Débrider un vélo électrique désormais passible d’un an de prison

Débrider un vélo à assistance électrique (VAE) pour éviter que l’assistance ne se coupe à 25 km/h est une pratique courante, mais pourtant interdite par la loi. Les contrevenants risquent désormais un an de prison, et les fabricants de kit de débridage encourent quant à eux une peine jusqu’à deux ans.

Source : unionsportcycle.com – Photos : Pxhere.com / Pixabay.com / Amazon / 3bikes.fr

Pouvoir profiter de l’assistance électrique d’un VAE au-delà de 25 km/h : si l’idée peut sembler séduisante au premier abord, elle s’avère non seulement dangereuse, mais elle est désormais punie par la loi.

Débrider un vélo électrique désormais passible d'un an de prison

Les chiffres du dernier Observatoire du cycle en témoignent, et la prochaine édition devrait le confirmer : le VAE fait de plus en plus d’adeptes en France. Ses utilisateurs apprécient le confort de l’assistance électrique, qui leur permet de pédaler plus vite en fournissant un effort moindre. Avec une limite : l’assistance électrique s’arrête lorsque le vélo atteint les 25 km/h. Au-delà, seul l’effort de pédalage de l’utilisateur lui permet d’accélérer. Des caractéristiques qui distinguent clairement les VAE des cyclomoteurs et les inscrit durablement comme des engins de mobilité douce.

Débrider un vélo électrique désormais passible d'un an de prison

Une limite jugée trop contraignante pour certains, qui ont pu être tentés par l’installation de kits de débridage sur leur vélo, leur permettant de prolonger l’assistance électrique bien au-delà de 25 km/h. Problème : c’est dangereux, et c’est illégal.

On peut ainsi croiser des VTT électriques avec un moteur de 500 watts transformés en mobylette, ou encore des vélos de ville plus rapides que des Solex pilotés par des vélotaffeurs en chaussures de ville.

Pourtant, et c’est une tendance notée sur la nouvelle catégorie de vélos de route typés course, les fabricants jouent la modération en proposant des modèles destinés à donner un coup de pouce dans les difficultés, mais pas à battre des records, avec une puissance limitée à 220 ou 250 watts et un couple raisonnable. Ces vélos légers et maniables sont d’ailleurs très proches des vélos de route traditionnels en termes de comportement au-delà de 25 km/h.

Débrider un vélo électrique désormais passible d'un an de prison

Une pratique dangereuse car non prévue

Un VAE mis sur le marché est conçu pour offrir une assistance électrique jusqu’à 25 km/h. Débrider le vélo peut alors entraîner une usure prématurée du cadre, de la fourche, des freins et des roues, ou encore une dégradation du moteur et de la batterie.

Un danger pour la sécurité, donc, mais également un risque de surcoûts de réparation non-négligeable.

Sans compter que l’engin débridé n’est plus considéré comme un vélo mais comme un cyclomoteur. En conséquence, il n’est plus couvert par la garantie (ni par le constructeur ni par le magasin) et son propriétaire circule sur un engin non homologué et n’est pas assuré. Un bricolage lourd de conséquence en cas d’accident, surtout si celui-ci implique des blessés.

Un délit désormais puni par la loi

Promulguée fin décembre 2019, la Loi d’orientation des mobilités modifie le Code de la route et interdit cette pratique : un an d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende sont désormais requis pour un professionnel qui modifie « le dispositif de limitation de vitesse afin de permettre (…) au cycle de dépasser sa vitesse maximale autorisée ». Les articles L317-1 et suivants précisent notamment que « le cycle sur lequel l’infraction a été commise est immobilisé et retiré de la circulation jusqu’à ce qu’il ait été mis en conformité ou réparé. » Les fabricants de kits de débridage encourent, quant à eux, deux ans d’emprisonnement.

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Guillaume Judas

  - 53 ans - Journaliste professionnel depuis 1992 - Coach / Accompagnement de la performance - Ancien coureur Elite - Pratiques sportives actuelles : route & allroad (un peu). - Strava : Guillaume Judas

5 commentaires sur “Débrider un vélo électrique désormais passible d’un an de prison

  1. Pour compléter le commentaire de Guillaume Judas : il y a aussi une question de poids. Les VAE sont bien plus lourds. En cas de perte de contrôle ou de collision les effets sont forcément plus graves. (cf accident avec un poids lourd ou une automobile)

  2. J’adore ce genre de remarque : « des vélos de ville plus rapides que des Solex pilotés par des vélotaffeurs en chaussures de ville »
    Parce qu’un Mickey habillé en combinaison short moulante couverte de publicités, en chaussures ultra légères, les pieds bloqués dans les cales pieds, avec un vélo dont les pneus sont trop fragiles pour rouler sur une piste cyclable, le tout lancé tête baissée à 45km/h à un rythme de 90 tours de pédalier la minute, ce n’est pas dangereux?

    À en croire les arguments, le même VAE propulsé à 40 km/h mais par la force des mollets est moins dangereux et son cadre et sa fourche ne risquent plus de se détériorer ?
    Déjà, pour arriver à dépasser les 30 à l’heure avec les vélos de ville que les fabricants proposent, il faut être un champion du moulinet. Les rapports sont tellement mal étagés qu’à 25, on est déjà à plus de 60 tours minutes.

    Il faut arrêter de nous prendre pour des jambons. Ce qui est très dangereux, c’est de rouler à vélo sur les routes là où il n’y a pas de piste cyclable à moins de 25km/h. À cette vitesse, vous êtes une nuisance pour les voitures et on se fait doubler et serrer n’importe comment. C’est de ne pas pouvoir s’insérer dans le trafic qui ne va pas.
    On en fait très vite l’expérience en troquant son vélo par un simple cyclomoteur 50cm3. La conduite est de suite bien plus agréable et les voitures ne tentent plus de vous éliminer à chaque dépassement.

      1. C’est un peu comme le Solex dans le commentaire, on a du mal à voir le rapport.
        Cet antique véhicule n’allait pas plus vite que 30km/h et était bien plus dangereux qu’un VAE débridé. Alors, je ne vois pas pourquoi un gars en chaussure de ville qui va à 35 avec assistance débridée serait plus dangereux pour lui et les autres que s’il avait enfourché son vélo route sans assistance pour rouler à la même vitesse. Les deux n’ont pas d’équipement pour parer les chutes et ils vont tous les deux abimer le cadre de leur vélo (ne me dites pas que vous portez un crédit à cet argument à 2 balles).

        1. Le différence, essentielle, entre un cycliste capable de rouler à 40 km/h uniquement à la force de ses mollets et un cycliste en chaussures de ville sur un VAE débridé qui roule a la même vitesse, c’est que le premier a généralement beaucoup plus d’expérience de la maitrise de sa machine que le premier, et notamment au milieu de la circulation. C’est l’argument choisi en tout cas par les autorités pour justifier la bride des VAE à 25 km/h. Si le ou la cycliste est capable de rouler plus vite à la seule force des mollets (et il y en a !) c’est qu’il ou elle a déjà un minimum d’entrainement et de capacité de maitrise de son engin. Inutile donc d’en rajouter avec un surplus de puissance au niveau de l’assistance.

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