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Après cinq années consécutives dans les Alpes, l’Étape du Tour cyclo 2020 fera escale à nouveau dans le massif, mais un peu plus au sud cette fois. L’événement se déroulera en effet à 100% autour de la métropole Nice-Cote-d’Azur entre mer et montagne avec des points de vue exceptionnels. Facile cette Étape du Tour ? Pas si sûr, même si les cols à escalader ne sont pas aussi mythiques que par le passé. David Polveroni, l’un des meilleurs cyclosportifs français, l’a reconnue en exclusivité pour les lecteurs de 3bikes.fr.
Par David Polveroni et la rédaction – Photos : David Polveroni et Colin Savioz.
La 30e édition de l’Étape du Tour cyclo se déroulera le 5 juillet 2020 à Nice, soit une semaine après le passage des coureurs du Tour de France sur le même parcours, pendant la deuxième étape d’une course qui s’annonce particulièrement montagneuse cette année. Les amateurs parcourront 177 km et 3 570 m de dénivelé positif dans l’arrière-pays niçois.
Si la dénivellation parait relativement modeste par rapport au kilométrage (l’édition 2019 comptait par exemple 4500 m de dénivelé pour 130 km), il ne faudra justement pas négliger la distance, même s’il n’y a pas de grands cols à plus de 2000 m au menu. Trois cols serviront cependant de juges de paix : la montée sur la Colmiane, le col du Turini emprunté lors du dernier Paris-Nice, puis, pour finir, la célèbre montée du col d’Eze avant de replonger sur Nice.
Pour cette reconnaissance lors de ce dernier week-end d’octobre, David Polveroni est accompagné de Colin Savioz, un jeune coureur de 15 ans, déjà redoutable grimpeur et vainqueur de plusieurs montées chronométrées devant les Séniors dans les Alpes en 2019. Un jeune à suivre assurément !
Colin Savioz (15 ans) – VC Froges Villard-Bonnot Victoire au scratch au souvenir René Vieto 2019 |
Les deux Isérois entament le parcours sur la célèbre promenade des Anglais, cinq petits kilomètres en longeant le bord de la Méditerranée avant d’aborder la partie la plus monotone de cette Étape du Tour. Pendant trente kilomètres, de longues lignes droites sur la M6202, plates ou légèrement montantes, avec la possibilité d’avoir ce petit vent de face comme lors de la reconnaissance. « Une partie qui, je pense, sera décisive pour la suite du déroulement de la course, précise David Polveroni. Celui qui aura fait le moins d’effort dans cette partie tout en étant le plus à l’avant possible aura bien géré. On peut perdre beaucoup ici. Attention. »
À Plan-du-Var, le parcours commence à quitter « la plaine » et rentre progressivement dans la vallée de la Tinée, qui est tout simplement le pied du célèbre col de la Bonnette, la plus haute route d’Europe. Mais il faut encore attendre 25 km, et déjà 55 km de course avant d’aborder les premières rampes du col Saint-Martin ou autrement nommé : la montée de la Colmiane. Nous sommes peu après le lieu dit La Bolinette à 500m d’altitude.
Lien Strava du col Saint-Martin.
Cette montée ne représente pas de gros pourcentages mais permettra de décanter la course. C’est une montée régulière aux alentours de 6 %, longue et qui peut commencer à être difficile suivant comment les participants auront abordé la première partie. Il y a une toute petite rampe aux alentours de 8/9 % lors de la traversée du village de Valdeblore précédé d’un replat. Rien de bien méchant. Il faut juste trouver son propre tempo. Au sommet, à tout juste 1500 m d’altitude, nous sommes déjà à plus de 3h de vélo, du moins pour notre reconnaissance. « Je pense qu’ici il faut savoir se ménager et trouver un groupe de son niveau afin d’en garder pour la suite du parcours, reprend David Polveroni. »
Une descente rapide, une route large où il est possible de prendre de la vitesse, sans piège. Les courbes sont belles. La suite est un peu plus reposante. Le parcours traverse ensuite Saint Martin de Vésubie après 7 km, qui est le point le plus au nord de cette Étape du Tour. Nous poursuivons cette descente de la Vallée de la Vésubie, et entamons donc le retour sur Nice. Mais avant il faut faire un détour par le col du Turini.
93 km d’effectués depuis Nice, c’est le pied le col du Turini, seconde difficulté de la journée. Ce col est similaire à la Colmiane sur sa première partie, mais il devient de plus en plus difficile, d’autant que les efforts commencent à peser.
Une première partie de 3 km en lacets à 5/7 % jusqu’au village de la Bollène Vésubie, un petit replat en traversant, puis une seconde partie de 12 km, où les pourcentages tournent entre 7 et 9 % au maximum.
Néanmoins, même si nous ne sommes pas dans un long col alpin, l’usure commence à se faire sentir sur cette portion. Le sommet pourrait paraitre lointain, à un peu plus de 1600 m d’altitude si les efforts ont mal été gérés. « Une fois le sommet franchi, attention, cela ne redescend pas tout de suite, précise notre ambassadeur. Il reste un petit kilomètre en léger faux plat, puis un plateau d’environ 7 km avec la traversée de Peira Cava. Lors de notre reconnaissance cette partie était recouverte d’un épais gravillon sur la première portion, j’ose espérer qu’il n’en sera pas de même le 5 juillet ! »
Enfin, le parcours entame la véritable descente et la plongée sur Nice. Tout d’abord, une première partie avec de nombreux lacets (16 en 5 km), qui offrent sans doute le plus beau panorama de cette étape. Une pente peu élevée, on prend donc peu de vitesse entre les courbes. Il faudra bien les négocier. La descente se poursuit jusque Lucéram, un peu plus rapide, avec quelques courbes mais pas de pièges. Après Luceram le circuit retrouve une route un peu plus large jusqu’a L’Escarène. Nous traversons le village, puis un petit coup de cul (1 km) nous mène au col de Nice, avant d’arriver progressivement dans les faubourgs de Nice, Cantaron, Drap, tout cela sur un faux plat descendant.
De Luceram jusqu’a l’entrée de Nice, c’est donc une portion propice pour se ravitailler et se refaire la cerise, toujours à condition d’être dans un bon groupe. Un coureur seul a toutes les chances de perdre de l’énergie. Autant la première partie jusque Luceram, c’est de la descente pure, autant après le fait d’être groupé sera déterminant.
Le parcours remonte le boulevard Saint-Roch, et c’est parti pour la dernière montée de cette étape : le mythique Col d’Eze.
Ce n’est pas Val Thorens, mais cela fait mal en fin de parcours. C’est un col irrégulier. Une première partie de 3 km à 7/8 % (léger replat après 2 km), une portion roulante de 3 km à 3 %, puis une seconde partie de 2 km à 7/8 % avant d’en finir par 2 km presque plats. Le parcours retrouve ensuite une descente sur la route de la Grande Corniche, très large, avec un parfait revêtement et de grandes courbes où il faut encore pédaler pour rallier le vieux port de Nice et enfin la promenade des Anglais, que nous avions quittée quelques heures plus tôt.
Après cette reconnaissance, David Polveroni nous donne son avis et vous livre ses derniers conseils : » C’est une Étape du Tour assez piègeuse pour les grimpeurs sur sa première partie, puisqu’elle permettra à tous les types de coureurs de prendre de l’avance et de tenter leur chance. De manière générale, ce parcours est un cran en dessous au niveau de la difficulté que les éditions de ces dernières années : pas de gros pourcentages, pas de haute altitude, pas de cols très longs (bien qu’il n’y aura que très peu de répit du départ jusqu’à la Colmiane). Néanmoins, il faudra avoir une bonne endurance car cette étape est longue (prévoir environ 35 à 50 minutes d’effort en plus par rapport à celle de 2019). Il faudra donc avoir l’entrainement en conséquence, bien gérer ses efforts jusqu’au Turini, récupérer ensuite autant que possible jusqu’à Nice, et tout lâcher pour Eze. Je ne conseille pas de braquets particuliers pour cette étape. Ce que vous utilisez pour monter un col à 7/8% sera suffisant. »
Lien Strava de l’ensemble de la reconnaissance
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