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Avec les Torch 1.0 à moins de 100 €, Specialized brille dans un domaine où on n’attend pas forcément la marque américaine : celui des chaussures cyclistes d’entrée de gamme. Serrage Boa, confort, et esthétique qui rappelle les modèles les plus huppés forment les caractéristiques principales de ces chaussures étonnantes sur le papier et sur la route.
Par Guillaume Judas – Photos : @3bikes.fr
Spécialisée dans les vélos et accessoires haut de gamme (vêtements ou périphériques), la marque Specialized s’attaque directement avec les Torch 1.0 aux produits que l’on peut trouver dans les GSS (grandes surfaces spécialisées) telles que Decathlon. Voire à quelques rares modèles d’entrée de gamme proposés par des grandes marques de chaussures cyclistes. Mais ici, les nouvelles Torch 1.0 bénéficient de fonctionnalités inédites pour la catégorie, sans s’éloigner de la clientèle visée en insistant avant tout sur le confort.
Comme beaucoup de cyclistes assidus – donc différents des pratiquants occasionnels normalement intéressés par ce type de produit – , nous ne jurons habituellement que par les chaussures hyper rigides et avec un maintien très ferme. Nous n’attendons du confort qu’en limitant les frottements ou les coupures de circulation sanguine, et refusons la moindre sensation de flottement au niveau du talon, ou encore le manque de raideur de la semelle extérieure.
Cependant, nous avons pris contact avec les Torch 1.0 dans un contexte un peu particulier : celui d’une période de rééducation après une fracture du pied. Nous les avons chaussées presque directement à la reprise, avec des appuis peu assurés et sans référence récente. Et surtout avec une condition physique assez modeste qui interdisait dans un premier temps toute relance trop vive en danseuse. Curieusement, bien que la forme soit revenue assez rapidement (après une quinzaine de sorties) nous avons retardé au maximum le moment où nous sommes repassés à des chaussures plus raides et théoriquement plus efficaces. Une raison à cela : le confort ! Une sensation à ce point jamais connue jusqu’aux Torch 1.0.
Des fonctionnalités héritées du haut de gamme
Les chaussures Torch 1.0 bénéficient de certaines fonctionnalités que l’on retrouve sur des modèles largement éprouvés dans la gamme Specialized, et surtout beaucoup plus chers. Cela commence par une semelle extérieur reprenant le concept Body Geometry avec un Varus de 1,5°, c’est-à-dire un léger angle de la semelle vers l’extérieur de manière à optimiser l’alignement entre la hanche, le genou et le pied.
On note ensuite un serrage Boa L6 Snap, inédit à ce niveau de prix, pour un ajustement très précis dans un sens ou dans l’autre, et une libération de l’ensemble du serrage en tirant sur la molette. À l’avant, un serrage velcro permet de caler le pied dans la chaussure si nécessaire, ou au contraire de le libérer un peu indépendamment du maintien au niveau du cou-de-pied. Puis on termine par une tige en matière synthétique souple et respirante, avec une partie en mailles pour la ventilation, et doublée à l’intérieur par une partie molletonnée épaisse. De même, la languette est doublée, ce qui permet d’appliquer un serrage puissant avec le fil du Boa, sans le moindre risque de sensation de constriction.
Du côté des semelles, l’extérieure est en nylon avec un indice de rigidité de 6, quand le modèle haut de gamme S-Works est à 15. La talonnette de marche n’est pas remplaçable, mais à moins de passer plus de temps au stand de ravitaillement que sur le vélo, on a de la marge avant qu’elle soit complètement usée. La semelle intérieure n’est pas aussi élaborée que des modèles spécifiques, notamment avec l’absence de soutien de la voûte plantaire, mais elle bénéficie déjà du bouton métatarsien, qui est une sorte de petite bosse au milieu destinée à relâcher les os des métatarses (os des doigts de pied). Après quelques sorties, nous avons pris le parti d’installer des semelles Body Geometry bleues, avec un soutien moyen de la voûte plantaire, qui a amélioré nettement le calage et le maintien du pied à l’intérieur des chaussures.
Pour le talon enfin, on note une véritable différence avec des modèles plus chers, puisqu’on ne voit pas ici de coque ou de forme destinée à pincer le talon. À la place, cette partie est certes un peu plus épaisse et un peu moins souple que le reste de l’empeigne, mais elle favorise plutôt un contact doux avec le bas de la cheville et le tendon d’Achille.
C’est aussi au niveau de l’esthétique que Specialized a fait fort avec les Torch 1.0, celles-ci reprenant une allure générale proche des S-Works 7, que ce soit pour ce modèle en blanc ou celui en noir, voire encore les rouges pour ceux qui préfèrent.
Le confort d’abord
Sur les premières sorties, nous sommes d’abord séduits par le confort avant d’être gênés par le manque de rigidité global des chaussures. Le serrage n’est pas excessivement ferme et il reste toujours un peu de liberté au niveau du talon et du cou-de-pied. Cependant même en appliquant une force maximale au serrage du fil Boa, et malgré la légère déformation de la matière synthétique sur la languette, on ne note aucune sensation de coupure de la circulation sanguine. Et malgré la distance, malgré la pluie, malgré la fraîcheur et malgré la chaleur (elles ont été testées sous différentes conditions), le confort reste toujours exceptionnel.
Alors bien sûr, la condition physique s’améliorant avec les kilomètres après la reprise, nous nous sommes montrés plus exigeants avec les Torch 1.0. En restant en position assise, même avec du gros braquet et tant qu’on reste en dessous de 400 watts de puissance fournie, il est difficile de noter une vraie différence de rendement avec des modèles plus haut de gamme. Lors de notre phase de rééducation avec ces chaussures, nous sommes d’ailleurs passés de 26 à 33 km/h de moyenne, tout en profitant de leur confort de très haut vol.
En revanche, les choses se gâtent en danseuse, dans les petites bosses montées de plus en plus souvent en injection, et bien sûr lors des franches accélérations ou au sprint. Non seulement une forte pression sur les pédales permet de sentir légèrement la jonction avec la cale sous la semelle, mais surtout on ressent un manque de maintien latéral et un guidage très moyen du talon. Si le rendement des Torch 1.0 nous parait tout à fait comparable à des modèles très haut de gamme jusqu’à 350 – 400 watts, elles perdent de leur tenue au-dessus et surtout lors des efforts courts et violents.
Les Torch 1.0 restent toujours belles, ce qui ne gâche rien au final.
Mais évidemment, il est impossible d’en faire le grief à Specialized avec ce modèle d’entrée de gamme, destiné à un usage plus tranquille, occasionnel, ou encore sur de longues distances. Car avec le recul, c’est bien pour cet usage que nous les recommanderions le plus, surtout quand l’ultra cyclisme est en train de prendre un certain essor. Et les Torch 1.0 restent toujours belles, ce qui ne gâche rien au final.
SPECIALIZED TORCH 1.0 |
NOTE : ***** Les + : confort, finition, serrage Boa, rapport qualité-prix Prix public : 99,90 € |
Contact : specialized.com |
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ADRIS SPEEDLINE 9.
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