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Trois ans après la sortie de son prédécesseur et deux ans après celle de l’Orca Aero toujours utilisé chez les coureurs professionnels, Orbea renouvelle totalement le modèle phare de sa gamme et garant de la philosophie de la marque. Avec le nouvel Orca OMX, on retrouve un vélo rigide, nerveux, confortable, parfaitement fini et au tarif bien placé.
Par Guillaume Judas – Photos : Orbea / Antton Miettinen / 3bikes.fr / DR
Le nouvel Orbea Orca OMX est dans l’air du temps esthétiquement, et n’est disponible qu’avec des freins à disque. Mais qu’on ne s’y trompe pas. Le modèle phare de la gamme du constructeur espagnol conserve son ADN avec un comportement vif, précis et versatile, typique de ce qui est nécessaire pour affronter les routes du Pays basque. Là où il a été conçu, et là où nous avons pu le prendre en main sur deux sorties où il nous a montré l’étendue de ses possibilités quelques semaines avant sa présentation officielle, en compagnie de cinq autres journalistes européens.
Nouvelle conception
« Les vélos modernes se ressemblent tous ! » On vous entend déjà faire la remarque, et à juste titre, mais il y a une explication à cela : sur le plan aérodynamique, de nombreux constructeurs arrivent aux mêmes conclusions. En modifiant légèrement la forme des tubes, en intégrant les gaines à travers le poste de pilotage et la douille de direction, en implantant plus bas le triangle arrière et en travaillant la forme des fourreaux de fourche, ils optimisent les flux d’air autour du cadre, même pour un vélo destiné à grimper. Résultat : le nouvel Orca est 10% plus aéro que le précédent, et permet un gain de 27 secondes sur 40 km, même s’il reste environ une minute plus lent que l’Orca Aéro dans les mêmes conditions.
Ce vélo n’est pas seulement une évolution des modèles précédents, et il se distingue réellement de l’Orca Aéro utilisé actuellement par les coureurs des équipes professionnelles Vital Concept – B&B Hôtels et Euskadi Basque Country – Murias, d’abord avec les fibres de carbone utilisées. Chez Orbea, on connaissait dans l’ordre de niveau de gamme les fibres OME, OMP et OMR, qui allégeaient et durcissaient le comportement des vélos au fur et à mesure que l’on montait en gamme. Le niveau OMX, ce ne sont pas seulement des fibres de carbone encore plus légères et plus rigides. C’est surtout un nouveau procédé de compactage des fibres et d’élimination du moindre surplus de résine qui permet de ne pas utiliser plus de carbone qu’il n’en faut, d’assurer une finition parfaite aussi bien à l’extérieur qu’à l’intérieur du cadre, et de contrôler strictement le poids. Bref, selon Orbea, les fibres OMX sont ce qui se fait de mieux actuellement en termes de construction carbone.
Car à partir du moment où Orbea a fait le choix – certes discutable – de ne proposer ce vélo qu’avec des freins à disque, le poids devenait aussi un problème, quand on sait les mauvaises surprises que l’on rencontre souvent dans ce domaine. Et si le nouvel Orca ne fait pas mieux que son prédécesseur à patins avec un cadre qui est annoncé à 833 g en taille 53 (et 370 g pour la fourche), le vélo complet dans sa version haut de gamme s’affiche autour de 7,2 kg, ce qui reste largement acceptable.
La polyvalence pour credo
Pour bien le distinguer de l’Orca Aéro conçu d’abord pour répondre aux exigences des coureurs professionnels (ou à tous ceux qui roulent « costaud »), Orbea affirme avoir conçu l’Orca OMX d’abord pour les cyclosportifs et les coureurs amateurs, c’est-à-dire évidemment la plus grande partie des pratiquants.
Bien qu’annoncé plus rigide que son prédécesseur (+15% de rigidité latérale ), plus aérodynamique et tout aussi léger, il progresse en termes de confort grâce à une partie supérieure pensée pour absorber une partie des vibrations. Mais c’est surtout en acceptant des pneumatiques jusqu’à 32 mm de section que le vélo gagne en confort si nécessaire, comme nous avons pu le vérifier sur des sections de gravel ou de chemins avec des plaques bétonnées.
Avec un tel équipement pneumatique (des tubeless de 30 mm de section pour l’occasion), l’Orca OMX perd certes un tout petit peu de nervosité par rapport au montage de base en 25 mm, mais il gagne en tenue de route, en motricité et en dissipation des vibrations.
Et sans augmenter vraiment le poids, comme c’est le cas avec les vélos équipés d’une technologie particulière d’amortissement ou autre. Enfin, en termes de géométrie, en s’appuyant sur les statistiques de ses ventes du modèle Avant, la marque espagnole n’a pas jugé nécessaire de distinguer réellement la géométrie course de celle qui pourrait être demandée par des cyclosportifs. Avec la conception de cales entre la potence et la douille de direction, il est toujours possible de rehausser raisonnablement le poste de pilotage sans dénaturer la philosophie du vélo.
Un poste de pilotage « semi intégré » en quelque sorte, car si la potence permet l’intégration des durites et fils Di2, le cintre carbone associé reste réglable. On voit donc juste les gaines cheminer discrètement entre les deux parties, qu’Orbea nomme OC, comme Orbea Cockpit. Une potence avec un angle de 8° et disponible dans les longueurs de 80 à 130 mm et pour un poids moyen de 163 g. Les spacers en deux parties (pour ne pas avoir à retirer les câbles à l’intérieur dans le cas d’un réglage de hauteur) sont disponibles en 5 ou 10 mm. Le cintre est quant à lui compact avec un reach de 80 mm et un drop de 125 mm. Il est disponible de 38 à 44 cm de large, pour un poids moyen de 220 g. Un support spécifique compatible pour les compteurs Garmin ou Wahoo est également disponible. La tige de selle pèse quant à elle 216 g et reçoit la batterie du Di2 à l’intérieur.
Les versions et options proposées
Cinq versions du nouvel Orbea Orca OMX sont dans un premier temps proposées, uniquement à freins à disque comme précisé plus haut :
- Orca M20 LTD-D
Groupe Shimano Ultegra Disc, roues Vision 40 SC Carbon Disc : 4699 € - Orca M20i LTD-D
Groupe Shimano Ultegra Di2 Disc, roues Vision 40 SC Carbon Disc : 5699 € - Orca M21e LTD-D
Groupe Sram Force eTap AXS, roues Vision 40 SC Carbon Disc : 5999 € - Orca M10i LTD-D
Groupe Shimano Dura-Ace Di2 Disc, roues Mavic Ksyrium Pro Carbon Disc UST : 8999 € - Orca M11i LTD-D
Groupe Sram Red eTap AXS, roues Mavic Ksyrium Pro Carbon Disc UST : 9499 €
L’un des gros points forts chez Orbea, c’est le système d’options MyO qui permet non seulement de choisir des options majorantes ou minorantes par rapport au modèle proposé en piochant dans les composants des autres modèles de la gamme, mais aussi de personnaliser gratuitement la couleur de son vélo. Ainsi, vous pouvez modifier les développements de base (53-39 à la place de 50-34 par exemple), choisir des roues plus haut de gamme ou à l’inverse plus basiques si vous en avez déjà, modifier la section des pneumatiques (25, 28 ou 30 mm) en fonction de votre usage, et même opter pour un capteur de puissance FSA Powerbox si nécessaire. En pratique, vous pouvez vous rendre sur la page MyO et tester de nombreuses options ou couleurs, avant de finaliser la commande chez le revendeur Orbea proche de chez vous. En plus des peintures mates ou brillantes et des dégradés, la marque intègre de nouveaux styles : Street Nature, Fluid Paint, Cubisme, Titanium et Dots.
Le délai est en moyenne de quatre semaines pour recevoir le vélo de votre choix, puisqu’une trentaine de personnes travaillent sur ce projet au sein de l’usine de Mallabia. D’autres marques proposent aussi ce service, mais pas gratuitement pour la couleur comme c’est le cas ici.
Sur la route… plus ou moins bien bitumée
Dans sa version « classique » avec des roues Mavic Ksyrium Pro Carbon et des Tubeless Mavic en 25 mm, cet Orca OMX M10i LTD-D (quel nom à rallonge !) à 8999 € est un vélo fait pour grimper, puisqu’il se montre très à l’aise dans les forts pourcentage ou les longues bosses. Bien qu’annoncé plus rigide que le précédent Orca en fibres de carbone OMR, il nous semble moins « dur » sous la pédale. Le gain de rigidité se manifeste surtout par un comportement plus compact en danseuse, plus nerveux et plus direct quand on se dresse sur les pédales, pour une sensation au final plus aérienne. Sans parler d’absorption totale des vibrations – car nous restons quand même sur un vélo sportif – le confort est plutôt bon, mais peut-être déjà grâce aux pneus tubeless. Il n’empêche que sur la distance, l’Orca OMX ne transmet pas de vibrations désagréables et montre une belle motricité au niveau de la roue arrière, même lorsque le revêtement se dégrade.
Le gain de rigidité se manifeste surtout par un comportement plus compact en danseuse, plus nerveux et plus direct quand on se dresse sur les pédales, pour une sensation au final plus aérienne.
En descente, le vélo est très stable et hyper précis en même temps, grâce sans doute encore une fois à sa rigidité globale, et au bon maintien de la direction que cette caractéristique autorise. Une direction par ailleurs très fluide, et absolument pas perturbée dans son fonctionnement par le passage interne des durites de freins. Des freins à disque justement ici très puissants et rassurants sur le sec tant ils montrent de la puissance et du contrôle. Mais attention toutefois sur le mouillé, où leur limite est atteinte bien après celle des pneumatiques, surtout en 25 mm de section.
Même si l’intégration à l’avant et la nouvelle architecture du cadre lui ont permis de gagner quelques watts face au vent, ce n’est pas sur le plat qu’il excelle. Il existe d’autres vélos plus adaptés pour rouler vite, et cela se ressent surtout avec un léger manque d’inertie dans cette configuration. Testé ensuite sur une deuxième séance avec des roues Vision de 40 mm un peu plus lourdes (une option minorante dans ce cas), l’Orca OMX parait entretenir un petit peu mieux la vitesse durement acquise sur les longues portions roulantes. Cependant, avec les pneus tubeless de 30 mm gonflés autour de 5 bars, on ressent un léger effet de pompage en pédalant. Reste que cette configuration rend l’Orca encore plus polyvalent, et qu’on peut ainsi s’aventurer hors route sans craindre ni pour le confort, ni pour l’adhérence.
Et sur les portions formées par des plaques de béton comme on peut en trouver au Pays basque (ou en Belgique), confort, motricité et adhérence sont au rendez-vous, sans réellement dénaturer la vivacité du vélo dans les forts pourcentages. Cette possibilité de monter des pneumatiques de grosse section ouvre ainsi de nouveaux horizons. Tout en restant sportif et parfaitement équipé, l’Orca OMX peut donc rouler sur des pistes cyclables, des chemins de halage, et bien sûr des pavés.
L’Orbea Orca OMX est un vélo haut de gamme aux multiples facettes, à l’image de toutes les possibilités offertes par le système MyO. Il n’y a que sur le plat et lorsqu’il faut rouler très vite qu’il se montre moins pointu qu’un modèle spécifique. Un vélo moderne et polyvalent, qui joue largement dans la même cour que les Cannondale SuperSix Evo ou BMC Roadmachine par exemple. Mais qui a l’avantage d’être proposé à un tarif moins élevé à équipement équivalent tout en étant personnalisable. Une belle affaire en somme.
ORBEA ORCA OMX M10i LTD-D |
Note : ***** Les + : Nervosité, motricité, finition, système de personnalisation des coloris, polyvalence en changeant les pneumatiques, tarifs Cadre : Orbea Carbon OMX Disc |
Contact : www.orbea.com |
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Super article ! Bien écrit, et de la lecture duquel (pour une fois) on ressort avec un bon apercu des performances du vélo.