Test de la combinaison route Van Rysel

Dans sa gamme textile cyclosport, Van Rysel propose sa première combinaison route intégrale conçue pour les fortes chaleurs. Un produit que nous avons testé sous les températures estivales azuréennes et ariégeoises. Objectif : ne faire plus qu’un avec sa tenue. Voici notre verdict.

Par Pierre-Maxime BRANCHE. Photos : Camille Sarda et Cyril Sar.

 

En janvier dernier, lors du salon Velofollies de Courtrai en Belgique, b’Twin dévoilait sa nouvelle signature : Van Rysel, qui se traduit littéralement par « qui vient de Lille ». Une connotation flamande voulue et assumée avec cette terre originelle de vélo, théâtre des plus haut faits de l’histoire du cyclisme sportif, mais aussi une sonorité en lien avec l’identité et l’implantation géographique de la société. Depuis le début d’année, Van Rysel couvre ainsi la gamme cycle route cyclosport de Décathlon, où l’on retrouve par exemple l’Ultra RCR CF Ultegra Di2, un vélo élégant, racé et équipé haut de gamme que nous vous avions présenté dans un test dès le mois d’avril, ou encore les chaussures Road900 lors d’un autre test en mai.

 

Pour les fortes chaleurs

Aujourd’hui, place au textile avec cette combinaison route, première du nom du groupe Décathlon, développée avec son partenaire compétition le Team U19 AG2R – La Mondiale. Destinée aux températures chaudes, elle se compose d’un cuissard cousu à un maillot conçu en partie dans un tissu mesh (dos et panneaux latéraux) pour apporter une meilleure ventilation. On remarque une fermeture Éclair full zip (sans protection de peau) qui permet d’ouvrir totalement le maillot si besoin, de très larges élastiques de maintien aux bras et aux cuisses, une autre petite bande élastique sur les rabats inférieurs du maillot, trois belles poches arrières (aucune zippée) et quelques éléments réfléchissants pour la visibilité.

 

À l’intérieur, l’insert gel propose trois densités différentes pour le confort d’assise de même qu’un canal central perforé pour soulager et aérer le périnée. À noter également les très nombreuses coutures. On en retrouve partout, elles sont très épaisses, notamment autour de l’insert, mais aussi sur les bras, les cuisses, et sont assez disgracieuses quand on regarde l’ensemble en détail.

 

Un design qui a du succès

La coupe est forcément très proche du corps, on recherche ici un effet seconde peau. Le design est sobre, graphique et moderne avec son dégradé de noir et gris anthracite en bandes parallèles sur le haut du dos. Personnellement peu séduit par ces couleurs trop sombres à mon goût, alors qu’il a reçu un franc succès auprès de mes camarades de promenades cyclistes, Van Rysel propose également ce modèle dans un coloris cuissard noir et maillot blanc glacier très réussi. Le logo Van Rysel, à la fois discret mais bien présent sur la poche centrale arrière et sur le cœur, ajoute une touche très classe.

 

 

Deux pièces en une

Est-ce une vraie combinaison ? Lorsque nous avons reçu ce produit, nous nous attendions à une seule et même pièce de tissu, avec un maillot dans le prolongement du cuissard, façon contre-la-montre ou cyclisme sur piste. Ici, Van Rysel nous propose plutôt un assemblage, un cuissard sans bretelles cousu avec un maillot au niveau du bas ventre, dont les deux côtés pendent si l’on ouvre complètement la fermeture Éclair. Deux pièces qui ne font presque qu’une. Le presque est ici important car, lors de l’enfilage après avoir ajusté le cuissard, on passe le maillot et on le ferme comme un maillot classique. Cette double épaisseur, celle du cuissard et celle du maillot, ne crée donc pas cette sensation de seconde peau propre à une vraie combinaison, au niveau du bas ventre.

 

Cela dit, cette conception se comprend dans la mesure où Van Rysel n’a pas fabriqué cette combinaison exclusivement pour le contre-la-montre ou la vitesse, mais pour proposer un produit aéro fait pour le cyclisme sur route en général, pour la compétition comme pour l’entraînement, et pour les températures chaudes. C’est pour cela que contre les fortes chaleurs, dans une longue ascension de col par exemple, vous avez ainsi la possibilité d’ouvrir totalement la partie maillot, comme vous le feriez avec un ensemble classique, pour refroidir votre moteur.

 

Des faux plis un peu partout

Le tissu de la partie haute du cuissard, au niveau du bas ventre, manque de maintien du fait de l’absence des bretelles et de la confection des panneaux. Il est soutenu par les deux côtés cousus du maillot qui tirent dessus. Le résultat : une partie centrale qui flotte, des coutures tendues et la formation de nombreux faux plis. Aussi, la transpiration s’accumule derrière cette partie flottante centrale et elle ne peut s’évacuer car le tissu du cuissard à cet endroit est non respirant, non alvéolé, et il faut ajouter, lorsque le maillot est fermé (c’est-à-dire la plupart du temps), une seconde couche non respirante avec celle du maillot. À l’effort, l’ensemble de la zone est alors rapidement mouillé et à tendance à le rester. De plus, avec la respiration ventrale, on ressent la peau qui vient se coller et se décoller au tissu mouillé. Pas très agréable.

 

Sur le haut du corps, la coupe est très ajustée. Cette combinaison ne taille vraiment pas très grand. Ici, cette taille L est presque trop juste alors que je porte généralement du M. Le tissu tire sur les épaules, le cou est également très serré lorsque la fermeture Éclair est complètement fermée.

 

Aucun tissu de protection au niveau du zip n’a d’ailleurs été prévu pour prévenir les irritations. Les grands élastiques des bras et des cuisses font parfaitement leur job pour maintenir la combi en position lors du pédalage. En revanche, ils ne se font pas du tout oublier en raison des grosses coutures qui cerclent et serrent assez fort les biceps et les quadriceps.

 

Pour des sorties dynamiques

Les poches arrière sont larges pour emporter tout le nécessaire, notamment un smartphone grand format, mais attention à la transpiration. Le transfert de l’humidité de cette combinaison n’est pas son point fort lorsque l’effort est intense et que le thermomètre monte. Le mesh alvéolé, bien que présent sur l’ensemble du dos et sur deux panneaux latéraux sur les flancs, n’est pas le plus respirant.

 

Niveau durabilité, après plusieurs lavages, on peut également remarquer des débuts d’usure sur certaines coutures avec des fils qui s’effilochent, de même que les bandes élastiques des cuisses qui commencent à ne plus coller totalement à la peau. En revanche, l’insert gel s’est montré très confortable avec ses différentes densités, dures à l’arrière et plus molles sur l’avant, et une couche supérieure douce qui n’a entraîné aucune irritation.

 

Nous avons aimé cette combinaison sur des sorties courtes, dynamiques ou non. Nous l’avons moins appréciée sur des séances plus longues pour son manque de confort général. Nous n’avons pas non plus été convaincus par son utilisation sous les fortes chaleurs de l’été. À 99 €, elle reste un produit bien placé niveau qualité prix en bénéficiant de la force du groupe Décathlon et de son département Recherche & Développement, mais certains défauts tels que son manque de respirabilité, ses trop nombreux faux plis, l’ajustement de la partie haute du cuissard ou encore l’épaisseur et le positionnement de certaines grosses coutures, mériteraient d’être revus pour véritablement bénéficier d’un produit seconde peau et confortable.

 

VAN RYSEL Combinaison Route Cyclosport
Note : *****
Les + : prix, insert gel, design, poches
Les – : trop de faux plis, respirabilité, taille petit (haut du corps), durabilitéTissu principal – haut : 78% Polyester, 22% Elasthanne
Empiècement : 86% Polyester, 14% Elasthanne
Tissu principal – bas : 80% Polyamide, 20% Elasthanne
Conception mesh dans le dos
Insert ergonomique 3 densités
Fermeture Éclair full zip
Bandes élastiques de maintien bras et cuisses
3 poches arrières
Éléments réfléchissants
Développée avec la Van Rysel ag2r-La Mondiale U19
Coloris : noir et gris anthracite ou noir et blanc glacier
Tailles : S, M, L, XL et 2XL
Garantie 2 ans
Prix : 99 €
Contact : www.decathlon.fr

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Pierre-Maxime Branche

- 41 ans - Journaliste professionnel depuis 2004 en presse sport spécialisée et information générale. - Pratiques sportives actuelles : triathlon & fitness. - Instagram : pierre_maxime_branche

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