Le nouveau coaching

Dans un monde qui évolue en permanence, le coaching doit se réadapter aux nouvelles attentes des athlètes ou des sportifs amateurs. Le coach, ou entraineur, n’est plus seulement ce personnage austère qui distribue brimades ou bons points. Dans sa version 3.0, il s’intéresse et se forme à de nouvelles techniques de progression et de communication pour aider cyclistes, coureurs ou triathlètes à donner le meilleur d’eux-mêmes.

Par Jean-François Tatard – Photos : pxfuel.com, pixabay.com

Il y a quelques temps, en discutant avec un ancien directeur des ventes d’une grande entreprise, celui-ci m’a déclaré : « Le métier de coach est devenu ringard ». S’agissait-il ici d’un simple pic me sachant gavé d’analogies au sport dans mon modèle pédagogique professionnel, ou était-ce un moyen de dire tout haut ce qu’une grande partie pense tout bas ? Avec 3bikes.fr, nous avons décidé de développer un sujet sur ce métier fabuleux que celui de coach…

Il faut savoir que le coaching comme on l’entend aujourd’hui est arrivé en France au début des années 2000. Jusqu’alors, on parlait surtout d’un entraîneur qui utilisait son temps libre pour aller au stade ou sur le bord d’une route pour rendre service à l’association, au club. Il n’était pas toujours diplômé. Et puis, est arrivé un moment où il était temps d’assurer la relève, d’abord parce que les attentes des sportifs ont évolué. Les pratiques de coaching ont aujourd’hui bien progressé. Ainsi, je ne pense donc pas que le coaching soit ringard, mais qu’il doit s’adapter aux nouveaux modes de fonctionnement des organisations sportives et surtout aux nouveaux besoins exprimés par tous ces nouveaux sportifs eux-mêmes s’il ne veut pas qu’on le considère comme une pratique désuète.

Le nouveau coaching
Le coach individuel est à l’écoute de son athlète et peut lui proposer des méthodes de progression innovantes.

L’évolution

J’ai la conviction que ce sont la posture du coach, ses compétences et ses outils qui sont bousculés par ces nouveaux besoins. Notamment la capacité à accueillir les transformations du leadership et les transformations du rapport à l’objectif du coaché, qu’elles soient de l’ordre de la reconnaissance ou de l’accomplissement. Ainsi, c’est davantage la manière ou le processus selon lequel on va accompagner les coachés qui va évoluer. Finies les trois sessions de 2 heures hebdomadaires. Certes, ces dernières restent très utiles pour certains, mais un grand nombre d’entrainés ou d’entraineurs souhaitent utiliser un coaching plus précis, plus opérationnel, plus pragmatique. Une sorte de coaching à « l’anglo-saxonne » qui permet de travailler sur des sujets plus spécifiques comme le renforcement, la proprioception, la coordination, la stimulation neurologique et le recrutement de filières souvent inexplorées. L’époque de l’accumulation des kilomètres à tout prix est révolue ! L’évolution, c’est la personnalisation et le micro-coaching aussi bien en termes de temps que d’efficacité.

Le coach doit pouvoir accompagner son athlète et le vois évoluer en situation.

Un coaching nouveau

Le coach nouveau adapte en permanence ses modalités d’accompagnement aux aspirations du coaché et à ses besoins. Le coaching in situ en est un bon exemple. De la même manière qu’un entraineur d’un sport collectif ne se contente pas de préparer la compétition mais est aussi présent le jour J, nous considérons qu’il est important qu’un coach puisse voir son athlète évoluer dans son contexte et ainsi de l’accompagner directement en situation. Nous croyons aussi énormément en la rénovation des pratiques du coaching par l’arrivée de nouvelles méthodes de facilitation comme le Design Thinking, l’intelligence collective… Ces méthodes ont énormément de succès car elles sont ludiques, efficaces et transportent le sportif dans des environnements qui sont conviviaux. C’est en s’enrichissant de ce type de méthodes que le coaching peut se rafraîchir. L’objectif est d’explorer des méthodes de coaching moins sérieuses, plus métaphoriques. Le coaching est une pratique qui, en France, est souvent axée sur la transformation profonde et réflexive. Or, nous sommes convaincus qu’en plus d’être un moyen de transformer radicalement sa façon d’être et de penser, le coaching peut également être un mode d’accompagnement plus ponctuel, tout en restant une expérience tonique, agréable et amusante.

Quelle efficacité ?

La transformation du coaching moderne est aussi liée à une transformation sociologique de la « culture Y » dans laquelle nous baignons. La « culture Y » met en avant la quête de sens, l’expérience, le fun et l’apprentissage permanent. Aujourd’hui, les coachs doivent se calquer sur ces notions fondamentales et se demander en permanence : « Est-ce que ce que je propose permet à l’athlète de vivre une vraie expérience de développement ? ».

L’enthousiasme du coach est une des clés de la transmission pour faire évoluer les sportifs.

La formation des nouveaux coachs

Au-delà du BE ou du brevet d’état du sport choisi, trop de coachs se contentent encore d’utiliser les mêmes outils que ceux dont ils ont appris à se servir en formation pour obtenir leur diplôme ou leur certification, et remettent insuffisamment en question la façon dont ils perçoivent le sport et la façon d’entraîner leurs poulains. Ils utilisent les mêmes standards qui datent des années 80 ou d’avant. Je ne dis pas que ces théories ne sont plus valables mais il faut les challenger et voir plus loin. Les coachs doivent se demander : « Où est ce que je peux aussi aller me former ? En neurosciences, en Design thinking, en psychologie positive ? »

L’humanisme

Fini l’entraînement à la mode soviétique et place aux coachs punchy et surtout enthousiastes… La pratique du coaching telle qu’elle avait été apprise il y a quelque temps est trop « position basse », trop neutre, prônant l’absence de sourire, la plus désincarnée possible. Ma conviction va à l’inverse de ça. Je pense que les gens ont besoin de chaleur humaine, de convivialité… STOP à la religion du coach qui ne donne pas d’énergie. Il faut challenger davantage les coachs sur ces questions de posture. C’est un métier qui se rapproche de plus en plus de celui de psychologue.

Ma recommandation

Pour ma dernière recommandation pour les coachs qui voudraient jouer un rôle décisif dans le développement de leurs athlètes, je dirais de profiter de leur feedback et d’agir en conséquence. Si on fait toujours la même chose, on arrivera toujours au même résultat. Ce n’est pas de moi, c’est Einstein qui disait : « Renouveler la même chose en espérant un résultat différent revient à de la folie ». Trop d’athlètes se plaignent d’être sans cesse approchées par des coachs indépendants parfois auto proclamés. Des charlatans ? Comme tous les talents qu’ils accompagnent, les coachs ont besoin de se former et d’évoluer en permanence. Je conclurai en disant que le coaching n’est pas ringard, mais que si le coaching à la papa est mort, alors vive le coaching 3.0 !

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Jean-François Tatard

- 43 ans - Athlète multidisciplinaire, coach en vente et consultant sportif. Collaborateur à des sites spécialisés depuis 10 ans. Son histoire sportive commence quasiment aussi vite qu’il apprend à marcher. Le vélo et la course à pied sont vite devenus ses sujets de prédilection. Il y obtient des résultats de niveau national dans chacune de ces deux disciplines.

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