Vélo ou triathlon : devez-vous prendre un coach ?

Le terme de coaching est à la mode. Aujourd’hui on trouve des coachs pour tout. Et encore plus dans le domaine du sport. Alors vous pouvez vous poser la question : réelle nécessité, ou totalement superflu ? Avez-vous besoin d’un coach personnel pour vous épanouir dans votre pratique ou pour réussir vos objectifs ? Est-il nécessaire et si oui comment le choisir ?

Par Guillaume Judas – Photos : @Erisphere, Brooks, afimsc.af.mil, flickr.com, pixabay.com, PEDaLed

Un coach peut être ce qu’on appelle plus communément un entraineur, mais pas seulement. Comprendre l’entrainement n’est pas très difficile en soi. Connaître les bases physiologiques de l’effort et comment s’y préparer est à la portée de n’importe qui, soit en se basant sur sa propre expérience, soit sur les tuyaux transmis à travers les générations, ou encore en potassant la littérature dédiée. Mais s’adapter à un emploi du temps, à des contraintes ponctuelles, à un programme imposé, à la météo ou aux baisses de moral est autrement plus compliqué.

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Un bon coach doit savoir obligatoirement prendre de la distance par rapport à votre activité.

Un coach dispose nécessairement de connaissances en physiologie et en psychologie, mais aussi d’un recul indispensable par rapport à l’activité, qui sert à dédramatiser certaines situations et à prendre les bonnes décisions. Un bon coach n’est pas obligatoirement super diplômé, mais il dispose assurément de bonnes qualités d’écoute et de communication, et d’une expérience sur laquelle vous pouvez vous appuyer. On peut être entraineur d’une équipe, organiser un jeu ou une tactique, mais plus difficilement le coach de plusieurs personnes en même temps. Et pour que la réussite de l’association soit au rendez-vous, il faut impérativement établir un rapport de confiance.

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Un coach pour qui ?

Vous pouvez avoir besoin d’un coach si vous débutez, bien que ce ne soit pas forcément le moment propice pour s’imposer un programme précis d’entrainement. Un débutant progresse vite à partir du moment où il est assidu, et seulement grâce à l’accumulation des sorties. Mais c’est souvent plus tard, lorsque vous vous êtes forgé votre propre expérience que vous pouvez avoir besoin d’un regard extérieur.

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Même les athlètes expérimentés peuvent s’appuyer sur les conseils d’un coach.

On cumule souvent de nombreuses erreurs, par habitude ou par facilité, voire par envie de (trop) bien faire. Combien sont les pratiquants à s’épuiser avec des séances de home-trainer trop longues, trop dures ou trop précoces au cours de l’hiver, et qui manquent de jus au printemps ? Combien sont ceux qui perdent du temps avec des sorties en club le dimanche matin totalement improductives, ou qui au contraire ne progressent plus en faisant trop d’intensités ? Si vous avez l’impression de plafonner depuis plusieurs mois ou plusieurs années, si vous vous sentez mal entouré au sein même de votre club (mais faisons preuve de complaisance envers les dirigeants bénévoles, qui ne peuvent pas être partout), un coach personnel peut être la solution. D’abord pour envisager une autre façon de travailler, ensuite pour préparer un objectif plus précis.

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Car en plus de vous donner les clés pour apprendre à mieux vous connaître, un coach va vous responsabiliser le jour de l’objectif. Lorsque vous serez en difficulté, et vous le serez forcément à un moment ou à un autre, vous penserez inévitablement au coach, au fait de ne pas le décevoir. C’est aussi une excellente motivation.

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Suivre un plan d’entrainement personnalisé est un bon moyen de conserver une motivation intacte.

Au contraire, vous n’avez pas besoin d’un coach si vous n’avez tout simplement pas envie de progresser, si vous êtes un pratiquant expérimenté qui n’a pas vraiment d’objectif, qui n’a pas envie de contraintes ou de se remettre en question, ou si vous êtes de ces sportifs spectateurs plutôt qu’acteurs de leur propre pratique. Attention, il ne s’agit pas d’un jugement de valeur. Toutes les façons de voir sont respectables. Il suffit juste d’être honnête avec soi-même.

Qui peut être votre coach ?

Le coach est donc un peu plus qu’un entraîneur, mais pour que la relation fonctionne il convient de maintenir une certaine distance. Il peut être aussi bien un ami qu’une personne totalement extérieure à votre entourage, du moins au début. Mais évitez les membres de la famille, parents, fratrie ou conjoints. Car trop de proximité risque de perturber vos rapports sur et en dehors du vélo. Le coach doit toujours conserver un regard avec du recul, et éviter de s’impliquer personnellement sur le plan émotionnel. Bien sûr, il peut s’agir aussi bien d’un homme que d’une femme.

Le coach doit toujours conserver un regard avec du recul, et éviter de s’impliquer personnellement sur le plan émotionnel.

Enfin, instaurer une relation financière n’est pas dénué d’intérêt. Le coach passera du temps à vous concocter des programmes mais aussi à vous écouter. Il vous accompagnera dans votre recherche d’épanouissement sportif, et à ce titre mérite une rétribution en rapport avec le temps passé. Ce contrat ou cette obligation vous engagera l’un vis-à-vis de l’autre. Et compte tenu de votre investissement, vous vous sentirez obligé de suivre ses conseils, et non pas d’écouter le dernier qui aura parlé. En termes de coaching, un bénévole sera forcément beaucoup plus exigeant car il se sera beaucoup plus impliqué. Votre relation pourrait rapidement tourner au vinaigre en cas d’échec. Quel montant y consacrer ? C’est variable, mais cela peut aller d’une cinquantaine d’euros à presque 200 chaque mois. Attention aux prestations proposées, car outre le plan d’entrainement, le coach a surtout vocation à être disponible, au téléphone ou par tout autre moyen de communication.

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Un bon coach peut, pourquoi pas, vous accompagner sur le vélo.

Reconnaître un bon coach

Un bon coach dispose d’expérience et de qualités d’écoute et de conseil. Et de disponibilité aussi. Doutez de l’intérêt d’un plan d’entrainement mensuel, sans tenir compte de la météo ou d’autres impondérables. Il se doit d’être flexible. Un bon coach doit savoir se mettre à votre place, et par exemple songer à préserver votre équilibre et votre envie. Proposer des semaines et des exercices qui varient, instaurer une forme de défi ou de jeu, et savoir relâcher la pression quand il sent que vous doutez ou êtes fatigué. Mais ce n’est pas un gourou non plus.

Un coach doit savoir vous conseiller le repos quand c’est nécessaire, ne pas se substituer à un médecin, et toujours vous diriger vers les personnes compétentes en cas de problème physique.

S’il faut du temps pour établir un rapport de confiance, il doit toujours rester à sa place. Il peut vous donner quelques conseils de nutrition ou de tactique de course, mais fuyez s’il aborde le sujet des produits censés améliorer artificiellement les performances. Parmi les bons réflexes d’un coach, il doit savoir vous conseiller le repos quand c’est nécessaire, ne pas se substituer à un médecin, et toujours vous diriger vers les personnes compétentes en cas de problème physique.

Choisir ses outils

Cette relation doit s’appuyer sur des outils permettant de noter vos progrès et auxquels se référer. Qu’importe qu’il s’agisse de courbes cardiaques (avec un cardiofréquencemètre dont on transfère les données), d’un capteur de puissance, d’un parcours test ou même des sensations si vous êtes capable de les retranscrire parfaitement. Le coach ne peut exiger tel ou tel type d’outil s’il remarque que c’est un frein à votre pratique. Mais il faut établir un minimum de règles pour conserver des traces du travail effectué.

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Quel que soit votre défi, vous pouvez vous donner tous les atouts pour réussir.

Car il n’y a bien sûr pas une seule méthode pour progresser. Si votre coach est capable de le comprendre et de vous le proposer en tenant compte de vos moyens et de votre personnalité, c’est que vous avez trouvé le bon.

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Guillaume Judas

  - 53 ans - Journaliste professionnel depuis 1992 - Coach / Accompagnement de la performance - Ancien coureur Elite - Pratiques sportives actuelles : route & allroad (un peu). - Strava : Guillaume Judas

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