une cessation de votre activité favorite pour une durée moyenne de 20,7 jours. La tendinite d’Achille, c’est la plus fréquente chez les runners. Dans 14 % des cas, lorsqu’on se blesse en course à pied, il s’agit d’une inflammation du tendon d’Achille.
50 % des pratiquants de la course à pied vont se blesser cette année.
QUAND ?
La tendinite d’Achille représente une pathologie excessivement fréquente chez les sportifs. Contrairement à la majorité des autres blessures, la tendinite d’Achille n’est pas forcément liée à une raison posturale. Le plus souvent, elle résulte d’une pratique inadéquate de votre sport. Dans cette inadéquation, les causes peuvent être internes ou externes.
Une tendinite nécessite des soins, pour ne pas aboutir à une rupture du tendon d’Achille et par la même occasion à une intervention chirurgicale, inévitable dans ce cas-là, avec des conséquences bien plus lourdes en termes de récupération que quelques jours de relâchement imposés dès les premières douleurs.
COMMENT ?
La douleur est très souvent localisée en priorité dans le corps du tendon. Pas dur à trouver, vous n’en avez qu’un, du moins un par jambe (si vous avez deux jambes). Par contre, elle peut intervenir à différents moments. Pendant, avant, après, « pendant et avant », « après et pendant », et « avant et après ». Et il existe ainsi 3 niveaux de gravité.
- STADE 1
Vous n’avez mal que le matin en vous levant. Puis cela passe au bout de quelques pas. Pour résumer : elle est essentiellement présente sur les premières minutes de la journée. Mais dès que vous remettez un peu d’activité dans la structure du tendon, vous retrouverez une mobilité « normale ».
- STADE 2
Vous gardez les douleurs au-delà des premiers pas qui suivent le réveil. Elles continuent à persister même sur les premières minutes de footing. Et puis s’effacent au bout de 10 ou 15 minutes et vous donnent l’illusion que la tendinite a disparu jusqu’à ce que vous retrouviez vos douleurs une fois que le corps s’est refroidi. Parfois le soir, au moment d’aller du canapé vers son lit.
- STADE 3
La douleur est omniprésente et s’exacerbe à la première sursollicitation. Vous ne pouvez à peine toucher le tendon avec les doigts sans sauter au plafond. Courir est inenvisageable !
- DIAGNOSTIC
Il est préférable de consulter un médecin pour confirmer ou exclure ce que vous pensez être une tendinite d’Achille. On parle des tissus c’est donc l’échographie qui est de rigueur.
Les solutions
Ne bricolez pas ! Ne vous improvisez pas médecin ! Consultez, et mieux que le médecin de famille, un médecin du sport. Le repos de longue durée n’est d’ailleurs pas recommandé. Ce n’est effectivement pas la meilleure solution. Après le passage inflammatoire et le traitement par anti-inflammatoires au besoin, mieux vaut maintenir une sollicitation et ramener le tendon progressivement à la bonne conduite que de se risquer à une fragilisation par de l’inactivité qui ne fera que faire perdre force et souplesse au tendon.
Exercices de récupération
Ce sont des exercices que le kiné peut vous inviter à effectuer. Une fois que vous aurez compris le geste et SURTOUT vérifié – et faites vérifier par votre kiné ! – que vous le faites bien, peut-être que vous pourrez les faire chez vous.
- Phase 1
Dans un premier temps, il s’agira de faire des exercices de contraction statique, de façon volontaire sans production de mouvement. Immobilisez vos tendons d’Achille en vous mettant sur la pointe des pieds pendant 30 secondes. Puis reposez 30 secondes. Et recommencez comme ça 5 fois. Vous pouvez même le faire matin midi et soir. On parle d’exercices isométriques.
- Phase 2
Avez-vous déjà entendu parler du protocole de Stanish ? C’est un incontournable lorsqu’on parle de tendinite d’Achille. Le geste consiste à monter sur la pointe des pieds et à freiner la descente. Exemple dans les escaliers, vous vous positionnez sur la pointe des pieds et vous descendez lentement sur 5 secondes afin de répéter le geste par exemple 10 fois par jambe sur 3 séries. On parle d’exercices excentriques.
- Phase 3
Vous pouvez faire évoluer l’exercice en rajoutant du poids. Un gilet lesté par exemple ou un sac à dos que vous chargerez avec ce qui vous semble possible d’alourdir le contenu.
- Phase 4
Au bout de quelques semaines, vous pouvez envisager la corde à sauter. On parle d’exercices de pliométrie. L’objectif, c’est d’enchaîner des réceptions de sauts en excentrique avec une impulsion explosive. Il va par contre falloir doser vous-même ou vous faire accompagner d’un professionnel, un coach, un kiné, un médecin du sport, pour doser la quantité et l’intensité.
POURQUOI ?
On peut distinguer les causes internes (augmentation soudaine du kilométrage ou augmentation non progressive des intensités) et les causes externes (changement de semelles, nouvelles chaussures, différence de hauteur de drop et variante de surface au sol).
CONCLUSION
Dans les prochaines fiches explicatives, je vous propose de continuer à passer en revue les blessures qui nous paralysent le plus souvent. On verra ainsi les prochaine fois, les traumatismes crâniens, les pathologies du poignet, les pathologies digestives, les fascites plantaires, les périostites, le syndrome des loges et les pubalgies.
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